Grande ortie

Urtica dioica

Pour les articles homonymes, voir Ortie (homonymie).

La grande ortie (Urtica dioica L.) encore appelée ortie dioïque ou ortie commune, est une plante herbacée, vivace, de la famille des Urticaceae et du genre Urtica. C'est une espèce d'origine eurasiatique qui est aujourd'hui présente dans le monde entier. Urticante, elle est aussi une plante alimentaire et utilisée pour différents usages agricoles, industriels et médicinaux. Ses fleurs sont unisexuées, portées soit par des pieds différents (diécie), soit par le même pied (monoécie très rare), ce qui peut permettre de mieux comprendre les mécanismes génétiques de la séparation sexuelle des plantes.

Description

Appareil végétatif

Le dard urticant se termine par une pointe en silice se plantant comme une aiguille dans l'épiderme ; l'« ampoule » qui le coiffe se brise comme du verre au moindre frottement, libérant le liquide urticant dans la peau.

C'est une plante vivace herbacée de 20 à 200 cm de hauteur[1] (observée allant courbée jusque 280cm de longueur)[réf. souhaitée], formant des colonies grâce à ses longs rhizomes. Tous ses organes (tige, feuilles, fleur) sont recouverts de deux types de poils : de longs poils urticants (piquants appelés scientifiquement trichomes) et de petits poils souples. La densité de ces piquants augmente chez les plantes broutées par les herbivores ou soumises à des agressions mécaniques (piétinement, fauchage). Les orties des sous-bois ont moins de piquants car elles sont moins exposées et donc moins agressées. Cette densité variable est en lien avec la stratégie de défense contre les herbivores, la défense induite et l'allocation des ressources[2]. Les poils urticants sont inégalement répartis : la base de la tige et les entre-nœuds ont une densité plus faible, de même que la face supérieure des feuilles (où les poils plus clairsemés sont localisés surtout le long des nervures), mais là encore, il existe une grande variabilité[3]. Ils sont généralement orientés vers le haut, ce qui rend possible sa cueillette à main nue en pinçant doucement la tige tout en remontant les doigts vers le haut[4]. La récolte avec des gants suffisamment épais est cependant moins risquée, de même que la cueillette lorsqu'elle est montée à graines car elle pique moins. En cas de piqûre, il est possible de calmer les brûlures en froissant sur la peau des feuilles fraîches de Grand plantain, ou à défaut de feuilles de menthe, de sureau, de persil, d'ortie écrasée, de lierre terrestre, d'oseille ou de mauve, voire appliquer de la terre sèche, une moitié d'oignon ou une compresse imbibée de vinaigre[5].
Ses tiges à section quadrangulaire sont dressées et non ramifiées (toutefois, une tige coupée peut très bien émettre des rejets latéraux)[6].

Les feuilles vert foncé, opposées, ovales à lancéolées, sont en général deux fois plus longues que larges. Elles sont bordées de fortes dents triangulaires. Les cellules épidermiques renferment des corpuscules calcifiés appelés cystolithes. La forme plus ou moins allongée des cystolithes est un caractère dérivé propre aux Urticacées[7].

Cette ortie présente des rhizomes traçants de quelques mm d'épaisseur, pourvus d'un chevelu de fines racines adventives qui renferment des polysaccharides, une lectine, de nombreux composés phénoliques, des lignanes et des stérols[8].

Appareil reproducteur

Les fleurs sont unisexuées, minuscules et réunies en grappes, mâles et femelles sur des pieds différents (pour la forme dioïque[9]). Les grappes femelles sont tombantes, les grappes mâles dressées. La fleur femelle est formée de 4 tépales dont deux beaucoup plus gros enveloppant un ovaire uniloculaire et deux petits extérieurs. La fleur mâle comporte 4 tépales et 4 étamines, recourbées dans le bouton et se redressant de manière élastique à l'anthèse, en projetant au loin un petit nuage de pollen. La pollinisation est anémophile.

Le fruit est un akène ovoïde, qui reste enveloppé dans les deux gros tépales accrescents et qui est adapté à la dyszoochore. Ce fruit sec indéhiscent est d'abord vert puis brun, en grappes[10].

