Verneuil (Nièvre)

Verneuil est une commune française, située dans le département de la Nièvre en région Bourgogne-Franche-Comté.

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Verneuil

Le château de Verneuil vu depuis le bourg.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Arrondissement Nevers
Intercommunalité Communauté de communes Sud Nivernais
Maire
Mandat
David Colas
2020-2026
Code postal 58300
Code commune 58306
Démographie
Gentilé Verneuillois
Population
municipale
296 hab. (2018 )
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 52′ 04″ nord, 3° 34′ 14″ est
Altitude Min. 191 m
Max. 266 m
Superficie 26,86 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Decize
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Decize
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Verneuil
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Verneuil
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Verneuil
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Verneuil

    Géographie

    Hydrographie

    Situé dans le canton de Decize, Verneuil est traversée par l'Aron, l'Andarge, la Senelle, le ruisseau d'Ozon et le canal du Nivernais.

    Communes limitrophes

    Villages, hameaux, lieux-dits, écarts

    Urbanisme

    Typologie

    Verneuil est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Decize, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (73,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (47 %), forêts (26,8 %), terres arables (16,8 %), zones agricoles hétérogènes (7,8 %), mines, décharges et chantiers (1,5 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Origine et Moyen Âge

    Tirant son nom du gaulois Vernos, signifiant aulne, Verneuil remonte à des origines lointaines. Le site devait en effet déjà être occupé à l'époque gallo-romaine où il était un lieu de passage important d'une voie de communication. Le tracé de la voie romaine qui reliait Decetia (actuel Decize) à l'oppidum de Cerciacum (à l'emplacement de l'actuel Cercy-la-Tour) longe d'ailleurs peu ou prou le tracé de l'actuel D981. Au Moyen Âge, plusieurs seigneuries se développent sur l'actuelle commune de Verneuil ; la principale se constitue au bord de la vallée de l'Andarge dans le bourg. On y trouve aujourd'hui les deux monuments les plus importants et les plus anciens du village encore debout, avec l'église romane Saint-Laurent bâtie au XIIe siècle proche du cimetière, et le château fort daté du XIIIe siècle. Ce dernier édifice est établi par la famille De la Perrière, et sans doute achevé dans sa première mouture aux alentours de 1309. Il existait sans doute une seigneurie au lieu-dit de Faye où s'élève aujourd'hui un manoir du XIXe siècle. À l'est du village, au lieu-dit actuel Maumigny, s'établit une famille du même nom. Les De Maumigny prendront une importance considérable dans les environs. Comme à Faye, s'élève un manoir ayant remplacé le château d'origine des De Maumigny. À partir du XVIe siècle, la majorité des terres et points forts appartiendront aux De Maumigny pendant plus de trois cents ans. Par le jeu des alliances, leur terres passent à la famille De Cordon. Louis Antoine de Saint-Just, célèbre révolutionnaire français, passa sa petite enfance dans le village où ses parents se marient religieusement et où il fut baptisé par son parrain, le curé Robinot. À partir du XIXe siècle, le village s'agrandit sur les hauteurs dominant le canal du Nivernais.

    Ère industrielle et contemporaine

    Avec l'ère industrielle, la famille Benoist-d'Azy, qui a fait fortune, acquiert des titres de noblesses, rachète de nombreuses terres à Verneuil et prend une grande influence sur le village. Sur les XIX et XXe siècle, la mairie sera occupée pendant 64 ans par des membres de la famille. S'établissent à la même époque une école/mairie publique, une poste, et quelques commerces (épicerie, boulangerie, hôtel, bar/restaurant, boucherie etc.). Durant la Première Guerre mondiale, un camp américain s'établit à Verneuil en 1917 près de la gare dans la plaine de l'Aron. On y trouvait principalement des ateliers de montages automobiles. Le camp regroupe 20 000 hommes (dont 6000 prisonniers employés) qui quitteront la France en 1920. Verneuil connait alors son apogée, mais va décliner petit à petit au fil du XXe siècle. Cercy-la-Tour, village voisin, est choisi au détriment de Verneuil pour l'établissement d'une usine automobile, ce qui contribue au déclin du village.

