Wigwam

Un wigwam, aussi appelé wickiup, wetu ou wiigiiwaam, est un type d'habitation construit par les Amérindiens semi-nomades d'Amérique du Nord, dont les Micmacs et les Algonquins. On trouve également ce type d'habitat, chez les Evenks, à l'est de la Sibérie et au nord-est de la Chine.

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Wickiup apache, photographié par Edward S. Curtis en 1903.
Réserve Tama (Renards). Wigwam du chef
Wigwam. Lac supérieur, vers 1870

Conception

Wigwam
Wigwam d'écorce de bouleau construit en 2011 comme démonstration

Ces habitations ont longtemps été appelées cabanes au temps de la Nouvelle-France. Les habitations sont de plan circulaire ou allongé et peuvent abriter de 10 à 20 personnes. La structure est constituée d'un bâti de perches sur lequel est fixé le recouvrement d'écorces de bouleau, ou de nattes de quenouille ou de joncs. Les pièces d'écorce sont cousues ensemble à l'aide de racines d'épinette ou de sapin. Le sol est recouvert de branches de sapin ou d'épinette afin de le rendre confortable et isolant. Les wigwams sont généralement décorés de motifs représentant des oiseaux, des orignaux, des castors, des loutres, etc. L'hiver, il est recouvert de peau d'animaux. Un feu est entretenu en permanence au centre, la fumée s'échappe par un trou de cheminée.

Abris temporaires de voyage ou de partie de chasse

Cabane d'écorce (site reconstruit de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons)

Claude Le Beau décrit ainsi la technique de fabrication des cabanes[1]:

« Pour batir ces sortes de Cabanes, les Sauvages ne font autre chose que de dresser quelques pieux avec des batons en travers, sur lesquels ils appuyent des ecorces d'arbres qu'ils depouillent de la facon suivante. Premierement ils font des entailles aux arbres, le plus haut qu'ils peuvent, avec leurs haches, ensuite ils font une fente perpendiculaire, c'est à dire, depuis ces entailles jusques au pied de l'arbre & y fourrent un baton applani par un bout en forme de spatule, avec lequel ils enlèvent cette écorce sans l'offenser: apres quoi ils en batissent leurs cabanes qui servent a les mettre a l'abri des injures du tems. Ils lui tournent toujours le dos au vent, parceque le devant etant tout a fait ouvert ils se trouvent avoir les pieds au feu qu'ils font vis a vis, qui autrement pourroit les incommoder. Je ne parle que des Cabanes qu'ils font lorsqu'ils sont en voyages ou en partie de Chasses; car pour celles qui leur servent de demeures ordinaires dans les villages ou ils se cantonnent, si elles ne sont guere plus solides, du moins elles sont faites avec plus de soin & fermees de tous cotes,... »

 Claude Le Beau, 1738

Transport

La femme est responsable du montage et du démontage du wigwam. Les perches ne sont pas transportées et restent sur place. L'écorce est transportée enroulée sur la branche sur laquelle elle est attachée.

Adoption par les colons européens

« À l’origine, le mot algonquien wigwam aurait été utilisé par les colons du Massachusetts pour désigner tous les types de demeures amérindiennes. Puis, dans le milieu du 18e siècle, Samuel Hopkins a défini le mot avec plus de précision[2]. »

Les colons britanniques l'adoptèrent de même que le nom, l’agrémentant d'une cheminée ou d'une porte soutenue par des gonds tout en bois taillés[3].

Notes et références

  1. Vallée 2008
  2. Francis Bellavance, « Tipi ou wigwam? »
  3. Hugh Morrison. Early American Architecture: From the First Colonial Settlements to the National Period. Courier Corporation, 1952 - 619 pages. Lire en ligne

Bibliographie

  • Claude Fohlen, Les Indiens d’Amérique du Nord, Paris, PUF, 3e édition corrigée, 1995 (ISBN 2-1304-4214-5)
  • Daniel Dubois, Yves Berger, Les Indiens des Plaines, Paris, éditions du Rocher, 2001
  • Larry J. Zimmerman, Les Amérindiens, trad. Alain Deschamps, Paris, Albin Michel, 1997
  • René Thévenin, Paul Coze, Mœurs et histoire des Indiens d’Amérique du Nord, Paris, Payot et Rivages, 2004 (édition poche) (ISBN 2-2288-9858-9)
  • Andréanne Vallée, Édition critique des Avantures du Sieur Claude Le Beau. Voyage curieux et nouveau parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale : Thèse soumise a la Faculté des études supérieures et postdoctorales dans le cadre des exigences du doctorat en lettres francaises Département de français Faculté des arts Université d'Ottawa, Ottawa, Canada, (présentation en ligne, lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

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