Vitellius

Vitellius (en latin : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus), né le 24 septembre 15 et mort le 22 décembre 69 à Rome, est le huitième empereur romain du 19 avril au 22 décembre de l'année 69, appelée année des quatre empereurs.

Vitellius
Empereur romain

Vitellius sur un sesterce, Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France.
Règne
D’abord usurpateur puis légitime
19 avril
(8 mois et 3 jours)
Période Année des quatre empereurs
Précédé par Othon
Usurpé par Vespasien
Suivi de Vespasien
Biographie
Nom de naissance Aulus Vitellius
Naissance
Décès à Rome (à 54 ans)
Père Lucius Vitellius
Mère Sextilia
Fratrie Lucius Vitellius le Jeune
Épouse Petronia
Galeria Fundana
Descendance Aulus Vitellius Petronianus (fils de Petronia)
Aulus Vitellius puis Aulus Vitellius Germanicus (fils de Galeria Fundana)
Vitellia (fille de Galeria Fundana)
Galeria Fundana (fille de Galeria Fundana)
Empereur romain

Ses débuts

Aulus Vitellius est le fils de Lucius Vitellius[1], consul et gouverneur de Syrie sous Tibère et de Sextilia, fille de Marcus Sextilius, magistrat monétaire. Vitellius passe sa jeunesse à Capri au milieu des mignons de l'empereur Tibère[2]. Il s'attire ensuite les faveurs de Caligula par ses qualités de conducteur de char et celles de Claude et Néron par ses qualités au jeu de dés[3]. L'amitié de ces empereurs lui permet d'être tout d'abord consul en 48[4], puis aux alentours de 60-62 proconsul d'Afrique[5]. Après la chute de Néron, il est nommé, à la surprise générale, commandant des légions de Germanie inférieure par Galba[6]. C'est là qu'il réussit à se faire apprécier par ses subalternes et ses soldats, pour son indulgence, sa prodigalité et sa démagogie[7].

Il se marie une première fois avec Petronia et a un fils, Aulus Vitellius Petronianus. Suétone indique que le garçon était aveugle d'un oeil, et qu'il a été tué par son propre père pour hériter la grande fortune de sa mère et grand-père maternel[8]. Elle s'est séparée de Vitellius peu après. Il se marie une deuxième fois avec Galeria Fundania et a un autre fils, Aulus Vitellius puis Aulus Vitellius Germanicus, comme son père, et executé avec lui, et deux filles, Vitellia et Galeria Fundana, mariée avec Decimus Rupilius Libo Frugi (en).

Son avènement

Buste de Vitellius (v. 69).

Vitellius est loin d'être ambitieux, il est plutôt paresseux et très attiré par la nourriture et la boisson. Quelques jours avant la mort de Galba, assassiné par Othon, Vitellius est proclamé Imperator des armées de Germanie inférieure et supérieure par ses légions le 2 janvier 69[9] à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne[10]. Après la mort de Galba, Othon est proclamé empereur à Rome par la garde prétorienne. Vitellius partage alors ses légions en deux groupes. Il prend le commandement de l'un et envoie l'autre contre Othon[11]. Il doit son accession au trône à ses deux généraux Cæcina et Valens qui commandaient les deux légions du Rhin : ceux-ci franchissent les Alpes et battent l'armée d'Othon à la bataille de Bédriac, le 14 avril 69[12]. Othon se suicide deux jours plus tard et Vitellius marche sur Rome en vainqueur.

Le 19 avril, le Sénat romain entérine la nomination de Vitellius comme empereur. L'armée de Vitellius se livre sur son chemin au pillage et au massacre, le nouvel empereur fait lui aussi preuve d'une grande cruauté et devient rapidement impopulaire[13].

Sa chute

Charles-Gustave Housez, La mort de Vitellius (1847).

Le 1er juillet, les troupes d'Égypte proclament Vespasien empereur. En apprenant la nouvelle, les légions de Mésie, de Pannonie, et de Dalmatie se révoltent aussi et prêtent serment à Vespasien[14]. Celui-ci venait d'écraser la révolte des Juifs et représentait une meilleure stabilité aux yeux des Romains[15]. À Rome, Vitellius provoque un mécontentement quasi général et des troubles éclatent. Vitellius abdique puis semble revenir sur sa décision. Titus Flavius Sabinus, préfet de la ville et frère de Vespasien, estime devoir prendre les rênes du pouvoir. Ses partisans se heurtent aux Vitelliens et Sabinus se réfugie avec eux au Capitole. Les Vitelliens les assiègent et le Capitole brûle, sans qu'on sache si c'est du fait des assiégeants ou des assiégés. Sabinus, défait, est tué, malgré une molle opposition de Vitellius, privé d'autorité[16]. Antonius Primus qui commande les légions du Danube envahit l'Italie du Nord et bat l'armée de Vitellius à Crémone à la fin du mois d'octobre 69.

Il prend ensuite la direction de Rome. Les alliés de Vitellius se rallient les uns après les autres à Vespasien. Vitellius tente tout pour négocier une paix, sans succès. Alors que les premiers éléments de l'armée de Primus pénètrent dans Rome, il tente de s'enfuir, et se cache dans la loge du portier de son palais. Capturé par les hommes de Primus, il est reconnu et lapidé par la foule romaine, son corps est traîné par un croc et jeté dans le Tibre.

Domitien, le fils cadet de Vespasien, est alors nommé César en attendant l'arrivée de l'empereur Vespasien à Rome à la fin de l'année 70.

Noms et titres

Noms successifs

  • 15, naît AVLVS•VITELLIVS
  • 69, accède à l'Empire : AVLVS•VITELLIVS•GERMANICVS•IMPERATOR•AVGVSTVS

Titres et magistratures

Titulature à sa mort

Lors de son assassinat en 69 la titulature de Vitellius était :

AVLVS•VITELLIVS•GERMANICVS•IMPERATOR•AVGVSTVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIÆ•POTESTATE•I, CONSVL•II, IMPERATOR•I

Bibliographie

Sources antiques

  • Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius.
  • Tacite, Histoires, livres II et III.
  • Dion Cassius, Histoire de Rome, livres LXIV et LXV.

Ouvrages modernes

  • Régis Martin, Les douze Césars, du mythe à la réalité, Les Belles Lettres 1991, réédition Perrin 2007 (ISBN 978-2-262-02637-0).
  • Pierre Cosme, L'année des quatre empereurs, Fayard, 2012 (ISBN 978-2-213-65518-5).
  • Lucien Jerphagnon, HISTOIRE DE LA ROME ANTIQUE: les armes et les mots, Hachette Pluriel Reference, coll. « Pluriel », 2010 (ISBN 2818500958).
  • Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)

Notes et références

  1. Tacite, Histoires, I, 9 .
  2. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. III.
  3. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. IV.
  4. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 29.
  5. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. V.
  6. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VII.
  7. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VII et VIII.
  8. Suetone, De vita Caesarum "Vitellius", 6.
  9. Tacite, Histoires, livre I, 56-57.
  10. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. VIII.
  11. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. IX.
  12. Tacite, Histoires, livre II, ch. 41-49.
  13. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. X ; Tacite, Histoires, livre II.
  14. Tacite, Histoires, livre II, ch. 79-85. Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. 15.
  15. Tacite, Histoires, livre II, ch. 78.
  16. Tacite, Histoires, livre III, ch. 68-74. Le récit de Suétone, Vies des douze Césars, Vitellius, ch. 15, est un peu différent.

Liens externes

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