Wallis-et-Futuna

Wallis-et-Futuna[2], ou en forme longue le territoire des îles Wallis et Futuna[3], est une collectivité d'outre-mer[4] française, formée de trois royaumes coutumiers polynésiens et située dans l’hémisphère sud. Son chef-lieu est Mata Utu. Ses codes postaux et INSEE commencent par 986.

Pour les articles homonymes, voir Wallis et Futuna (homonymie).

Wallis-et-Futuna

Blason

Drapeau
Administration
Pays France
Statut Collectivité d'outre-mer
Chef-lieu Mata Utu
Assemblée délibérante Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna
Présidente Nivaleta Iloai

26 novembre 2020 - en cours

Rois coutumiers Patalione Kanimoa (Uvea)
Lino Leleivai (Alo)
Eufenio Takala (Sigave)
Administrateur supérieur Hervé Jonathan
Démographie
Population 11 558 hab. (2018[1])
Densité 93 hab./km2
Langues
locales
français (officiel), wallisien, futunien
Géographie
Coordonnées 14° 18′ 07″ sud, 178° 06′ 34″ ouest
Superficie 124,2 km2
Divers
Monnaie Franc Pacifique
Fuseau horaire UTC+12
Domaine internet .wf
Indicatif téléphonique 681
Code ISO 3166-1 WLF, WF
Localisation

    Situées dans l'océan Pacifique, en Océanie lointaine, les îles Wallis et Futuna sont le territoire français le plus éloigné de la France métropolitaine, à 16 000 km. Les territoires les plus proches sont les Tonga (île de Niuafo'ou) au sud, les Fidji au sud-ouest (480 km), les Samoa à l'est, les Tuvalu et Tokelau au nord. Elles se situent à 8 000 km de Los Angeles et à 4 000 km de Sydney, à 1 871 km de la Nouvelle-Calédonie et à 2 891 km de Tahiti.

    Constitué de trois îles principales qui ne forment pas un archipel, Wallis (75,64 km2), Futuna (46,28 km2) et Alofi (17,78 km2)[5], le territoire a une superficie de 124,2 km2 pour 11 558 habitants en 2018.

    Peuplées par des Austronésiens de civilisation lapita, qui devinrent des Polynésiens, Wallis et Futuna se retrouvent dans l'aire d'influence tongienne au XVe siècle. C'est seulement en 1837 que des missionnaires maristes convertissent les deux îles au catholicisme. Administrée par la France dans le cadre d'un protectorat français à partir de 1888, la population locale choisit de faire de Wallis-et-Futuna un territoire d'outre-mer en 1959 à la suite d'un référendum. Ce choix est effectif en 1961. Doté d'un statut protecteur reconnaissant les chefferies traditionnelles et la religion catholique, ce qui en fait l'un des territoires ultramarins les plus originaux au sein de la République française.

    L’île de Wallis (en wallisien : ʻUvea), porte le nom du capitaine Samuel Wallis, le premier navigateur occidental qui l'aborde en 1767. Les îles Horn (Futuna et l’îlot voisin, non habité, d'Alofi), séparées seulement par un chenal de km et distantes de 230 km de Wallis, sont abordées dès 1616 par des navigateurs hollandais, Willem Schouten et Jacob Le Maire. Ils leur donnèrent le nom d’« îles de Hoorn », du nom de leur port d'attache. Ces îles, au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs coralliens, sont difficiles d’accès par la mer. Toutefois, l’anse de Sigave permet aux bateaux d’y mouiller en relative tranquillité.

    Géographie

    Carte de Wallis-et-Futuna

    Ces îles au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs coralliens, sont difficiles d’accès sauf pour l'anse de Sigave. Wallis-et-Futuna possèdent 106 km de côtes au total[6].

    L'île de Wallis est entourée d'un lagon dans lequel se trouvent plusieurs îlots (ici, le nord du lagon).

    L’appellation « archipel » appliquée à Wallis-et-Futuna est impropre car les deux îles sont distantes d'environ 230 kilomètres, sans unité géographique ou historique. Malgré cela on peut répartir les îles en deux grands groupes : d'une part, les îles Wallis composées d'une île principale, Uvea, et de plusieurs îlots coralliens et d'autre part, les îles Horn ou îles de Horne (ou Hoorn) composées de deux îles principales, l'île de Futuna et sa voisine immédiate, l'île d'Alofi (en pratique, Futuna désigne à la fois Futuna et Alofi ; le nom îles de Hoorn est très peu usité et plutôt appelé îles Futuna). Les îles sont d'origine volcanique.

    L’île de Wallis est apparue au Cénozoïque par l’émergence d’un volcan sous-marin. Une deuxième période d’activité volcanique, il y a 300 000 ans, a entraîné la création des îlots présents dans le lagon. Une bonne partie du sol est constitué de basalte[7]. Le point culminant de Wallis est le mont Lulu Fakahega, haut de 151 mètres[7].

    À Futuna, le relief est beaucoup plus escarpé et montagneux. Depuis le sommet du mont Puke (524 mètres) part un plateau qui descend progressivement et s'arrête juste avant le bord de mer, laissant une petite frange littorale. L'espace entre la mer et la montagne est très réduit[7].

    Climat

    Le climat de l'archipel est du type tropical humide assez constant sur l'année. L'amplitude thermique entre les moyennes du mois le plus chaud (février, max 31°/mini 25°) et du mois le plus frais (juillet, max 29°/mini 24°) est de 1,1 °C[8]. Les précipitations mensuelles varient de 400 mm en janvier à 150 mm en août. On distingue ainsi deux principales saisons. La première, de mai à septembre, est plutôt fraîche, moins arrosée et balayée par un alizé modéré. La seconde, d'octobre à avril, est celle des chaleurs et des fortes pluies avec parfois des cyclones.

    Biodiversité

    Nids d'oiseaux sur l'îlot de Nukufotu (Wallis).
    Différents poissons pêchés à Wallis (2012).

    La faune et la flore n’ont pas fait l’objet d’inventaires exhaustifs, cependant certains groupes sont assez bien connus.

    À Wallis, 639 espèces de poissons littoraux ont été identifiés. En eaux douces ce sont 3 espèces de crustacés et 4 espèces de poissons qui ont été inventoriées (dont le Stiphodon rubromaculatus). Les chauve-souris sont les seuls mammifères autochtones et le seul batracien présent a été introduit. On y trouve également l'araignée Schizocosa vulpecula.

    Changement climatique

    Wallis et Futuna sont vulnérables au changement climatique. L'exploitation du sable par l'industrie du bâtiment locale a renforcé l'érosion des côtes. Ce phénomène, couplé à la montée des eaux, entraîne une réduction de la surface habitable, ce qui nécessitera à terme un déplacement des populations vers l'intérieur des terres. Toutefois, les règles complexes régissant l'usage de la terre doivent être prise en compte[9].

    Les cyclones sont plus fréquents et certains se produisent hors saison, tels que le cyclone Ella en 2017. Les changements climatiques risquent de réduire la production agricole, renforçant la dépendance alimentaire aux produits importés[9].

    Afin de trouver des solutions adaptées, il est nécessaire de tenir compte des normes culturelles de la population et de passer par l'organisation sociale structurée par la chefferie coutumière[9].

