Vivastreet

Vivastreet est un site web de petites annonces. Vivastreet met à disposition des internautes approximativement plus d'un million d'annonces actives en permanence, dont plusieurs centaines de milliers en France, et plus de 20 millions de visites par mois dans le monde[1]. Le site appartient à la société britannique DV International.

Vivastreet.com

DV International

Création 2004
Fondateurs Yannick Pons
Forme juridique Société de droit britannique
Slogan « Vous savez où trouver ! »
Siège social Saint-Hélier
 Jersey
Activité Petites annonces
Site web www.vivastreet.com

Historique

Lancé de manière entrepreneuriale[2], Vivastreet est édité dans 16 pays: la France, le Royaume-Uni, le Brésil, l’Italie, la Belgique, l'Inde, l'Argentine, le Chili, la Colombie, le Venezuela, le Maroc, l'Irlande, les Etats-Unis, le Portugal, l'Espagne et le Mexique[3].

En 2014, Vivastreet a vendu sa filiale mexicaine au géant eBay[4].

En 2020, Vivastreet compte huit catégories dont l'aide à la personne, l’emploi, l’immobilier[5], l’auto, ou encore les animaux.

Le site

La section « aide à la personne » contient les annonces d’aides à domicile, de gardes d’enfants, et les services ménagers[6].

La section Vivastreet Emploi & Formation connaît en 2010 une forte croissance, et passe de 12.000 à 25.000 annonces. C’est à cette époque que Vivastreet amorce un plan de développement dédié particulièrement à cette section[7]. Dans ce cadre, le site a créé la première Régie Emploi digitale, avec les sites web d'emplois Jobintree et l'Express Emploi[7],[8],[9]

En , la Régie emploi organise la conférence « Régie Emploi: entre transformation digitale et révolution culturelle, quels sont les nouveaux enjeux pour la fonction RH ? » qui réunit une centaine de professionnels du recrutement dans les locaux de Critéo, à Paris[10].

La section Immobilier de Vivastreet s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. En 2014, Vivastreet lance la section « Immo Pro », offre entièrement destinée aux professionnels[11]. Le système de monétisation de cette section est double : par acte ou par contrat d’une durée de douze mois[11].

Controverses

Proxénétisme

Selon le quotidien Le Monde, Vivastreet « tire une partie importante de ses revenus de l’escorting ». Le journal estime que les annonces liées à l'escorting représenteraient ainsi en janvier 2017 plus de 40 % du chiffre d'affaires du site, soit « entre 11 millions d’euros et 21 millions d’euros par an »[12]. L'estimation des bénéfices du site est rendue difficile car sa maison-mère, le groupe W3, a son siège social dans le paradis fiscal de Jersey[12].

En 2016, les parents d'une jeune fille mineure, qui se faisait passer pour une femme de 20 ans et proposait des services de massages sur Vivastreet, portent plainte contre le site pour proxénétisme[13]. Le député Guy Geoffroy souhaitant encourager les poursuites pénales en la matière. Ce dernier déclare : « C'est une totale hypocrisie parce qu'il y a un maquillage pour respecter l'apparence légale et derrière cela, il y a de l'argent et donc du proxénétisme. Il faut poursuivre avec les moyens que la loi nous donne pour lutter contre le proxénétisme »[14].

Le quotidien Le Télégramme pointe le rôle des annonces déposées sur Vivastreet dans le développement d'une prostitution itinérante en Bretagne[15],[16].

En 2016, Vivastreet figure parmi une liste de plusieurs centaines de sites bannis dans une opération menée par les autorités en Inde contre les sites d'escort[17]. L'accès au site a depuis été rétabli[18].

En , à la suite d'une plainte contre X déposée par le Mouvement du Nid, association abolitionniste, la presse annonce que le site fait l'objet d'une enquête préliminaire pour « proxénétisme aggravé » [19]. L'association du Mouvement du nid estime, après avoir eu recours à une procédure de testing, que la légalité des annonces publiées est incertaine, même si le directeur général du site assure qu'elles sont modérées[14],[12].

En , Vivastreet suspend sa rubrique "Rencontres" pour la France[20] en indiquant les motifs suivants: « en dépit de nos efforts, il a été suggéré que certains utilisateurs font un usage inapproprié de notre site, en agissant d’une manière qui serait contraire à nos conditions générales. En conséquence, nous avons décidé de suspendre notre section Rencontres depuis le mois de Juin 2018, afin de prévenir tout abus »[21].

Le , Frédéric Peters, un concurrent de Vivastreet, est condamné à deux ans de prison ferme, notamment pour calomnie, diffamation, et construction de fausses informations, mais surtout tentative d’extorsion à hauteur de 500.000 euros à l’encontre du site[22]. Il ressort du dossier que celui-ci a contacté de manière inlassable journalistes, instances judiciaires et associations pour tenter d’associer Vivastreet et proxénétisme[23]. Il se vante notamment d’être parvenu à convaincre le Mouvement du Nid à déposer la plainte contre Vivastreet en 2017[24].

Procédures

En 2015, l'ASA, autorité de contrôle des publicités au Royaume-Uni considère irresponsable une campagne de publicité pour la section « Rencontres » du site Vivastreet. L’ASA tire son argument du caractère extérieur des affiches sur arrêts de bus, qui sont susceptibles d’être vues par des mineurs.[25]

En , le Mouvement du Nid, association qui milite pour l’abolition de la prostitution, dépose une plainte contre X en raison de certaines annonces du site Vivastreet[26]. Celle-ci mènera à l'ouverture d'une information judiciaire par le Parquet de Paris pour proxénétisme aggravé contre X.[27],[28].

