Utah Data Center

Le Centre de données de l'Utah (Utah Data Center) est un centre de stockage et de traitement de données géré par la NSA pour le compte de la Communauté du renseignement des États-Unis, qui est opérationnel depuis [1],[2],[3],[4].

Panorama de l'Utah Data Center, le

Le centre est installé au Camp Williams (en), à 40 km au sud de Salt Lake City, dans l'Utah aux États-Unis.

Présentation

Installé sur l'ancien terrain d'aviation de Camp Williams, un vaste terrain d'entraînement de la Garde nationale, ce site est l'un des 6 data center de la National Security Agency[5]. L'Utah Data Center serait le plus grand centre d'interception des communications des États-Unis, et vraisemblablement du monde[2].

Structure

Fin 2013, la surface de la structure était de 100 000 m2, dont 10 000 m2 dédiés aux serveurs informatiques au sein de 4 immeubles et 90 000 m2 pour les espaces techniques et administratifs[6],[7],[8].

Plan conceptuel de l'Utah Data Center

Le coût total de l'installation est estimé à 3,2 milliards de dollars, incluant 1,2 milliard pour la construction et 2 milliards pour les équipements matériels, les serveurs, les logiciels et les systèmes de communication sécurisés[6].

Le , le Wall Street Journal indique que le datacenter est victime de mystérieuses pannes électriques (10 surtensions en 13 mois)[9]. Le projet, dont la puissance requise pour le fonctionnement est estimée à 65 mégawatts[6], pourrait avoir un an de retard et serait ainsi lancé en [10]

Capacité de stockage

En , sur la base des plans de la structure, le magazine Forbes estimait la capacité de stockage entre 3 et 12 exaoctets (milliards de gigaoctets), à l'aide de 10 000 racks de serveurs[11].

À titre de comparaison, le magazine indique que l'intégralité des communications téléphoniques des États-Unis pendant une durée d'un an (estimée à 272 pétaoctets) pourrait être sauvegardée sur un espace représentant à peine 2 % de la capacité de stockage des serveurs du centre[11].

Données récoltées

Le centre stockera les données issues de satellites, de postes d'écoutes internationaux, de communications téléphoniques, de branchements sur les fournisseurs d'accès internet, etc[12]. Ces informations seront mises à disposition de la NSA, du FBI, de la CIA et d'autres agences dans le but de lutter contre le terrorisme, les cyberattaques ainsi que pour se livrer à de l'espionnage politique et économique à travers le monde[12],[13].

Le chef de la Division technique de la CIA, Gus Hunt (en), a déclaré que l'« on s'efforce de collecter tout, et de le conserver pour toujours. »[12].

Notes et références

  1. (en) « Utah Data Center », sur nsa.gov1.info (consulté le ).
  2. Philippe Bernard, « Au cœur de l'Utah, les États-Unis déploient leurs "grandes oreilles" », Le Monde, (consulté le )
  3. (en) James Bamford, « The NSA Is Building the Country’s Biggest Spy Center (Watch What You Say) », Wired (magazine), (consulté le )
  4. (en) Eric Lichtblau et James Risen, « Officials Say U.S. Wiretaps Exceeded Law », The New York Times, (consulté le )
  5. (en) Thomas Burr, « Shhh … NSA’s Utah Data Center may be open already - Spy agency Officials won’t say directly whether it’s up and running or not », The Salt Lake Tribune,
  6. (en) Henry Kenyon, « New NSA data center breaks ground on construction -- Defense Systems », Defense Systems, (consulté le )
  7. (en) Rich Trenholm, « NSA to store yottabytes in Utah data centre », CNET (site),
  8. (en) James Bamford, « Who’s in Big Brother’s Database? by James Bamford éditeur=The New York Review of Books », (consulté le )
  9. Siobhan Gorman, « Meltdowns Hobble NSA Data Center », The Wall Street Journal, (lire en ligne)
  10. Hélène Dupuy, « NSA : le futur grand centre d’espionnage des États-Unis victime de mystérieuses pannes électriques », Les Échos, (lire en ligne)
  11. (en) Kashmir Hill, « Blueprints Of NSA's Ridiculously Expensive Data Center In Utah Suggest It Holds Less Info Than Thought », Forbes, (consulté le )
  12. Philippe Bernard, « Grandes oreilles », Le Temps, 29 août 2013, p. 24.
  13. Emmanuel Garessus, « Les services secrets au cœur de la guerre économique », Le Temps, 29 août 2013 (page consultée le 3 septembre 2013).

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Bernard, « Voyage au cœur de la NSA », Le Monde, , p. 2-3 (supplément géo & politique) (ISSN 0395-2037).

Articles connexes

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