    Histoire

    Peuplement

    La Polynésie ancestrale (Fidji n'en fait pas partie).

    Les premiers habitants de Wallis (ʻUvea, en wallisien) et Futuna appartiennent à la civilisation Lapita, entre 900 et 800 av. J.-C. ; ils s'installent sur les sites d'Utuleve, à Uvea et d'Asipani, à Futuna. Ces habitants forment, avec ceux des îles alentour (Tonga, Samoa, Niue, les Niuas), la société polynésienne ancestrale : ils partagent une culture et une langue commune, le proto-polynésien. Peu à peu, ces cultures se différencient en deux groupe (polynésien nucléaire et groupe tongique). Les échanges interinsulaires sont fréquents.

    Premiers contacts européens

    « Pêche aux palmes » dans les Ilots de Wallis (Uvea) (Wallis-et-Futuna) par le français Charles Méryon, lors de son voyage dans le Pacifique (1842-1846).

    Le premier contact de Futuna avec des Européens a lieu le 21 mai 1616 ; les Hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire jettent l'ancre dans l'embouchure de la rivière Futuna et abordent en chaloupe le lendemain. Ils baptisent les deux îles de Futuna et Alofi, les îles de Hoorn en référence à leur port d'embarquement siège de la Compagnie des Indes. Ils restent environ huit jours sur l'archipel avant de repartir vers la Nouvelle-Guinée et les Moluques.

    Louis-Antoine de Bougainville atteint Futuna le 11 mai 1768 et la surnomme « l'enfant perdu du Pacifique ».

    L'île de Wallis est visitée par les Européens en 1766, 150 ans après Futuna, par le capitaine britannique Samuel Wallis, à qui l'île doit son nom actuel. Frédéric Angleviel écrit dans son article intitulé « Wallis 1825-1858 : contacts, mutations, permanences » que : « Wallis découvre cet archipel en 1767, mais il ne descend point à terre. Il faut attendre les années 1820 pour que des Européens ou assimilés (Américains, Australiens) foulent le sol d'Uvéa. »[10]

    Conversion et protectorat français

    Un groupe de Wallisiens, au début du XXe siècle.

    Quelques marchands et naufragés s'installent sur l'île, mais la présence européenne n'est significative qu'au XIXe siècle avec l'arrivée de missionnaires catholiques en 1837. L'île est convertie au catholicisme par l'évêque Pierre Bataillon en 1840[11]. Aujourd'hui, la population reste majoritairement de confession catholique.

    La reine Amélia de Wallis signe un traité de protectorat ratifié par la France le 5 avril 1887. Un an plus tard, les rois d'Anise Tamole pour Sigave et ceux de Futuna, Setefano Tuikalepa pour Alo demandent eux aussi leur rattachement à la France. Les souverains de Futuna et Wallis gardent toute leur autorité coutumière sur leur sujets[12]. Il n'y a pas à proprement parler de colonisation à Wallis-et-Futuna, le pouvoir du résident français se limitant aux affaires extérieures. Cette situation se poursuit à Futuna jusqu'en 1961, l'administration ne s'installant sur l'île qu'en 1959[12]. Les habitants continuent à vivre comme autrefois. En 1913, un projet d'annexion par la France est présenté par le résident Brochard, mais elle n'aboutit pas. En 1922, l'annexion est jugée trop coûteuse par la France et abandonnée[13].

    La Seconde Guerre mondiale entraîne de nombreux bouleversements à Wallis. Pour contrer l'Empire japonais, lors de la guerre du Pacifique, les Américains débarquent à Wallis en 1942 et y construisent de nombreuses infrastructures. En revanche, Futuna n'est pas investie par les Américains[12].

    Territoire d'outre-mer (1961)

    Les îles deviennent en 1961 un territoire d'outre-mer (TOM) après référendum. Le roi d'Uvea, Tomasi Kulimoetoke II (1918-2007), est signataire de cet accord. Après la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, le territoire des îles Wallis et Futuna devient une collectivité d'outre-mer à statut particulier sans que le régime de 1961 ne change. En effet, depuis cette révision constitutionnelle, aucune loi organique n'a été adoptée faute de consensus à l'Assemblée territoriale.

    Depuis 2005, la société wallisienne connaît une « crise politique profonde » à cause d'un conflit autour de la succession du Lavelua[14].

    Population et société

    Démographie

    Lors du recensement du 13 décembre 2018, il y avait 11 558 habitants pour l'ensemble des îles Wallis et Futuna[1]. Wallis compte 8 333 habitants (72,1 %) et Futuna en compte 3 225 (27,9 %)[1]. L'île d'Alofi, voisine de Futuna, n'est quasiment pas habitée (un seul habitant en 2018). La plupart des habitants sont d'origine polynésienne (97,3 %) mais on compte aussi quelques habitants d'origine européenne. La quasi-totalité est de confession catholique[1].

    Évolution démographique
    1928 1935 1953 1960 1969 1976 1983 1990 1996
    6 2026 5429 5078 3138 5469 19212 40813 70514 166
    2003 2008 2013 2018 - - - - -
    14 94413 44512 19711 558-----
    (Source : Likuvalu 1979 jusqu'en 1969[15], Insee 2013[16], Insee 2018[1] et STSEE[17],[18])

    Croissance démographique

    En 1842, le capitaine du vaisseau l'Allier estime la population de Wallis à 2 500 habitants et de Futuna à 900[19]. Au XXe siècle, la population de Wallis et Futuna augmente régulièrement, passant de 6202 habitants en 1928 à 14944 en 2003, année où la population a été la plus nombreuse.

    À partir de 1942, l'installation d'une base américaine à Wallis apporte une grande prospérité, qui favorise la natalité. Cet « âge d'or » prend fin en 1946, mais a permis de faire diminuer fortement la mortalité[20]. En conséquence, Wallis connaît une « exubérance démographique »[20] : entre 1935 et 1953, la population a augmenté de 45%.

    Émigration en Nouvelle-Calédonie


    La hausse de la population et la rencontre avec la société de consommation occidentale provoque une forte émigration de la part de Wallisiens et Futuniens souhaitant améliorer leurs conditions de vie. Encadrée par les autorités religieuses et coutumières, elle débute en 1947 vers la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébrides. En 1956, la diaspora wallisienne et futunienne en Calédonie compte 1200 personnes[20], chiffre qui s'élève à 5500 en 1969[21] et 14186 individus en 1989[21].

    La croissance démographique à Wallis et Futuna est la plus forte dans la deuxième moitié du XXe siècle : entre 1969 et 1990, la population s'accroît de 90%[21]. La période 1976-1983 est celle où la croissance est la plus importante, avec un taux d'accroissement annuel moyen de 4,4%[21]. Cela est dû au retour des émigrés Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie à cause de la crise économique[21]. Cette émigration reprend la décennie suivante et ne s'interrompt plus[21].

    Diminution de la population (depuis 2003)

    L’accroissement naturel de Wallis-et-Futuna ne compense plus son émigration[22] : entre 2003 et 2008, les deux îles ont perdu 10% de leur population.

