Viens

Viens est une commune française située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour les articles homonymes, voir Viens (homonymie).

Viens

Vue générale.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Apt
Intercommunalité Communauté de communes Pays d'Apt-Luberon
Maire
Mandat
Frédéric Roux
2020-2026
Code postal 84750
Code commune 84144
Démographie
Gentilé Viensois
Population
municipale
639 hab. (2018 )
Densité 18 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 53′ 46″ nord, 5° 34′ 03″ est
Altitude 610 m
Min. 332 m
Max. 784 m
Superficie 34,59 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Apt
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Apt
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Viens
Géolocalisation sur la carte : Vaucluse
Viens
Géolocalisation sur la carte : France
Viens
Géolocalisation sur la carte : France
Viens
Liens
Site web https://www.mairie-viens.fr/

    Géographie

    Le village de Viens est un village médiéval perché tourné face au massif du Luberon, sur la hauteur entre Apt et Céreste.

    La commune fait partie du périmètre du parc naturel régional du Luberon.

    Communes limitrophes

    Relief

    Le village est perché sur la partie sud des monts de Vaucluse.

    Au sud et à l'est de la commune, se déroulent deux vallées. Autour du village, un plateau perché est légèrement incliné entre 500 mètres sur sa partie la plus au sud et 700 mètres sur sa partie nord. Le reste de la commune, soit sa partie nord, est une succession de vallons et collines avec un sommet à 784 mètres. On trouve aussi deux avens : l'aven de la Grande (au nord-ouest) et l'aven des Douces.

    Géologie

    Dalle de Viens (empreintes de pas fossiles de mammifères d'âge Oligocène).

    Hydrographie

    Cours du Calavon à la sortie des gorges d'Oppedette et ruisseaux au cours périodique.

    Voies routières

    La départementale 33 et la départementale 155 traversent la commune sur un axe plus ou moins nord-sud et la nationale 100 passe à l'extrême sud de la commune. Sur un axe est-ouest, la départementale 190 passe par le village (comme la départementale 33).

    Lignes départementales

    Le village est desservi par 1 ligne départementale[1]:

    Ligne Tracé
    16.2Apt ↔ Viens ↔ Simiane-la-RotondeBanon

    Sismicité

    Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[2].

    Climat

    Relevé météorologique d'Apt
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 3 4 6 9 13 16 19 19 16 13 7 4 10,7
    Température moyenne (°C) 7 8 11 13,5 18 21,5 24,5 24,5 21,5 17 11 8 15,5
    Température maximale moyenne (°C) 11 12 16 18 23 27 30 30 25 21 15 12 19,2
    Précipitations (mm) 35,3 21,3 21,9 40,6 26,7 14,6 8,2 18,3 57 52,3 39,1 25,6 361,1
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
     
     
     
    11
    3
    35,3
     
     
     
    12
    4
    21,3
     
     
     
    16
    6
    21,9
     
     
     
    18
    9
    40,6
     
     
     
    23
    13
    26,7
     
     
     
    27
    16
    14,6
     
     
     
    30
    19
    8,2
     
     
     
    30
    19
    18,3
     
     
     
    25
    16
    57
     
     
     
    21
    13
    52,3
     
     
     
    15
    7
    39,1
     
     
     
    12
    4
    25,6
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    La commune est située dans la zone d'influence du climat méditerranéen. Après une année 2007 caractérisée par une très faible pluviométrie, 435 mm d'eau en pays d'Apt, 2008 avec 1 202 mm, soit 2,8 fois plus, se place juste derrière l'année 1968. Quant à la moyenne des températures, elle augmente de 0,5°, l'hiver et le printemps ayant été très doux. Le temps pluvieux a affecté la durée de l'ensoleillement avec une centaine d'heures en dessous de la normale[3].

    MoisJanv.Fév.MarsAvr.MaiJuinJuil.AoûtSept.Oct.Nov.Déc.Année
    Températures moyennes (°C) 6,9 7,7 8,7 11,9 17,2 20,5 22,7 22,4 17,9 13,8 8,3 4,6 13,6
    Températures normales (°C) 5,1 6,3 8,9 11,4 15,7 19,0 22,3 22,3 18,5 13,8 8,3 5,8 13,1
    Écart avec la normale (°C) + 1,8 + 1,4 - 0,2 + 0,5 + 1,5 + 1,5 + 0,4 + 0,3 - 0,6 0 - 0,2 - 1,2 + 0,5
    Moyenne mensuelle de précipitations (mm) 103 43 23 126 157 38 12 29 187 122 160 202 1 202
    Précipitations normales (°C) 71 56 57 79 70 49 37 53 73 101 74 69 789
    Écart avec la normale (°C) + 32 - 13 - 34 + 47 + 87 - 11 - 25 - 24 + 114 + 21 + 86 + 133 + 413
    Source : Le Pays d'Apt, no 191, et station de référence météo : Apt (242 m)

