Union monétaire ouest-africaine

L’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) est une zone monétaire regroupant huit pays d'Afrique de l'Ouest : le Bénin (ex- Dahomey), le Burkina Faso (Haute-Volta), la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Histoire

Elle fut créée le [1]. Le siège de la commission de l'UMOA est à Abidjan.

L'UMOA s'occupe des questions monétaires. Elle ne doit pas être confondue avec l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette dernière fait du développement et de l'intégration économiques, ses pivots d'engagement.

La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) est l'institution monétaire de l'UMOA.

Le , dans une conférence de presse tenue en commun avec son homologue Emmanuel Macron, Alassane Ouattara annonce l'hypothèse du remplacement du franc CFA par une nouvelle monnaie baptisée "eco" : « Ce samedi est un jour historique [...] Par un accord avec les autres chefs d'État de l'UEMOA, nous avons décidé de faire une réforme du franc CFA avec les trois changements majeurs suivants : tout d'abord, le changement du nom de la monnaie du franc CFA à l'eco. Deuxièmement l'arrêt de la centralisation de 50% de nos réserves de change au Trésor et la fermeture du compte d'opération. Troisièmement le retrait des représentants de la France de tous les organes de décision et de gestion de l'UEMOA.». Il est prévu que sa mise en place s'effectue pour le [2],[3].

Le , La CEDEAO « exhorte les États membres à poursuivre les efforts visant le respect des critères de convergence » requis pour la mise en œuvre de la monnaie commune, a déclaré Jean-Claude Kouassi Brou, président de la Commission de la Cedeao à la clôture d’un sommet extraordinaire des chefs d’États ouest-africains à Abuja, au Nigeria, Seul le Togo semble respecter les critères de convergence.

Les critères clés de convergence sont de rester en dessous de 3 % du Produit intérieur brut de déficit, de 10 % d’inflation, avec une dette inférieure à 70 % du PIB.

Tout en se félicitant des « progrès enregistrés », la conférence a demandé au comité ministériel chargé du dossier d’« accélérer » ses efforts en vue de « la création de l’union monétaire de la Cedeao en 2020 ».

Les chefs d’État des 15 pays de la région ont par ailleurs adopté le symbole de l’eco – « EC » – ainsi que le nom de la future Banque centrale de la Cedeao, la « Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest ». Aucun calendrier précis n’a toutefois été annoncé officiellement[4].

Le , le Ghana rappelle qu'il pourrait être le premier pays hors zone CFA à adopter l’eco, ce qui en ferait la première économie de cet espace monétaire devant la Côte d'Ivoire, en attendant que le Nigéria renonce à sa monnaie, le naira. Mais le Ghana conditionne cette adoption à la levée des barrières commerciales et monétaires et à la fin de la parité fixe avec l’euro. Le Ghana invite les autres États de la CEDEAO à installer une Banque centrale fédérale[5].

Le , Les banques centrales de la sous-région de la CEDEAO ont entamé une assemblée générale extraordinaire pour délibérer sur les questions relatives à l'introduction de la monnaie unique, l'ECO, prévue pour 2020.

Le comité des gouverneurs des banques centrales devrait également discuter des implications de la récente annonce des pays francophones de la CEDEAO sur la proposition d'introduction de la monnaie unique l'ECO pour remplacer le franc CFA.

Les pourparlers détermineront en outre la voie à suivre pour les États membres de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) conformément à la feuille de route pour l'introduction de la monnaie unique - l'ECO.

L'équipe technique de la CEDEAO, cependant, devrait présenter des propositions faites par l'Institut monétaire ouest-africain au sujet de l'ECO.

Les gouverneurs devraient également transmettre leurs recommandations aux chefs d'État de la région pour savoir si la région est prête pour l'introduction de la monnaie unique[6].

Le , Le Nigeria et plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, notamment anglophones, ont dénoncé à Abuja la décision de remplacer le franc CFA par l'Éco, affirmant qu'elle n'était « pas conforme » au programme adopté récemment par l'ensemble de la région pour mettre en place une monnaie unique.

Dans tous les cas, les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) ont « noté avec préoccupation la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en Éco d'ici à 2020 », selon un communiqué publié à l'issue de cette rencontre extraordinaire entre les différents ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales. La WAMZ est composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Gambie et de la Guinée (Conakry), qui ne fait pas partie de la zone CFA. Ces pays estiment que « cette action n'est pas conforme aux décisions » de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) en vue de « l'adoption de l'Éco comme nom de la monnaie unique » de toute la région.