    De nombreux habitants quittent les îles, si bien qu’il y a plus de Wallisiens et de Futuniens à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) (17 763 personnes) qu'à Wallis et à Futuna. Plusieurs milliers résident aussi en France métropolitaine (notamment des militaires, des joueurs de rugby, leurs familles[23] et des étudiants) ainsi qu'en Polynésie française[24]. Beaucoup de jeunes quittent leurs îles natales à la recherche d'un emploi[25].

    La forte diminution constatée entre 2008 et 2018 (1 887 habitants perdus en dix ans, - 14 %) est le résultat de la diminution de la natalité et de l'importance de l'émigration dans un territoire sans débouchés (études supérieures et emploi réduit), ce qui conduit au vieillissement de la population et à la réduction de la taille des ménages[26].

    Cette diminution de la population est constante depuis 15 ans, même son rythme s'atténue : entre 2003 et 2008, la population s'est réduite de 10,03 %, de 9,28 % entre 2008 et 2013 et de 5,24 % entre 2013 et 2018. La raison de cette baisse, outre le taux de natalité de 1,75 en deçà du seuil de renouvellement, est le départ massif des jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à s'expatrier en Nouvelle-Calédonie ou en France métropolitaine pour effectuer des études supérieures ou trouver un travail, les possibilités d'emploi étant limitées sur place[27]. Tous les districts ont été touchés par la décroissance démographique.

    Langues

    La langue officielle est le français depuis que les deux îles sont devenues un territoire d'outre-mer en 1961. Deux langues polynésiennes vernaculaires, le wallisien et le futunien, sont parlées respectivement à Wallis et Futuna. En juillet 2015, l'Assemblée territoriale vote la création d'une Académie des langues wallisienne et futunienne, chargée de la promotion et de la sauvegarde des langues et de la culture locales[28].

    L'anglais est très présent, surtout du fait que les îles les plus proches sont des nations anglophones, ou l'anglais est important, comme les îles Tonga, ou les îles Samoa. Entre 1942 et 1946, des garnisons de plusieurs milliers de soldats américains furent présents dans les îles Wallis et Futuna.

    Éducation

    Le collège et lycée professionnel Vaimoana à Lavengahau, sur l'île de Wallis[29].

    L’enseignement primaire à Wallis-et-Futuna est placé sous l’égide de la Direction de l’Enseignement Catholique qui est une structure privée. L’enseignement secondaire est géré par le vice-rectorat. La seule formation supérieure disponible sur le territoire se fait auprès de l'antenne de l’IUFM du Pacifique à Wallis.

    Le territoire compte 18 écoles élémentaires, 6 collèges, un lycée d'enseignement général (le Lycée des îles Wallis et Futuna) et un lycée agricole.

    Le taux moyen d’encadrement est de 10,4 élèves par enseignant avec, en 2011, 570 personnels de l'éducation (dont 397 enseignants) pour 4 111 élèves[30].

    Santé

    Le système de santé repose intégralement sur l'Agence de santé de Wallis-et-Futuna[31]. L’agence emploie plus de 180 personnels (dont comptent un médecin réanimateur et sept médecins spécialistes) travaillant sur deux hôpitaux et trois dispensaires. Tous les soins sont pris en charge par l'État. La dotation de l'État s'élève en 2011 à 2,9 milliards de francs CFP (environ 24,3 millions d'euros)[32].

    Les équipements de santé étant limités sur le territoire, certaines opérations nécessitent l'évacuation des patients vers la Nouvelle-Calédonie, voire la France métropolitaine ou l'Australie. 637 personnes ont bénéficié d'une évacuation sanitaire (evasan) hors du territoire en 2011[30], 960 en 2017[33]. En 2017, une convention a été signée avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie des salariés et l'agence de santé de Wallis-et-Futuna, afin que les patients Wallisiens et Futuniens puissent bénéficier du remboursement de leurs soins en métropole[34]. Cependant, les évacuations sanitaires vers la France métropolitaine sont minoritaires : la majorité des patients est transférée de Futuna vers Wallis, ou en Nouvelle-Calédonie[33].

    En avril 2020, Wallis et Futuna est le seul territoire français à ne pas être touché par la pandémie de covid-19[35]. Le 16 mars, les autorités décident d’arrêter les vols de passagers en provenance de la Nouvelle-Calédonie et d'interdire les rassemblements de plus de cent personnes, mais la population n'est pas confinée. Seul le fret est acheminé sur l'île, par voie aérienne et maritime. La population des deux îles est particulièrement à risque : « 80 % des habitants sont en surcharge pondérale, 20 % sont diabétiques et les maladies cardiaques sont très nombreuses »[36]. D'autre part, les moyens sanitaires sont très insuffisants pour faire face à une épidémie de coronavirus[37]. L'agence de santé n'est pas en mesure de tester les cas de covid-19 et les prélèvements doivent être envoyés en Nouvelle-Calédonie pour être analysés[36].

    La crise du covid-19 a néanmoins des impacts sur Wallis et Futuna. Bien que le virus ne circule pas sur le territoire, les autorités décident d'annuler toutes les festivités paroissiales pour l'année 2020[38], et deux tiers des lycéens futuniens scolarisés à Wallis n'y sont pas retournés après les vacances de printemps, prolongées d'une semaine[39]. Enfin, le territoire est dépendant de l'extérieur pour son approvisionnement en médicaments, qui pourraient venir à manquer[35]. Le territoire est également fermé aux Wallisiens et Futuniens restés en Nouvelle-Calédonie et qui souhaiteraient rester chez eux ; fin avril, des transferts par paquebot de croisière de la compagnie du Ponant sont organisés afin de rapatrier 300 personnes[40].

    Médias

    Le territoire dispose de sa propre chaîne de télévision (Wallis et Futuna 1re), et de sa station de radio (Wallis et Futuna 1re). La radio émet à la fois en français, en wallisien et en futunien.

    De 1964 à 1971 est paru le Bulletin d'information du territoire des îles Wallis-et-Futuna[41]. L’hebdomadaire Te Fenua Fo'ou a arrêté sa publication en mars 2002 après un conflit entre la chefferie et le directeur de la publication, à la suite d'un article publié dans le magazine concernant une affaire judiciaire locale[42]. Fenua Magazine, lancé en septembre 2002 pour le remplacer, avait une ligne éditoriale très différente[43]. Il a lui aussi cessé de paraître en 2003[44]. Depuis, le seul quotidien disponible est Les Nouvelles calédoniennes, qui publient deux ou trois articles par semaine relatant la vie du territoire[45].

    L’accès au réseau internet progresse avec 1 144 abonnés au haut débit à fin 2011[30].

    Dans les années 2000, la connexion de l'archipel au réseau Internet mondial est lente et chère car elle se fait par satellite. L'arrivée du câble en fibre optique TUI-SAMOA[46] a permis de relier Wallis et Futuna à l'Internet mondial avec des débits comparable au reste du monde.

    Depuis le 22 décembre 2015, Wallis-et-Futuna possèdent un réseau de téléphonie mobile, appelé Manuia. Avant cette date, Wallis-et-Futuna était le dernier territoire d'Outre-Mer français à ne pas avoir de réseau mobile[47]. Comme le résume le journaliste René Lataste, « En quelques dizaines d'années, Wallis-et-Futuna auront fait un pas de géant dans la communication. Du Tauasu sous le Fale depuis des siècles, au téléphone fixe dans les années 1960 puis à internet 30 ans plus tard. Aujourd'hui, le mobile et demain une multiplication par 1000 des connexions[47]. »

    Sport

    Le territoire de Wallis-et-Futuna participe aux Jeux du Pacifique (qui s'appelaient auparavant Jeux du Pacifique Sud). En 2013, le territoire a organisé et a accueilli, pour la toute première fois, les Mini-Jeux du Pacifique.

