Villa gallo-romaine de Nymfius

La Villa gallo-romaine de Nymfius à Arnesp, commune de Valentine (Haute-Garonne) date de l'époque constantinienne (IVe siècle). On connait le nom de son propriétaire par son épitaphe[1], conservée au Musée Saint-Raymond de Toulouse : il s'appelait Nymfius.

Villa gallo-romaine de Nymfius
Villa gallo-romaine d'Arnesp
(fin IIIe - début IVe siècle)

Chauffage par hypocauste de la villa
Localisation
Pays France
Gaule
Commune Valentine (Haute-Garonne)
Type Villa
Coordonnées 43° 05′ 44″ nord, 0° 41′ 19″ est
Superficie 144 ha
Géolocalisation sur la carte : France
Villa gallo-romaine de Nymfius
Géolocalisation sur la carte : Haute-Garonne
Villa gallo-romaine de Nymfius
Histoire
Époque Empire romain

Localisation

Cette villa fut construite sur la terrasse dominant le lit mineur de la Garonne, à l'abri des inondations.

On accédait à la villa par une voie qui la reliait à la voie romaine principale qui longeait les collines pyrénéennes par Valentine et Labarthe-Rivière. Des vestiges de cette voie romaine ont été retrouvés, sur le site, sous le chemin vicinal actuel. On a retrouvé sur le site un milliaire d'époque constantinienne[2].

Caractéristiques

Pour la construction, on a utilisé aux matériaux locaux : gros cailloux roulés de la Garonne, moellons de calcaire, blocs de marbres. Les marbres (pilastres, lambris, dallages) sont essentiellement des marbres de Saint-Béat.

La villa, construite sur un seul niveau, couvrait une grande superficie :160 mètres du sud au nord et 90 mètres d'est en ouest. Une façade monumentale avec un portique et deux postes de garde permettait d'accéder au domaine.

Cette façade donnait accès à une cour d'honneur de 52 mètres de long sur 21,50 mètres de large, bordée de portiques à piliers de bois et fermée au nord par une galerie ornée d'une abside semi-circulaire à chacune de ses extrémités. Cette galerie monumentale commandait l'ensemble des éléments de prestige de la villa[2].

Le nymphée

Dans l'axe du monument, se trouvait un grand bassin semi-circulaire revêtu de marbre, le nymphée, bordé d'un promenoir à colonnes (largeur : 14,20 mètres; rayon : 9,50 mètres; profondeur : 1,20 mètre). Le nymphée pouvait servir aussi de réserve d'eau pour éteindre les incendies[2].

Les bâtiments d'habitation

À l'arrière, se trouvait une grande salle carrée, de 9,60 mètres de côté, à quatre absides d'angle et probablement couverte d'une coupole qui devait servir de salon de réception avec les deux salles rectangulaires qui l'encadraient.

Le corps du logis de la villa s'organisait autour d'une cour centrale carrée de 23,50 mètres de côté, entourée d'un péristyle, qui permettait la desserte de l'ensemble.

À l'ouest se trouvaient les pièces de service et les logements des domestiques, une citerne et un vivier à huîtres, à l'est, les appartements du propriétaires et de sa famille.

L'alimentation en eau était assurée par la récupération des eaux de pluie et par le captage des sources thermales sur le territoire de l'actuel village de Labarthe-Rivière. Un petit aqueduc amenait l'eau du sud à travers la plaine, il traverse toute la cour d'honneur jusqu'au bassin du nymphée[2].

Les hypocaustes

Certaines salles de la Villa étaient chauffées par des systèmes d'hypocauste. Trois petites salles ont révélé l'existence de petits hypocaustes à deux rangées de pilettes de briques. Mais une salle, large de 9,65 mètres et longue de 13,95 mètres, disposait d'un grand hypocauste à conduits rayonnants, alimenté par au moins deux foyers. Dans les murs de fond de la salle, des conduits de tirage permettaient l'évacuation de l'air refroidi vers l'extérieur. Le grand hypocauste de la Villa de Valentine est un des plus beaux exemples de ce système de chauffage dans le sud de la Gaule romaine[2].

Destructions et fouilles

La construction d'un canal d'amenée des eaux à la petite centrale hydraulique de Valentine (1924) a fait subir au site des dégâts irrémédiables[3].

La villa gallo-romaine de Valentine, ainsi que le prieuré médiéval d'Arnesp qui lui est attenant, ont été fouillés par Georges Fouet, l'archéologue commingeois qui est par ailleurs le découvreur de la Villa gallo-romaine de Montmaurin.

Annexes

Bibliographie

  • Georges Fouet, « Centenaire des fouilles de Valentine », dans Revue de Comminges, t. LXXVIII (1965), p. 173-174.
  • Georges Fouet, « La grande villa gallo-romaine de Valentine (Haute-Garonne en 1970 » in Actes du 96e Congrès national (1970) des Sociétés académiques et savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne, Toulouse, 1971, p. 123-136.
  • Georges Fouet, La villa gallo-romaine de Valentine (Haute-Garonne). aperçus préliminaires, Revue de Comminges, 1978, p. 145-157.
  • Georges Fouet, « Sauvetage d'une mosaïque dans la villa de Valentine (Haute-Garonne) » in Revue de Comminges, t. XCII (1979), p. 153-163.
  • Georges Fouet, « Le sanctuaire gallo-romain de Valentine (Haute-Garonne) » in Gallia, t. 42 (1984), p. 153-173.
  • Georges Fouet et J. - C. Béal, « Une broche à tisser (?) dans la villa gallo-romaine de Valentine », in Revue de Comminges, t. C (1987), p. 309-317.
  • Georges Fouet, « Le site archéologique d'Arnesp à Valentine (Haute-Garonne) », in De l'âge du Fer aux temps barbares. Dix ans de recherches archéologiques en Midi-Pyrénées, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1987, p. 149-153.
  • « Valcabrère. La Villa. », dans Robert Sablayrolles (coordination) et Marie-Laure Maraval, Guide archéologique de Midi-Pyrénées. 1000 av. J.-C. - 1000 ap. J.-C., Fédération Aquitania, Bordeaux, 2010, (ISBN 2-910763-18-8), p. 426-428

Liens internes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. épitaphe visible sous la référence CIL XIII, 128
    2. « La Villa de Nymfius », sur valentine.archeo.free.fr (consulté le )


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