Ils « réitèrent l'importance pour tous les membres de la Cedeao d'adhérer aux décisions de l'autorité des chefs d'État et de gouvernement de la Cedeao concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique ». Un sommet réunissant les chefs d'État de la WAMZ est prévu « bientôt » pour décider de la conduite à venir, précise le communiqué final.

Leur communiqué du a aussi fait éclater au grand jour la bataille de leadership qui oppose la Côte d’Ivoire au Nigeria. En critiquant publiquement la décision de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) de rebaptiser le franc CFA « eco » d’ici à 2020, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de Gambie, du Ghana, de Guinée, du Liberia, du Nigeria et de Sierra Leone n’ont pas seulement révélé les divisions de la Cedeao[7].

le , le président ivoirien Alassane Ouattara a apporté des précisions par rapport au supposé rejet de l’Eco par les 7 pays de la Zone monétaire ouest africaine (ZMAO, (WAMZ en anglais). «C’est une intoxication pure et simple. Il n’y a que cinq pays qui se sont retrouvés à Abuja sur les quinze de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao]», fulmine-t-il, coupant l’herbe sous le pied des anti-Franc CFA, nombreux à crier au «bonnet blanc et blanc bonnet».

«La majorité des pays n’a pas été à cette réunion. Ce n’était pas une réunion des chefs d’Etat, mais de ministres et gouverneurs », a précisé M. Ouattara. « Ce que nous avons décidé au niveau des chefs d’Etat, notre volonté c’est de mettre l’éco en 2020 », sur la base, insiste-t-il, de «conditions».

«Nous voulons faire les choses par étapes. Nous ne voulons pas de précipitation, mais nous ne voulons pas non plus que les pays qui ne respectent pas les critères de convergence bousculent le processus», a-t-il conclu[8].

Le , un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a eu lieu. De nombreux points ont été abordés. Notamment la mise en place de la monnaie unique (Eco),

Sur la monnaie unique, le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre mentionne que la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous-régionale est satisfait des importantes évolutions engagées par l’Union économique et monétaire ouest- africaine (Uemoa) dans la création de la monnaie unique. ‘’La Conférence a été informée par Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, président de la Conférence des Chefs d’État de l’Uemoa sur la réforme du franc CFA. Cette réforme est une étape pour parvenir à la mise en place de l’Eco telle que prévue par la feuille de route adoptée par la Conférence des Chefs d’État de la Cedeao. La Conférence a exprimé sa satisfaction sur ces importantes évolutions engagées ainsi que les éclairages apportés par le président de la Conférence des Chefs d’État de l’Uemoa sur cette question’’, lit-on dans le communiqué[9].

Le , Le Nigeria a demandé un report du lancement de l’eco, monnaie unique ouest-africaine, prévu théoriquement cette année. « La position du Nigeria sur l’eco est que les critères de convergence [entre Etats] n’ont pas été atteints par la majorité des pays » devant adopter cette monnaie commune, a indiqué la présidence nigériane sur son compte Twitter. « Il doit par conséquent y avoir un report du lancement de la monnaie unique », ajoute-t-elle[10].

Le , Les ministres des Finances des pays anglophones de la CEDEAO et de la Guinée, réunis au sein de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) vont se réunir à Freetown (Sierra Leone). Objectif, définir de la conduite à tenir dans le processus d’adoption de l’Eco. Cette réunion fait suite à celle tenue le à Abuja sur le sujet avec les gouverneurs des banques centrales des six Etats, après les annonces de réformes[11].

Fin février 2020, l'agence de notation américaine S&P réalise une étude sur la concrétisation du projet de sortie du franc CFA, et se dit rassurée par le fait que l'eco reste arrimé à l'Euro et que la France continue à garantir sa convertibilité. Le lancement de la nouvelle monnaie n'auraient donc pas d'effets immédiats, et une dévaluation n'est à ce jour par prévue. L'étude rappelle de même que « les États membres de l'UEMOA ne seront plus tenus de conserver la moitié de leurs réserves de change sur un compte d'opération au Trésor français. Autrement dit, la banque centrale régionale, la BCEAO, pourra gérer ses réserves de changes comme elle le jugera approprié »[12].

Fin février 2020, l'agence de notation américaine S&P réalise une étude sur la concrétisation du projet de sortie du franc CFA, et se dit rassurée par le fait que l'eco reste arrimé à l'Euro et que la France continue à garantir sa convertibilité. Le lancement de la nouvelle monnaie n'auraient donc pas d'effets immédiats, et une dévaluation n'est à ce jour par prévue. L'étude rappelle de même que « les États membres de l'UEMOA ne seront plus tenus de conserver la moitié de leurs réserves de change sur un compte d'opération au Trésor français. Autrement dit, la banque centrale régionale, la BCEAO, pourra gérer ses réserves de changes comme elle le jugera approprié »[12].