    De nombreux sports sont pratiqués sur le territoire, dont l'athlétisme avec notamment la spécialité du lancer du javelot et des champions comme Jean-Paul Lakafia qui a amélioré à deux reprises le record de France du lancer du javelot, le portant à 83,56 m en 1980 et à 84,74 m en 1983, Lolésio Tuita, Vitoli Tipotio, Monika Fiafialoto, Péta Tauhavili, Pételo Wakalina et Penisio Lutui ou encore en handisport Tony Falelavaki.

    Il existe une équipe locale de rugby à XV (rattachée à la Federation of Oceania Rugby Unions). De nombreux joueurs de rugby à XV qui sont nés à Wallis-et-Futuna ou originaires de ces îles ont joué pour le XV de France en métropole. C'est le cas de Vincent Pelo, Yann David, Christopher Tolofua, Sébastien Vahaamahina, Jocelino Suta, Romain Taofifénua, Emerick Setiano, Peato Mauvaka et Raphaël Lakafia. Également originaires de Wallis-et-Futuna, Pierre-Gilles Lakafia joue en équipe de France de rugby à 7 tandis que Mickaël Simutoga et Selevasio Tolofua ont pu intégrer l'équipe de France des -20 en 2015 et 2017.

    Il existe également une équipe de football locale. Plusieurs joueurs originaires de Wallis et Futuna jouent en métropole et dans d'autres pays : c'est le cas de Wesley Lautoa (FCO Dijon) ou encore David Faupala à Manchester City.

    En 2006, Jennifer Vegi est médaillée de bronze aux Championnats de France de Karaté Contact[48], puis elle remporte en 2007 la médaille d'or en taekwondo aux Jeux du Pacifique.

    Une base nautique est située dans le village de Liku. Une association sportive, Vakala, propose des activités nautiques (notamment voile et kayak). L'athlétisme ainsi que d'autres sports tels que le volley-ball, le hand-ball ou le badminton, se pratiquent dans le centre sportif de Kafika, refait à neuf pour les MIni-jeux du Pacifique de 2013. On compte parmi les sportifs médaillés Aukusitino Hoatau, qui a notamment remporté la médaille d'argent au lancer du disque lors des Jeux du Pacifique de 2011. En volley-ball, les sportifs les plus connus sont Samuele Tuia et Toafa Takaniko.

    Administration et politique

    Les institutions du territoire de Wallis-et-Futuna ont été fixées par la loi du 29 juillet 1961, que l'article 74 de la Constitution de 2003, qui l'englobe parmi les collectivités d'outre-mer, n'a pas aboli[49]. Cela lui confère une situation juridique et administrative très particulière au sein de l'Outre-mer français[50] car à Wallis-et-Futuna, si l'État français est républicain et laïque, la situation politique locale ne l'est pas : c'est un équilibre entre les trois royautés coutumières et l'Église catholique. Pour l'historien Frédéric Angleviel, il y a même cinq pouvoirs à Wallis-et-Futuna[20] :

    • les trois monarchies coutumières traditionnelles d'Uvea, Alo et Sigave ;
    • l'Église catholique (installée depuis 1837) :
    • l'administration française, présente depuis 1888 (résidents de France, puis administrateurs supérieurs à partir de 1961) ;
    • le négoce (les marchands) ;
    • et la politique, entendue ici comme le jeu des partis politiques « à l'occidentale », apparue en 1961 avec le statut de territoire d'outre-mer.

    Sophie Chave-Dartoen évoque ce qu'elle nomme le « paradoxe wallisien » : « Depuis quarante ans, donc, la société wallisienne résiste à son assimilation par l’État républicain, forte d’une conscience très nette de son identité et des valeurs qui la distinguent, à ses yeux, de toute autre société »[50].

    Institutions territoriales

    L'État français est représenté à Wallis-et-Futuna par un administrateur supérieur nommé par décret en conseil des ministres.

    L'administrateur supérieur est également « chef du territoire » : à la différence des autres collectivités territoriales, le pouvoir exécutif est assuré par le représentant de l'État et non par un président élu. L'administrateur supérieur est assisté dans ses fonctions par un conseil territorial qu'il préside, composé des trois rois traditionnels et de trois membres nommés par l'administrateur supérieur avec l'approbation de l'assemblée territoriale.

    L'assemblée territoriale est l'assemblée délibérante du territoire. Ses vingt membres sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans : chacun des districts constituent une circonscription électorale.

    Les délibérations de l'assemblée territoriale n'entrent en vigueur que si elles sont approuvées par l'administrateur supérieur.

    Le territoire est représenté à l'Assemblée nationale par un député (élu au suffrage universel), actuellement Sylvain Brial, et au Sénat par un sénateur (élu indirectement par les représentants locaux siégeant à l'Assemblée territoriale, au Conseil territorial ou au sein de la hiérarchie coutumière des chefs de districts et de villages), actuellement Mikaele Kulimoetoke (rattaché au groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants).

    Royaumes coutumiers

    Le roi coutumier (Lavelua) Tomasi Kulimoetoke a régné de 1959 à 2007 sur le royaume d'Uvea.

    L'article 3 du statut de 1961 dispose que « la République garantit aux populations du territoire des îles Wallis et Futuna, le libre exercice de leur religion ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes en tant qu’elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit et aux dispositions de la présente loi »[49]. La chefferie traditionnelle est reconnue officiellement par la République française.

    Wallis-et-Futuna est l'une des rares collectivités françaises à ne pas être découpée en communes. À la place, le territoire est divisé en trois royaumes traditionnels, dénommés « circonscriptions territoriales » dans la loi :

    • Uvea (sur l'île de Wallis), subdivisée en trois districts (Hihifo, Hahake et Mu'a),
    • Alo (au sud-est de l'île de Futuna et sur l'île d'Alofi), anciennement subdivisé en deux districts (Tua au nord, et Alo au sud avec Alofi au sud-est),
    • Sigave (au nord-ouest de l'île de Futuna)[51].

    Chaque royaume dispose de la personnalité morale et éventuellement d'un budget. Il existe dans chaque royaume un conseil désigné selon la coutume et présidé par le roi. L'administrateur supérieur, à Uvea, et son délégué, à Alo et Sigave, est le chef de la circonscription chargé du pouvoir réglementaire et de l'exécution du budget.

    Les trois royaumes ne sont pas héréditaires : ce sont les familles nobles, les aliki, qui élisent ou destituent les rois[50]. Le pouvoir est assez décentralisé : les rois locaux doivent négocier avec les chefs de village (pule kolo), et répondre aux demandes des aliki qui les élisent, tout en négociant avec le représentant de l'État pour obtenir les budgets de développement du territoire.

