Vinted

Vinted est un marché en ligne communautaire qui permet de vendre, d'acheter, et d'échanger des vêtements et accessoires d'occasion[1]. La société est créée en 2008 à Vilnius, capitale de la Lituanie par un couple originaire du pays.

Vinted

Création 2008
Fondateurs Milda Mitkute
Justas Janauskas
Forme juridique SAS
Slogan « Achète, vends ou échange les vêtements, chaussures et accessoires que tu ne portes plus ! »

« Tu ne le portes plus ? Vends-le ! »

Siège social Vilnius, Dzūkija
 Lituanie
Activité Activités des agences de publicité
Produits Vêtements et accessoires
SIREN 839 611 670
Site web www.vinted.com
www.vinted.fr

Vinted était à l'origine dédié uniquement à la vente de vêtements pour femmes, puis il s'est élargi aux vêtements pour enfants et pour hommes, ainsi qu'aux accessoires tels que les bijoux, sacs à main, etc. Le mobilier, les livres et les jouets pour enfants sont également autorisés.

Sur les 30 millions de membres[2] revendiqués, 12 millions sont en France. Économiquement, Vinted est devenu une licorne, c'est-à-dire une startup valorisée à plus d'un milliard de dollars[2].

Historique

En 2008, Milda Mitkute et Justas Janauskas ont créé Vinted à Vilnius (en Lituanie) pour permettre aux Lituaniennes d'échanger leurs vêtements[3].

L'entreprise s'est par la suite implantée en Allemagne en 2010 sous le nom de Kleiderkreisel[4].

En 2010, Vinted est lancé aux États-Unis.

Entre 2013 et 2015, Vinted va mal financièrement et est contrainte de lever plusieurs dizaines de millions d'euros d'investissements pour permettre son développement[n 1].

L'investisseur Insight Partners (en) prend les rênes de Vinted et nomme en 2016 Thomas Plantenga à la tête de l'entreprise. New-Yorkais grand connaisseur de l'économie numérique, celui-ci doit remettre Vinted dans le bon chemin : il concentre l'activité de Vinted en Lituanie et ferme les bureaux européens. Mais surtout, il supprime la « classique » commission versée par les vendeurs sur ce type de sites d'occasions et fait régler les acheteurs[3]. En parallèle, Vinted s'engage dans une campagne de publicité massive puis revoit son ergonomie pour la rendre conviviale, inspirée des réseaux sociaux[5],[4].

Le succès est alors au rendez-vous, avec 2,2 articles échangés chaque seconde sur l'application et un nombre de transactions multiplié par 2,3 rien qu'en 2019[6].

Vinted est disponible dans plus d'une dizaine de pays. Il est ainsi possible de vendre ou d'acheter d'un pays à l'autre, avec certaines restrictions. Malgré cette large expansion, l'application n'est pas rentable et cherche son modèle économique[3].

En France

Au , Vinted est lancée en France[4]. Le marché national est déjà largement occupé par divers intervenants proches tels eBay acteur historique pour le marché de l'occasion, Le Bon Coin avec ses petites annonces généralistes, mais également Vestiaire Collective et Videdressing pour la mode haut de gamme[3].

L'application compte, six ans plus tard, une dizaine de millions d'utilisateurs en France[3]. Elle fait partie des dix applications les plus visitées selon la Fevad et obtient un taux de reconnaissance élevé d'après l'Institut français de la mode (IFM)[5]. Selon Vinted et l'IFM, les membres français de Vinted y réalisent, en 2019, entre 700 et 800 millions d’euros de ventes[7],[8] puis 1,3 milliard l'année suivante avec une progression consécutive au confinement[2].

L'activité en France a été confiée à une filiale active de à et la direction avait été confié à Julius Vainoris[9].

La société VINTED SAS a été dissoute puis radiée le 9 janvier 2020, elle est désormais inconnue à son siège social français (53 avenue Hoche à Paris).

Activité et résultat de Vinted en France[10]
Année 2014 2015 2016 2017 2018
Chiffre d'affaires en k€ 335 1 210 2 942 31 632 17 126
Résultat net en k€ - 2 845 - 1 181 - 1 584 - 89 + 680

Fonctionnement

La plate-forme regroupe plusieurs types d'utilisateurs qui s'appellent entre eux les « Vinties »[5] : les vendeurs et les acheteurs. Un utilisateur peut être à la fois vendeur et acheteur. Il est nécessaire de créer un compte d'utilisateur pour pouvoir utiliser Vinted même si l'inscription est gratuite[3].

