WTA Tour

L'Association des joueuses de tennis (en anglais : Women's Tennis Association ou WTA) est la principale association sportive organisant les compétitions tennistiques professionnelles des femmes[1] à travers le monde : le WTA Tour. Son équivalent masculin est l'Association of Tennis Professionals (ATP).

Pour les articles homonymes, voir WTA.

WTA Tour
Généralités
Sport Tennis
Création

Fondée en 1973 par Billie Jean King, après deux années de tâtonnements, la WTA dispose de trois sièges : le principal aux États-Unis, à St. Petersburg en Floride ; le siège Europe à Roehampton en Angleterre, près de celui de la Fédération internationale de tennis (ITF) ; et celui en Asie-Pacifique, à Pékin, en Chine.

La WTA est actuellement présidée par Steve Simon[2].

Historique

L'origine de la WTA remonte à 1970 aux États-Unis.

Depuis l'avènement de l'ère Open deux années plus tôt, femmes et hommes ne sont pas traités sur un pied d'égalité, les rétributions des premières pour leurs prestations sportives se réduisant à une fraction de celles des seconds (dix pour cent ou moins)[3].

Gladys Heldman, fondatrice et directrice du magazine World Tennis, décide alors d'instaurer un circuit professionnel exclusivement féminin et autonome. Neuf joueuses, the Original Nine, acceptent de la suivre dans ce projet en signant chacune auprès d'elle un contrat symbolique de 89 cents[3] : Billie Jean King, Rosie Casals, Nancy Richey, Kerry Melville, Peaches Bartkowicz, Kristy Pigeon, Judy Dalton, Valerie Ziegenfuss et Julie Heldman (sa fille). En 2021, ces neuf joueuses intègrent collectivement le International Tennis Hall of Fame.

Rapidement, Gladys Heldman obtient l'appui financier du cigarettier Philip Morris et, le , se tient à Houston le Virginia Slims Invitational doté de 7 500 dollars[4]. C'est un succès populaire, même si les joueuses américaines (sept) sont alors temporairement suspendues par l'USLTA[3], avant que cette dernière n'intègre le nouveau circuit féminin dans ses propres structures.

En 1971, dix-neuf tournois parrainés par Virginia Slims sont programmés pour une dotation financière totale de 309 100 dollars[5].

En 1973, Billie Jean King crée la WTA en vue de défendre l'intérêt des joueuses et de rassembler un maximum d'épreuves féminines au sein d'une même compétition. Cette unification sera finalement effective en 1983[6],[7],[8],[9] ; la même année, à l'US Open, hommes et femmes se partagent des primes égales.

La WTA signe en 1974 son premier contrat de retransmission télévisée avec CBS, jusqu'en 2012 le circuit WTA est diffusé sur Eurosport.

En 1977, une décision de la Cour Suprême de New York favorable à Renee Richards ouvre le droit de jouer aux femmes trans. La condition de sexe biologique (quasi-exclusivement génétique XX) devient une condition sur la notion sociale de genre féminin. Dès lors, on remarque que les suppositions sur la nature et les performances biologiques d'une joueuse sont inadaptées, dans la mesure où les règles sont respectées et assurent le secret du sexe génétique.

250 joueuses sont professionnelles en 1980, se disputant une cinquantaine de tournois à travers le monde[5]. En 2007, elles sont plus de 1 300 à batailler pour 62 épreuves dans 35 pays et quelque 62,4 millions de dollars de gratification globale[10]. La WTA estime à 4,5 millions le nombre de spectateurs ayant assisté en 2005 à un match de tennis féminin dans un stade, et à plusieurs centaines de millions le nombre de téléspectateurs tous pays confondus[11].

Organisation des compétitions

Catégories de tournois

Indépendamment des quatre tournois du Grand Chelem, organisés par l'ITF, il existe différentes catégories de tournois plus ou moins prestigieux sur le circuit WTA.

De 1988 à 2008

De 1988 à 2008[12], on compte cinq « classes » de tournois WTA strictement définis. Par ordre d'importance, de points attribués aux participantes et de dotation financière :

  • les tournois dits Tier I (réunissant les toutes meilleures joueuses),
  • puis les tournois Tier II,
  • les Tier III,
  • les Tier IV,
  • et les Tier V (ces derniers disparaissant en 2006).

Enfin, les Masters de fin de saison, alignent les meilleures joueuses de l'année écoulée, en simple et en double.

De 2009 à 2020

2009 voit intervenir une importante réforme, visant à une meilleure lisibilité du calendrier, avec une réduction à seulement deux « classes » de tournois WTA[13] :

  • des épreuves dites « WTA Premier Events », dont :
    • quatre tournois « combinés », « Premier Mandatory », c'est-à-dire simultanément organisés avec l'ATP (avec parité des gains). Toute joueuse dont le classement lui permet d'intégrer la compétition a l'obligation théorique de s'y présenter, sous peine de sanctions financières ;
    • des tournois strictement féminins, « Premier 5 » et « Premier » ;
  • des épreuves moins prestigieuses et moins dotées, dites « WTA International Events ». Les joueuses qui se sont le mieux distinguées dans cette catégorie de tournois se retrouvent en fin d'année pour le « tournoi international des championnes » (de 2009 à 2014), remplacé en 2015 par un « Masters bis », le Trophée de l'élite.

