Viviparité

La viviparité est un mode de reproduction où le zygote se développe à l'intérieur d'une matrice spécialisée en recevant des apports nutritifs (sans apport nutritif, il s'agit d'oviparité).

Biologie végétale

Le terme viviparité est utilisé en botanique pour désigner un mode de reproduction où la germination de graines se produit alors que les graines sont encore dans le fruit accroché à la plante-mère

C'est un cas extrême de semences dites récalcitrantes. On peut observer un tel développement dans les mangroves, sur les palétuviers et chez certaines cactées épiphytes cultivées (Epiphyllum phyllanthus (en) ou Rhipsalis pilocarpa par exemple, avec des graines qui s'avèrent viables[1]. Ce phénomène présente probablement un intérêt évolutif[2].

Biologie animale

Une espèce animale est qualifiée scientifiquement de vivipare lorsque son mode de reproduction satisfait les deux critères suivants[3] :

Cette qualification est restreinte occasionnellement par un critère supplémentaire : au sein de l'utérus/matrice, l'embryon reçoit un apport nutritif de type matrotrophie durant tout ou partie de son développement. Le processus au cours duquel l'embryon se développe chez une espèce vivipare est appelé gestation.

Il existe plus de 150 lignées de vertébrés vivipares[4] et pas moins de 140 lignées d'invertébrés vivipares[3] présentant diverses stratégies de nutrition de l'embryon. Citons parmi les plus emblématiques de ces stratégies :

Beaucoup de lignées présentent aussi un mix ou une alternance de ces stratégies (ex : lécithotrophie + placentotrophie, ovatrophie + adelphophagie, etc).

Anecdotiquement, c'est la femelle qui effectue la gestation chez la quasi-totalité des animaux vivipares, mais il existe un taxon (les syngnathidés) chez qui c'est le mâle qui effectue la gestation.

Chez les thériens, la nutrition se fait via le placenta et le cordon ombilical. Il n'y a donc pas de stade externe libre pour l'œuf, celui-ci est conservé dans les voies génitales de la femelle jusqu'à son expulsion. La viviparité est la règle commune chez de nombreux mammifères actuels (placentaires et marsupiaux, exception étant faite des monotrèmes) mais on la retrouve également chez certains reptiles (comme le serpent caméléon), quelques amphibiens (la salamandre), des arthropodes comme chez certains insectes (la pédogenèse des pucerons) ou certains scorpions (le scorpion empereur), certains poissons (la famille des Goodeidés, certains requins (comme le requin marteau) la loquette d'Europe), ainsi que quelques nématodes (par exemple la trichine) et insectes (mouche tsé-tsé ou glossine)

Le fossile représentant la forme la plus ancienne de viviparité d'un vertébré a été découvert dans la formation de Gogo par l'équipe de John A. Long, du Museum Victoria à Melbourne. Il s'agit du poisson Materpiscis attenboroughi (un placoderme aujourd'hui éteint) datant d'il y a -380 Ma[5] ; ce qui signifie que la viviparité serait apparue 200 millions d'années plus tôt qu'estimé auparavant. La découverte a été publiée dans la revue Nature en 2008.

Articles connexes

Notes et références

  1. Lombardi, JA, Viviparity in Rhipsalis pilocarpa Loefgren (Cactaceae) « Copie archivée » (version du 20 septembre 2011 sur l'Internet Archive) ; Ciencia e cultura (Sao Paulo) [CIENC. CULT.]. Vol. 45, no. 6, 407 p. 1993.
  2. J. Hugo Cota-Sánche Vivipary in the Cactaceae: Its taxonomic occurrence and biological significance, Flora - Morphology, Distribution, Functional Ecology of Plants ; Volume 199, Issue 6, 2004, Pages 481-490 DOI:10.1078/0367-2530-00175
  3. « "Matrotrophy and placentation in invertebrates: a new paradigm" »(en)
  4. « "Evolution of vertebrate viviparity and specializations for fetal nutrition: A quantitative and qualitative analysis" »(en)
  5. Jean-Luc Goudet, « Le poisson fossile qui allait accoucher », sur Futura-Sciences,
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