Aires de répartition

  • Originaire d’Eurasie, elle s’est répandue dans presque toutes les régions tempérées du monde. Elle est plus commune en Europe du Nord qu’en Europe du Sud ou en Afrique du nord, aux climats trop secs. Largement distribuée en Amérique du Nord, elle est toutefois moins abondante qu’en Europe du Nord.
  • La grande ortie est très commune partout en France (Corse comprise).
  • Plante hydrophile et nitrophile, elle affectionne les friches rudéralisées, les prairies, les décombres et les abords des habitations.
    C'est une plante bioindicatrice[11] des sols basiques, riches en azote, phosphore et potassium. Dans certaines circonstances son abondance peut signaler un excès de matières organiques riches en nutriments ou une pollution des sols par les oxydes ferriques. Mais on ne la trouve généralement pas dans les cultures car elle ne supporte pas le travail du sol (à la différence de l'ortie brûlante une adventice des cultures maraîchères).

La plante utilise la reproduction sexuée pour conquérir de nouveaux sites de colonisation. Puis une fois implantée dans un lieu grâce à une graine, elle développe rapidement des stolons en surface et des rhizomes en profondeur pour s’étaler alentour et former une population clonale, unisexuée et très compacte. D’après une étude de Glawe[12], chaque pied d'origine de grande ortie donne en moyenne, par multiplication végétative, une vingtaine de « rejetons » (appelés ramets). Certains clones, formés d’un seul génotype, peuvent s’étendre sur plusieurs mètres carrés. On peut trouver en un endroit, une population avec une forte domination de pieds femelles et en un autre endroit, une majorité de pieds mâles. Mais en moyenne, sur 26 populations d’orties communes étudiées, représentant plus de 14 000 pieds, Glawe a trouvé 47 % de pieds femelles, 45 % de mâles, 2 % de pieds monoïques (portant des fleurs des deux sexes) et 6 % sans fleurs.

Espèce-hôte

L'ortie est un véritable foyer pour une faune qui lui est spécialisée, notamment de nombreuses espèces de papillons, de coléoptères (comme le charançon de l'ortie) et de punaises.

En Europe de l'Ouest, l'ortie est la plante-hôte obligatoire d'une trentaine d'insectes[13] dont des papillons diurnes (pollinisateurs importants, souvent en voie de régression) tels que le Paon-du-jour (Aglais io), le Vulcain (Vanessa atalanta), la Carte géographique (Araschnia levana), et la Petite tortue (Aglais urticae). L'ortie est aussi l'hôte de papillons de nuit tels que la Pyrale de l'ortie (Eurrhypara hortulata).

Elle accueille aussi facultativement la Belle-Dame ou Vanesse des chardons (Vanessa cardui), qui, comme son nom l'indique, pond aussi sur les chardons, et le Robert-le-diable (Polygonia c-album), qui pond parfois aussi sur le houblon.

Plusieurs espèces communes de papillons de nuit se nourrissent aussi de cette plante. On peut citer la Noctuelle à museau (hypena proboscidalis) appelée aussi l'Hypène proscidale. Il y a aussi la plusie vert dorée (Diachrysia chrysitis) et des pyrales comme la Pyrale de l'ortie (Anania hortulata) et la Pyrale opaline (Pleuroptya ruralis). [14]

Ces lépidoptères et autres insectes (le puceron de l'ortie, l'apion de l’ortie, le Charançon de l'ortie (Phyllobius urticae) etc.) ou encore le spectaculaire crache-sang (Timarcha tenebricosa) contribuent au contrôle des populations d'ortie alors que divers ichneumonidés contrôlent les insectes herbivores qui consomment les orties en les parasitant, eux-mêmes étant consommés par des oiseaux, reptiles, amphibiens ou mammifères insectivores.

On peut donc comprendre que l'éradication de cette plante n'est pas favorable au maintien de la biodiversité.

Petite tortue (Aglais urticae) sur sa plante hôte.