Le vendeur possède un « dressing » : il poste tous les articles dont il souhaite se séparer en fixant le prix auquel il voudrait vendre ses objets. Si un acheteur est intéressé, il peut acheter l'article en allant sur le dressing et également dialoguer avec le vendeur par messagerie privée ; si le prix ne lui convient pas, il peut proposer une offre à ce dernier, qui sera libre d'accepter ou de refuser. La clientèle de l'application est majoritairement féminine et couvre essentiellement la tranche d’âges 15-35 ans avec une dominance importante de l'offre en « mode enfantine » représentant presque un tiers des annonces[5].

Lorsqu'un acheteur fait un paiement, l'argent est stocké par Vinted ; il n'est transféré au vendeur dans son « porte-monnaie virtuel »[3] qu'une fois que l'acheteur a validé la bonne réception de son colis. L'argent du « porte-monnaie » peut ensuite être utilisé directement sur le site pour faire des achats, ou transféré sur un compte bancaire.

Il est possible d'effectuer des remises en main propre ou d'envoyer les articles.

Critiques

Sous des couverts de consommation collaborative ou d'économie collaborative[4], Vinted est accusé d'encouragement à la surconsommation, avec une dominante des offres vers la fast fashion[5],[11],[12]. De plus, nombre d'utilisateurs reprochent les aspects chronophages voire anxiogènes de l'application avec, entre autres, les excès de messages, notifications ou d'offres de prix reçus pour la moindre annonce postée[5]. Enfin, l'absence de service client efficace et de possibilité de recours en cas de litige, ainsi que la multiplication des fraudes, se voient régulièrement soulevées[5],[13].

La modération est également pointée du doigt, les utilisatrices se faisant souvent harceler sexuellement, non seulement dans l'impunité, mais en risquant parfois elles-mêmes d'êtres sanctionnées par la plate-forme si les agresseurs se vengent en les signalant après qu'elles leur ont répondu[14].

Notes et références

Notes

  1. Investisseurs entre autres : 5,2 millions d'euros fin 2015 apportés par Accel Partners, puis 20 millions d'euros par Insight Venture. Après la restructuration, Burda Invesments et Spring Capital apportent 77 millions d'euros[3].

Références

  1. "L'histoire derrière le lituanien brocante marché Vinted". Tech.de l'ue. 2015-01-15. Extrait 2017-07-19.
  2. Vicky Chahine, « Le marché du vêtement d'occasion se structure », sur Le Point, (consulté le )
  3. Moulinet 2019, p. 123.
  4. Anaïs Giroux, « Vinted, le site communautaire mode qui monte », sur lexpress.fr, (consulté le )
  5. Moulinet 2019, p. 124.
  6. Moulinet 2019, p. 123 et 124.
  7. Vinted, le roi de la seconde main au volume d’affaires d’1,3 milliard d’euros, LSA Conso, 10 octobre 2019
  8. Les chiffres fous de Vinted en France, Challenges, 10 octobre 2019
  9. « Vinted SAS : dissolution », sur entreprises.lefigaro.fr (consulté le )
  10. « VINTED SAS : bilans », sur www.verif.com (consulté le )
  11. Marina Fabre, « La friperie en ligne Vinted accusée de pousser à la surconsommation, loin de toute préoccupation écologique », sur novethic.fr,
  12. Charlotte Arnaud, « La folie Vinted : pourquoi tout le monde est accro à cette application ? », sur madame.lefigaro.fr,
    « C’est aussi ce à quoi pousse le site, avec son porte monnaie virtuel à dépenser auprès d’autres dressings en ligne et ses prix défiant toute concurrence. Un mécanisme qui n’est pas sans rappeler celui de la fast fashion, dont Vinted se veut pourtant l’antithèse. »
  13. Ronan Tésorière, « Vinted, la friperie en ligne qui ne fait pas que des heureux... », sur leparisien.fr,
  14. Anthony Vincent | 17 mars 2021 | 1 commentaire, « Balance ton Vinted : le harcèlement sexuel sur la plateforme mode de seconde-main, on en parle ? », sur madmoiZelle.com, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Magali Moulinet, « Veni, Vidi, Vinted », L'Obs, no 2871, , p. 122 à 124 (ISSN 0029-4713). 

Liens externes

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