    Les royaumes exercent l'équivalent des compétences des communes et une partie de celles des conseils départementaux. Le royaume d'Uvea est en outre divisé en trois districts coutumiers (Hahake, Hihifo et Mu'a) qui regroupent plusieurs villages et exercent certaines compétences.

    L'organisation de chaque royaume diffère :

    • à Uvea, le roi (qui porte le titre de Lavelua) est le chef de la hiérarchie coutumière. Il est assisté d'un premier ministre (Kalae kivalu) et de cinq ministres et nomme, trois chefs de district (faipule) qui ont autorité sur les 21 chefs de village. Les chefs de village (pulekolo), qui peuvent lever les corvées d'intérêt général, gèrent les affaires du village au cours d'assemblées (fono) qui ont lieu le dimanche dans une case commune (fale fono)[50]. Le chef de village est choisi par l'ensemble des villageois pour ses qualités, mais ces derniers peuvent décider de le destituer[52]. À noter qu'en raison de différends politiques, le royaume d'Uvea n'a plus de roi depuis 2014. Depuis avril 2016, deux Lavelua se disputent le pouvoir à Wallis, bien que l'Etat ait reconnu officiellement Patalione Kanimoa[53].
    • à Futuna, chacun des deux rois (le Tuigaifo à Alo et le Tuisigave à Sigave) dispose aussi de ministres, jouant le rôle de porte-paroles dans les conseils, mais ils ont une autorité limitée directement sur les chefs de village désignés par les familles princières qui peuvent démettre leur roi facilement. Depuis le 5 mars 2016, le royaume de Sigave a de nouveau un souverain en la personne de Eufenio Takala[54]. Le 15 mai, le souverain d'Alo, Petelo Sea, a été destitué[55] ; trois semaines après, le royaume a un nouveau souverain en la personne de Filipo Katoa[56]. Lino Leleivai devient le nouveau Tuigaifo d'Alo le 30 novembre 2018 après l'abdication de Filipo Katoa pour raisons de santé[57].

    Administration

    Sur le plan éducatif, le territoire a le statut de vice-rectorat[58]. Toutefois, l'enseignement primaire est totalement concédé par l'État, dans le cadre d'une mission de service public, au diocèse catholique de Wallis-et-Futuna au travers d'une convention où l'État finance l'ensemble des charges liées à cet enseignement (enseignants et fonctionnement), les écoles étant construites sur le domaine public communautaire des villages selon le droit coutumier et le contrôle des rois qui définit l'usage foncier.

    Symboles

    Partis politiques

    Le roi de Wallis (Lavelua) Luciano Aisake en 1904.

    La vie politique de Wallis-et-Futuna (entendue ici comme le jeu des partis politiques) a longtemps été dominée par le RPR gaulliste, incarné sur place par les défunts parlementaires Benjamin Brial et Sosefo Makape Papilio. Il faudra attendre 1989 pour voir la gauche, avec le Parti radical de gauche, être à nouveau portée au pouvoir sur place, avec l'élection du député Kamilo Gata (décédé en 2004). Celui-ci est à son tour battu en 1997 par Victor Brial (neveu de Benjamin), nouveau chef du RPR local et également président de l'Assemblée territoriale de Wallis et Futuna de 1997 à 1999. Ce dernier est battu en juin 2007, contre toute attente, par le socialiste Albert Likuvalu. Celui-ci avait auparavant été brièvement président de l'Assemblée territoriale du 22 février au 24 novembre 2005, bénéficiant alors d'une alliance éphémère entre l'opposition de gauche (7 élus sur 20) et quelques élus divers droites.

    Lors des élections territoriales de 2002, la droite locale (encore RPR alors, futur UMP, remporte le scrutin avec 9 élus sur 20 et complète sa majorité avec les 5 représentants divers droite de l'Alliance pour Wallis et Futuna. Toutefois, le leader de celle-ci, Albert Likuvalu, se rapproche de l'opposition locale, formée de 4 élus de l'Union pour Wallis et Futuna (gauche socialiste) et 2 non inscrits. Ces trois formations (Alliance, Union et non-inscrits) forment donc une majorité éphémère de 11 membres sur 20 du 22 février au 24 novembre 2005, l'UMP étant relégué dans l'opposition et Likuvalu prenant la présidence de l'Assemblée. Le 24 novembre 2005, sur fond de conflits coutumiers à Wallis entre les partisans du roi local et les « rénovateurs », les 4 autres élus de l'Alliance s'éloignent d'Albert Likuvalu et reforment une majorité avec l'UMP. Likuvalu reste quant à lui dans l'opposition, et participe en 2006 à la création de la fédération locale du Parti socialiste. Du 24 novembre 2005 à avril 2007, la nouvelle majorité de droite porte à la présidence de l'Assemblée Erménégilde Simete, membre de l'UMP.

    Pour les élections locales du 1er avril 2007, 26 listes s'étaient portées candidates pour 20 sièges. Parmi les élus, 12 se sont finalement rangés dans la majorité UMP-UDF-divers droite qui a porté Pesamino Taputai, représentant local de l'UDF-MoDem, à la présidence de l'Assemblée territoriale. L'opposition, composée de 8 élus, est quant-à-elle organisée autour du PS local d'Albert Likuvalu qui, deux mois plus tard, est élu député contre le sortant Victor Brial. Il est à préciser que parmi les 5 candidats présents au 1er tour, 3 étaient des élus de la majorité à l'Assemblée territoriale : outre Victor Brial pour l'UMP, Pesamino Taputai représentait le MoDem et l'ancien président de l'Assemblée et désormais président de sa commission permanente, Erménégilde Simete, candidat divers droite.

    Donc, en théorie la vie politique à Wallis et Futuna est dominée par les représentants locaux des grands partis métropolitains, le FN y étant également présent depuis l'élection présidentielle de 2002 et est représenté par Gaston Lutui qui fut candidat aux législatives de 2002[59] mais pas en 2007.

    La coutume est omniprésente et se reflète dans la vie politique locale.

    Crise politique wallisienne

    En 2005, une crise politique éclate à Wallis. Elle débute quand un petit-fils du roi d'Uvea (Tomasi Kulimoetoke II, régnant depuis 46 ans) est condamné pour homicide involontaire. Le petit-fils se réfugie au palais royal et le roi résiste d'abord aux demandes d'arrestation de son petit-fils, considérant que cela relève de la justice coutumière. De l'autre côté, les autorités française demandent que l'affaire soit jugée au pénal. Ce choix divise les familles aristocratiques et la population wallisienne. Deux camps s'opposent : d'un côté, les royalistes, partisans du Lavelua et de l'autre les « rénovateurs », souhaitant une évolution de la coutume. Une partie des chefs de village, soutenus par le nouveau préfet Xavier de Fürst, décident alors d'introniser un nouveau roi, Sosefo Mautamakia[60]. Le conflit institutionnel manque de tourner à l'affrontement avec les partisans du roi, qui occupent l'aéroport et édifient des barrages. La situation s'arrange finalement grâce à l'intervention d'un médiateur français qui reconnaît l'autorité du roi Tomasi Kulimoetoke II. La cérémonie d'intronisation des dissidents est alors annulée, mais l'autorité du préfet de Fürst est entamée. Pour les Wallisiens, l'île était au bord de la guerre civile[14].

