Wallerand de Saint-Just

Wallerand de Saint-Just, né le dans le 15e arrondissement de Paris, est un avocat et homme politique français.

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Wallerand de Saint-Just

Wallerand de Saint-Just en 2012.
Fonctions
Conseiller régional d'Île-de-France
En fonction depuis le
(5 ans, 8 mois et 23 jours)
Élection 13 décembre 2015
Réélection 27 juin 2021
Circonscription Paris (2015-2021)
Hauts-de-Seine (2021-)
Groupe politique FN puis RN
(président)
Conseiller régional de Picardie

(5 ans, 8 mois et 22 jours)
Élection 21 mars 2010
Président Claude Gewerc
Groupe politique Front national

(12 ans et 6 jours)
Élection 22 mars 1992
Réélection 15 mars 1998
Président Charles Baur
Groupe politique Front national
Conseiller municipal de Soissons

(12 ans, 8 mois et 20 jours)
Élection
Réélection
Maire Emmanuelle Bouquillon
Claude Parisot
Édith Errasti
Biographie
Nom de naissance Wallerand de Saint-Just d'Autingues
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 15e (France)
Nationalité Française
Parti politique FN/RN (depuis 1987)
Diplômé de Université Panthéon-Assas
Profession Avocat
Religion Catholique

Biographie

Jeunes années

Wallerand de Saint-Just d'Autingues naît le [1], dans une famille marquée par l'anti-gaullisme[2]. Son père est maire d'une commune de l'Artois[2]. Il est élève chez les Jésuites à l’institution La Providence, à Amiens. À son arrivée à Paris, il étudie le droit à l'université Panthéon-Assas et participe aux actions menées par l'organisation étudiante d'extrême droite Groupe union défense (GUD)[2].

Carrière d'avocat

Il s'inscrit au barreau de Paris en 1974[3].

Il est, au Liban, l'avocat de Samir Geagea, et au tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, celui de Serbes poursuivis par la justice internationale[2].

En France, il est l'avocat de l'Agrif, de Jean-Marie Le Pen, de Bruno Gollnisch, et du Front national. Dans l'affaire Bodein, il est l'avocat de la famille Kegelin[4].

Wallerand de Saint-Just est un spécialiste du droit de la presse et du droit pénal international[1].

Parcours politique

Catholique traditionaliste, il participe en 1976, avec d'autres proches de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, à l'occupation de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet[2]. Il rejoint le mouvement Chrétienté-Solidarité de Bernard Antony[2] et devient membre de l'Agrif[5],[6].

Il adhère au Front national en 1987[7]. Il se présente aux élections municipales de 1989 à Paris contre Jacques Chirac, dans le 5e arrondissement de Paris, où il récolte 4,90 % des suffrages[8],[9]. Durant vingt ans, il est secrétaire départemental du Front national dans l'Aisne[8] et se présente à toutes les élections. Il est conseiller municipal de Soissons de 1995 à 2008, et conseiller régional de Picardie de 1992 à 2004 et de 2010 à 2015[10]. De 1993 à 2007, il se présente aux élections législatives dans la quatrième circonscription de l'Aisne. De 2010 à 2012, il est secrétaire départemental de la Somme[10] et se présente à l'élection législative de 2012 dans la cinquième circonscription de la Somme, où il recueille 14,08 % des voix[11].

Lorsque les avocats habituels du FN rejoignent Bruno Mégret lors de la scission provoquée par celui-ci, en , il accepte la sollicitation de Marine Le Pen pour occuper ce rôle[12].

Wallerand de Saint-Just est investi en seconde position sur la liste FN de la circonscription Nord-Ouest conduite par Marine Le Pen aux élections européennes de 2009[13]. Au sein du Front national, il est membre du bureau politique, l'instance dirigeante du parti, depuis 2005[10]. De à , il est vice-président du parti[réf. nécessaire].

Lorsque Jean-Pierre Reveau démissionne de son poste de trésorier du FN en 2009, Jean-Marie Le Pen valide sa candidature pour le remplacer[12]. À ce titre, il siège au bureau exécutif.

Il fait campagne pour Marine Le Pen contre Bruno Gollnisch en vue du congrès de Tours de 2011[14].