Constituants

Utilisations

Usages alimentaires

Grande ortie
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 170 kJ
(Calories) (40 kcal)
Principaux composants
Glucides 1,31 g
Amidon 0,462 g
Sucres 0,847 g
Fibres alimentaires 3,11 g
Protéines 7,37 g
Lipides 0,61 g
Saturés 0,09128 g
Oméga-3 0,181 g
Oméga-6 0,169 g
Oméga-9 0,011 g
Eau 83,3 g
Cendres totales 2,26 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 713 mg
Cuivre 0,240 mg
Fer 4,1 mg
Magnésium 80 mg
Manganèse 1,3 mg
Phosphore 138 mg
Potassium 475 mg
Zinc 1,0 mg
Vitamines
Vitamine A 0,742 mg
Vitamine C 333 mg
Acides aminés
Acide aspartique 535 mg
Acide glutamique 639 mg
Alanine 321 mg
Arginine 359 mg
Cystine 67 mg
Glycine 289 mg
Histidine 101 mg
Isoleucine 247 mg
Leucine 474 mg
Lysine 415 mg
Méthionine 119 mg
Phénylalanine 285 mg
Proline 260 mg
Sérine 270 mg
Thréonine 258 mg
Tyrosine 234 mg
Valine 292 mg
Acides gras
Acide laurique 1,5 mg
Acide myristique 0,980 mg
Acide palmitique 80 mg
Acide stéarique 3,9 mg
Acide arachidique 4,9 mg
Acide palmitoléique 4,4 mg
Acide oléique 11 mg
Acide linoléique 169 mg
Acide alpha-linolénique 181 mg

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

Les feuilles comme les fruits sont comestibles[10] : ils peuvent être mangés crus, pliés ou roulés entre les doigts en boulette. Une fois secs, hachés ou cuits, ils perdent leur pouvoir urticant. Il est préférable toutefois de ne consommer que les jeunes plantes, car après floraison les feuilles contiennent d’abondantes concrétions minérales, les cystolithes, qui peuvent irriter les voies urinaires. (les feuilles peuvent alors être préparées en tisane)
Les jeunes feuilles peuvent être mangées crues (hachées en salade, dans un pesto, dans du beurre sur des canapés). Elles apportent alors une saveur fraîche et « verte », qui évoque crue le haricot vert et cuite l'épinard, saveur bien différente de celle des feuilles plus âgées, au goût plus fort et qui prennent en cuisant une odeur et un goût de poisson marqués, avec lesquelles on prépare une « brandade d'ortie[17] ». Les jeunes feuilles d'ortie sont consommées plus fréquemment cuites, en légume dans de nombreuses préparations (soupes, gratins, quiches, soufflés, potées) à la façon des épinards. Elles sont également employées dans des desserts (tarte, sorbet)[18]. Moins connues, il existe aussi une recette d'escargots aux orties et de la bière d'ortie[19],[20]. Autrefois[Quand ?] considérée comme un « plat de pauvre », l'ortie était[Quand ?] dans la plupart des recettes associée aux pommes de terre.

Les feuilles d'orties contiennent des protéines foliaires en bonne quantité (7,37 g pour 100 g de feuilles), une grande quantité de fer (4,1 mg pour 100 g, plus que la viande) et du zinc.

On peut manger telles quelles les fleurs, les femelles étant plus goûteuses car plus charnues, ou les mettre dans les plats.

L'ortie est cultivée à des fins alimentaires pour ensuite être vendue dans les magasins d'alimentation bio, par exemple sous forme de potage en sachet déshydraté.

Usages médicinaux

La plante entière est diurétique . Elle est aussi utilisée en homéopathie[21].