    Le 7 mai 2007, Tomasi Kulimoetoke II décède[61] à l'âge de 88 ans : son règne aura été l'un des plus longs de l'histoire de Wallis, de 1959 à 2007 (48 ans)[62]. Après la période de deuil coutumier s'ouvrent les négociations et palabres au sein des familles royales pour la désignation d'un nouveau roi. En juillet 2008, Kapeliele Faupala est intronisé Lavelua[63]. Les incidents sur l'île, mêlant droit coutumier et instances républicaines, continuent en 2010. Kapeliele Faupala est destitué le 2 septembre 2014 à la suite de désaccords avec son premier ministre[64]. Ainsi, onze ans après la crise de 2005, la réconciliation entre les deux camps semble « peu [probable] tant les blessures réciproques après le conflit de 2005 restent à vif »[65] et l'île reste profondément divisée. Pendant deux ans, Uvea reste sans roi.

    En avril 2016, de nouvelles tensions éclatent autour du projet d'intronisation d'un nouveau roi, Tominiko Halagahu (chef du district de Hihifo)[66]. Une partie des familles royales est opposée à ce choix et nomme une nouvelle chefferie[67]. Tominiko Halagahu est intronisé à Vailala, vendredi 15 avril : « Un point de non-retour est atteint. »[68]. Deux jours plus tard, la nouvelle chefferie intronise elle aussi un Lavelua, Patalione Takumasiva[69]. Wallis se retrouve donc dans une situation coutumière inédite, avec deux rois et deux chefferies[70]. « Le pouvoir coutumier d’Uvea est donc représenté par 2 rois et 12 ministres. La population est totalement divisée »[71].

    Dans cette situation, le préfet doit arbitrer entre les deux camps, or « l’État ne s'immisce pas dans les affaires coutumières »[72]. Il finit par reconnaître Patalione Kanimoa en juin 2016[53]. Cette division entre deux Lavelua concurrents s'explique en partie par les séquelles de la crise coutumière de 2005[73]. Le 28 mai 2016, deux chefs de village et un faipule (chef de district) sont installés par la nouvelle chefferie : « désormais, Wallis a deux Lavelua et deux grandes chefferies au complet »[74].

    Économie

    Ancien billet de 1 000 francs Pacifique.
    Ancien billet de 5 000 francs CFP.

    En 2016, le ministère des Outre-Mers indique : « L'économie de Wallis-et-Futuna est restée traditionnelle et demeure faiblement monétarisée. L'autoconsommation y est deux fois plus élevée qu'en métropole. L'économie est largement soutenue par la dépense publique à travers les salaires distribués[75]. »

    La population, plus pauvre qu'en métropole mais la plus riche du Pacifique-Sud[76], n'a majoritairement pas accès à l'économie monétaire (70 % des actifs), et près de 70 % des actifs travaillent pour l'administration publique. Moins de 1 000 actifs travaillent dans des sociétés semi-publiques ou privées (notamment l'artisanat de la nacre destiné à l'exportation et issu de la pêche de coquillages).

    Depuis 1976, l'emploi public a été considérablement accru, passant de moins de 400 emplois non marchands pour 4 000 actifs à plus de 1 070 sur 1 800 emplois dans le secteur marchand. Si plus de 300 nouveaux jeunes sortent du système éducatif chaque année, il n'y a guère plus de 15 nouveaux emplois créés. Aussi, ce chômage important est compensé par un exode massif de la population, surtout des jeunes qui tentent leurs chances en Nouvelle-Calédonie, en Australie, ou directement en France métropolitaine.

    Les îles sont de fait assez pauvres : elles souffrent de ressources naturelles limitées, notamment en eau douce pour Futuna, ce qui explique aussi que l'île voisine d'Alofi ne compte qu'un seul habitant. Cette carence ne permet qu'une économie essentiellement rurale axée sur la pêche artisanale dans le lagon et l'agriculture océanienne vivrière pour les besoins locaux. Les îles souffrent aussi de leur éloignement et leur isolement des marchés potentiels, l'environnement régional étant encore plus démuni qu'elles. Cet isolement engendre des difficultés techniques mais permet aussi d'adopter d'autres modes de vie. Par exemple, Futuna n'est dotée de la télévision que depuis le 24 décembre 1994.

    Nouveau billet de 1 000 francs Pacifique (XFP)

    La dangerosité et les difficultés d'accès maritime aux îles, liées à leur environnement naturel dangereux, l'absence de port en eaux profondes combinée à l'éloignement des grandes routes commerciales avec les pays plus riches comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, la quasi-absence de produits exportables (qui oblige les cargos de fret à repartir à vide et contribue à accroître le coût des importations de produits manufacturés) ou même l'insuffisance de liaisons aériennes qui faciliterait le développement touristique contraignent ces îles à un développement difficile et nécessitant un apport constant de capitaux publics.

    Une partie des recettes publiques est constituée par la taxe annuelle forfaitaire toute activité commerciale (patente). Les sociétés extraterritoriales, qui n'ont aucune activité sur le territoire de Wallis-et-Futuna, appelées aussi sociétés offshore, ont une patente plus élevée de 1 800 euros par an. Le code pénal et le code de commerce français s'appliquent à Wallis-et-Futuna.

    Wallis-et-Futuna a une législation spéciale favorable pour l'immatriculation des navires dérogeant au droit français. L'administration favorise ce régime. La compagnie française Le Ponant immatricule ses navires à Wallis. Une entité locale est spécialisée dans l'immatriculation des sociétés et des navires à Wallis.

    Le tourisme sur l'île de Wallis est faiblement développé avec quatre établissements hôteliers offrant quarante-quatre chambres et trois bungalows. Il existe quelques restaurants à Mata Utu ainsi que des commerces de proximité. Le grand supermarché Super U, qui avait ouvert fin avril 2014, a fermé ses portes le . Les produits frais tels que la viande arrivent essentiellement par transport aérien de Nouméa[77]. Certaines activités sont proposées par des associations locales (tennis, plongée sous-marine, ULM...)[78]. L'île de Futuna ne dispose que de deux hôtels offrant 11 chambres[79].

    Il n'y a sur le territoire qu'une seule banque, la Banque de Wallis-et-Futuna ; la BWF est une filiale de BNP Paribas. Le Trésor public n'ouvre plus de comptes et La Poste n'y a pas de services financiers. La banque sur Futuna n'est ouverte que deux jours par mois[79].

    Le service des postes et télécommunications de Wallis-et-Futuna a une activité d'émission de timbres-poste[80].

    Culture

    La culture de Wallis-et-Futuna est encore méconnue, bien qu'étudiée par plusieurs anthropologues successifs[Note 1]. Il existe un service des Affaires culturelles[81] sur le territoire situé à Aka'aka dans le district de Hahake à Wallis.

    À propos de la culture wallisienne et futunienne, l'anthropologue Dominique Pechberty écrit : « Wallis et Futuna sont parmi les rares îles polynésiennes à avoir conservé vivantes des coutumes qui ailleurs ont progressivement disparu lors des contacts répétés avec les Occidentaux (...) Il ne s'agit pas d'un folklore à l'usage des touristes, ni de la reconquête d'un patrimoine culturel pour retrouver une identité perdue. »[82]

    Archéologie

    Ruines du fort Talietumu.

