Tupac Yupanqui

Tupac Yupanqui (du quechua Tupaq Inka Yupanki[1]) né vers 1441 et mort vers 1493, est le deuxième empereur de l'Empire inca de 1471 à sa mort[2].

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Tupac Yupanqui

Portrait de Tupac Yupanqui, conservé au Musée national de l'Histoire du Pérou.
Titre
2e empereur inca

(environ 22 ans)
Prédécesseur Pachacutec
Successeur Huayna Capac
Biographie
Titre complet Sapa Inca X
Dynastie Hanan Cuzco
Date de naissance Vers 1441
Lieu de naissance Cuzco
Date de décès Vers 1493 (à 52 ans)
Lieu de décès Cuzco
Père Pachacutec
Mère Anawarki Qoya, des Choqo-Kachona
Conjoint Mama Occlo Qoya
Enfants Huayna Capac
Héritier Huayna Capac

Sapa Inca

Biographie

Un général brillant

Fils de Pachacutec, Tupac Yupanqui est nommé héritier du trône vers l'âge de 15 ans. Durant le règne de son père, c'est un grand général qui, par ses conquêtes, permet à l'Empire inca d'atteindre son maximum d'extension. Au nord, il soumet les Cañaris pour étendre sa domination sur la presque totalité de l'actuel Équateur ; le royaume des Chimus tombe entre ses mains et, avec lui, toute la côte jusqu'à Lima ; au sud, malgré la résistance des guerriers Araucans, Túpac Yupanqui repousse les frontières de l'Empire jusqu'au río Maule, au cœur de l'actuel territoire chilien.

Montée sur le trône

Au départ c'est son frère ainé Amaru aussi appelé par certains « Yamque » qui est désigné « dauphin » de leur père Pachacutec. Amaru va d'ailleurs co-régner avec son père pendant une période de 5 à 6 ans, avec déjà droit de faire construire son palais « Hatun kancha ». Amaru est un fils obéissant, sérieux qui s'efforce de satisfaire son père en tout. Mais, cet essai se révèlera infructueux, il ne satisfait pas pleinement Pachacutec, d'autant que des échos de succès et de talents innés lui arrivent des campagnes et missions confiées à son second fils Tupac.

Tupac Yupanqui est alors rappelé vers Q'osqo (Cusco) la capitale, jaugé sur place il lui est proposé de devenir l'héritier et de co-régner en attendant avec Pachacutec. Ce qu'il accepte.

Son frère lui laisse la place. Toutefois, il semble que même s'il n'a pas atteint le niveau qu'attendait son père, il ne tombe pas en disgrâce. Il garde une position importante dans l'État aux côtés de son père et de son frère. Il peut garder son palais et la formation de grand lignage, facultés attribuées généralement à l'Inca régnant. Il passe en quelque sorte du statut d'Inca co-régnant à celui de vice-Inca de son frère.

Tupac fait construire alors son propre palais le « Pucamarka » ou « palais pourpre », dans le Hanan Q'soqo (Haut Cusco) et choisit pour « coya », épouse, sa sœur Mama Occllo aussi appelée Tucta Cuca dont il a notamment un fils qui lui succèdera à son tour sous le nom de Wayna Capac ou Huayna Capac.

En 1471, Tupac Yupanqui revient à Cuzco et monte sur le trône que son père vieillissant lui lègue.

Tupac se lance dans de grandes campagnes terrestres et même maritimes et donne au territoire inca et sa plus fulgurante et sa plus grande extension.

Selon l’historien péruvien José Antonio del Busto (es)[3], qui a retracé un document rédigé par le conquistador Pedro Sarmiento de Gamboa[4], l’Inca Tupac aurait effectivement réalisé une expédition d’envergure dans le Pacifique. En effet, d'après del Busto, les deux îles abordées par Tupac seraient fort probablement les deux îles les plus proches du continent sud-américain, soit Mangareva, l’île principale de l’archipel des Gambier, et l’île de Pâques.

D'après Jean Hervé Daude[5], les soldats de la garde d’élite de l’Inca suprême, surnommés « Orejones », par les Espagnols, c’est-à-dire « Longues oreilles », auraient été à l’origine de l'arrivée du fameux peuple des « Longues oreilles » tel que rapporté par la tradition orale des habitants de l'île de Pâques. Ces nouveaux arrivants avaient les oreilles percées et fortement distendues pour l'insertion de grands ornements. Différents des Polynésiens sur l'Île, ils étaient trapus et furent qualifiés de « Hanau Eepe », alors que les Polynésiens se qualifiaient d'hommes minces: les « Hanau Momoko ».

