Utérus bicorne

L’utérus bicorne ou hémi-utérus (demi-utérus) ou utérus bifide ou encore hémi-matrice est :

  • soit une conformation utérine normale chez certaines espèces : de nombreux mammifères, comme la souris, présentent de manière normale un utérus bifide (ce qui permet le développement simultané de nombreux embryons) ;
  • soit une malformation utérine congénitale qui résulte d’un trouble du développement embryonnaire (organogenèse) chez l'humain.

Pour les articles homonymes, voir bicorne.

Utérus bicorne
Utérus humain bicorne
Spécialité Gynécologie
CIM-9 752.3
DiseasesDB 33376

Mise en garde médicale


Chez l'espèce humaine, la malformation est caractérisée par la dualité persistante des canaux de Müller, c’est-à-dire un défaut pendant la fusion des canaux entre la 10e et la 13e semaine de gestation :

  • 6 à 9 semaines : apparition des canaux de Müller qui rejoignent le sinus urogénital ;
  • 10 à 13 semaines : fusion du tiers inférieur des canaux de Müller formant l’ébauche des cavités utérines et vaginales ;
  • 14 à 18 semaines : résorption de bas en haut de la cloison médiane séparant les canaux de Müller.

Aussi, suivant le défaut plus ou moins complet de l’accolement des canaux de Müller responsable des utérus bicornes on distingue la présence de un ou deux cols (bicervical avec vagin unique ou perméable avec cloison vaginale sagittale ou unicervical, le plus fréquent).

Plus simplement cette malformation résulte d’une anomalie survenant au cours de l’embryogénèse. L'utérus est fabriqué, dans la vie intra utérine, à partir de deux tubes qui se réunissent progressivement à partir du bas (qui va donner le tiers supérieur du vagin) vers le haut (qui va donner les trompes), ce sera la partie des tubes qui ne se sera pas réunie. Quand ce processus de fusion ne se fait pas complètement, deux cornes s'individualisent et on parle d'utérus bicorne. Quand un des deux "modules" ne s'est pas bien formé, il peut être absent ou borgne. Il peut y avoir deux utérus[1].

Cette malformation utérine est responsable principalement d’accidents obstétricaux.

Il existe 2 classifications des malformations utérines[2] :

  • Classification de Musset (1964).
  • Classification d'AFS American Fertility Society (1988).

Cependant en France c’est la classification de Musset qui est la plus communément utilisée.

Prévalence

Les anomalies utérines atteignent environ 2 % de la population.

Signe clinique

Généralement cette malformation est bien supportée et passe inaperçue. Le diagnostic repose sur les investigations complémentaires (voir examen clinique). L'utérus bicorne est principalement découvert :

  • soit à la suite d’un syndrome douloureux pelvien, de dysménorrhées d’intensité croissante. Ces douleurs s’expliquent par la rétention du sang dans une corne ou dans un utérus normal.
  • soit à la suite d’accident de la reproduction.

Voici les effets de la maladie sur la grossesse, l'accouchement et le post-partum :

- fausse couche tardive ou accouchement prématuré et présentation du siège ou accouchement présentation vicieuse.

La répétition des grossesses permet à chaque hémi utérus de s’étoffer progressivement au fur et à mesure des grossesses successives ce qui fait souhaiter que ces grossesses se produisent au niveau du même hémi utérus.

Examen clinique

L’examen clinique doit être complété par l’échographie, et selon les cas l’hystérosalpingographie, l’UIV, l’hystéro scopie et la cœlioscopie.

L'échographie utérine est utile à la recherche des causes utérines car celles-ci sont fréquentes et parfois curables. L'échographie, quand elle est orientée, est très performante pour établir un diagnostic différentiel entre utérus cloisonné et bicorne même si l'hystérographie reste la référence dans beaucoup d'autres situations (unicorne, béance, hypoplasie, DES syndrome).

Notes et références

  1. Docteur Albert Ohayon
  2. Dr Aly Abbara

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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