Les Masters de fin de saison regroupent toujours les meilleures joueuses de simple et équipes de double en novembre.

En 2012, une troisième catégorie « WTA 125 » est créée, hiérarchiquement située entre les tournois ITF et les « International Events ». Deux épreuves de cette catégorie, à Taïwan et en Inde, figurent au calendrier 2012[14].

Depuis 2021

La WTA annonce fin un changement de nom des catégories de ses tournois. En effet, pour une meilleure lisibilité par-rapport aux catégories de l'ATP[15]. Ainsi, on a :

  • les WTA 1000 qui regroupent les meilleures joueuses (anciennement Premier Mandatory et Premier 5) ;
  • les WTA 500 (anciennement Premier) ;
  • les WTA 250 (anciennement International). ;
  • les WTA 125.

Malgré le changement de nom, les attributions de points restent les mêmes.

Classements WTA

Classements WTA au 21 juin 2021
Simple
Rang Évolution Nom Points
1 Ashleigh Barty 7 875
2 Naomi Osaka 7 346
3 Simona Halep 6 330
4 Aryna Sabalenka 6 195
5 Elina Svitolina 5 835
6 Sofia Kenin 5 640
7 Bianca Andreescu 5 266
8 Serena Williams 4 931
9 Iga Świątek 4 430
10 Karolína Plíšková 4 285
Double
Rang Évolution Nom Points
1 Barbora Krejčíková 8 535
2 Kateřina Siniaková 8 510
3 Kristina Mladenovic 8 420
4 Tímea Babos 8 120
5 Hsieh Su-wei 7 995
6 Aryna Sabalenka 7 965
7 Barbora Strýcová 7 880
8 Elise Mertens 7 805
9 Nicole Melichar 5 880
10 Demi Schuurs 5 845
Voir et éditer

Fonctionnement

Le classement WTA fonctionne comme suit et selon les règles édictées par l'instance de la WTA[16]. Il est cumulatif sur une période de 52 semaines, c'est-à-dire déterminé par la quantité de tournois joués pendant les 52 semaines ainsi que les meilleurs résultats obtenus sur cette période et fixé à 16 tournois pour déterminer le classement WTA d'une joueuse de simple et 11 tournois pour une joueuse de double. Ce classement doit inclure selon les règles (chapitre XIV)[17] :

  • Les points obtenus dans les quatre tournois du Grand Chelem
  • Les points des tournois obtenus dans les tournois de la catégorie Premier Mandatory
  • Ceux des 2 meilleurs résultats parmi les tournois de la catégorie Premier 5 pour les joueuses membre du top 20
  • Les points obtenus au Masters.

Classement technique

Instauré sous une forme informatisée dès 1973, il fait l'objet d'une publication hebdomadaire depuis le 1975, en principe tous les lundis.

Selon sa catégorie (voir ci-dessus), un tournoi WTA attribue à l'ensemble des participantes un volume de points plus ou moins important[18]. Chaque joueuse en reçoit un nombre d'autant plus élevé qu'elle y réalise un long parcours ; sur la base de ses meilleurs résultats au cours des 52 dernières semaines[19], l'addition de ces points détermine son classement. La joueuse qui obtient le plus haut total est désignée « numéro un mondiale »[20]. Jusqu'aux années 1990, il était nécessaire de participer à au moins six tournois WTA pour être classée. Désormais, trois tournois suffisent.

Le classement d'une joueuse décide si celle-ci peut prétendre à entrer directement dans le tableau principal d'une épreuve ou si, à l'inverse, elle doit disputer les qualifications.

Les modalités relatives à la répartition des points font l'objet d'un vote de l'association des joueuses et peuvent sensiblement varier d'une année sur l'autre. Ainsi, de 1996 à 2005, chaque victoire d'une joueuse se voyait assortie d'un bonus de points dépendant précisément du rang occupé par la joueuse battue (un succès face à une adversaire proche du sommet rapportant davantage qu'un autre face à une adversaire plus modeste) — ce système a été abandonné en 2006.

Depuis 1975, vingt-sept joueuses se sont hissées au premier rang mondial[21].

Numéros 1 en fin d'année depuis 1975

Semaines passées à la tête du classement WTA

Section mise à jour le  :

Total de semaines
# Joueuse Semaines no 1
1re Steffi Graf377
2e Martina Navrátilová332
3e Serena Williams319
4e Chris Evert260
5e Martina Hingis209
6e / Monica Seles178 (113+65)
7e Justine Henin117
8e Lindsay Davenport98
9e Caroline Wozniacki71
10e Simona Halep64
11e Victoria Azarenka51
12e Amélie Mauresmo39
13e Angelique Kerber34
14e Ashleigh Barty30
15e Dinara Safina26
16e Naomi Osaka25
17es Tracy Austin21
Maria Sharapova
19e Kim Clijsters20
20e Jelena Janković18
21e Jennifer Capriati17
22es Ana Ivanović12
Arantxa Sánchez
24e Venus Williams11
25e Karolína Plíšková8
26e Garbiñe Muguruza4
27e Evonne Goolagong2

Les joueuses en activité sont en gras.
L'actuelle numéro 1 est soulignée.