Anoblis par l’Inca suprême, ces Orejones avaient le privilège de porter des pendentifs qui permettaient de leur allonger les lobes d’oreilles. Originaires des hauts plateaux andins, ils étaient d’apparence trapue. Cette deuxième migration aurait été extrêmement significative dans l'histoire de l'Île de Pâques. Les Incas seraient arrivés sur l'Île avec une compétence poussée en architecture monumentale et ils auraient été les instigateurs de la construction des différents monuments de pierre. Des comparaisons entre des monuments de l'île, inconnus ailleurs en Polynésie, et des monuments andins ont permis de trouver une équivalence[6].

L'étendue de l'empire, la géographie et la diversité des cultures rend fragile l'autorité de l'Inca. Des intrigues de cour pour le pouvoir, la course à la succession au sein de l'aristocratie Inca et de sa propre famille génère ainsi des complots contre l'empereur et Tupac Yupanqui meurt assassiné (probablement empoisonné) en 1493.

Pendant son règne, une prédiction, qui s'est étrangement réalisée, avait assuré que le XIIIe empereur des Incas serait le dernier[réf. nécessaire]. Le destin d'Atahualpa lui donna raison.

Œuvre

Tupac Yupanqui dote ses États d’une solide administration, d'un réseau routier très développé qui franchit des cols élevés, reliant les différentes provinces et permettant une rapide transmission des ordres du pouvoir central aux nombreux fonctionnaires locaux. Sous son règne, une élite est formée dans les écoles de la capitale pour gérer l’administration. Ces « oreillards », nommés ainsi en raison des lourds anneaux qu’ils portent aux oreilles, jouissent de biens personnels assez considérables.

Épouses et descendance

Avec Mama Occlo Qoya

Mama Occlo Qoya est sa sœur, qu'il épouse en 1459 ou 1460, et qui meurt en 1496. Il aura avec elle

  • Amaru Tupaq, (né en 1460); probablement père de
    • Mama Chimpu Runtu Qoya, qui épouse son oncle Wayna Qapaq Inca
  • Titu Cusi Wallpa (Huayna Capac)
  • Qewar Tupaq, mort en 1527
  • Wallpa Tupaq, père de
    • Chumbicama Palla
    • Cusi Wallpa, né en 1519; baptisé Francisco Tupaq Inca Yupanqui
    • Chimpu Occlo (1520†1571) baptisée Palla Isabel Yupanqui ; maîtresse de Garcia de la Vega (1506†1559) dont elle eut Garcilaso Inca (1539 + 1616) et Leonor ; oo Juan de Pedroche
  • Titu Rimachi
  • Mayta Yupanqui
  • Mama Cusirimay Qoya, mariée en 1493 à son frère Huayna Capac
  • Mama Kuka; supérieure des mamakunas ; †1527

Avec Chuki Occlo

Chuki Occlo est une concubine, exécutée en 1493. Il aura avec elle Qapaq Huari, également exécuté en 1493.

Avec Curi Occlo

Curi Occlo est une concubine, exécutée en 1493.

De mères inconnues

  • Sinchi Roqa
  • Tomay
  • Atoq

Notes et références

  1. Victor W. von Hagen et John V. Murra, « The origins and expansion of the Inca state », sur britannica.com, Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. Victor W. von Hagen et John V. Murra, « The origins and expansion of the Inca state », sur britannica.com, Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. José Antonio del Busto Duthurburu, Túpac Yupanqui. Descubridor de Oceanía, 2006.
  4. De Gamboa, Pedro Sarmiento, History of the Incas and The Execution of the Inca Tupac, 2007.
  5. Jean Hervé Daude, Île de Pâques. L'empreinte des Incas, Les monuments, Canada; http://rapanui-research.com/, Les monuments (2016).
  6. Jean Hervé Daude, Île de Pâques : L'empreinte des Incas, Canada, 2010 et Denise Wenger et Charles-Edouard Duflon, L'île de Pâques est ailleurs, Ed. Frédéric Dawance, 2011, p. 24.

Bibliographie

  • María Rostworowski de Diez Canseco, Le Grand Inca, Pachacútec Inca Yupanqui
  • Jose del Busto Duthurburu, Tupac Yupanqui descubridor de Oceania
  • Guy Vanackeren, Le Pérou Empire du Soleil...et de la Lune
  • Jean Hervé Daude (2013). Ile de Pâques L'empreinte des Incas
  • Jean Hervé Daude (2016). Île de Pâques L'empreinte des Incas, Les monuments.
  • Les Chroniques de Juan de Betanzos « Suma Narracion de los Incas » Ediciones especiales unsaac - SIGLO XX
  • Miguel Cabello de Balboa Miscelanea Antartica - Una historia del Peru Antiguo de 1586 édité par Universidad Nacional de San Marcos, Facultad de Letras, Instituo de Enologia 1951
  • Martin de Murua Historia General del Peru
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