Collaboration avec les autorités

Un rapport d’information de l’Assemblée nationale française de 2011 indique que Vivastreet collabore avec les autorités dans la poursuite des auteurs d’infractions qui utiliseraient Vivastreet[29],[30].

Ainsi, lorsque la plainte contre X de 2017 est déposée, l'enquête est confiée à l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) dont France Inter indique qu'il « travaille depuis plusieurs années en partenariat » avec Vivastreet, la société fournissant régulièrement aux services de police des informations sur les annonces postées sur le site[31].

Notes et références
  1. « Similarweb Vivastreet.com » (consulté le ).
  2. « Yannick Pons - VivaStreet : "La rentabilité proposée à nos investisseurs n’était pas suffisamment ambitieuse" », sur Atlantico, (consulté le ).
  3. « Join the Vivastreet World », sur vivastreet.info (consulté le )
  4. Le Point, magazine, « Vivastreet vend sa filiale au Mexique à eBay », (consulté le )
  5. Laurent Verdier, « Visite au cœur de la pépinière web de Yannick Pons », sur challenges.fr, Challenges, .
  6. Exclusive RH, « « Nous sommes l’inverse de Monster », Yannick Pons, fondateur de... », sur L'actualité du e-recrutement, des SIRH, du e-learning depuis 2008 - Exclusive RH (consulté le )
  7. « La fin de Pôle Emploi ? », sur Le nouvel Economiste, (consulté le )
  8. « VivaStreet, Jobintree et L’Express forment une régie dédiée à l’emploi », sur rhmatin.com (consulté le )
  9. RH Matin, « VivaStreet, Jobintree et L’Express forment une régie dédiée à l’emploi », sur L'actualité du e-recrutement, des SIRH, du e-learning depuis 2008 - RH Matin (consulté le ).
  10. « Les enjeux de la fonction RH au cœur d’une conférence », sur rhmatin.com (consulté le ).
  11. ImmoMatin, « 3 min avec Cédric Brochier, directeur général France de Vivastreet », sur ImmoMatin, toute l'actualité de l'immobilier sur Internet (consulté le ).
  12. Laura Motet, « Vivastreet : les dessous de la prostitution par petites annonces », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Le site Vivastreet visé par une plainte pour proxénétisme », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  14. Laetitia Saavedra, « Prostitution : VivaStreet visé dans une plainte », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Jean Le Borgne, « Prostitution à Quimper. Un phénomène d'ampleur », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Mathieu Pélicart, « Prostitution. À Vannes aussi », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Here is the entire list of 'escorts service' websites that the government has banned », sur www.indiatoday.in,
  18. « Classified ads Mumbai », sur www.vivastreet.co.in (consulté le )
  19. « Vivastreet visé par une enquête pour «proxénétisme aggravé» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Vivastreet suspend sa rubrique "Rencontres" », sur lavoixdunord.fr,
  21. « Vivastreet : Important Communication », sur www.vivastreet.com (consulté le )
  22. « Frédéric Peters de nouveau condamné pour harcèlement contre Vivastreet » : « « Calomnie, manipulation, construction de fausses informations et spamming, mais surtout tentative d’extorsion de fonds (500.000 euros) et vol de données informatiques font partie des griefs que la Justice retient aujourd’hui une nouvelle fois contre lui. » »
  23. « Les déboires de petitesannonces.be : bonne nouvelle pour les nouveaux acteurs de la HighTech d’occasion ? » : « « Commence une large campagne de déstabilisation à l’encontre de son concurrent. Affirmations de “concurrence déloyale”, demandes de dédommagement, association de la marque à des scandales de prostitution… Frédéric Peters n’hésite pas à salir l’image de l’entreprise française auprès de nombreux médias. » »
  24. « Frédéric Peters de nouveau condamné pour harcèlement contre Vivastreet » : « « Sans compter les courriels, sms ou appels téléphoniques qu’il adresse en flux constant, jusqu’à plusieurs fois par jour, à Vivastreet mais aussi aux journalistes, instances judiciaires, associations telles que le Mouvement du Nid, mobilisé contre le « système prostitueur », qu’il se vante d’avoir convaincu d’attaquer Vivastreet. » »
  25. Advertising Standards Authority | Committees of Advertising Practice, « W3 Ltd », sur www.asa.org.uk (consulté le )
  26. Anne-Laure Frémont, « Vivastreet visé par une enquête pour «proxénétisme aggravé» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. « Le site Vivastreet dans le collimateur de la justice », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  28. « Vivastreet : le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour « proxénétisme aggravé » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  29. Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, « Rapport d’information déposé le 13 avril 2011 par la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, en conclusion des travaux d’une mission d’information sur la prostitution en France », sur http://www.assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
  30. « Rencontre du 29 mars 2011, mentionnée à la note 48 du Rapport d’information déposé le 13 avril 2011 par la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, en conclusion des travaux d’une mission d’information sur la prostitution en France », sur http://www.assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
  31. Laetitia Saavedra, « La PJ est-elle la mieux placée pour enquêter sur Viva Street ? », sur le site de France Inter, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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