Vincent Desportes

Vincent Desportes, né le à Rennes, est un général de division de la 2e section de l'armée de terre française.

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Biographie

Saint-Cyrien de la promotion De Linarès (1972-1974), issu de l'arme blindée et cavalerie, sa carrière a alterné affectations en unités de combat, en états-majors et diverses activités opérationnelles.

Ingénieur, titulaire d'un diplôme d'études approfondies (DEA) de sociologie, d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) d'administration des entreprises (CAAE), docteur en histoire, le général de division Desportes est aussi breveté de l'École supérieure de guerre et diplômé de l'United States Army War College, équivalent[Selon qui ?] du Centre des hautes études militaires pour l'armée de terre des États-Unis.

Attaché militaire près de l'ambassade de France aux États-Unis d'Amérique, puis conseiller défense du Secrétaire général de la défense nationale (SGDN), il fut ensuite directeur du Centre de doctrine et d'emploi des forces (CDEF) jusqu'en .

Vincent Desportes est aussi codirecteur avec Jean-Francois Phelizon de la collection « Stratégies & doctrines » aux éditions Economica.

Le général Vincent Desportes prend la tête du Collège interarmées de défense (CID), de 2008 jusqu'à l'été 2010[1].

Il est aujourd'hui professeur des universités associé à Sciences Po et enseigne la stratégie à École des hautes études commerciales de Paris (HEC). Conférencier international[2], il s'exprime sur les thèmes de la géostratégie, de la stratégie et du leadership[3]. Il est régulièrement consulté par les pouvoirs publics [4] et les grands médias sur les affaires internationales et militaires.

Bien que réputé pro-américain, il appelle en 2020 l'Union européenne à prendre ses distances vis-à-vis de l'OTAN et à ne plus s'alligner sur les États-Unis : « il est parfaitement déraisonnable pour l’Europe de lier son destin stratégique à une puissance dont les intérêts stratégiques sont de plus en plus divergents des siens[5]. »

Liberté d'expression des officiers

En tant qu'auteur et directeur de collection, le général Desportes a une action discrète, mais décisive[Selon qui ?]. Il publie dans sa collection de nombreux officiers de l'armée de terre, renouant avec une pratique autrefois courante, d'officiers écrivains, encore très vivace aux États-Unis[6]. On peut citer dans cette génération d'officiers publiée chez Economica, des signatures militaires comme Michel Goya, Nicolas Le Nen, Benoît Durieux, Michel Yakovleff, Hervé de Courrèges, Emmanuel Germain ou des figures disparues, mais fondamentales comme David Galula, le « Clausewitz de la contre-insurrection » décédé en 1968[7].

En , à la suite de la publication d'un entretien publié dans Le Monde sur la stratégie américaine en Afghanistan, le général de division Vincent Desportes est sanctionné par le chef d'État-Major des armées, l'amiral Guillaud, sur ordre du ministre de la Défense Hervé Morin, et quitte le ministère de la Défense. Pour l'économiste Jacques Sapir, le général Desportes ne prenait pas position sur la guerre elle-même ni sur les buts de guerre, qu’il soutient. Il ne prenait pas position sur la stratégie française, non plus. Il questionnait la stratégie américaine[8], ou plus exactement son ambivalence qui aboutit à une absence[9].

Après la publication d'un livre critique sur l'état du pays du général Bertrand Soubelet, l'ancien Premier ministre Alain Juppé affirme devant les étudiants de l’IEP de Bordeaux le  Un militaire, c’est comme un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s’en va… certes tous les militaires ont le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser »)[10],[11]. Cette affirmation conduit le général Desportes à lui adresser une lettre ouverte publiée en Une du journal Le Monde[12], où il lui a rappelé le rôle du militaire au sein de la Nation et l’importance de son expression publique dans ses domaines d'expertise, ce qui ne remettait pas en cause sa fidélité au pouvoir politique[13].

Lors de la crise politico-militaire du qui a conduit à la démission du chef d'État-Major des armées le général Pierre de Villiers, Vincent Desportes défend vivement les armées et les militaires[14],[15].

Déroulement de carrière

Décorations

Ouvrages

Articles et entretiens

Liens externes

Sources

Notes et références

  1. « Le général Pascal Valentin devrait prendre la tête du CID ».
  2. www.glamspeak.com/fiche.cfm/287976.htm.
  3. Vincent Desportes conférencier.
  4. Intervention au Sénat, 17 décembre 2014.
  5. Marc Endeweld, « Emmanuel Macron et l’« État profond » », sur Le Monde diplomatique,
  6. http://www.saint-cyr.org/cyr-5500.php?SID=7c5b5ece21ae59449e79f40478bc7520.
  7. « DAVID GALULA : "LE CLAUSEWITZ DE LA CONTRE-INSURRECTION" ».
  8. https://www.marianne.net/Morin-sanctionne-Desportes-Sois-pro-americain-ou-tais-toi-_a194919.html Ambassade de France aux États-Unis d'Amérique Morin sanctionne Desportes : « Sois pro-américain ou tais toi ! », Jacques Sapir, marianne.net, 6 juillet 2010.
  9. « Le général Desportes a été reçu chez le CEMA », Jean-Dominique Merchet, liberation.fr, 2 juillet 2010.
  10. Loïc Besson, « Juppé désavoue le général Soubelet », Le Figaro, (lire en ligne).
  11. Jean-Dominique Merchet, « Alain Juppé à la peine avec les militaires : L’ancien Premier ministre multiplie les déclarations qui chagrinent la communauté de défense. », L'Opinion, (lire en ligne).
  12. Général Desportes : « Vous avez tort, Monsieur Juppé ! », Le Monde, 4 mai 2016.
  13. Texte intégral sur le site de l'ASAF.
  14. "Un autoritarisme juvénile a fait exploser une crise latente", Le Monde, 19 juillet 2017.
  15. Budget, défense, gouvernement : Vincent Desportes répond aux questions de Maxime Switek, Europe 1, 14 juillet 2017.
  16. Académie des Sciences Morales et Politiques prix Fréville Lauréat.
  17. IHEDN Prix Vauban.
  18. Académie Française (Prix Jacques de Fouchier).
  19. « Prix littéraire de la Saint-Cyrienne / La Saint-Cyrienne / Ils s'instruisent pour vaincre. », sur cyr.org (consulté le ).
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