    Des chercheurs du CNRS et de l'Institut de recherche pour le développement de Nouméa ont procédé dans les années 1990 à des fouilles sur le territoire de Wallis-et-Futuna[83].

    L'un des sites archéologiques majeurs de Wallis est le fort tongien de Kolo Nui à Talietumu, dans le district de Mu'a. À Futuna, plus d'une trentaine de forts (kolo) ont été recensés[84].

    Religion

    Depuis la conversion de Wallis puis de Futuna par les missionnaires maristes en 1840 et 1842, 99% de la population est catholique[85].

    Églises

    L'église Saint-Joseph, dans le village de Mala'efo'ou (Wallis).

    La construction des églises sur le territoire peut être considéré comme un art. Toutes différentes les unes des autres, ces dernières sont en pierres volcaniques pour la plupart et très colorées. Elles sont présentes dans chaque district et dans chaque village. Les pierres toutes sculptées à la main. Sur Wallis, on compte un peu près 26 monuments religieux et sur Futuna, elles sont au nombre de 22. Seuls monuments imposants du territoire, elles font partie intégrante du patrimoine culturel.

    Danses traditionnelles

    Danse wallisienne exécutée par des Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie à Nouméa.

    Les danses font partie intégrante de la culture wallisienne et futunienne. Chaque année, le territoire organise des concours de danses traditionnelles, la plus connue étant le Soamako[86]. On peut aussi voir lors de ces concours la danse du Niutao, du Kailao, du Eke, etc. La plupart du temps, ce sont des danses guerrières. Les textes des chants qui accompagnent les danses sont composés pour chaque fête ou grande occasion : le répertoire musical est donc régulièrement renouvelé[87]. Une partie des danses sont réalisées debout, tandis que le reste des danses se font assis. Pour Raymond Mayer, « elles constituent un phénomène social qui dépasse la simple analyse musicale et esthétique »[87].

    Artisanat

    Tapa fidjien, proche de ceux produits à Wallis et Futuna.

    L'artisanat est très présent sur les deux îles[88]. Quatre matériaux sont essentiellement utilisés :

    • Le bois (tel que le feta'u) est utilisé pour la réalisation de sculptures représentant la plupart du temps les animaux et la nature.
    • La noix de coco est très prisée pour son huile. Cette dernière est mélangée à d'autres fleurs comme la tiaré ou l'ylang-ylang pour la confection de l'huile parfumée locale. C'est l'équivalent du Mono'i.
    • Les coquillages sont utilisés pour la confection de divers colliers et parures. En effet, les femmes essentiellement, regroupées en associations locales, ramassent les coquillages sur le récif à marée basse et fabriquent avec ce matériau des colliers, des serre-tête et autres objets décoratifs[89].
    • Le tutu est une fibre végétale. Elle est utilisée pour la confection des lafi (sur Futuna) et gatu (sur Wallis), plus connu sous le nom de tapa. Ce dernier est présent sur de nombreuses îles du Pacifique. Cette fibre peut être décorative ou utilisée comme vêtement, notamment pour les mariages, ou en guise de linceul.

    Peinture

    Artistiquement parlant, le territoire compte quelques artistes peintres, tels que Aloisio Pilioko[90], Soane Takaniua[91] ou Rebecca Kulimoetoke. Plusieurs artistes wallisiens et futuniens vivent également en Nouvelle-Calédonie et en France métropolitaine.

    Poésie

    Virginie Tafilagi est la seule poète wallisienne du territoire. Elle a participé à la rédaction de deux ouvrages collectifs : Sillage d'Océanie 2009 avec l'association des écrivains de Nouvelle-Calédonie et Outre-Mer : trois océans en poésie[92] en 2011, avec Maituku Kolonalio[réf. nécessaire].

    Musique

    Le territoire de Wallis-et-Futuna se caractérise par une production musicale importante, allant de la musique traditionnelle a cappella nommée Hua lau et accompagnée de percussions en bois, à de la variété, de la pop ou du reggae. La plupart des chansons sont composées en wallisien ou en futunien. Les artistes sont produits sur le territoire.

    Le Hua lau désigne le chant traditionnel qui est chanté par le Lau qui est un groupe polyphonique. Ce dernier peut être mixte. Les chants abordent différents thèmes : les histoires d'amour, la guerre, les grands événements historiques, la mort, etc. L'une des caractéristiques musicales du territoire réside dans son traitement du décès dans ses chants. Les familles peuvent demander aux auteurs de composer des chants funèbres en mémoire de leurs morts.

    « Le répertoire des chants wallisiens en effet n'est pas de type cumulatif, mais de type transitoire : les chants naissent, se connaissent, puis meurent - progressivement et définitivement - par oubli. Ce phénomène de déperdition, ou plus exactement d'effacement par remplacement, se lira concrètement dans les textes de chants funèbres »[93]

    Cochons et nattes alignés devant le palais royal Sagato Soane à Matā'Utu lors d'un katoaga à Wallis.

    Fêtes coutumières – le katoaga

    Concernant les traditions, l'animal coutumier est le cochon. Lors des cérémonies, plusieurs cochons sont sacrifiés et offerts en offrande au Roi et à toute la chefferie. À Wallis, ces cérémonies portent le nom de katoaga[82] et sont profondément ancrées dans la culture wallisienne, rythmant la vie quotidienne : elles ont lieu lors d'une fête religieuse (les différents districts célèbrent leur saint patron chaque année), d'un événement familial ou des fêtes profanes comme le 14 juillet ou la fête du territoire le 29 juillet[94].

    Cinéma

    En 2015 est tourné le premier épisode de la série Foha Tau (les fils de la guerre)[95]. Initiée par la société Cinemata (l’œil du ciné), cette série est la première tournée entièrement en wallisien et raconte les contes et légendes du Pacifique sud avec une première saison de 3 épisodes, de 60 minutes chacun, diffusée en 2016 et 2017 sur les chaînes de télévision publique française Wallis et Futuna 1ère et Nouvelle Calédonie 1ère.

    Sorti en 2016, le film de Sacha Wolff, Mercenaire, incluant des dialogues en wallisien, raconte le départ d'un jeune joueur de rugby wallisien pour la métropole[96].