Historique[22]

En occident, depuis l’antiquité, l’ortie est considérée comme un hémostatique puissant. En Grèce, Dioscoride (Ier siècle) prescrivait l’utilisation de feuilles fraiches pour les métrorragies, les blessures infectées et l’application de son jus pour les saignements de nez. Au XVIIIe siècle, Chonel la considérait comme « l’un des plus assurés remèdes pour le crachement de sang, et pour les hémorragies ». Elle était reconnue pour ses propriétés astringentes, antidiarrhéiques, antidiabétiques et dépuratives. Elle fut inscrite au Codex de la Pharmacopée française en 1818. Jusqu’au XIXe siècle, on considérait que les flagellations du corps avec une botte d’ortie étaient un moyen efficace de lutter contre les douleurs rhumatismales. En Inde, la médecine ayurvédique fait entrer l'ortie dans les régimes alimentaires appropriés au type Kapha (individus calmes, de forte corpulence devant privilégier les substances chaudes, âcres et piquantes).

Racine d'ortie

La racine d’ortie est réputée bénéfique sur l'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) sans que les substances actives n’aient été formellement identifiées[23],[24],[25]. Pour Jean Bruneton[26] : « En l’absence d’études cliniques incontestables, la racine d’ortie est, en France et par voie orale (Note Expl., 1998), traditionnellement utilisée comme adjuvant dans les troubles de la miction d’origine prostatique et pour favoriser l’élimination rénale de l’eau. Pour la Commission E allemande, la racine d’ortie augmente le volume et le débit urinaire, elle réduit le résidu post-mictionnel. Elle est donc utilisée dans les difficultés urinaires liées aux stades I et II de l’hypertrophie prostatique bénigne. »

Feuilles d'ortie

Les feuilles d’ortie sont réputées anti-asthéniques et anti-anémiques. Pour Jean Bruneton[26] : « En France, il est possible pour les phytomédicaments à base de feuilles d’ortie dioïque de revendiquer, par voie orale aussi bien qu’en usage local, les indications suivantes (Notes Expl., 1998) : traditionnellement utilisé dans les états séborrhéiques de la peau, traditionnellement utilisé dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses mineures. ». On trouve en vente des lotions capillaires et des shampoings pour le traitement de la chute des cheveux, des cheveux gras et des pellicules[réf. souhaitée]. L’Allemagne a une longue tradition d’utilisation des tiges feuillées d’ortie dans le traitement adjuvant des douleurs rhumatismales. Des études[27] indiquent que des extraits de feuilles peuvent réduire ex-vivo in-vitro le TNF-α et l'interleukine-1 β, des cytokines impliquées dans les réactions inflammatoires. Par contre, une étude clinique portant sur l’utilisation de piqûres d’ortie pour les douleurs chroniques du genou s’est révélée négative[28].

Ces feuilles étaient aussi traditionnellement employées contre la diarrhée des lapins[29].

Plantes fraîches

La grande ortie permet de lutter efficacement contre l'asthénie. La forme SIPF de grande ortie permet une amélioration progressive et constant sur tous les aspects de la fatigue[30].

Usages industriels

« Jadis, les fibres d’ortie étaient largement utilisées pour fabriquer des cordages, des fils et des vêtements. En Pologne, le fil d’ortie a été utilisé du XIIe siècle au XVIIe siècle jusqu’à son remplacement par le fil de soie. Durant la Première Guerre mondiale, les Allemands ont utilisé les fibres d’ortie pour fabriquer des tentes, des sacs à dos, des maillots de corps et des chaussettes ; 85 % de leurs vêtements étaient fait de fibres d’ortie[réf. nécessaire]. La couleur naturellement verte de la fibre d’ortie était appréciée de l’Armée pour confectionner des vêtements de camouflage. Dans les années 40, pour la production textile, l’Allemagne et l’Autriche consacraient 500 ha et la Grande Bretagne 70 ha à la culture de l’ortie à fibre. Malheureusement, l’industrie de la fibre d’ortie a été abandonnée pour des raisons de techniques et de coûts[31]. »

Dans l’Himalaya, l’usage des fibres d’une ortie herbacée locale, Urtica parviflora, a perduré jusqu’à maintenant. On l’utilise pour fabriquer des cordages, des textiles et un papier de bonne qualité[32].

La momie des glaciers des Alpes Ötzi portait un couteau dont le fourreau, qui s'est conservé depuis le Néolithique, était un tissage en ortie.