En mars 2020, Le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEDEAO), le nigérien Mahamadou Issoufou, a appelé les députés de la 5e législature du parlement sous régional à encourager leurs différents pays à adopter des politiques macroéconomiques qui permettront d'atteindre les critères de convergence pour l'adoption de l'éco-monnaie pour la région.

Dans l’espoir que le projet Eco se concrétise, il a déclaré que «les parlements, qui contrôlent l’action des gouvernements, doivent encourager les Etats à mener des politiques macroéconomiques permettant de réaliser les critères de convergence nécessaires à la réalisation de cette ambition».[13].

Le , l'adoption d'un projet de loi qui sera soumis à l’Assemblée nationale et au Sénat français qui entérine le franc CFA par le Conseil des Ministres français, le [14]. La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne sera plus obligée de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor Public français[15].

Le , la France ratifie la loi portant sur la réforme du franc CFA de l'uemoa apportant d'important changement.[16].

La nouvelle monnaie unique ouest-africaine (Eco) devrait voir le jour prochainement.

Notes

  1. « Dates clés », sur Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (consulté le )
  2. « Ouattara annonce le remplacement du franc CFA par l'éco en Afrique de l'Ouest - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  3. Cyril Bensimon, « La fin du franc CFA annoncée par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara », Le Monde, (lire en ligne).
  4. « Eco : la Cedeao invite ses membres à poursuivre leurs efforts pour respecter les critères de convergence », sur Jeune Afrique, (consulté le )
  5. « Le Ghana se dit déterminé à rejoindre la zone monétaire «éco» », sur RFI.fr, RFI, (consulté le )
  6. (en) « ECO: Central Bank governors begin talks on introduction of single currency », sur GhanaWeb, (consulté le ).
  7. « La réforme du franc CFA fait rejaillir la rivalité entre Alassane Ouattara et Muhammadu Buhari », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  8. « Alassane Ouattara réitère sa volonté d’aller à l’éco, projet de monnaie ouest-africaine », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Mise en place de la monnaie unique: Les Chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao satisfaits », sur Fratmat.com, (consulté le ).
  10. « Monnaie unique ouest-africaine : le Nigeria demande un report », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « http://afrique.le360.ma/autres-pays/economie/2020/02/12/29492-cedeao-buhari-donne-une-nouvelle-douche-froide-la-future-monnaie-unique-leco-29492 », sur le360, (consulté le ).
  12. « Standard & Poor's temporise sur l'adoption de l'Eco », Le Point, (lire en ligne).
  13. « Cedeao : Les députés priés de stimuler le projet de la monnaie unique dans leur pays », sur Koaci, (consulté le )
  14. Le Figaro avec AFP, « Le gouvernement entérine la fin du franc CFA dans un projet de loi », sur https://www.lefigaro.fr, (consulté le )
  15. Le Figaro avec AFP et le service Infographie du Figaro, « La fin du Franc CFA : ce qui va changer », sur https://www.lefigaro.fr, (consulté le )
  16. Jeune Afrique, « La réforme franc CFA/eco, victime collatérale du Covid-19 ? », sur www.jeuneafrique.com, (consulté le )

Bibliographie

  • Hamadou Cissé, Les perspectives d'une libéralisation financière en U.M.O.A. (Union monétaire Ouest-africaine), Université d'Aix-Marseille 3, 1988, 302 p. (thèse de 3e cycle de Sciences économiques)
  • Codjo Amégnikpo Dado, Intégration monétaire et intégration régionale des économies ouest-africaines : de l'intégration monétaire à l'intégration économique au sein de l'U.M.O.A., de l'intégration économique à l'intégration monétaire dans le cadre élargi de la C.E.D.E.A.O, Université d'Orléans, 1982, 577 p. (thèse de 3e cycle)
  • Rohinton Medhora, « Les leçons de l'UMOA », in Réal Lavergne (dir.), Intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest, Karthala, Paris ; CRDI, Ottawa, 1996, p. 251-275 (ISBN 2-86537-663-X)
  • Ousmane Ouédraogo, Une monnaie unique pour toute l'Afrique de l'Ouest ? : le dossier économique, Karthala, Paris, 2003, 174 p. (ISBN 2-84586-384-5)
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