    Notes et références

    Notes

    1. Voir la page Bibliographie sur Wallis-et-Futuna pour un aperçu des publications disponibles

    Références

    1. « Décret no 2018-1152 du 13 décembre 2018 authentifiant les résultats du recensement de la population 2018 des îles Wallis et Futuna », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
    2. De bonnes sources, dont l'INSEE et son Code officiel géographique, écrivent la forme courte « Wallis et Futuna » mais aussi, probablement par erreur, « Wallis-et-Futuna ». Pour d'autres raisons, la Commission nationale de toponymie et plusieurs textes officiels n'emploient la graphie sans traits d'union qu'après « les îles ». « Wallis-et-Futuna » a un court avantage : être au masculin singulier incontestablement.
      Les organismes non gouvernementaux, y compris les chaines de télévision et radio publiques, peuvent dériver leur propre marque commerciale ou de service avec ou sans traits d'union, aussi bien en forme courte que longue.
    3. « Loi no 61-814 modifiée par LOI organique no 2010-704 du 28 juin 2010 - art. 21 (V) », sur Legifrance (consulté le ).
    4. Bien que la réforme constitutionnelle française de 2003 crée des collectivités d'outre-mer, depuis, aucune loi organique n'a modifié le statut du territoire qui demeure organisé comme à l'époque du TOM.
    5. Ministère des Outre-mer - Présentation de Wallis et Futuna, consulté le 8 octobre 2016
    6. IGN magazine, no 54, juillet-août 2009, p. 8. Lire en ligne [PDF]
    7. Angleviel 1994, p. 1
    8. Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de Wallis - Etat des lieux et diagnostic| https://www.researchgate.net/publication/300285849_Schema_d'Amenagement_et_de_Gestion_des_Eaux_de_Wallis/
    9. (en-US) « Wallis and Futuna », sur Cop23 (consulté le )
    10. Frédéric Angleviel, « Wallis 1825-1858. Contacts, mutations, permanences », Revue française d'histoire d'outre-mer, vol. 76, , p. 95–110 (DOI 10.3406/outre.1989.2744, lire en ligne, consulté le )
    11. Pechberty et Toa 2004, p. 25
    12. Marc Soulé, « Les bouleversements de la société coutumière lors de la présence américaine à Wallis (1942 - 1946) », dans Sylvette Boubin-Boyer (dir.), Révoltes, conflits et Guerres mondiales en Nouvelle-Calédonie et dans sa région, L'Harmattan, (ISBN 9782296051225)
    13. Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : espaces et temps recomposés : chroniques d'une micro-insularité, Presses Universitaires de Bordeaux, , 404 p. (lire en ligne), p. 134-138
    14. Françoise Douaire‑Marsaudon, « Droit coutumier et loi républicaine dans une collectivité d’outre‑mer française (Wallis‑et‑Futuna) », Ethnologie française, vol. 169, no 1, , p. 81 (ISSN 0046-2616 et 2101-0064, DOI 10.3917/ethn.181.0081, lire en ligne, consulté le )
    15. Albert Likuvalu, « Histoires et migrations à Wallis et Futuna », Bulletin de la Société d’études historiques de Nouvelle-Calédonie,
    16. Populations légales au recensement de la population 2013 de Wallis-et-Futuna.
    17. Recensements généraux de population.
    18. Historique des recensements et enquêtes réalisés à Wallis-et-Futuna.
    19. E. Dubouzet, Capitaine de corvette l'Allier, « no 1 - Rapport adressé à M. le capitaine de vaisseau LAVAUD, commandant la station de Nouvelle-Zélande, par M. le capitaine de corvette E. Dubouzet, commandant la corvette de charge l'Allier, sur les résultats de sa mission aux îles Vavao, Wallis, Futuna », dans M. Bajot et M. Poirré, Annales maritimes et coloniales : Recueil de lois et ordonnances royales, règlements et décisions ministérielles, mémoires, observations et notices particulières, concernant tout ce qui peut intéresser la marine et les colonies sous les rapports militaires, administratifs, judiciaires, nautiques, consulaires et commerciaux., t. 1 : 28e année, Paris, Imprimerie Royale, , 1140 p. (lire en ligne), p. 5-61
    20. Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna (1942-1961) ou comment le fait migratoire transforma le protectorat en TOM », Journal de la Société des Océanistes, nos 122-123, , p. 61-76 (lire en ligne)
    21. Philippe Maësse, « La population de Wallis et Futuna en 1990 », Insee Première, (lire en ligne)
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    Voir aussi

    Sur Wallis-et-Futuna

    Ouvrages scientifiques :

    • Frédéric Angleviel, Les Missions à Wallis et Futuna au XIXe siècle, Centre de recherche des espaces tropicaux de l’université Michel de Montaigne (Bordeaux III), (lire en ligne)
    • Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : espaces et temps recomposés. Chroniques d'une micro-insularité, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne)
    • Daniel Frimigacci, Bernard Vienne, J.-P. Siorat (collab.), Wallis, Futuna : 3 000 ans d'histoire, Nouméa, Association de la jeunesse wallisienne et futunienne de Nouvelle-Calédonie, , 64 p.
    • Odon Abbal, Wallis et Futuna aux temps premiers de la Mission (1841-1862) : Extraits des Annales pour la propagation de la foi, Lyon-Paris, L'Harmattan, , 426 p. (ISBN 978-2-7475-5714-6, présentation en ligne)
    • Allison Lotti, Le Statut de 1961 à Wallis et Futuna : genèse de trois monarchies républicaines, Paris, L'Harmattan, , 532 p. (ISBN 978-2-296-13871-1, lire en ligne)

    Récits de voyage, reportages, livres illustrés et autres :

    • Philippe Godard, Wallis et Futuna, Nouméa, Éditions Melanesia/Éditions d'Art Calédoniennes, (1re éd. 1975), 204 p.
    • Jean-François Marin, Ko Uvea mo Futuna : Îles de Wallis et Futuna, C'est dans l'air, , 135 p. (présentation en ligne)
    • Jules Seitz et Collège Vaimoana (ill. Marcel Bosserelle), Un herbier : Wallis et Futuna : textes des élèves du BEPA de Lavegahau, Lavegahau, Café Fale, .

    Sur Futuna spécifiquement

    • Odon Abbal et Marc Soulé, « Violences futuniennes », dans Frédéric Angleviel (dir.), Violences océaniennes, L'Harmattan,
    • Daniel Frimigacci et Bernard Vienne, Aux temps de la terre noire : Ethnoarchéologie des îles Futuna et Alofi, Paris, Peeters Selaf, , 251 p. (ISBN 978-2-87723-030-8, lire en ligne)
    • (fr + fud) Daniel Frimigacci, Muni Keletaona, Claire Moyse-Faurie et Bernard Vienne, Ko Le Fonu Tu'a Limulimua : La tortue au dos moussu : textes de tradition orale de Futuna, Paris, Peeters Selaf, (lire en ligne [PDF])
    • Éric Rau (préf. Régis Lafargue), La vie juridique des indigènes des îles Wallis (Thèse de doctorat), Paris, L'Harmattan, (1re éd. 1935), 106 p. (ISBN 978-2-296-02386-4, lire en ligne)

    Sur Wallis spécifiquement

    Romans, recueils :

    • Pierre Lamblé, Chroniques Wallisiennes : récits et nouvelles, Paris, L'Harmattan, , 192 p. (ISBN 978-2-296-13887-2, lire en ligne)
    • (fr + wls) Falakika Ga'eke, Sess (trad. Epifania Toa - Hiasinita Filimohahau-Amole), L'arbre Pometia de Tagaloa : Te Tava o Tagaloa, Paris, L'Harmattan, , 16 p. (ISBN 978-2-296-09726-1, présentation en ligne)

    Documentaires vidéos :

    • Thalassa : Wallis et Futuna, 25 min 32 s, 1980
    • Capitale du Pacifique : Wallis et Futuna, Mata'utu, Visite et découverte, 51 min, 2004
    • Thalassa : Wallis et Futuna, 19 min, 2007
    • Des îles et des hommes : Wallis et Futuna, les îles sœurs, 50 min, 2010
    • Passion Outre-Mer, Grand format : Wallis et Futuna, seuls au monde, 1 h 50, 2015

    Articles connexes

    Liens externes

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