Valérand Poullain

Valérand Poullain (Pollanus, Pullanus) (1509?-1557) est un pasteur calviniste français[1]. Dans sa carrière troublée, il a été pasteur d’une congrégation de tisserands Flamands ou Wallons amenés vers le sud-ouest de l’Angleterre autour de 1548 [2].

Biographie

Poullain est originaire de Lille. En 1544-1545, il est volontaire pour remplacer le martyr Pierre Brully à l’église de Strasbourg. Mais il y rencontre l’opposition de réformateurs protestants locaux, qui le trouvent déraisonnable, notamment Johannes Sturm. Il fait partie des cinq candidats pour le poste, chacun devant prêcher devant un comité comprenant, entre autres, Sturm, Emmanuel Tremellius, et Pierre Martyr, soutenu par Martin Bucer. Au final Poullain échoue à obtenir la poste. Il quitte alors pour une courte période la ville pour un poste d’enseignant à Romberg[3], et est remplacé à son poste de pasteur par Pierre Alexandre puis brièvement par Jean Garnier[4].

Poullain doit son invitation en Angleterre à Jan Utenhove[5]. Autour de 1547, il travaille à Canterbury avec une congrégation de réfugiés français[6]. De 1551 à 1554, les tisserands qu’il a emmenés avec lui occupent le bâtiment abandonné de l’abbaye de Glastonbury, initialement sous les auspices du Lord Protecteur Somerset, et en utilisant une liturgie protestante conçue par Poullain[7]. Poullain a probablement une influence notable sur la liturgie du Livre de la Prière Commune d’Édouard VI[8],[9],[10]. Après l’accession au trône de Marie Ire d'Angleterre, Poullain quitte l’Angleterre avec 24 de ses tisserands, pour Wesel, puis Francfort. Il y fait la connaissance de John Foxe ; mais un déménagement à Bâle le conduit à sa comparution devant une cour des affaires matrimoniales pour une affaire concernant ses fiançailles contestées[11],[12].

Plus tard, en 1556, Poullain est responsable d'une congrégation française, querelleuse, réfugiée à Francfort. Jean Calvin lui-même doit intervenir : Poullain est blanchi des allégations portées contre lui, mais doit démissionner de son poste [13], et Calvin met en doute son jugement[14].

Notes

  1. http://www.csph.ca/papers/2009%20Dr.%20Whytock%27s%20Paper.pdf
  2. http://justus.anglican.org/resources/bcp/Procter&Frere/ch4.htm
  3. Philippe Denis, Les églises d'étrangers en pays rhénans, 1538-1564 (1984), pp. 72-4.
  4. René Bornert, La réforme protestante du culte à Strasbourg au XVIe siècle (1981), p. 194.
  5. Utenhove, John. Dictionary of National Biography. London: Smith, Elder & Co. 1885–1900.
  6. https://archive.org/stream/historyoffrenchw00burn/historyoffrenchw00burn_djvu.txt
  7. http://www.british-history.ac.uk/report.aspx?compid=117175
  8. http://www.1911encyclopedia.org/Book_of_Common_Prayer
  9. http://www.lectionarystudies.com/pbhistory.html
  10. Diarmaid MacCulloch, Cranmer, 1996, pp.505-506.
  11. http://www.hrionline.ac.uk/johnfoxe/apparatus/greengrassessay.html
  12. Il est réputé avoir épousé en 1547 une sœur de la femme de John Hooper.
  13. Wulfert De Greef, The Writings of John Calvin: an introductory guide, 2008, p. 47.
  14. https://archive.org/stream/johncalvinhisli01reybgoog#page/n266/mode/2up

Lectures complémentaires

  • (de) Karl Bauer, Valérand Poullain: Ein Kirchengeschichtliches Zeitbild aus der Mitte des sechzehnten Jahrhunderts, 1927.
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