Lors des manifestations contre le mariage homosexuel en 2012-2013, il fait partie des cadres du Front national qui choisissent de ne pas prendre part au mouvement[5]. Cependant, il participe à La Manif pour tous du [15].

En 2012, Marine Le Pen lui dit : « il n'y a personne à Paris c'est une terre difficile pour le FN, est-ce que tu veux t'en occuper ? ». Wallerand de Saint-Just indique ensuite : « J'ai écouté les ordres qui m'ont été donnés, et que j'ai exécutés avec grand plaisir, de venir m'occuper des Parisiens »[3].

Le , il est nommé secrétaire départemental du Front national à Paris, l'une des plus importantes fédérations du parti[16]. En , il est officiellement investi comme tête de liste FN pour les élections municipales de 2014 à Paris[16],[17] ; il se présente dans le 15e arrondissement. Comme tous les candidats FN de la capitale, il ne se qualifie pas à l'issue du premier tour.

En , au congrès de Lyon, il arrive en septième position à l'élection au comité central et est reconduit dans ses fonctions de trésorier.

En vue des élections régionales de décembre 2015, il est désigné pour conduire la liste FN dans la région Île-de-France[18]. Il s'entoure d'Aurélien Legrand, qui devient son directeur de campagne. Sa liste arrive en troisième position au premier comme au second tour ; le FN obtient alors 24 conseillers régionaux, et Saint-Just devient président du groupe politique du FN au conseil régional d'Île-de-France[19]. En 2021, il est réélu en tant que tête de liste dans les Hauts-de-Seine et non plus à Paris[20].

En 2016, il milite, avec Florian Philippot, pour l’arrêt du traditionnel défilé du Front national du 1er mai en l'honneur de Jeanne d'Arc[21].

Il est candidat aux élections législatives de 2017, toujours dans le 15e arrondissement de Paris. Pour les élections sénatoriales de la même année, il est tête de liste FN à Paris[22]. Tête de liste aux élections municipales de 2020 dans le 15e arrondissement de Paris, il est largement battu, recueillant à peine 2 % des voix.

À l’issue du XVIIe congrès du Rassemblement national, qui se tient en , il est remplacé dans ses fonctions de trésorier du RN par Kévin Pfeffer[23].

Vie privée

Wallerand de Saint-Just est marié, père de quatre enfants[24], grand-père de neuf petits-enfants.

Affaires judiciaires

Jeanne

Dans le cadre de l'affaire Jeanne, Wallerand de Saint-Just est mis en examen en pour « recel d'abus de biens sociaux »[25] et renvoyé devant le tribunal correctionnel. Il avait également été placé sous le statut de témoin assisté pour le délit de complicité d'escroquerie au préjudice de l'État.

Le , dans le cadre de cette affaire Jeanne, les juges d'instruction ordonnent le renvoi de Wallerand de Saint-Just  avec le Front national et Jean-François Jalkh  devant le tribunal correctionnel pour « complicité d’escroquerie au préjudice de l’État lors des élections législatives de 2012 et recel d’abus de bien sociaux[26] ». Les cadres du Front national soutiennent que le dossier est vide et dénoncent une « persécution judiciaire ».

Son procès  au cours duquel comparaissent neuf autres personnalités physiques ou morales (FN et proches)  se tient devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris du 6 au [27],[28]. Dans leur jugement du , les magistrates condamnent Wallerand de Saint-Just à six mois de prison avec sursis pour le délit de recel d'abus de biens sociaux, mais le relaxent des accusations d’escroquerie au préjudice de l'État. Le procureur fait appel.

Assistants parlementaires européens

Le , il est mis en examen pour « complicité de détournement de fonds publics », dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen[29].

Prises de position

L'historien Nicolas Lebourg affirme que, « pour complaire à Florian Philippot et à la sociologie parisienne, [il] n’a pas participé aux manifestations contre le Mariage pour tous »[30]. De son côté, Wallerand de Saint-Just explique que son absence ne visait pas à « « complaire » à Florian Philippot » mais qu'elle était due à des « raisons politiques bien précises »[30].

