Vétérinaire spécialiste

Un vétérinaire spécialiste est un vétérinaire qui, en plus de ses études menant au diplôme de vétérinaire, a suivi un cursus spécifique lui ayant permis d’acquérir une compétence particulière dans un domaine et de la valider par l'obtention d'un diplôme.

Parmi les principaux organismes encadrant la formation des vétérinaires spécialistes dans le monde, se trouvent le European Board of Veterinary Specialisation (EBVS) en Europe, et l'American Board of Veterinary Specialties (ABVS) de l'American Veterinary Medical Association (AVMA) en Amérique du Nord.

Ce qualificatif ne doit pas être confondu avec le qualificatif trompeur de « vétérinaire spécialisé en … » qui n’est pas un titre. Il ne correspond donc à aucune compétence officiellement reconnue. Seul le titre officiel de « vétérinaire spécialiste », est garant d’une formation officielle.

En Europe

En France

La liste des spécialistes vétérinaires français est consultable sur le site de l'association des vétérinaires spécialistes français ou auprès du conseil supérieur de l'ordre des vétérinaires.

En France, pour apprendre le métier de vétérinaire, des études sanctionnées par un doctorat sont nécessaires. Au cours de ses études, le vétérinaire est formé pour soigner différentes espèces d'animaux : animaux de production, équidés, animaux de compagnie. Compte tenu de la multiplicité des disciplines et des espèces, de l’évolution des connaissances en médecine vétérinaire, la nécessité d’une spécialisation s’est fait sentir depuis plusieurs années. D’abord informelle, elle est maintenant organisée, réglementée et contrôlée, notamment par l’Ordre des Vétérinaires, dans l’intérêt des utilisateurs et des animaux.

Aujourd’hui, un vétérinaire exerçant en France ne peut se prévaloir du titre de spécialiste que dans des conditions réglementaires bien définies, tant au niveau européen que français[1]. Cette réglementation ayant tardé à se mettre en place, une multiplicité de formations et de titres sont apparus (CES, CEAV, …) mais ne donnent pas droit au titre de spécialiste.

Historique

La France a mis en place un système national de référence : le DESV (Diplôme d’Études Spécialisées Vétérinaires) dans la majorité des disciplines.

Au niveau européen, la spécialisation a été définie en 1978 par un organisme officiel de l’Union Européenne (Advisory Board of Veterinary Specialisation). Il a fixé des obligations minimales de formations en 1991, en grande partie calquées sur le modèle Nord-Américain, qui, mis en place plusieurs années auparavant, était la référence au niveau international.

La situation actuelle

Les seuls vétérinaires pouvant aujourd’hui se prévaloir en France du titre de spécialiste sont donc les titulaires d’un DESV et les diplômés européens (Arrêté du fixant les conditions de reconnaissance du titre de vétérinaire spécialiste (JO 11/7/09)). La liste des vétérinaires spécialistes est tenue par l’Ordre des Vétérinaires et consultable sur son site.

La formation d’un vétérinaire spécialiste

Schéma des études vétérinaires spécialisées en France
Par la voie du diplôme de DESV

Il s'agit d'une voie qui n'a pas de reconnaissance internationale et qui n'existe qu'en France. Ce manque de reconnaissance explique en partie pourquoi cette voie est actuellement délaissée par les écoles vétérinaires et les jeunes vétérinaires, au profit des diplômes des collèges européens. Il existe des DESV dans la plupart des spécialités : Médecine interne des animaux de compagnie (+ option cardiologie), Dermatologie, Ophtalmologie, Élevage et pathologie des équidés, Sciences de l'animal de laboratoire, Chirurgie des animaux de compagnie, Anatomie pathologique vétérinaire.

Par la voie de la VAE

Il s'agit d'une voie parallèle qui permet à un vétérinaire pouvant justifier d’une expérience dans un domaine, sur présentation d’un dossier, le droit de se prévaloir, en France, du titre de spécialiste dans le domaine concerné. Cette voie n'est pas reconnue au niveau international.

Par la voie des diplômes de Collèges Vétérinaires Européens

Après l’obtention de son diplôme de vétérinaire, le candidat doit faire au minimum un internat d’un an. Il doit ensuite suivre un résidanat de 3 ans dans une institution agréée et contrôlée par le Collège Européen de la spécialité concernée. Il passe ensuite un très difficile examen et doit revalider son titre tous les 5 ans. Contrairement aux deux autres voies, elle est reconnue au niveau international. C'est actuellement la voie prépondérante, y compris en France.

Le rôle du vétérinaire spécialiste

En France, les vétérinaires spécialistes travaillent en tant qu’enseignants-chercheurs ou dans quelques structures privées importantes. Plus de 95 % participent également à la formation post-universitaire des vétérinaires français ou étrangers. Dans leur pratique quotidienne, les vétérinaires spécialistes permettent, dans leur domaine de compétence, de proposer aux usagers un meilleur service. Dans une chaine de soins cohérente, ils sont la deuxième ligne, à la disposition du vétérinaire généraliste, pour déterminer avec lui les examens complémentaires à réaliser et pour élaborer la meilleure stratégie de traitement.

Des qualificatifs parfois « trompeurs »

Les vétérinaires peuvent suivre diverses formations professionnelles post-universitaires pour compléter ou actualiser leurs connaissances. D’une forme et d’une durée très variables (de quelques heures à quelques jours), certaines donnent lieu à la délivrance d’un titre (officiel ou non) mais aucune ne permet de se prévaloir du titre de vétérinaire spécialiste. Cette multiplication de formations est parfois une grande source de confusion dans l’esprit du public. Une autre « bizarrerie », concerne le mode d’exercice qu’il ne faut pas confondre avec une spécialisation. Certains vétérinaires se déplacent de cabinets en cabinets pour proposer à leurs confrères de réaliser à leur place des actes qu’ils ne pratiquent pas ou peu : dermatologie, échographie, chirurgie, … L’Ordre des Vétérinaires les qualifie de « vétérinaires itinérants », ce qui correspond à un mode d’exercice mais en aucun cas à une spécialisation, beaucoup n’ayant d’ailleurs aucune formation universitaire particulière, y compris pour la chirurgie. Ce mode d’exercice ne leur permet donc en aucun cas de se prévaloir du titre de vétérinaire spécialiste en chirurgie (en dermatologie, en échographie, …). L’Ordre des Vétérinaires est garant pour les usagers de la qualité du service dispensé par les professionnels qu’il a habilité. Seuls ceux qui sont inscrits sur son site (www.veterinaire.fr ; rubrique trouver un vétérinaire/vétérinaire spécialiste) sont autorisés à se prévaloir, en France, du titre de « vétérinaire spécialiste ».

Des spécialités internationales non reconnues en France

Encore plus étonnant, certaines spécialités pourtant très « classiques » sont ignorées par la réglementation française alors qu’il existe un diplôme de spécialiste européen, sous contrôle de l’European Board of Veterinary Specialisation (EBVS). C'est par exemple le cas de la neurologie ou de l'anesthésie vétérinaire, … La liste des vétérinaires ayant une spécialisation reconnue par un titre européen est consultable sur le site de l'EBVS

Notes et références

  1. Carlotti DN et al – Vétérinaires français diplômés des Collèges Européens : une reconnaissance officielle – L’essentiel – n° 198 bis – 13-19 janvier 2011, 27-29

Voir aussi

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