Actuellement des chercheurs autrichiens cherchent à améliorer la culture d’ortie à fibres[33] pour exploiter le potentiel de cette fibre naturelle, biodégradable et bon marché, dans l’industrie textile.

Extrait fermenté ou "purin d'ortie"

L'extrait fermenté d'ortie, aussi appelé dans le langage courant "purin d’ortie", obtenu par macération des feuilles hachées dans de l’eau[34],[35].

Une étude du département de physiologie des plantes de l'université de Lund datant de 1985, décrit le protocole de fabrication[36]  :

  • kg d'orties fraîches (ou 183 g d'orties sèches) sont mélangés à 10 L d'eau ;
  • la mixture est mélangée tous les deux jours dans un contenant couvert à température ambiante (20 °C) ;
  • après 14 jours, la substance végétale est enlevée par filtration.
Fertilisant

L'extrait fermenté d'ortie est utilisé comme fertilisant. Riche en azote, fer, potasse et oligo-éléments, l'extrait fermenté constitue un bon fortifiant pour les plantes et stimule la croissance et la résistance naturelle contre les ennemis et les maladies.

Il est ainsi utilisé en jardinage biologique pour renforcer l'immunité des végétaux.

Insecticide

L'extrait fermenté est utilisé en utilisé en lutte biologique pour tuer ou repousser les insectes[34],[35].

La SNHF, lors de ses tests, a seulement noté un retard d'infestation de pucerons de légumes comparés aux témoins non traités par l'extrait fermenté[37].

Fongicide

La décoction de racine d'ortie, obtenue en trempant pendant 24h et en laissant bouillonner pendant 20 minutes des racines hachées d'ortie, est mentionnée dans certains ouvrage comme fongicide[35].

L'efficacité de l'extrait fermenté d'ortie est remis en cause par la SNHF, en particulier la lutte contre le mildiou de la pomme de terre et de la tomate[38],[37].

Accélérateur de compost

L'extrait fermenté d'ortie est aussi un activateur de compost[34],[35].

Législation

En France, un décret du , en application de la loi d'orientation agricole de , interdit la commercialisation, la détention et la promotion de produits phytosanitaires non homologués. Ce décret dont la mise en application suscite de nombreuses questions[39] a remis en cause la commercialisation du purin d'ortie.

La commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a adopté le un amendement au projet de loi sur l’eau visant à permettre l’usage de « préparations naturelles issues de fabrication artisanales », telle que le purin d’ortie, sans autorisation préalable de mise sur le marché[40],[41].

L'arrêté du portant le titre « autorisant la mise sur le marché du purin d’ortie en tant que préparation naturelle peu préoccupante à usage phytopharmaceutique » rétablit l'autorisation de mise sur le marché du purin d'ortie selon la recette et condition mentionné en annexe de cet arrêté[42].

Alimentation pour le bétail

Les orties ont longtemps été utilisées pour nourrir les volailles et le bétail[22]. Fraîchement cueillie et finement hachée, mélangée à du son et éventuellement de la farine, elle servait à engraisser les dindonneaux, les poulets ou les canards.
Chevaux, ânes et les ruminants apprécient le foin d'ortie ou l'ortie simplement flétrie, alors que la chèvre la mange volontiers sur pied.
selon une étude ethnobotanique de Françoise et Grégoire Nicollier (1984) des feuilles d'orties et de chardon étaient mélangées à de la « recuite » (nom du sérum restant après la fabrication du fromage sérac) et ce mélange servait de nourriture pour les porcs[29].

Autres usages

  • Une couche de feuilles d'ortie servait aussi à faire dégonfler le fromages quand sa fermentation était trop importante (on en posait une couche sur le fromage, qu'on pressait sous une cailloux plat)[29] ;
  • la racine d'ortie était dans certaines régions de France utilisée comme shampoing[29].

Récolte

La récolte de plantes sauvages est encore aujourd'hui le mode de collecte la plus pratiqué par les professionnels et les particuliers[34].

La cueillette des orties sans gants est possible à condition de choisir les feuilles les plus jeunes et de déplacer la main de la tige vers l'extrémité des feuilles.

