UrbanLoop

UrbanLoop[1] est un projet français, débuté en 2017, de système de transport en commun urbain en site propre et entièrement automatisé.

Ce projet, qui se veut rentable et durable, a pour objectif de décongestionner la circulation en deviant sur ses voies une partie du trafic routier. Il appartient à la catégorie des PRT (personal rapid transit), c'est-à-dire un système de transport de point à point sans attente, sans arrêt intermédiaire ni correspondance, et réunit plusieurs acteurs académiques de l'Université de Lorraine en collaboration avec la ville de Nancy et la Métropole du Grand Nancy.

Le concept est basé sur un réseau de rails formé de boucles interconnectées sur lequel circulent des capsules autonomes. Ces capsules sont propulsées par des moteurs électriques alimentés par le rail en Très basse tension de sécurité (TBTS). Elles peuvent accueillir un ou deux passagers ou de la marchandise (des bagages, un vélo, une personne à mobilité réduite et son accompagnateur...). L’ensemble du réseau est placé dans des tubes qui sont soit partiellement enterrés, tout en permettant à l'usager de garder un contact visuel avec l’extérieur, soit enterrés, soit posés au sol, soit suspendus.

Né sous l’impulsion de Lorraine INP dans le cadre d’un projet étudiant à l’École nationale supérieure d'électricité et de mécanique de Nancy (ENSEM)[2],[3], Urbanloop réunit aujourd'hui plus de 100 élèves des quatre écoles d'ingénieurs nancéiennes : École nationale supérieure des mines de Nancy, Télécom Nancy, École nationale supérieure de géologie (ENSG), l'ENSEM ainsi que différents acteurs privés ont travaillé à la mise en place du premier prototype qui a vu le jour en .

À la rentrée 2020, quatre autres écoles d'ingénieurs de la région décident de rejoindre le projet : l'École Nationale d'Ingénieurs de Metz (ENIM), l'École supérieure d'ingénieurs des travaux de la construction de Metz (ESITC), l'École nationale supérieure en génie des systèmes et de l'innovation (ENSGSI) et Polytech Nancy.

Historique

La notion de PRT (Personal rapid transit) fait son apparition dans les années 1960 lorsque l'informatique commence à s'imposer. En 1970, plusieurs constructeurs comme Boeing, OTIS et Matra développent des prototypes de projets de cabines de 4 à 10 personnes allant d'une station à une autre, sans arrêt et sans correspondance. Plusieurs projets vont jusqu'au stade d’expérimentation, notamment le projet français ARAMIS qui est porté par Matra (aujourd'hui Siemens Mobility France) ou le projet américain TTI de OTIS. La ville de Nancy avait par exemple sérieusement envisagé d'installer un métro de type PRT à la mi-[4].

Cependant, aucun de ces projets ne virent le jour, notamment car les systèmes électroniques et informatiques de l'époque n'étaient pas assez fiables et trop coûteux[5].

Presque un demi-siècle après ces essais et à la suite des progrès techniques réalisés dans les domaines des réseaux informatiques, de l'instrumentation et de la motorisation électrique, la région Grand-Est décide de financer en 2017 le projet Urbanloop proposé par quatre écoles d'ingénieurs de Nancy.

En 2019, des capsules de taille réelle sont fabriquées pour le démarrage des essais. Ils sont réalisés sur une boucle de 300 mètres de long comprenant une station et permettant de faire circuler trois capsules. Ce démonstrateur est situé sur le campus du Technopôle de Nancy-Brabois et les travaux débutent en [6]. Ce démonstrateur a pour vocation de valider le système d'alimentation, de guidage, d'aiguillage, de propulsion ainsi que l'automatisme permettant de réaliser l'insertion d'une capsule dans un flux.

La construction d'un « Circuit de qualification de formation et de démonstration » (CQFD) comprenant trois boucles, quatre stations et plusieurs capsules sur un terrain de cinq hectares, est prévu en 2021 sur le territoire de la Métropole du Grand Nancy à Tomblaine[7]. Ce site d'essai et de certification aura pour but de valider le bon fonctionnement du principe dans son ensemble.

Enjeux

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Les acteurs du projet annoncent trois objectifs sociétaux.

Développement durable des territoires

Face aux défis posés par la densification urbaine et pour répondre aux enjeux de la transition écologique, le secteur des transports évolue en faisant émerger des solutions innovantes qui s’adaptent aux nouveaux usages tout en étant faiblement émettrices de CO2. Ce projet est l’une de ces solutions : compact et peu consommateur d’énergie, ce système urbain intelligent se positionne comme une alternative aux véhicules individuels en zone urbaine et périurbaine.[réf. nécessaire]

Ainsi, il contribue à la promotion d’une énergie sûre, propre et efficace, et s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement durable des territoires.[réf. nécessaire]

Système de transport flexible adapté aux nouvelles mobilités

Face à la complexité grandissante des modes de vie et des possibilités offertes par les nouvelles technologies, les citoyens ont de nouveaux besoins en termes de mobilité :[réf. nécessaire]

  • l’optimisation des trajets, avec notamment la réduction du temps passé entre le domicile et le travail ;
  • une gestion plus individualisée des transports, qui s’adapte aux spécificités de chacun ;
  • la flexibilité et la facilité d’utilisation de plusieurs moyens de transport pour réaliser un trajet.

