Ugo Attardi

Ugo Attardi est un peintre, sculpteur et écrivain italien du XXe siècle. Il est né le à Sori, dans la province de Gênes, en Ligurie et mort le à Rome.

Biographie

Ugo Attardi est né à Sori, dans la province de Gênes, le . Son père, secrétaire du syndicat des travailleurs maritimes de Gênes, est traqué par le fascisme. Il s’enfuit alors vers son pays natal la Sicile avec sa famille, pour y être aussitôt jeté en prison. « J’ai passé ma première enfance dans une bourgade de la province d’Agrigente : ce temps de l’enfance est scandé par d’innombrables crimes. Un de mes oncles, instituteur, est assassiné ; au couvent de la bourgade, depuis toujours les moines complotent le meurtre du prieur, et le nouveau prieur élu, organisateur du meurtre, subira le même sort des mains d’un autre prétendant ». Quelques années plus tard, il s’établit avec sa famille à Palerme où il fréquente le Liceo Artistico. En 1941, il s’inscrit à la Faculté d’Architecture qu’il ne peut fréquenter à cause de la guerre. Jeune encore, et lui-même grand malade, il voit son père mourir de tuberculose. En 1945, il laisse l’Académie des Beaux-Arts, où il s’était inscrit l’année précédente, pour s’établir à Rome où il commence à peindre. « Les débuts à Rome ont été très difficiles. C’était une période de grande fatigue, pleine d’expédients ; tout cela a été dû en partie à mon caractère. Je ne savais pas naviguer sur les vagues de ce monde, j’étais orgueilleux et en même temps timide ». En 1948, il crée le mouvement marxiste d’art abstrait « Forma Uno », avec C. Accardi, P. Consagra, P. Dorazio, M. Guerrini, C. Maugeri, A. Perilli, A. Sanfilippo, G. Turcato. Cette expérience ne dure pas longtemps ; il s’agit plutôt d’une période de recherche nécessaire ; mais sa nature le pousse vers d’autres réalités et d’autres visions.

Les années 1950

En 1952 et en 1954 il participe à la Biennale de Venise. Ses deux expositions romaines, en 1951 auprès de la Galleria Pincio et en 1956 auprès de la Galleria Tartaruga connaissent un très grand succès. Durant ces mêmes années Attardi commence son travail de graveur qui fait de lui l'un des graveurs italiens les plus complexes et des plus significatifs par sa maitrise du dessin et la force des contenus. En 1958, il collabore avec le magazine de politique et de culture « Città Aperta », et à partir des premières années 1960, il participe à de nombreuses expositions en Italie et à l’étranger : Prague, Moscou, Los Angeles, Londres, Paris, Berlin, New York.

Les années 1960

En 1961, il crée le mouvement « Il Pro ed il Contro » avec d’autres artistes et critiques d’art. Il participe à toutes les expositions jusqu’en 1965, année où le groupe se sépare. Après un séjour en Espagne, en 1965, il décide de relire les classiques de la littérature espagnole, et d’étudier les raisons de la chute de ce grand empire. Durant cette période s’annoncent les thèmes qu’il traitera par la suite dans son œuvre de sculpteur : la conquête, l’abus du pouvoir, le voyage. En 1968, Attardi crée ses premières sculptures en bois : sa première œuvre est le bas relief « Addio Che Guevara ».

Les années 1970

Sa familiarité avec l’emploi d’autres langages le pousse à écrire, entre 1964 et 1967, le roman « L’Héritier Sauvage » publié en 1970 presque confidentiellement, mais aussitôt repéré par la critique il est couronné par le jury littéraire le plus exigeant d’Italie, à l’unanimité, avec le Prix Viareggio en 1971. Le roman a été réédité en Italie par Rizzoli et, en France, par Robert Laffont. Dans cette même période il commence à travailler au premier des groupes en bois « L’arrivo di Pizarro», qu’il terminera en 1971. L’allégorie de la conquête du Nouveau Monde continue avec « Cortés et la beauté de l’Occident » (1974/1976) et avec le « Retour de Cristobal Colon » (1974/1980). Son œuvre graphique ainsi que ses sculptures dénoncent le thème complexe de la violence à côté de laquelle on retrouve toujours des créatures belles et parfaites, empreintes d’un incomparable mystère. À partir des premières années 1970, on trouve de nombreuses œuvres coulées en bronze. En 1978, il est à nouveau invité à la Biennale de Venise.

Les années 1980

En 1982, il expose à la Foire internationale d'art contemporain de Paris. En , le Centre Georges Pompidou consacre une manifestation et un ballet à ses sculptures. Les expositions personnelles se succèdent durant ces dernières années : en 1983 à Paris, en 1984 à la Galerie MR de Rome, en 1985 à Nice. Cette même année une grande rétrospective est organisée dans les salles du Musée de Palazzo Barberini à Rome. En 1986 et en 1987 il expose à l’Icaf de Londres et à l’Expo International d’Art Contemporain de Milan. En 1987, il réalise le monument « Pour la liberté » commandé par la UIL (Union italienne du travail) . En 1988, Attardi expose à la Gallery A Ginza de Tokyo. Une collection permanente a été constituée auprès du Yano Research Center de Tokyo. En 1989, il réalise le « Vaisseau de la Révolution », hommage italien au bicentenaire de la Révolution française, exposé à Rome sur la terrasse du Pincio et, ensuite, à Paris, dans l’Institut français d'architecture[1].

Les années 1990

En 1997, il conçoit la sculpture d'Ulysse[2], maintenant installée dans le Battery Park Esplanade à New-York. Cette statue de bronze représente simultanément la force et la faiblesse dans le héros. Elle est définie par l'artiste comme II Modern Baroque. Le corps, féroce de beauté est d'élégance hellénique uni et contrasté avec le masque-casque qui cache la faiblesse et la complexité sur le visage du héros-guerrier. A travers le bronze, Ugo Attardi a tenté de donner vie à l'audace et à la vitalité de la figure ainsi qu'à la géométrie de la danse et à la soif incessante de savoir.

Expositions personnelles

Œuvres dans des musées

Distinctions

Grand Officier de l'Ordre du Mérite de la République italienne[3]

Notes et références

  1. La Révolution française, une idée pour une grande sculpture, suivi de Vincenzo Consolo: Part un vaisseau, traduit par Maurice Darmon, Catalogue de l’exposition Le Vaisseau de la Révolution, à Paris, septembre 1989, Carte segrete, Rome 1989.
  2. « Public Art - BATTERY PARK CITY AUTHORITY », sur bpca.ny.gov (consulté le )
  3. (it) sur quirinale.it

Liens externes

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