Référence taxonomique

(fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Urtica dioica

Notes et références

  1. « Urtica dioica L., 1753 - Ortie dioïque, Grande ortie », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
  2. (en) Andrew S. Pullin & Julie E. Gilbert, « The Stinging Nettle, Urtica Dioica, Increases Trichome Density after Herbivore and Mechanical Damage », Oikos, vol. 54, no 3, , p. 275-280
  3. (en) E. Laurence Thurston, « Morphology, Fine Structure, and Ontogeny of the Stinging Emergence of Urtica dioica », American Journal of Botany, vol. 61, no 8, , p. 809-817
  4. Michel Botineau, Guide des plantes comestibles de France, Humensis, (lire en ligne), p. 142.
  5. Michel Luchesi, Le guide de la nature en ville, Fleurus, , p. 37.
  6. André Lawalrée, Flore générale de Belgique : Spermatophytes, Ministère de l'Agriculture, , p. 145
  7. Judd, Campbell, Kellogg, Stevens, Botanique systématique, Une perspective phylogénétique, DeBoeck Université,
  8. Mor Héloïse, La Grande Ortie, Faculté libre des sciences et technologies
  9. Mais une forme monoïque existe aussi, voir (en) Robynn K. Shannon et Kent E. Holsinger, « The genetics of sex determination in stinging nettle (Urtica dioica) », Sexual Plant Reproduction, vol. 20, no 1, (lire en ligne)
  10. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 29
  11. G. Ducerf et C. Thiry, Les Plantes bio-indicatrices : guide de diagnostic des sols, Briant, Editions Promonature, , 278 p. (ISBN 2-9519258-0-8)
  12. (en) G. A. Glawe, Sex ratio variation and sex determination in Urtica dioica, Institute of Biology, Faculty of Mathematics and Natural Sciences, Leiden University, (réimpr. Doctoral Thesis) (lire en ligne)
  13. [PDF]Fiche Natagora sur l'ortie et les espèces qu'elle nourrit et abrite
  14. Patrice Leraut, Mais que fait donc ce gendarme dans mon jardin?, Éditions Quae, , 160 p. (ISBN 978-2-7592-2122-6), pages 28 et 29
  15. BM Czarnetzki, T. Thiele et T. Rosenbach, « Immunoreactive leukotrienes in nettle plants (Urtica urens) », Int-Arch-Allergy-Appl-Immunol., vol. 91, no 1,
  16. Guylaine Goulfie, L'ortie : culture et usages, Éditions Rustica, , p. 82.
  17. « La brandade d’ortie : la recette de Marie-Monique Robin », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  18. François Couplan, Le régal végétal : plantes sauvages comestibles, Editions Ellebore, , p. 47
  19. « recette escargots », sur www.lhotellerie-restauration.fr (consulté le ).
  20. « L’ortie, une plante exceptionnelle », sur Vegactu, (consulté le ).
  21. Walter H. Lewis, Medical botany : plants affecting man's health, Wiley, (ISBN 0-471-53320-3, 978-0-471-53320-7 et 0-471-86134-0, OCLC 2463636, lire en ligne)
  22. P. Lieutaghi, Le livre des Bonnes Herbes, Actes Sud, 1996
  23. (en) U. Engelmann, G. Boos et H. Kres, « Therapie der benignen Prostatahyperplasie mit Bazoton liqidum », Urologe B, vol. 36,
  24. (en) M. R. Safarinejad, « Urtica dioica for Treatment of Benign Prostatic Hyperplasie, A Prospective, Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled, Crossover Study », Journal of Herbal Pharmacotherapy, vol. 5, no 4,
  25. (en) J. Chrubasik, B. Roufogalis, H. Wagner et S. Chrubasik, « A comprehensive review on the stinging nettle effect and efficacy profiles, Part II: Urticae radix », Phytomedicine, vol. 14, nos 7-8, , p. 568-579
  26. Jean Bruneton, Pharmacognosie : Phytochimie, Plantes médicinales, Paris/Cachan, Editions Tec & Doc, Editions médicales internationales, , 1120 p. (ISBN 2-7430-0315-4)
