Vsevolod Poudovkine

Vsevolod Illarionovitch Poudovkine (en russe : Всеволод Илларионович Пудовкин), né le à Penza et mort le à Riga, est un réalisateur, scénariste et acteur soviétique, théoricien du montage[1],[2],[3].

Vsevolod Poudovkine
Vsevolod Poudovkine en 1920
Nom de naissance Все́волод Илларио́нович Пудо́вкин
Naissance
Penza, Empire russe
Nationalité  Soviétique
Décès
Riga, Union soviétique
Profession Réalisateur
Films notables La Fièvre des échecs
La Mère
Les Derniers Jours de Saint-Pétersbourg
Tempête sur l'Asie

Biographie

Vsevolod Poudovkine naît le à Penza, près de Saratov, dans une famille paysanne. En 1897, le père de Poudovkine, commis-voyageur, installe sa famille à Moscou.

A partir de 1900, Vsevolod Poudovkine fait ses études au gymnasium, puis à la faculté des Sciences Physiques et mathématiques de l’Université de Moscou, jusqu'en 1914. Puis sa mobilisation dans l’artillerie l’empêche de passer ses examens de fin d’études. Pendant la Première Guerre mondiale, Poudovkine est grièvement blessé et sera fait prisonnier en 1915. Il met à profit trois années de captivité pour apprendre l’anglais, l’allemand et le polonais. À la faveur des désordres nés d’une révolte de la marine, en 1918 à Kiel, Poudovkine s’évade. Il met huit mois pour atteindre Moscou.

Là, il se consacre à des travaux d’écriture, et trouve un emploi de chimiste dans une usine de guerre. Poudovkine s’adonne à la peinture et à la musique. Il s’oriente vers le théâtre. En 1920, la vision du film Intolérance de D. W. Griffith, le conquiert définitivement au cinéma. Admis sans examen à l’École d'État de la cinématographie, il est un temps élève de Lev Koulechov, puis de Vladimir Gardine. Il participe à trois films réalisés par l'école pour le V.F.K.O.. En 1923, Poudovkine quitte l’Institut d’État du cinéma pour suivre Koulechov, revenu en 1921 du front de la guerre civile, qui fonde son propre « collectif » : le Laboratoire expérimental. Dans le même temps, Poudovkine se marie avec Anna Nikolaïevna Zemtsova, actrice et journaliste.

En 1925, il rencontre Anatoli Dimitrievitch Golovnia qui sera l’opérateur et le directeur de la photographie de tous ses films sauf quatre. Poudovkine se sépare de Koulechov et entre à la Mezhrabpom-Rus. Poudovkine commence son premier film, Les Mécanismes du cerveau. En octobre/novembre, il tourne La Fièvre des échecs durant une interruption du précédent film. L'année suivante, il donne ses premiers cours à l’École d'État de la cinématographie (V.G.I.K.).

Il signe en 1928, avec Eisenstein et Alexandrov, le Manifeste sur le contrepoint audiovisuel. Il séjourne à Berlin pour le tournage du film de Fedor Otsep, Le Cadavre vivant et la projection de Tempête sur l'Asie, puis passe par Amsterdam où il donne une conférence pour la Filmliga. Hans Richter organise une réception en son honneur dans la banlieue de Grunewald où parmi les invités se trouvent Walter Ruttmann, Erwin Piscator, Béla Balázs et Asta Nielsen[4].

Il n'adhère au parti communiste qu'en 1932. Et en 1935, Poudovkine reçoit l'ordre de Lénine pour ses services extraordinaires rendus dans la création et le développement du cinématographe soviétique. Mais cette même année, Poudovkine, qui s’est pris de passion pour la conduite automobile, est victime d’un accident qui coûte la vie à son scénariste. Malade dans les années suivantes et retenu de ce fait loin des studios, il se consacre alors à des ouvrages théoriques et enseigne la mise en scène au VGIK (ex G.I.K devenu Institut supérieur du cinéma).

En 1944, Poudovkine forme avec Eisenstein et Guerassimov au sein de la VOKS un comité de liaison avec les attachés cinématographiques des pays alliés. Il connaît alors des difficultés avec la direction du Cinéma, qui impose notamment un remaniement profond de l' Amiral Nakhimov. Grâce à sa notoriété au sein du mileu du cinéma soviétique, il participe le au congrès international de la critique à Pérouse sur le thème : « Le cinéma d’aujourd’hui reflète-t-il les problèmes de l’homme moderne ? ». Dans les années suivantes, il parvient aussi à effectuer un voyage en Inde, puis, de retour en Italie en 1951, Poudovkine confronte ses conceptions artistiques à la Renaissance italienne et notamment à l’œuvre de Michel-Ange.

Poudovkine meurt le à Riga d’une crise cardiaque. Il est enterré au Cimetière de Novodevitchi. Sa femme Anna Poudovkina meurt à Moscou en 1965.

Le est inaugurée une rue Poudovkine à Ramenki dans le District administratif ouest de Moscou[5].

Récompenses

Filmographie

Réalisateur
Assistant-réalisateur
Scénariste
Acteur
Décorateur

Influences

Le philosophe français Maurice Merleau-Ponty cite son expérience de montage où un visage neutre paraît exprimer différents sentiments contradictoires si le montage le juxtapose à différents contextes[6].

Notes et références

  1. (en)Jill Nelmes, An Introduction to Film Studies, Psychology Press, (ISBN 9780415262699, lire en ligne), p. 408
  2. (en)Nicholas Rzhevsky, The Cambridge Companion to Modern Russian Culture, Cambridge University Pres, (ISBN 9781107002524, lire en ligne), p. 328
  3. (en)Jessica Winter, Lloyd Hughes, Richard Armstrong, Tom Charity, The Rough Guide to Film, Rough Guides UK, (ISBN 9781848361256, lire en ligne), p. 435
  4. (en)Hans Schoots, Living Dangerously: A Biography of Joris Ivens, Amsterdam University Press, (ISBN 9789053563885, lire en ligne), p. 59
  5. (ru)« Общемосковский классификатор улиц Москвы (ОМК 001-2013) Раздел 1 : 1412 улица Пудовкина », sur mos.ru (consulté le )
  6. Merleau-PontY M, Le cinéma et la nouvelle psychologie, 1945

Liens externes

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