Ce projet est conçu pour répondre à ces nouveaux besoins en proposant une expérience de transport rapide, individuelle et qui s’intègre aux plateformes multimodales qui verront le jour dans la ville de demain.[réf. nécessaire]

Urbanloop est réservé aux villes moyennes n'ayant pas les moyens financiers pour construire des nouvelles lignes de métro classique (VAL ou métro lourd)[8].

Service d’une plus grande justice sociale

La ville est synonyme de développement économique, d’innovation et d’échanges culturels. Ainsi, la capacité de mobilité en ville est un vecteur majeur d’intégration sociale et d’accès à l’emploi. L’absence ou l’inadéquation des transports en commun dans certaines zones urbaines et périurbaines (horaires irréguliers ou décalés) privent de nombreux citoyens, en général les plus fragiles, de cette capacité de déplacement, accentuant ainsi les inégalités parmi la population.[réf. nécessaire]

En facilitant l’accès aux transports en commun aux personnes à mobilité réduite (personnes handicapées, personnes âgées, personnes en situation de précarité) et en offrant un prix raisonnable à tous ( par trajet), ce projet s’attache à réduire les inégalités sociales et œuvre ainsi pour plus de justice sociale.[réf. nécessaire]

Chiffres clés annoncés

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En 2015 en France, l’aller-retour entre le domicile et le lieu de travail prend en moyenne 50 minutes chaque jour et ce temps continue d’augmenter[9]. En plus du temps perdu et de l’augmentation des émissions de gaz à effets de serre, les embouteillages ont un réel coût pour la société qu’on estime à 350 milliards d’euros en France entre 2013 et 2030[10].

Face à ces problématiques modernes, ce projet pourrait proposer une capacité d’absorption aux heures de pointes de 52 200 trajets par heure grâce à 4000 capsules en marche simultanées[11]. Grâce à un réseau indépendant, les déplacements en ville seront fluides, à raison d’un kilomètre par minute, soit environ 60 km/h, temps d’embarquement et de débarquement pris en compte[réf. nécessaire].

De plus, fonctionnant grâce à l’énergie électrique, ce réseau de transport ne pollue pas la ville et s'inscrit dans une démarche de développement durable. Les passagers s’acquitteront d’une facture énergétique estimée à quatre centimes d’euro chacun, ce qui rend le projet intéressant d’un point de vue écologique[7].

En 2019, la société par actions simplifiée (SAS) Urbanloop est créée sous l'impulsion de Jean-Philippe Mangeot, directeur du projet, afin de favoriser l'investissement privé nécessaire au développement du projet en vue d'une commercialisation d'ici 2024. L'intérêt porté par de grands groupes français et l'apparition du projet dans les médias[12] contribuent également à son bon développement.

Le projet a pour ambition de battre le record du monde de consommation énergétique en passant sous le centime d'euro pour un kilomètre parcouru d'ici l'été 2021.

Acteurs

L’équipe actuelle de ce projet réunit au sein de l’Université de Lorraine :

De plus, de nombreux membres de l’Université de Lorraine, ainsi que des étudiants en master venant de l'Université de Cincinnati participent activement au projet.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Site web d'UrbanLoop, urbanloop.univ-lorraine.fr (consulté le 10 juin 2019).
  2. « Urbanloop : le transport individuel de demain », substance.etsmtl.ca.
  3. « La Semaine "Urbanloop, Vram : les incroyables projets pour les mobilités du futur à Nancy" », sur lasemaine.fr.
  4. [PDF] Article de L'Est républicain du 20 janvier 1974, réédité le 9 février 2014.
  5. Bruno Latour, Aramis ou l'amour des techniques, Paris, Éditions La découverte, , 241 p. (ISBN 2-7071-2120-7).
  6. « Urbanloop : l’aventure accélère à Nancy », sur urbanloop.univ-lorraine.fr, (consulté le ).
  7. « Smart – clean – fast – urban transport », innovatorsmag.com.
  8. « Urbanloop, une alternative au métro », sur www.autonews.fr, (consulté le )
  9. « Publication de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques », sur travail-emploi.gouv.fr.
  10. (en) « INRIX 2018 Global Traffic Scorecard », sur inrix.com.
  11. « Actu.fr "Et si on se déplaçait bientôt dans une capsule ultra rapide à Nancy, Metz ou Thionville ?" », sur actu.fr.
  12. « Des étudiants français imaginent des capsules écolos pour se déplacer en ville », sur parismatch.com (consulté le ).
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