    Urbanisme

    Typologie

    Viens est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Apt, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (57,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (58 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (37,8 %), zones agricoles hétérogènes (22 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (18,3 %), terres arables (16,4 %), prairies (1,9 %), zones urbanisées (1,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,7 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Habitat perché

    Château de Viens protégeant le village perché sur un éperon

    Ce type d'habitat est considéré comme typiquement provençal, il est surtout typiquement méditerranéen. Ces villages sis sur leur « acropole rocheuse », qui ont gardé leur aspect médiéval, forment par l'orientation des façades de leurs maisons - vers la vallée ou la voie de communication - un véritable front de fortification[11].

    Fernand Benoit souligne leur origine quelquefois préhistorique en signalant que Cicéron, à propos des Ligures qui peuplaient la région, les dénomme castellani, c'est-à-dire habitants des castellas (Brutus, LXXIII, 256)[11].

    Ces villages perchés se trouvent essentiellement dans les zones collinaires dont le terroir est pauvre en alluvions et où l'eau est rare. Ce qui est le cas général en Provence sauf dans la basse vallée du Rhône et dans celle de la Durance, où les terres alluvionnaires abondent et surtout où l'eau est facilement accessible pour chaque propriété grâce à un puits creusé dans la cour de la maison[12].

    De plus, ce groupement en communauté refermée sur elle-même correspond à des régions de petites propriétés, où les seules terres fertiles se situent au fond de quelques vallons, et ce regroupement a facilité l'existence d'un artisanat rural indispensable aux villageois (charron, forgeron, etc.). À contrario, l'habitat dispersé implique de grands domaines qui tendent à vivre en autarcie. D'où la loi émise par Fernand Benoit « La misère groupe l'habitat, l'aisance le disperse »[12].

    Maison en hauteur

    Maison en hauteur datée du XVIe siècle.
    Maison médiévale.

    Fernand Benoit explique que « son originalité consiste à placer les bêtes en bas, les hommes au-dessus ». Effectivement, ce type d'habitation, qui se retrouve essentiellement dans un village, superpose sous un même toit, suivant une tradition méditerranéenne, le logement des humains à celui des bêtes. La maison en hauteur se subdivise en une étable-remise au rez-de-chaussée, un logement sur un ou deux étages, un grenier dans les combles. Elle était le type de maison réservée aux paysans villageois qui n'avaient que peu de bétail à loger, étant impossible dans un local aussi exigu de faire tenir des chevaux et un attelage[13].

    Elle se retrouve aujourd'hui dans nombre de massifs montagneux ou plateaux de la Provence occidentale[14].

    Ces maisons datent pour la plupart du XVIe siècle, période où les guerres de Religion imposèrent de se retrancher derrière les fortifications du village. Celles-ci finies, il y eut un mouvement de sortie pour établir dans la périphérie de l'agglomération des « maisons à terre », plus aptes à recevoir des bâtiments annexes[14].

    En effet, ce type d'habitation, regroupant gens et bêtes dans un village, ne pouvait que rester figé, toute extension lui étant interdite sauf en hauteur. Leur architecture est donc caractéristique : une façade étroite à une ou deux fenêtres, et une élévation ne pouvant dépasser quatre à cinq étages, grenier compris avec sa poulie extérieure pour hisser le fourrage. Actuellement, les seules transformations possibles - ces maisons ayant perdu leur statut agricole - sont d'installer un garage au rez-de-chaussée et de créer de nouvelles chambres au grenier[15]. Pour celles qui ont été restaurées avec goût, on accède toujours à l'étage d'habitation par un escalier accolé à la façade[14].

    La présence de terrasse ou balcon était une constante. La terrasse servait, en priorité, au séchage des fruits et légumes suspendus à un fil de fer. Elle était appelée trihard quand elle accueillait une treille qui recouvrait une pergola rustique. Quand elle formait loggia, des colonnettes soutenant un auvent recouvert de tuiles, elle était nommée galarié ou souleriè[16].

