Victor-Emmanuel de Savoie

Victor-Emmanuel de Savoie (en italien, Vittorio Emanuele di Savoia), né le à Naples, est le fils du dernier roi d'Italie Humbert II et de Marie-José de Belgique (fille du roi Albert Ier de Belgique).

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Victor-Emmanuel de Savoie
(it)Vittorio Emanuele di Savoia
Victor-Emmanuel de Savoie en 2009.

Titres

Prétendant au trône d’Italie

Depuis le
(38 ans, 5 mois et 28 jours)

Nom revendiqué « Victor-Emmanuel IV »
Prédécesseur Humbert II (roi d'Italie)

Prince héritier d'Italie


(36 ans, 10 mois et 9 jours)

Prédécesseur Humbert, prince de Piémont
Successeur Emanuele Filiberto di Savoia,
prince de Piémont, prince de Venise
Biographie
Titulature Prince de Naples
Duc de Savoie[N 1].
Dynastie Maison de Savoie
Nom de naissance Vittorio Emanuele Alberto Carlo Teodoro Umberto Bonifacio Amedeo Damiano Bernardino Gennaro Maria di Savoia
Naissance
Naples (Italie)
Père Humbert II
Mère Marie-José de Belgique
Conjoint Marina Doria
Enfant Emanuele Filiberto di Savoia,
prince de Piémont, prince de Venise

Armoiries de la maison royale d'Italie.

Biographie

Il reçoit le titre de prince de Naples à sa naissance, titre qu'il conserve en qualité de chef de la Maison de Savoie et de la Maison royale d'Italie à la mort de son père. En vertu de la tradition successorale de la maison de Savoie, il est, en effet, en qualité de descendant de la branche aînée de la monarchie italienne, l'héritier légitime au titre de roi d'Italie, en cas de retour de la monarchie dans ce pays et porte le titre de duc de Savoie, en concurrence avec son cousin de la branche cadette, Amédée de Savoie-Aoste. Il porte également le titre honorifique de « roi titulaire de Chypre ».

Une vie d'exil

Après l'adoption de la République italienne par le référendum du , les membres de la Maison royale d'Italie prennent le chemin de l'exil. On reproche notamment au roi Victor-Emmanuel III, grand-père du prince de Naples, d'avoir cosigné les lois raciales de Benito Mussolini en 1938.

Le , il est désormais interdit au roi Humbert II et à son fils Victor-Emmanuel de revenir en Italie en vertu du deuxième alinéa de la XIIIe disposition transitoire de la Constitution de la République italienne, entrée en vigueur ce jour-là : « Il est interdit aux anciens rois de la Maison de Savoie, à leurs épouses et à leurs descendants mâles d'entrer et de séjourner sur le territoire national ».

Parvenu à l'âge adulte, Victor-Emmanuel de Savoie s'installe à New York où il travaille pour la maison de courtage Bache, puis est employé par des entreprises de l’aéronautique, comme Agusta, Bell ou Boeing. Il passe quinze ans en Iran.

Il épouse, le , Marina Ricolfi-Doria, née le , ancienne championne de ski nautique, dont il a un fils unique Emmanuel-Philibert de Savoie, né le [N 2].

Une partie des royalistes ne le considèrent plus comme chef de famille, après son mariage avec Marina Doria, issue de la bourgeoisie italienne, épousée sans l'assentiment de son père le roi Humbert II. Ils considèrent que le duc d'Aoste, Amédée de Savoie-Aoste, divorcé en 1982 de la princesse Claude d'Orléans[N 3], serait devenu de droit le chef de la Maison de Savoie. Une autre partie des royalistes légitimistes l'admettent comme le chef légitime de la Maison de Savoie, en dépit de son ancienne réputation de playboy, passionné d'armes et d'automobiles de sport, de ses déboires judiciaires et des commentaires de la presse italienne.

En outre, les partisans de Victor-Emmanuel rappellent souvent le principe que toute opposition par le souverain au mariage d'un prince de sa maison s'accompagne toujours d'une renonciation à ses droits de succession par ledit prince. Or, le prince de Naples n'a jamais renoncé à ses droits au trône italien, préalablement ni à la suite de son mariage[1], comme le roi Humbert II aurait pu ou dû l'exiger. De plus, Victor-Emmanuel n'ayant jamais été exclu de la Maison de Savoie après son mariage[1] (à défaut de renonciation à ses droits), en dépit d'une non-autorisation ou à la faveur d'une non-opposition, a donc conservé l'usage de ses droits de succession[1]. Car il est du ressort du roi (s'appuyant sur le Code civil du royaume d'Italie de 1942, absorbant les lois dynastiques de la Maison de Savoie)[1] de menacer et mettre à l'index toute union princière publique (donc en capacité conforme), si morganatique (et s'il n'y a pas eu de renonciation dynastique préalable) ; or le non-recours à un acte officiel[1] pouvant seul entraîner l'exclusion et la privation des droits du prince censuré et/ou de ses descendants (la monarchie italienne n'ayant jamais eu à sa disposition une législation permettant d'invalider "naturellement" les unions des princes de la Maison de Savoie conclues sans assentiment royal), fait d'un non-consentement officieux du dernier roi d'Italie non accompagné d'acte patent[1], une convention sans force de loi ni implication dynastique.