    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, en aout 1944, un convoi allemand en plein repli passe par Verneuil. Des coups de feu éclatent près de Faye, tuant un soldat allemand. Immédiatement stoppé, le convoi envoie des soldats dans la maison la plus proche. Jean-Marie Lamartine est sorti de son lit et immédiatement fusillé, sans préavis. Sa maison est brûlée. Alarmé par la fumée, son neveu, Claude Roy, se précipite à vélo pour porter secours ; il est tué à son tour. Quinze jours plus tard, l'armée allemande revient à Verneuil pour réquisitionner des chevaux. Dans une ferme, à la Douare, elle se heurte à la résistance. De nouvelles représailles sont lancées contre le village ; la ferme et les habitations environnantes sont incendiées. Jean Cousson et Joseph Bonnet qui se trouvent là par hasard sont fusillés. Un autre habitant, François Bouquet, qui tentait de trouver refuge au fond de son jardin, est abattu depuis la route, sans préavis. Les étables du château sont incendiées à la grenade. François Monin, occupé à l'intérieur, ne peut tenir longtemps et est abattu lorsqu'il tente de s'enfuir. Pour finir, le village est pilonné par une pièce d'artillerie. Heureusement le tir est mal ajusté et atterrit dans la forêt. Comble de l'ironie, c'est précisément là qu'avaient trouvé refuge bon nombre d'habitants effrayés. Il n'y eut cependant aucun blessé. Aujourd'hui, une plaque commémorative sur les murs de la mairie, rappelle le nom des six habitants tués pendant ces évènements. Après la guerre, le village décline peu à peu. Au début du XXIe siècle, tous les commerces ont disparu et l'école s'accorde avec Champvert pour former un regroupement pédagogique avant de finalement fermer en 2017.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2014 en cours David Colas (Élu) DVD Pompier
    mars 2008 mars 2014 Jean-Claude Loriot (Élu)   Retraité
    mars 2001 mars 2008 Denis Renaud (Élu)   Agriculteur
    1989 mars 2001 Paul Rebourg (Élu)   Retraité
    1983 mars 1989 André Taminau (Élu)    
    1947 1983 René Benoist d'Azy (Élu)   Propriétaire exploitant agricole
    1945 1947 Léonard Bilbault (Élu)    
    1925 1945 Eugène Taminau (Élu)   Régisseur
    1919 1925 Laurent Louvrier (Élu)   Aubergiste aux Barbiers
    1912 1919 Eugène Taminau (Élu)   Régisseur
    1901 1912 Paul Ménard (Élu)   Sabotier
    1891 1901 Étienne Martin (Élu)   Propriétaire aux Barbiers
    1890 1891 Laurent Bossut (Élu)   Propriétaire
    1874 1890 Rose Augustin Ange Benoist d'Azy (Élu)   Directeur des Colonies au Ministère de la Marine
    1872 1874 Jean-Charles Decray (Élu) Monarchiste Notaire
    1860 1872 Rose Augustin Ange Benoist d'Azy (Nommé par le préfet)   Directeur des Colonies au Ministère de la Marine
    1856 1860 Jean Delestang (Nommé par le préfet)    
    1852 1856 Pierre Clair (Nommé par le préfet)    
    1848 1852 Blaise Compagnon (Élu)   Propriétaire au Bourg
    1844 1848 Félix Fournier (Nommé par le préfet)    
    1840 1844 Charles Mathieu (Nommé par le préfet)    
    1830 1840 Blaise Compagnon (Nommé par le préfet)   Propriétaire au bourg
    1826 1830 Antoine Conchon (Nommé par le préfet)   Médecin à Decize
    Conseiller général
    1820 1826 Joseph Lhillemand (Nommé par le préfet)   Fermier au Château
    1815 1820 Antoine Gondier de Maumigny (Nommé par le préfet)   Propriétaire
    1793 1815 Jean Maupoix (Élu puis nommé par le préfet)    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[9].

    En 2018, la commune comptait 296 habitants[Note 3], en diminution de 8,36 % par rapport à 2013 (Nièvre : −4,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    334686495471626651494722711
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    674720770790791875836829894
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    867940896883815703609553499
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    501486408381397329332319297
    2018 - - - - - - - -
    296--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[11].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Religieux
    Civils
    • Château de Verneuil, édifice médiéval du XIIIe siècle. La partie la plus ancienne composée d'un donjon quadrangulaire de trois étages date du XIIIe siècle. Au XVe siècle, une tour circulaire vient renforcer l'angle nord-est du donjon. Dans le même temps, on édifie des courtines en quadrilatère avec une tour à chaque angle. Le château a été transmis de génération en génération jusqu'à aujourd'hui et n'a jamais été vendu. Inscrit monument historique depuis 1991[14].

    Personnalités liées à la commune

    • L'abbé Alexandre de Plater est inhumé dans le cimetière de Verneuil. Il est l'auteur du livre D'un château de Courlande à un presbytère nivernais (éditions Subervie, 1959). Témoin de la Révolution russe, prêtre à Varsovie notamment dans le ghetto juif, c'est une vie hors du commun. Ce livre est une traversée du siècle.
    • Louis Antoine de Saint-Just, homme politique français de la Révolution française, fut placé en nourrice dans le village jusqu'à ses huit ans. Ses parents célébrèrent leur mariage dans l'église Saint-Laurent du village.
    • Serge Lesage ou l'abbé Lesage (1926-1998), curé de Montigny-sur-Canne et figure du Tour de France sur lequel il a été à plusieurs reprises commissaire de course, est né à Verneuil.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Decize », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    9. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    12. Dépliant touristique du diocèse de Nevers, Visitez les églises de la Nièvre, Pastorale Tourisme & Loisirs, 2013
    13. Notice no PA00113049, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    14. Notice no PA00113061, base Mérimée, ministère français de la Culture.

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

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