Vénétie

La région de la Vénétie[1] (en italien : Regione Veneto en vénitien : Rejón del Vèneto; Française: /ˈvenesi/, Italienne: /ˈvɛːneto/, Vénétienne: /ˈvɛneto/) est une région du nord-est de l’Italie. Elle compte environ 5 millions d'habitants, étant la cinquième région la plus peuplée du pays, sur un territoire de 18 391 km2. Sa capitale est Venise (en vénitien : Venessia, en italien : Venezia).

Cet article concerne la région administrative italienne. Pour la région historique, voir Vénétie (région historique). Pour la ville en Alaska, voir Venetie. Pour les autres significations, voir Vénétie (homonymie).

Vénétie
Veneto

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Italie
Chef-lieu Venise
Provinces 7
Communes 581
Président Luca Zaia (Ligue)
2020-2025
NUTS 1 ITD (Italie du nord-est)
ISO 3166-2 IT-34
Démographie
Population 4 904 184 hab. (30/09/2017)
Densité 267 hab./km2
Géographie
Superficie 1 839 900 ha = 18 399 km2
Localisation
Liens
Site web regione.veneto.it

    Géographie

    Vue du val de Vénitie.

    Avec 18 391 km2, la Vénétie est la huitième région italienne. Elle est délimitée à l'est par la région du Frioul-Vénétie Julienne, au nord-ouest par le Trentin-Haut-Adige, à l'ouest par la Lombardie, au sud par l'Émilie-Romagne et à l'est par la mer Adriatique[2]. Dans son extrémité septentrionale, la Vénétie est limitrophe de l'Autriche.

    Le point le plus septentrional est la Cima Vanscúro, près des confins autrichiens, tandis que la Punta di Goro, dans le delta du Pô, est le point le plus méridional de la région.

    Du point de vue morphologique, la Vénétie peut être divisée en plusieurs zones :

    Provinces

    Les sept provinces de Vénétie.

    La Vénétie est divisée en sept provinces ; la province de Belluno est la plus grande en superficie et la province de Padoue, la plus peuplée.

    Province / Ville métropolitaine Habitants du chef-lieu Superficie (km²) Habitants de la province Densité Communes
    Province de Belluno 36 584 3 678 213 956 58,1 69
    Province de Padoue 213 151 2 141 925 640 431 104
    Province de Rovigo 52 263 1 789 247 440 138,2 50
    Province de Trévise 82 213 2 477 882 473 355,6 95
    Ville métropolitaine de Venise 270 867 2 463 857 221 347,2 44
    Province de Vérone 265 073 3 121 912 239 291,7 98
    Province de Vicence 115 292 2 722 864 871 317 121

    Communes les plus peuplées

    Pos. Commune Habitants
    (hab.)
    Superficie
    (km²)
    Densité
    (hab./km²)
    Altitude
    (m)
    Province / Ville métropolitaine
    Venise 271 047 414,57 653,8 1 VE
    Vérone 265 088 206,63 1 282,9 59 VR
    Padoue 223 903 92,85 2 293 12 PD
    Vicence 115 379 80,54 1 432,6 39 VI
    Trévise 82 205 55,50 1 481,2 15 TV
    Rovigo 52 290 108,55 481,7 6 RO
    Chioggia 50 831 185,20 274,5 2 VE
    Bassano del Grappa 42 982 46,79 918,6 129 VI
    San Donà di Piave 41 015 78,73 521,8 3 VE
    10° Schio 39 471 67,04 588,8 200 VI

    Histoire

    Pendant l'Antiquité, la Venétie fut une des onze régions de l'Italie romaine (Regio X Venetia et Histria) d'après le découpage administratif de la péninsule prévu par Auguste en l'an 7. Après la fin de l'Empire d'Occident, la Vénétie passa sous l'autorité de l'Empire d'Orient, avant d'acquérir une indépendance de facto. Par la suite, le territoire régional appartint pendant des siècles à la République de Venise.

    Le Palais des Doges de Venise.

    En 1797, après environ un millénaire d'indépendance, la république fut conquise par Napoléon Bonaparte au terme de la campagne d'Italie et cédée à l’Autriche avec le traité de Campo-Formio. Après la défaite autrichienne d’Austerlitz et le traité de Presbourg, la Vénétie devint partie du Royaume napoléonien d’Italie (1805). Elle fut rendue à l’Empire d'Autriche en 1815. En conséquence de la troisième guerre d'indépendance italienne, grâce à la victoire des alliés prussiens contre l’Autriche (Bataille de Sadowa, 1866), la Vénétie (avec le Frioul) fut cédée par l'Autriche à l'empereur Napoléon III qui la rétrocéda à son tour à l'Italie.

    La Vénétie fut le théâtre de plusieurs batailles pendant la Première Guerre mondiale. La bataille de Vittorio Veneto scella la victoire italienne contre l’Autriche-Hongrie. L’armistice fut signé à Villa Giusti, près de Padoue. Elle fut amputée de sa partie orientale en 1945 avec la création d'une nouvelle région, le Frioul-Vénétie Julienne, afin de donner un « arrière-pays » à la ville de Trieste à la suite de l'annexion de l'Istrie par la Yougoslavie de Tito.