Après avoir longtemps revendiqué son droit de retour au pays et l'abolition de la clause constitutionnelle du bannissement, Victor-Emmanuel de Savoie obtient finalement gain de cause, quand le Parlement italien sous la présidence du conseil de son ami Silvio Berlusconi, vote la loi constitutionnelle no 1 du , entrée en application le suivant, qui abroge les deux premiers alinéas de la XIIIe disposition transitoire de la Constitution italienne. Il est, avec sa famille, autorisé à retourner en Italie, après 56 ans d'exil[2]. Il avait, à cette fin, déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l'homme, déclarée partiellement recevable.

En , le tribunal d'Arezzo a condamné Amédée de Savoie-Aoste et son fils pour usage illégitime du nom « di Savoia », sans le nom distinctif « Aosta » qui qualifie la branche cadette de la dynastie de Savoie. Ils ont également été condamnés pour usage illégitime des armoiries de la maison royale d’Italie et de celles du prince de Piémont[3].

Victor-Emmanuel de Savoie réside actuellement à Collonge-Bellerive en Suisse, dans les environs de Genève.

Problèmes judiciaires

Au début des années 1970, dans le cadre de la procédure autour de la loge maçonnique et néo-fasciste P2 dont il a fait partie, Victor-Emmanuel fait l'objet d'une enquête en Italie pour trafic d'armes international, mais celle-ci ne donne lieu à aucune suite judiciaire.

En 1978, il est accusé d'avoir tiré un coup de fusil blessant mortellement un jeune Allemand de dix-neuf ans, Dirk Hamer[N 4], sur un yacht voisin du sien, dans la nuit du 17 au 18 août, à Cavallo en Corse. Il est incarcéré pendant cinquante-cinq jours, et finalement blanchi de l'accusation de meurtre au terme d'une longue bataille juridique[4]. En 1991, toujours dans le cadre de cette affaire, il passe devant la cour d'assises de Paris. Il est alors défendu par quatre avocats (Paul Lombard et Olivier Baratelli, le bâtonnier Jacques Flécheux et le professeur Jacques Léauté) qui obtiennent son acquittement. Il est toutefois condamné à six mois de prison avec sursis pour détention et port d'armes[5].

Le , il est arrêté au bord du lac de Côme, puis, après un transfert accéléré à travers la péninsule, tassé dans une petite voiture, placé en détention à la prison de Potenza pour « association de malfaiteurs visant à la corruption et à l'exploitation de la prostitution » autour du casino de Campione d'Italia, petite enclave italienne au Tessin en Suisse. En , le parquet de Côme renonce aux poursuites pour insuffisance du dossier. Il est définitivement acquitté à Rome en [6].

Lors de son arrestation en 2006 en Italie, il dit, dans un enregistrement vidéo, en faisant référence à la mort du jeune Allemand « j'avais tort [...] je les ai dupés[7] ». Selon les avocats de la défense, la conversation aurait été modifiée de façon à fausser ou à éliminer les « non » pour afficher les déclarations négatives en positives.

Ascendance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Humbert Ier
 
 
 
 
 
 
 
4. Victor-Emmanuel III
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Marguerite de Savoie
 
 
 
 
 
 
 
2. Humbert II d'Italie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Nicolas Ier de Monténégro
 
 
 
 
 
 
 
5. Hélène de Monténégro
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Milena Vukotić
 
 
 
 
 
 
 
1. Victor-Emmanuel de Savoie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12. Philippe de Belgique
 
 
 
 
 
 
 
6. Albert Ier de Belgique
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13. Marie de Hohenzollern-Sigmaringen
 
 
 
 
 
 
 
3. Marie-José de Belgique
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. Charles-Théodore en Bavière
 
 
 
 
 
 
 
7. Élisabeth en Bavière (1876-1965)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Marie-Josèphe de Portugal
 
 
 
 
 
 

Documentaire télévisé

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Le titre de duc de Savoie est contesté au sein de la famille.
  2. Marié à l'actrice française Clotilde Courau le , Emmanuel-Philibert est père de Vittoria, née le , et Luisa, née le à Genève.
  3. Amédée de Savoie-Aoste, descendant d'une branche cadette de la dynastie de Savoie est considéré par ses partisans comme prétendant au trône d'Italie, en dépit de ses déboires conjugaux, de préférence à son cousin de la branche aînée, jugé illégitime du fait de ses propres déboires judiciaires.
  4. Fils du docteur Hamer, dont les travaux sur le cancer sont liés à cette mort.

Références

  1. (ang) Louis Mendola, « Headship of the Royal House of Savoy », 2006-2009.
  2. « Retour d'exil pour la famille royale italienne », sur Le Devoir (consulté le ).
  3. Rodney42, « Victor-Emmanuel de Savoie - Mémoires de Guerre » [html], sur Mémoires de Guerre, (consulté le ) : « Le tribunal d'Arezzo a condamné Amedeo di Savoia-Aosta et son fils Aymon pour usage illégitime du nom de famille "di Savoia" (sans le prédicat "Aosta"), des armoiries de la Maison royale d'Italie et du prince de Piémont. »
  4. Le Figaro, « Les mauvaises fréquentations du prince Vittorio Emanuele », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Son Altesse ne saurait être meurtrière. Victor-Emmanuel de Savoie définitivement blanchi de la mort d'un touriste. », Libération, (lire en ligne)
  6. (it) « Videopoker, assolto Vittorio Emanuele », La Stampa, (lire en ligne)
  7. (it) « Vittorio Emanuele, cimici in cella "Ho fregato i giudici francesi" », La Repubblica, (lire en ligne).
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