  27. (en) B. Obertreis et al., « Ex-vivo in-vitro inhibition of lipopolysaccharide stimulated tumor necrosis factor-alpha and interleukin-1 beta secretion in human whole blood by extractum urticae dioicae foliorum », Arzneimittelforschung, vol. 46, no 4, , p. 389-94
    Voir un erratum dans Arzneimittelforschung 1996 Sep, 46(9), p.936
  28. (en) C. Randall et al., « Nettle sting for chronic knee pain : A randomised controlled pilot study », Complementary Therapy in Medecine, vol. 16, no 2, , p. 66-72 (lire en ligne)
  29. Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », Bulletin de la Murithienne, no 102, , p. 129-158 (ISSN 0374-6402, OCLC 716291575, lire en ligne).
  30. Traitement des asthénies essentielles et réactionnelles par la suspension intégrale de plante fraîche d'urticaire Dioïca, Dr Y. Requena, septembre 1989[source insuffisante]
  31. (en) E. Bodros et C. Baley, « Study of the tensile properties of stinging nettle fibres (Urtica dioica) », Materials Letters, vol. 62, no 14,
    L'auteur fournit des références pour chacune des assertions de cette citation.
  32. (en) C.P. Johnson, The Useful Plants of Great Britain
  33. (en) A. Hartl et C.R. Vogl, « Dry matter and fiber yields, and the fiber characteristics of five nettle clones (Urtica dioica L.) organically grown in Austria for potentiel textile use », American Journal of Alternative Agriculture, vol. 17, no 4,
  34. B. Bertrand, J-P. Collaert, E. Petiot, Purin d'ortie et compagnie : les plantes au secours des plantes, Sengouagnet, Terran Eds De, , 111 p. (ISBN 978-2-913288-65-2 et 2-913288-65-0)
  35. Lapouge-Déjean, Brigitte. et Impr. Chirat), Je prépare mes potions pour le jardin : purins, badigeons, traitements, Mens, Terre vivante, dl 2013, 118 p. (ISBN 978-2-36098-088-8 et 2360980882, OCLC 842459587, lire en ligne)
  36. Peterson & Jensén (1985) Effects of Nettle Water on Growth and Mineral Nutrition of Plants. I. Composition and Properties of Nettle Water. Biological Agriculture & Horticulture: An International Journal for Sustainable Production Systems, 2, 303-314. DOI:10.1080/01448765.1985.9754444.
  37. Jean-Louis Bernard, Jacques My et Daniel Veschambre, « Protection des plantes, tradition et macération d’ortie », Regard du conseil scientifique, , p. 27 (notice BnF no FRBNF43729925, lire en ligne)
  38. Marc Mennessier, « Parasitisme: faut-il jeter les purins de plantes aux orties ? », Le Figaro.fr, (lire en ligne)
  39. Voir notamment un article du site Tela-botanica
  40. Tela Botanica
  41. Le lobby des pesticides contre l'ortie, article de François Veillerette, L'Écologiste n°20, sept-oct-nov. 2006, p. 6-7
  42. Arrêté du 18 avril 2011 autorisant la mise sur le marché du purin d'ortie en tant que préparation naturelle peu préoccupante à usage phytopharmaceutique

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • "Les secrets de l'ortie", Bernard Bertrand, 128p, Éditions du Terran, 1999 (seconde édition en 2005)
  • "Saveurs d'ortie", Bernard Bertrand, 72p, Éditions du Terran, 2001
  • "Purin d'ortie et compagnie", Bernard Bertrand, J.P Collaert et Eric Petiot, 112p, Éditions du Terran, 2007
  • Jean Bruneton, Pharmacognosie : Phytochimie, Plantes médicinales, Paris/Cachan, Editions Tec & Doc, Editions médicales internationales, , 1120 p. (ISBN 2-7430-0315-4)
  • (en) N. Sh. Kavtaradze, M. D. Alaniya et J. N. Aneli, « Chemical components of Urtica dioica growing in Georgia », Chemistry of Natural Compounds, vol. 37, no 3,

Liens externes

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