    Population

    Jusqu’au début des années 1970, la Vénétie, région pauvre et agraire, fut une terre d’émigration massive. Entre 1870 et 1970, plus de 3 millions de Vénètes abandonnèrent leur patrie pour chercher une meilleure qualité de vie, émigrant surtout vers l’Amérique du Sud et après la Seconde Guerre mondiale aussi vers les pays les plus développés de l’Europe (France). Beaucoup d’entre eux émigrèrent vers d'autres régions d’Italie (Marais Pontins, les centres industriels du nord-ouest, Milan, Turin et Gênes).

    À partir des années 1970, grâce à l’industrialisation massive, la Vénétie se transforma en terre d’immigration, au début de l’Italie du Sud, depuis une quinzaine d’années surtout de l’étranger. Aujourd’hui, plus de 350 000 citoyens étrangers habitent dans la région, c’est-à-dire 7,3 % de la population régionale.

    Outre l’italien, la majorité de la population parle vénitien. Il y a des minorités linguistiques ladines dans la province de Belluno et frioulanes dans la zone de Portogruaro. La région ne jouit pas d’un statut spécial d’autonomie, contrairement à ses voisins du Trentin-Haut-Adige et du Frioul-Vénétie Julienne. C’est pourquoi beaucoup de communes limitrophes de ces territoires ont organisé des référendums visant le rattachement aux régions autonomes avec statut spécial, lesquelles disposent d'un régime fiscal privilégié.

    Politique et administration

    Tendances politiques

    Région traditionnellement conservatrice et plutôt religieuse, la Vénétie a été pendant une quarantaine d'années un bastion de la Démocratie chrétienne. Depuis la disparition de celle-ci, la région a été gouvernée par des coalitions de centre-droite. L'actuel président de la région est Luca Zaia, au pouvoir depuis 2010. Au niveau municipal, en revanche, certaines de ses villes majeures sont gouvernées par des coalitions de centre-gauche (Padoue, Belluno, Bassano del Grappa, Feltre).

    En raison du passé de Venise, les tendances autonomistes sont très prononcées. La Ligue du Nord - Ligue Vénitienne (Lega Nord-Liga Veneta), est très populaire. D'autres petits partis comme la Ligue Vénétie République (Liga Veneta Repubblica), Projet nord-est (Progetto Nordest) et Indépendance vénète (Indipendenza Veneta) sont implantés en Vénétie, pour laquelle ils réclament l'autonomie, voire l'indépendance.

    Conseil régional

    Le Conseil régional de Vénétie est l'organe représentatif de la population. Il se compose de cinquante-et-un membres élus pour cinq ans.

    Junte régionale

    La junte constitue l'exécutif de la région. Elle est dirigée par le président et comporte onze autres membres.

    Présidents de la région de la Vénétie

    Période Président Parti
    1970-1972 Angelo Tomelleri DC
    1972-1973 Piero Feltrin DC
    1973-1980 Angelo Tomelleri DC
    1980-1989 Carlo Bernini DC
    1989-1992 Gianfranco Cremonese DC
    1992-1993 Franco Frigo DC
    1993-1994 Giuseppe Pupillo PDS
    1994-1995 Aldo Bottin PPI
    1995-2010 Giancarlo Galan FI, PDL
    Depuis 2010 Luca Zaia LN

    Économie

    La Vénétie est aujourd'hui une des régions les plus riches d’Italie, ayant su se transformer de région agraire en région industrielle.

    Pourtant l’agriculture joue un rôle important dans l’économie régionale. La Vénétie est une importante région viticole : Soave, Valpolicella, Amarone della Valpolicella et Prosecco sont les vins les plus connus.

    Le radicchio est un autre produit typique de l’agriculture vénète.

    L’industrie est caractérisée par des petites et moyennes entreprises. Dans la ville métropolitaine de Venise, il y a des raffineries de pétrole, des chantiers navals et des usines chimiques. Noale, dans la même province, est le siège du constructeur des motocyclettes Aprilia. Trévise, celui du constructeur de petit électro-ménager De'Longhi. À Porto Tolle (province de Rovigo) se trouve la plus grande centrale thermoélectrique d’Italie. L’industrie textile et de la mode est très forte dans la région : Marzotto, Benetton, Geox, Lotto, Diesel, Calzedonia y ont leur quartier général. Luxottica, le plus grand producteur mondial de lunettes, a son siège à Agordo, dans la province de Belluno.

    Le tourisme est une ressource fondamentale pour l’économie de la Vénétie, qui est la première région touristique italienne, avec 60 millions d’arrivées en 2007. Venise et les autres chefs-lieux de province, ainsi que les localités plus petites, Cortina d’Ampezzo et d'autres stations de sports d'hiver et d'été dans les Dolomites, la station thermale d’Abano Terme, Peschiera et Malcesine au bord du lac de Garde, les plages adriatiques de Rosolina Mare, Sottomarina, Lido di Venezia, Lido di Jesolo, Eraclea Mare, Caorle et Bibione, et les villas de Palladio attirent des millions de visiteurs.

    En comparaison avec le produit intérieur brut par habitant de l’Union européenne, la Vénétie dépasse la moyenne de 21,5 % (Vénétie : 121,5, UE : 23 500), avec 28 700 [3]. En termes de produit régional brut, la Vénétie est la troisième région italienne, après la Lombardie et le Latium, avec 135 milliards d’euros. Le taux de chômage est de 4,2 %.

    Monuments

    Voir aussi

    Articles connexes

    Antiquité romaine

    Liens externes

    Notes et références

    • Portail de la Vénétie
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