Vincenzo Puccio

Vincenzo Puccio (né à Palerme le et mort dans la même ville le ) était membre de la mafia sicilienne.

Biographie

Vincenzo Puccio est né à Palerme en 1945. Il a rejoint la famille mafieuse Ciaculli à la fin des années 1970. Comme de nombreux autres membres de cette famille, il a beaucoup opéré sous les ordres des Corleonesi[1]. Le , Vincenzo Puccio a été arrêté avec quatre autres hommes lors du meurtre du capitaine des Carabiniers Emanuele Basile[2]. Puccio et ses complices ont été jugés deux fois; le premier procès a été annulé et ils ont été acquittés au second. Dans le cadre de la loi sicilienne, le juge, malgré l'acquittement, a ordonné que les trois hommes soient envoyés en exil en Sardaigne, mais ils ont rapidement regagné la Sicile[3].

Puccio a également été impliqué dans le meurtre du colonel des Carabiniers Giuseppe Russo, le , du juge Antimafia Cesare Terranova[4].

En 1985, Puccio et Giuseppe Lucchese ont assassiné leur patron, Pino Greco, sur ordre de Salvatore Riina. En récompense, Puccio a obtenu le poste de chef de la famille mafieuse et le mandamento de Ciaculli[5]. En 1990, l'informateur, Francesco Marino Mannoia, a confirmé qu'en 1987 Puccio est devenu le patron de la famille Ciaculli après le meurtre de son prédécesseur, Pino Greco[1]. À la fin de 1986, Puccio a été capturé et soupçonné de multiples meurtres. Le , il est battu à mort dans sa cellule de la prison Ucciardone de Palerme, par ses codétenus Antonino et Giuseppe Marchese, deux autres mafieux qui ont agi sur ordre de Riina[6]. Puccio avait projeté de renverser Riina et Bernardo Provenzano, les mafiosi les plus puissants de la mafia sicilienne. Riina avait découvert ce complot par Leoluca Bagarella venu à connaissance du plan[1].

Antonino et Giuseppe Marchese, les deux neveux d'un autre patron de la mafia, Filippo Marchese ont affirmé avoir tué Vincenzo Puccio en légitime défense après une bagarre, mais leur revendication a été démentie par Riina qui a délibérément fait tuer le frère de Vincenzo Puccio, Pietro, le même jour à l'extérieur de prison. Ils ont tous deux été condamnés à la prison à vie pour le meurtre ce meurtre. Le successeur de Puccio à la tête de la famille de la mafia Ciaculli est Giuseppe Lucchese[1].

Giuseppe Marchese (it) a ensuite coopéré avec le gouvernement et est devenu pentito. Il a confirmé les détails que Francesco Marino Mannoia avait donnés précédemment sur les événements ayant conduit au meurtre de Puccio sur ordre de Riina.

L'un des autres frères de Vincenzo Puccio, Antonino Puccio, a été tué le , probablement pour l'empêcher de venger la mort de Vincenzo et Pietro. En , neuf mois après sa capture, Riina a été condamné pour avoir ordonné ces meurtres[7].

Références

  1. (it) Salvo Palazzolo, « Il pentito: "Eravamo tutti bestie, lui non si è fermato" - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le ).
  2. (en) Attilio Bolzoni, et Giuseppe D'Avanzo, « The Boss of Bosses », sur Google Books, (consulté le ).
  3. (it) a z, « ' Uccise il capitano Basile per Riina », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le ).
  4. (it) Davide de Bari, « Cesare Terranova, un giudice tutto d’un pezzo », sur Antimafia Duemila, (consulté le ).
  5. Paoli, p. 120
  6. (it) Attilio Bolzoni, « Assassinato in cella all' Ucciardone », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le ).
  7. (en) « Mafia Kingpin Jailed for Life », sur The Independent, .

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Salvatore Cancemi et Giorgio Bongiovanni, Riina mi fece i nomi di… Confessioni di un ex boss della Cupola, Massari, , 206 p. (ISBN 88-457-0178-6).
  • (it) Pino Arlacchi, Addio Cosa Nostra : La vita di Tommaso Buscetta, Milan, Rizzoli, , 267 p. (ISBN 978-88-17-84299-0).
  • John Dickie (trad. de l'anglais), Cosa Nostra : La Mafia sicilienne de 1860 à nos jours, Paris, Perrin, coll. « Tempus », , 510 p. (ISBN 978-2-262-02727-8).
  • John Follain (trad. de l'anglais), Les Parrains de Corleone : naissance et déclin d'une famille de la mafia, Paris, Denoël, , 362 p. (ISBN 978-2-207-26107-1).
  • (en) Diego Gambetta, The Sicilian Mafia : The business of private protection, Londres, Harvard University Press, , 346 p. (ISBN 978-0-674-80742-6, lire en ligne).
  • (en) Alison Jamieson, The Antimafia : Italy’s fight against organized crime, Londres, Macmilan, , 280 p. (ISBN 978-0-312-22911-5).
  • Salvatore Lupo (trad. de l'italien), Histoire de la mafia : Des origines à nos jours, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », , 398 p. (ISBN 978-2-08-122499-5).
  • (en) Letizia Paoli, Mafia Brotherhoods : Organized Crime, Italian Style, New York, Oxford University Press, , 312 p. (ISBN 978-0-19-515724-6).
  • (en) Valeria Scafetta, U baroni di Partanna Mondello, Rome, Editori Riuniti, , 127 p. (ISBN 88-359-5461-4).
  • (en) Gaia Servadio, Mafioso : A history of the Mafia from its origins to the present day, Londres, Secker & Warburg, , 316 p. (ISBN 978-0-436-44700-6).
  • (en) Claire Sterling, Octopus : How the long reach of the Sicilian Mafia controls the global narcotics trade, New York, Simon & Schuster, , 384 p. (ISBN 978-0-671-73402-2).
  • (en) Alexander Stille, Excellent Cadavers : The Mafia and the Death of the First Italian Republic, New York, Vintage, , 467 p. (ISBN 978-0-679-76863-0).

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