    Maison à terre

    Maison à terre (mas) datant du XVIIIe siècle.

    Compartimenté dans le sens de la longueur, ce type de maison représente un stade d'évolution plus avancé que la « maison en hauteur ». Il est caractéristique de l'habitat dispersé[17]. C'est l'habitation traditionnelle des pays de « riche culture » et la lavande en fut une[18].

    Ce type de maison est divisé en deux parties très distinctes dans le sens de la longueur. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle commune dans laquelle est intégrée la cuisine. Très souvent se trouve à l'arrière un cellier contenant la réserve de vin et une chambre. Un étroit couloir, qui permet d'accéder à l'étage, sépare cet ensemble de la seconde partie réservée aux bêtes. Celle-ci se compose, dans la plupart des cas, d'une remise qui peut servir d'écurie et d'une étable. L'étage est réservé aux chambres et au grenier à foin qui correspond par une trombe avec l'étable et l'écurie[18].

    À cet ensemble, s'ajoutaient des annexes. Une des principales était la tour du pigeonnier, mais la maison se prolongeait aussi d'une soue à cochons, d'une lapinière, d'un poulailler et d'une bergerie[18].

    Alors qu'aucune maison en hauteur ne disposait de lieu d'aisance, même en ville, la maison à terre permet d'installer ces « lieux » à l'extérieur de l'habitation. Jusqu'au milieu du XXe siècle, c'était un simple abri en planches recouvert de roseaux (canisse) dont l'évacuation se faisait directement sur la fosse à purin ou sur le fumier[18].

    Maison à terre et sa treille à l'entrée du village.

    La construction d'un tel ensemble étant étalée dans le temps, il n'y avait aucune conception architecturale pré-établie. Chaque propriétaire agissait selon ses nécessités et dans l'ordre de ses priorités. Ce qui permet de voir aujourd'hui l'hétérogénéité de chaque ensemble où les toitures de chaque bâtiments se chevauchent généralement en dégradé[19].

    Chaque maison se personnalisait aussi par son aménagement extérieur. Il y avait pourtant deux constantes. La première était la nécessité d'une treille toujours installée pour protéger l'entrée. Son feuillage filtrait les rayons de soleil l'été, et dès l'automne la chute des feuilles permettait une plus grande luminosité dans la salle commune. La seconde était le puits toujours situé à proximité. Il était soit recouvert d'une construction de pierres sèches en encorbellement qui se fermait par une porte de bois, soit surmonté par deux piliers soutenant un linteau où était accrochée une poulie permettant de faire descendre un seau. L'approvisionnement en eau était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture[19].

    Le pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de ce type d'habitat puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu'alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison, mais aussi indépendant d'elle. Toujours de dimension considérable, puisqu'il était censé ennoblir l'habitat, il s'élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d'une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d'accéder à l'intérieur[18].

    Maison à cour

    Ce type d'habitation est composé de bâtiments et de dépendances ordonnés autour d'une cour centrale. Cet ensemble est caractéristique des grands domaines céréaliers et prend souvent l'aspect d'un château avec des murs flanqués d'échauguettes et des tours d'angle. Il est adapté à une vie agricole où le climat n'impose pas une grange pour engranger les javelles de blé avant le dépiquage, celui-ci ayant lieu aussitôt les gerbes coupées sur l'aire de terre battue. Dans ce mode culturel, les grains sont entrés en sacs dans une remise tandis que les moissonneurs élèvent les meules de paille avec comme seule protection contre la pluie un mélange de poussier et de terre glaise. Seul est rentré le fourrage[20].

    Cette structure agraire est rare en Provence[20].

    Maison à tours

    C'est le style des grandes maisons seigneuriales qui va traverser les siècles même après la Renaissance. Il s'agit de bâtisses isolées, avec ou sans cour intérieure, dont la façade est flanquée de deux tours ou qui est protégée par quatre tours d'angle[21].

    La fortification des maisons de campagne est une pratique fort ancienne. Elle se retrouve, dès le haut Moyen Âge, avec le castellum dont celles de Provence reprennent le plan avec ses tours d'angle. C'est un héritage romain puisque nombre de villæ rusticæ furent protégées par des tours[21].

    Granges à grain

    Ancien grenier à blé en bordure d'un champ.

