Valduc (Hamme-Mille)

L'abbaye de Valduc était une abbaye cistercienne située à la lisière sud de la forêt de Meerdael, dans le Duché de Brabant[1] à Hamme-Mille, dans l'actuelle province du Brabant Wallon. Son origine remonte au Moyen Age.

On retrouve Valduc également sous le nom de “Hertogendal”, en référence au Duc de Brabant, protecteur de l’abbaye.

Par ailleurs, il existe au même endroit un château du XIXe siècle.

Période 1231-1797

Abbaye de Valduc

En 1231, Henri II, Duc de Brabant, offre les terres et bois nécessaires à la fondation d’une abbaye dans le village de Hamme[2], aux confins de la forêt de Meerdael, pour y accueillir une communauté de moniales de l’Ordre de Cîteaux

Henri II, Duc de Brabant, bienfaiteur de l'abbaye    

Le Duc Henri II choisit parmi ses terres, le flanc sud de la forêt de Meerdael pour y établir l’abbaye. Le flanc nord de la forêt étant une protection naturelle pour l’abbaye située plus bas dans le vallon.

La construction de l’édifice débute en 1232. La Néthen, ruisseau dans le vallon, est déviée par un canal vers un réservoir pour y alimenter le moulin. 

Abbesse des sœurs cisterciennes    

Le domaine de l’abbaye s’étend sur une large superficie, incluant des parties de la forêt de Meerdael. La colline jouxtant la vallée est nommée le mont Bernard[3], en mémoire de Saint Bernard de Clairvaux, second fondateur de l'Ordre cistercien . 

A ses débuts, l’abbaye compte 16 moniales. Marguerite, fille du Duc Henri II de Brabant, y deviendra abbesse. Les moniales sont sous la direction spirituelle de l’abbaye cistercienne de Villers. L’abbesse est élue par la communauté. Toutefois, l'élection doit être confirmée par le Père Abbé de Villers, ainsi que par le Duc de Brabant.

L’abbaye vit de l’élevage de bétail et de l'exploitation forestière. Elle possède un vivier, une laverie, une boulangerie, une tannerie et divers ateliers. Pendant les mois d’hiver, les moniales travaillent le lin, confectionnent des vêtements et font de la broderie. Dans leur vie monastique, la priorité est donnée à la prière personnelle et commune, dans le chant de l'Office divin, car c'est ainsi qu'elles accomplissent leur vocation à la vie contemplative.

Au XVIe siècle, l’abbaye est à son apogée. Une centaine de moniales vivent à Valduc. 

Pendant cette période, l’abbaye entretient d’excellentes relations avec la cour de Bourgogne et la maison de Habsbourg. Ainsi, séjournent à l’abbaye, Marguerite d'York (1481), Philippe le Beau et son épouse Jeanne de Castille (1504), Marguerite d’Autriche (1508) et l’empereur Charles Quint. Ce dernier est de passage à l’abbaye en 1508 et en 1525. Charles Quint chasse dans la forêt de Meerdael et prend le repas du soir avec la communauté.

En 1667, un incendie détruit l’église abbatiale et une partie des bâtiments conventuels[4]

L’abbaye subit encore d’autres dommages. Au XVIIe siècle, l’abbaye est dévastée à plusieurs reprises lors de pillages durant la guerre qui déchire les Pays-Bas espagnols. En 1680, le pilori du village de Hamme est construit à proximité de l’abbaye.

Aux XVIIe – XVIIIe siècles, les sœurs doivent régulièrement quitter l’abbaye. Elles traversent la forêt pour rejoindre ainsi leur maison de refuge à Louvain.

Le village de Hamme est totalement détruit en 1707.

Au sud de la forêt de Meerdael est mentionné sur la carte de Ferraris (1775): Abbaye de Valduc,

En 1750, sous le règne de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, une chaussée est construite à travers la forêt entre Louvain et Namur. Le monastère devient plus facilement accessible. Mais des litiges entre la communauté monastique de Valduc et les Ducs d’Aremberg, résidant au château d’Heverlee, surgissent. Ces derniers contestent les droits de l'abbaye sur la forêt et certains pâturages. Plusieurs procès auront ces litiges pour objet. 

Refuge de l’abbaye à Louvain (1414-1797)

Maison de refuge à Louvain, Naamsestraat    

La maison de refuge des sœurs cisterciennes de Valduc est située à Louvain, dans la rue de Namur, en face de l’église Saint Michel, au coin de la rue Mont Saint Antoine. Cette maison de refuge a été agrandie et  reconstruite à plusieurs reprises, au fil des siècles. Elle fait maintenant partie du patrimoine immobilier culturel de Louvain[5]

Destinations après 1797

À la fin du XVIIIe siècle, après la seconde l'invasion des troupes révolutionnaires françaises qui fait suite à la bataille de Fleurus, et la signature du traité de Campo-Formio, les provinces belges sont annexées à la France. Dès lors, les décrets révolutionnaires s'y appliquent. Notamment, le décret pris le 2 novembre 1789, par l'Assemblée constituante, confisquant les biens de l'Eglise au profit de la nation.

En 1797, à l'initiative de l’administration française du département de la Dyle, les biens de l'abbaye sont vendus comme biens nationaux après le départ forcé des moniales. Une partie des bois est vendue publiquement et, en 1800, suit la vente publique des bâtiments.

L’acquéreur de l’abbaye est Barthélemy Wéry de Bruxelles[6]. Il abat l’église et les bâtiments conventuels. Les seules constructions restantes sont quelques étables, le moulin et la ferme. 

Après 1815, le reste de la forêt est vendu par les autorités néerlandaises au Duc Prosper-Louis d’Arenberg; cet achat met un terme aux années de procédure entre le Duc et l'abbaye concernant les servitudes en forêt. 

Les ruines changent encore à quelques reprises de propriétaires, toujours entre notables de Louvain.[7] 

Château de Valduc

Le professeur Pierre Craninx de Louvain fait construire en 1867 un château sur les ruines de l’ancienne abbaye. L’architecte de ce manoir est Gérard van der Linden.[8]

Après lui, d’autres notables occupent le château, entre autres Albert-Edouard Janssen, professeur à l'Université catholique de Louvain, banquier et ministre d'Etat . 

Le château est actuellement toujours en mains privées et ne peut être visité. 

Notes et références

  1. Gülcher, Ernst, Aan de zuidkant van het Meerdaalwoud: Valduc. Eens abdij, thans kasteel, ontdek een parel in ons verleden. (blogspot) (2013)
  2. Hamme est aujourd’hui Hamme-Mille, village de la commune de Beauvechain
  3. Van Doren, Jozefa, Negen eeuwen cisterciënzers. Het Teken. Thomas Godsdienstonderwijs (1997)
  4. Histoire de Beauvechain. commune de Beauvechain
  5. Mondelaers, Lydie; Claartje Verloove, Refugiehuis van de Abdij van Valduc. Inventaris Onroerend Erfgoed. Vlaamse Overheid (2009)
  6. Le château de Valduc à Hamme-Mille à Beauvechain (Skyrock blog). Mon Brabant Wallon
  7. Moulin de Valduc. Molen Echos (2015)
  8. Valduc, le château du professeur Craninx. L'été chez vous (pages 2-3), L'Avenir du 24 août 2017
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