Semaines consécutives
# Joueuse Série
1res Steffi Graf186
Serena Williams
3e Martina Navrátilová156
4e Chris Evert113
5e Steffi Graf94[22]
6e Monica Seles91
7e Martina Navrátilová90
8e Steffi Graf87
9e Martina Hingis80
10e Chris Evert76
11e Martina Hingis73
12e Monica Seles64[23]
13e Justine Henin61
14e Serena Williams57
15es Caroline Wozniacki49
Serena Williams
17e Simona Halep48
18es Lindsay Davenport44
Justine Henin
20es Martina Hingis34
Amélie Mauresmo
Pays
# Pays Semaines
no 1
Nombre
de joueuses
Dernière
année no 1
1er États-Unis112382017
2e Allemagne41122017
3e Suisse20912001
4e Belgique13722011
5e Yougoslavie11311993
6e Danemark7112018
7e Roumanie6412019
8e Biélorussie5112013
9e Russie4722012
10e France3912006
11e Australie3222020
12e Serbie3022009
13e Japon2512019
14e Espagne1622017
15e Tchéquie812017

Joueuses numéros un mondiales par ordre chronologique

Section mise à jour le  :

La Race

En place depuis 2006, le classement Race est déterminé par les meilleurs résultats des joueuses depuis le début de l'année en cours. Au terme de la saison, les huit premières se voient ouvrir les portes des Masters.

Classements de double

Comme en simple, deux classements spécifiques aux épreuves de double sont en vigueur :

  • un classement technique individuel ;
  • un classement Race des équipes les plus performantes de l'année. Les huit meilleures paires[25] s'affrontent lors des Masters.
Numéros 1 en double en fin d'année depuis 1986

Toutes les saisons

Notes et références

  1. Les femmes génétiquement XX sont autorisées à jouer, mais aussi les transexuels mâles XY ayant changé de sexe avant la puberté, et après la puberté si la gonadectomie a plus de 2 ans avec modification des organes externes, formalités légales, traitement hormonal diminuant l'avantage biologique inné, l'évaluation est confidentielle, cf 4.b. Transsexuals, règlement WTA 2016 http://www.wtatennis.com/SEWTATour-Archive/Archive/AboutTheTour/rules2016.pdf
  2. Liste des membres du comité exécutif de la WTA sur le site officiel de la WTA
  3. (en) « USLTA acts again nine rebels », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne)
  4. (en) tableau détaillé
  5. (en) « January 6, 1971: First Virginia Slims Series Begins », sur www.wtatennis.com
  6. (en) « About the WTA », sur www.wtatennis.com
  7. (en) « It's official: Avon, Women's tour part ways », St. Petersburg Times, (lire en ligne)
  8. (en) « Virginia Slims back in tennis », The New York Times, (lire en ligne)
  9. (en) « WTA gets new format, old backer », The Palm Beach Post, (lire en ligne)
  10. (en) [PDF] Fiche technique WTA Tour 2007
  11. (en) [PDF] Communiqué de presse WTA (8 janvier 2007)
  12. Jusqu'en 1988, faute de sources fiables de la WTA, il est difficile d'établir une véritable hiérarchie des tournois, sinon par leur dotation financière.
  13. Voir : Tour Announces 2009 Roadmap Calendar sur le site de la WTA
  14. Annonce des WTA 125
  15. (en) « WTA unveils comprehensive rebrand », sur Women's Tennis Association (consulté le )
  16. (en) [PDF] « All About Rankings », sur wtatennis.com (consulté le )
  17. (en) « WTA 2015 Rulebook » [PDF], sur wtatennis.com (consulté le ), p. 227
  18. Certaines épreuves du circuit ITF offrent également des points.
  19. En 2007, les 17 meilleurs tournois
  20. La numéro un mondiale en fin de saison correspond en général à la championne du monde désignée par la Fédération internationale de tennis (après avis de la WTA). Le total de points le plus élevé à ce jour (7 626) est l'œuvre de Justine Henin, le 22 mars 2004.
  21. En décembre 2007, la WTA découvre dans ses archives des documents oubliés dans le calcul des classements informatiques publiés en 1976. Après recomptage, il s'avère qu'Evonne Goolagong a brièvement supplanté Chris Evert sur le trône de numéro un mondiale, du 26 avril au 9 mai 1976, au bénéfice notamment de sa victoire face à l'Américaine en finale des Masters disputés fin avril. – Pour plus de détails : (en) Goolagong Cawley Recognized as number 1
  22. Incluant 64 semaines (en 1995-1996) en tant que co-numéro un avec Monica Seles.
  23. En tant que co-numéro un (en 1995-1996) avec Steffi Graf.
  24. Seles et Graf co-numéro un sur décision de la WTA
  25. Les quatre meilleures paires, entre 2003 et 2013

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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