    Dans les années 1980, le village de Viens comportait encore, dans ses abords sud et sud-ouest, cinq anciennes granges à grain avec leur aire à dépiquer respective. Ces granges sont – du moins primitivement – des bâtiments rectangulaires allongés, en maçonnerie liée au mortier de chaux, à la toiture à deux pentes couvertes en lauses sur une voûte clavée en berceau, et aux entrées à encadrement en pierres de taille. Intérieurement, un rez-de-chaussée permettait de serrer les gerbes tandis qu'un plancher dallé sous comble permettait de conserver les sacs de grain. Du fait de l'implantation des bâtiments dans un terrain en pente, un des pignons se trouve en partie enterré, ce qui permet un accès au comble depuis le terrain. Ces granges sont liées au passé agricole de Viens, qui fut un centre de production céréalière et de commerce des grains entre haute et basse Provence aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles[22].

    Cabanon

    L'existence de cette « maisonnette des champs » est toujours liée à une activité agricole qui contraint le paysan à rester éloigné de sa résidence habituelle. Dans son étude sur l'habitat rural, Fernand Benoit envisage à la fois le cas du pastoralisme et celui du sédentarisme. Pour le premier, la transhumance, qui permet aux troupeaux d'estiver dans les alpages, implique l'usage d'un habitat sur place de « type élémentaire » pour le berger. Suivant le lieu, il prend l'aspect d'un jas en pierre sèche ou d'une cabane édifiée en matériaux composites. Ce refuge lui sert à la fois d'abri et de laiterie[23].

    Pour le paysan sédentaire, c'est l'éloignement de ses cultures qui impose un habitat aménagé près de son champ. Dans ce dernier cas, le cabanon correspond à un véritable habitat saisonnier qui est utilisé lors des travaux de longue durée[23].

    Ces cabanons, qui se trouvent à l'orée ou au centre du champ, avaient aussi un rôle d'affirmation sociale pour le paysan. Ils étaient considérés comme « le signe de la propriété sur une terre qu'il entendait distinguer du communal »[23].

    Borie

    On nomme ainsi en Provence une cabane de pierre sèche. Le terme de borie est issu du latin boria - déjà référencé dans le quartier Borianum d'Arles - et s'orthographie bori en provençal. Elle est aussi dénommée cabanon pointu dans les Alpes provençales (région de Forcalquier). Ce type de construction réalisé uniquement en pierres sèches, permettait au paysan de stocker (serrer en provençal) ses instruments agraires, protéger sa récolte ou plus spécifiquement sa réserve d'eau et, au besoin, d'y passer la nuit. La borie était donc une annexe de l'habitat permanent[23]. Ce type de construction en pierre sèche est facilité par l'épierrage des champs. En Provence, il est courant dans les régions montueuses, de plateaux secs, des coteaux travaillés en restanques[24].

    Toponymie

    À la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Âge, le village fut connu sous le nom romain de Vegnis.

    Histoire

    Préhistoire

    Un mobilier néolithique important, recueilli dans une demi-douzaine de stations, montre que la zone a été occupée assez tôt.

    Antiquité

    Les Ligures, les Celtes, puis les Romains s'installèrent sur le territoire de la commune[25]. Les nombreux vestiges romains (et la proximité d'Apt) montrent que la zone a continué d'être occupée durant la période romaine.

    Moyen Âge

    Le château médiéval au début du XXe siècle.

    Viens est cité en 1005 sous le nom de « Vegnis » puis en 1225 sous son vocable actuel. Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré faisant office d’église paroissiale, jusqu’au début du XIIIe siècle, et deux églises, Saint-Ferreol et Saint-Jean, dont elle percevait les revenus[26]. En 1300, une petite communauté juive comptant 2 feux était établie à Viens[27].

    Le fief de Viens relevait du comté de Forcalquier au XIIe siècle. Lorsque ce comté perd son indépendance en 1209, à la mort de Guillaume II, un de ses neveux, Guillaume de Sabran tente de le relever. Après une lutte de dix ans, il passe un accord à Meyrargues le avec Raimond Bérenger IV, comte de Provence et lui aussi héritier du comté de Forcalquier. Par cet accord, la moitié sud du comté, dont Viens, lui est donnée. Guillaume de Sabran conserve sa moitié de comté jusqu'à sa mort, vers 1250[28].

    Le village fut le fief des d'Agoult, puis successivement des Simiane (ancienne baronnie de Grange de Simiane), Sabran-Forcalquier, Villemus, Glandevès et enfin des d'Agoult-Montauban.[réf. nécessaire]

    Période moderne

    La gare de Viens.