Dans la fiction

Dans la fiction politique de Frédéric Deslauriers (2011), Les Deux-Cents jours de Marine Le Pen, où Marine Le Pen gagne l'élection présidentielle de 2012, Wallerand de Saint-Just devient ministre de la Justice, garde des Sceaux[31].

Notes et références

  1. « Wallerand de Saint-Just », sur lepoint.fr (consulté le ).
  2. Kim Hullot-Guiot, « Wallerand de Saint-Just se voit en trouble-fête à Paris », Libération, (lire en ligne)
  3. « Le candidat du FN à Paris "votera à Boulogne" », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  4. Jeanne Mahé, « Le calvaire des victimes de Pierre Bodein », 20 minutes, (lire en ligne)
  5. Andrea Bambino (AFP), « Wallerand de Saint-Just : un ex-"catho tradi" en "terre de mission" pour le FN à Paris », sur fr.news.yahoo.com, Yahoo! News, (consulté le )
  6. Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen démasquée, Grasset, , p. 308
  7. Marc de Boni, « Wallerand Saint-Just se pose en atout «swag» de Marine Le Pen », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  8. AFP, « Wallerand de Saint-Just, probable candidat FN aux municipales à Paris », sur liberation.fr,
  9. « Wallerand de Saint-Just (FN) cherche un million d'euros » sur lunion.presse.fr du 11 mars 2013
  10. Benjamin Bonneau, « Saint-Just, l'avocat devenu candidat FN », sur europe1.fr, (consulté le )
  11. Résultats des élections législatives 2012 - Somme - 5e circonscription, sur le site du ministère de l'Intérieur.
  12. « Wallerand de Saint-Just : « Je suis le cost killer du Front national », sur revuecharles.fr (consulté le ).
  13. « Crise et élections européennes en vue : le Front national reprend du poil de la bête », La Voix du Nord, .
  14. Megane de Amorim, « Eric Domard, le petit gars de la Marine », sur Slate, (consulté le ).
  15. « Au moins 100.000 partisans de la Manif pour tous ont défilé à Paris et Lyon », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. AFP, « Municipales à Paris : Wallerand de Saint-Just très probable candidat du FN », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  17. Alexandre Allard, « Wallerand de Saint-Just à la conquête de la mairie de Paris », L'Union, (lire en ligne)
  18. Emmanuel Galiero, « En Paca, le FN désigne Marion Maréchal-Le Pen », Le Figaro, samedi 18 / dimanche 19 avril 2015, page 4.
  19. Sophie Huet, « Île-de-France : la consécration de Valérie Pécresse », Le Figaro, samedi 19 / dimanche 20 décembre 2015, page 6.
  20. https://elections.interieur.gouv.fr/regionales-2021/11/C211L003.html
  21. Valérie Igounet, « Le 1er mai, il arrive qu'il pleuve aussi », sur blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front, France Télévisions, (consulté le ).
  22. « senatoriales2017.senat.fr »
  23. « Réélue à la tête du RN, Marine Le Pen bat le rappel pour la présidentielle », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  24. Stéphanie Marteau, « L'homme qui veut faire monter Paris au Front », M, le magazine du Monde, semaine du 12 octobre 2013, page 34.
  25. « Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le Pen », sur Lemonde.fr,
  26. Olivier Faye et Simon Piel, « Le Front national va devoir affronter l’épreuve d’un procès », sur lemonde.fr, (consulté le )
  27. Ivanne Trippenbach, « Financement de campagnes: le procès des amis de Marine Le Pen s’ouvre par une «mise en bouche» », sur lopinion.fr,
  28. Samuel Laurent, « Le procès du FN révèle le fonctionnement clanique du parti de Marine Le Pen », sur lemonde.fr, .
  29. Soupçons d'emplois fictifs au FN : Wallerand de Saint Just mis en examen Europe 1, 10 janvier 2019
  30. Nicolas Lebourg, Lettres aux Français qui croient que cinq ans d'extrême droite remettraient la France debout, Les Échappés, , 128 p. (lire en ligne), « Lettre à un étudiant gay néoparisien tenté par le vote FN »
  31. Frédéric Deslauriers, Les Deux-Cents jours de Marine Le Pen, Plon, , p. 20-21

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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