    Période contemporaine

    À la suite de la Première Guerre mondiale, comme dans de nombreux villages français, la commune de Viens voit le nombre d'habitants diminuer fortement, passant d'environ 1 000 personnes à près de 400 entre le début du siècle et 1926[25].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Mairie de Viens.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    2002 2015 Jean-Pierre Peyron PCF  
    2015 mai 2020 Mireille Dumeste PCF Directrice d'école
    mai 2020 En cours
    (au 4 mars 2021)
    Frédéric Roux   Agriculteur

    Fiscalité

    L'imposition des ménages et des entreprises à Viens en 2009[29]
    TaxePart communalePart intercommunalePart départementalePart régionale
    Taxe d'habitation (TH)10,96 %0,00 %7,55 %0,00 %
    Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)13,06 %0,00 %10,20 %2,36 %
    Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB)45,81 %0,00 %28,96 %8,85 %
    Taxe professionnelle (TP)00,00 %19,25 %13,00 %3,84 %

    La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[31].

    En 2018, la commune comptait 639 habitants[Note 3], en augmentation de 3,57 % par rapport à 2013 (Vaucluse : +1,79 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 1131 1041 1361 1181 2071 2531 2421 2361 186
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 1671 1071 0431 0281 028933889881781
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    733725655552488474471395331
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    286300304401458491564621629
    2018 - - - - - - - -
    639--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La commune possède une école primaire publique avec seulement une classe de maternelle et une classe de CP. En effet, le village de Viens appartient à un regroupement pédagogique avec les deux villages limitrophes de Caseneuve et de Saint-Martin-de-Castillon. Les autres classes de l'école primaire sont sur ces deux autres villages. Les trois communes organisent un réseau de bus scolaires pour amener les enfants de chaque commune vers l'école appropriée[34]. Les élèves peuvent ensuite poursuivre leurs études au collège[35] et au lycée[36] Charles-de-Gaulle d'Apt[37].

    Animation

    Depuis le , Viens possède sa webradio à l'Url http://www.radioviens84.fr. Radio de divertissement, musiques et actualités locales.

    Sports

    Tennis, piscine, centre d'équitation, pétanque (boulodrome).

    Randonnées pédestres, équestres et VTT.

    Santé

    Proximité du centre hospitalier d'Apt.

    Cultes

    Église catholique.

    Économie

    Élevage de moutons près de Viens.

    L'économie de la commune fut prospère dès le XVIIe siècle, avec la présence sur la commune de Viens, de foires et marchés, de nombreux artisans (chaudronniers, maçons, maréchaux ferrants, tisserands). Deux études notariales suivaient alors les diverses activités du village. L'agriculture diversifiée sur la culture de céréales, d'olives et l'élevage ovin, s'est complétée du travail du ver à soie[25].

    Sur cette commune se pratiquent actuellement des cultures fruitières et maraîchères, la culture et la distillation du lavandin. Elle produit des vins AOC ventoux. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément, le label vin de pays d'Aigues[38].

    • Élevage ovin et caprin avec production de fromages de chèvre.
    • Ferme biologique : laiterie et fromagerie (bovins).
    • Gîte d'étape équestre et chambres d'hôtes.

    Tourisme

    • Visite guidée du village, circuits balisés.
    • Chemin de grande randonnée, GR 6, de Tarascon (Bouches-du-Rhône) à Saint-Paul-sur-Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence).

    Culture et patrimoine

    Lieux et monuments

    Église de Viens. Son clocher est classé monument historique.
    Ancien moulin à huile.
    • Au village
      • Château XIIe – XIIIe siècle, très remanié.
      • Tour sarrasine.
      • Ruelles caladées.
      • Nombreuses façades Renaissance, dont la maison Monier d'Arnaud et la maison Monier de La Quarré.
      • L'église Saint-Hilaire (église romane du XIIe remaniée au XVIIe) et son clocher carré de la fin du XIIIe siècle (monument historique inscrit).
      • Campanile.
      • Lavoirs anciens, fontaine.
      • Architecture défensive très bien conservée, dont des tours rondes, tour de la mairie (XIe siècle), tour carrée du Portail (XIIe siècle, restaurée au XIVe siècle).
      • Ancien hôtel de Pontevès XVIe siècle (mairie).
      • Ancien moulin à huile dans la roche.
      • Fours à pain, dont un d'origine du XIIe siècle.
    • Sur la commune
      • À km à l'ouest, la chapelle rurale Saint-Laurent, restaurée partiellement (à usage d'habitation).
      • Sur le Calavon, la chapelle rurale Saint-Ferréol (XVIIIe, restaurée) et nombreux moulins (dont Benoye, Coutraire et Bélan qui sont entiers)
      • Chapelle au hameau de Saint-Paul, restaurée en partie.
      • Rares vestiges d'une chapelle au hameau de Saint-Amas.
      • Deux oratoires à Notre-Dame.
      • Plusieurs cabanes en pierre sèche ou bories.
      • Plusieurs grangeons, anciens greniers à blé.

    Viens et le cinéma

    Le téléfilm Cet été-là d'Elisabeth Rappeneau avec Constance Dollé, Marc Barbé, Mathieu Delarive, Pierre Aussedat, Alexandra Bienvenu, Xavier de Guillebon, Monique Chaumette, Pascal Elso, Christophe Brault a été tourné en 2008 à Viens[39].

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes peuvent se blasonner ainsi :

    De gueules aux deux dauphins couronnés affrontés tenant de leurs gueules une même grappe de raisin par ses sarments, soutenus d'un croissant, le tout d'or.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon, 1986, (ISBN 2903044279)
    • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
    • Régis Fabre, Histoire de la baronnie de Viens (Vaucluse) ; chronique événementielle et seigneuriale d'une communauté de la haute Provence, Draguignan, 1981, 81 p.
    • Michel Texier, 'Il était une fois Viens', Le Pontet, 1996, 112 p.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. TransVaucluse Fiche horaire ligne 16.2 « Copie archivée » (version du 19 avril 2017 sur l'Internet Archive).
    2. Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
    3. Roland Sautel, Le Pays d'Apt, no 191, février 2009, p. 13.
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Apt », sur insee.fr (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Fernand Benoit, op. cit., p. 43.
    12. Fernand Benoit, op. cit., p. 44.
    13. Fernand Benoit, op. cit., p. 48.
    14. Fernand Benoit, op. cit., p. 49.
    15. Fernand Benoit, op. cit., p. 50.
    16. Fernand Benoit, op. cit., p. 51.
    17. Fernand Benoit, op. cit., p. 54.
    18. Fernand Benoit, op. cit., p. 55.
    19. Fernand Benoit, op. cit., p. 56.
    20. Fernand Benoit, op. cit., p. 58.
    21. Fernand Benoit, op. cit., p. 61.
    22. Les granges de Viens (Vaucluse), L'architecture vernaculaire, tome 34-35 (2010-2011).
    23. Fernand Benoit, op. cit., p. 69.
    24. Fernand Benoit, op. cit., p. 71.
    25. Histoire de la commune de Viens
    26. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p. 232.
    27. Édouard Baratier, La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècles, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris : SEVPEN/EHESS, 1961. Collection « Démographie et société », 5. p. 70
    28. Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I, 2011, p. 486.
    29. « Impôts locaux à Viens », taxes.com.
    30. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    31. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    32. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    33. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    34. « Enseignement publique primaire en Vaucluse », Académie Aix-Marseille.
    35. « Carte scolaire du Vaucluse », Conseil général de Vaucluse, .
    36. « Cartes scolaire des lycèes de Vaucluse », Inspection académique de Vaucluse.
    37. « Cité scolaire d'Apt », Académie Aix-Marseille.
    38. Le label Vin de pays d'Aigues concerne les communes suivantes dans le département de Vaucluse : Ansouis, Apt, Auribeau, La Bastide-des-Jourdan, La Bastidonne, Les Beaumettes, Beaumont-de-Pertuis, Bonnieux, Buoux, Cabrières-d'Aigues, Cabrières-d'Avignon, Cadenet, Caseneuve, Castellet, Cavaillon, Cheval-Blanc, Cucuron, Gargas, Gignac, Gordes, Goult, Grambois, L'Isle-sur-la-Sorgue, Joucas, Lacoste, Lagarde-d'Apt, Lagnes, Lauris, Lioux, Lourmarin, Maubec, Ménerbes, Mérindol, Mirabeau, La Motte-d'Aigues, Murs, Oppède, Pertuis, Peypin-d'Aigues, Puget, Puyvert, Robion, Roussillon, Rustrel, Saignon, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Martin-de-la-Brasque, Saint-Pantaléon, Saint-Saturnin-d'Apt, Sannes, Saumane, Sivergues, Les Taillades, La Tour-d'Aigues, Vaugines, Viens, Villars, Villelaure, Vitrolles-en-Luberon.
    39. Bande de fin du film
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