Tron

Tron est un film de science-fiction américain réalisé par Steven Lisberger, sorti en 1982.

Pour les articles homonymes, voir Tron (homonymie).

Tron
Logo du film.
Titre original Tron
Réalisation Steven Lisberger
Scénario Steven Lisberger
Bonnie MacBird (en)
Acteurs principaux
Sociétés de production Walt Disney Productions
Lisberger/Kushner
Pays d’origine États-Unis
Genre Science-fiction
Action
Aventure
Durée 96 minutes
Sortie 1982

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film, qui traite du monde informatique et présente à la fois une plongée dans le monde virtuel et l'existence d'une intelligence artificielle, est célèbre pour traiter du monde informatique alors qu'à l'époque, la souris à boule faisait à peine ses débuts. Le film présente également la particularité d'avoir été le premier long métrage dont la conception a été assistée par ordinateur pour la grande partie de ses scènes.

Malgré un succès initial mitigé, Tron est devenu un film culte pour les amateurs de science-fiction et a fait l'objet d'une suite, Tron : L'Héritage, réalisée en 2010 par les studios Disney.

Synopsis

Kevin Flynn, un programmeur de génie de jeux vidéo, travaille pour l'éditeur ENCOM. Mais la paternité des jeux qu'il développe est usurpée par un de ses collègues, Ed Dillinger qui, devenu président d'ENCOM, parvient à le faire licencier.

Flynn, devenu le tenancier d'une salle d'arcade où tournent ses propres jeux, mais au bénéfice d'ENCOM, tente chaque soir, depuis chez lui, de pénétrer le système informatique de son ancienne société. À l'aide de son programme informatique « CLU » (pour « Codified Likeness Utility »), il recherche des preuves de la spoliation dont il a été victime. Mais le système, bien protégé, est sous le contrôle du MCP (« Master Control Program », le « Maître Contrôle Principal » en français), un ancien programme d'échecs créé par Dillinger qui a atteint le stade d'intelligence artificielle par une évolution autonome incontrôlée.

La Moto Light Cycle, un véhicule présent dans le film lors de la séquence des jeux.

CLU ayant été neutralisé par le MCP, Flynn n'a d'autre choix que de s'introduire physiquement chez ENCOM pour accéder de l'intérieur au système informatique de l'entreprise. Pour cela, il compte sur la complicité de ses anciens collègues, Lora et Alan, qui travaillent toujours dans son ancienne entreprise.

Parvenu à entrer chez ENCOM, Flynn accède à un terminal informatique situé dans les laboratoires de la compagnie où est mené un projet de recherche sur la dématérialisation (téléportation) des objets. Alors qu'il est détecté par le MCP, celui-ci prend le contrôle d'un laser expérimental et l'active sur Flynn, le dématérialisant pour l'injecter au cœur du système informatique.

Au sein du réseau informatique d'ENCOM régi par le MCP, les programmes ont la même apparence que leur concepteurs. Flynn y retrouve donc ceux qui reprennent les traits de Lora (programme « YORI ») et Alan (programme « TRON »), mais aussi Dillinger (programme « SARK »). Cependant, Flynn est capturé par les entités à la solde du MCP, celles-ci essayant de l'éliminer en le lançant sur la « grille des jeux » d'ENCOM : des combats de disques et des courses de motocycles lumineux.

Flynn, en tant que concepteur de ces jeux, réussit à s'échapper et entreprend de libérer le système de la mainmise du duo SARK / MCP. Il y parvient finalement, récupérant au passage la preuve de ses droits de propriété, ce qui provoque la chute de Dillinger à la tête d'ENCOM, dont Flynn récupère le poste de président.

Fiche technique

Distribution

Production

Pré-production

Le film provient d'un concept du réalisateur Steven Lisberger, passionné d'informatique[1]. Avec le producteur Donald Kushner, Lisberger passe deux ans à rechercher les technologies pour réaliser le film[1].

Effets spéciaux

Tron est le premier film à présenter des séquences retravaillées ou conçues par ordinateur, et de l'imagerie informatique de manière intensive, non seulement comme un élément d'effets spéciaux  comme dans Mondwest (1973) ou Star Wars (1977) , mais aussi pour concevoir un monde virtuel[1].

Parmi les responsables de l'équipe des effets spéciaux du film, on compte les designers et artistes Syd Mead[3], Jean Giraud (Moebius)[3] et l’illustrateur Peter Lloyd (en),[3], ceux-ci étant supervisés par Harrison Ellenshaw[3] et Richard Taylor[1],[3].

Quatre sociétés d'informatique fourniront les images de synthèse du film :

  • deux basées à Los Angeles : Information International Inc (en) (Triple-I) et Robert Abel & Associates (en) (RA&A), fondée en 1971 par Robert « Bob » Abel (1937-2001) et Con Pederson ;
  • deux basées à New York : Digital Effects (en) (fondée par Jeff Kleiser) et Mathematic Application Group Inc (en) (MAGI) (fondée en 1966 par Phillip Mittelman), cette dernière ayant fourni la plus grande partie du travail grâce à l'installation d'un ligne téléphonique transcontinentale avec les studios de Disney à Burbank en Californie[1]. Toutefois, la durée de calcul informatique nécessaire pour créer une scène permettait de couper le lien deux jours et demi à cinq jours entre chaque transmission[1].

Les scènes du monde virtuel du film sont tournées (puis retravaillées) à Burbank tandis que les scènes du monde réel sont tournées à Los Angeles et au Laboratoire national de Lawrence Livermore d'Oakland en Californie[1].

En 1980, la souris informatique (avec ses boutons et sa boule) n'était pas encore répandue, l'invention de la souris à boule datant de 1979. Elle était alors confinée dans les universités et parcs de recherche et n'a émergé pour le public qu'en 1983 avec l'Apple Lisa. À cette époque, Disney n'avait pas recours à ces ordinateurs expérimentaux, les informaticiens engagés par Disney travaillant de longues heures uniquement avec un clavier en mode texte.

Les séquences informatiques du film ont été notamment conçues grâce à l'utilisation d'un supercalculateur de la firme Cray[4], à l'époque un matériel encore destiné à la recherche universitaire ou militaire. En 1982, un ordinateur Cray avait une capacité de 8 Mégaoctets (Mo) de mémoire vive, pour un coût de 7 000 000 de dollars[4]. Pour Tron, chaque rendu d'image nécessitait 18 Mo de mémoire, de sorte que, même sur un Cray, les animateurs n'ont pu voir aucune image lors de leur travail. En effet, pour chaque rendu d'image, ils devaient générer une ligne à la fois et ne pouvaient donc voir le résultat de leurs efforts que lorsque ces lignes de balayage étaient combinées au film[4].

Le rendu lissé et artificiel obtenu avec les images de l'époque n'est pas un défaut, puisqu'il permet de donner un caractère artificiel au monde de l'ordinateur par rapport à la réalité. Ce rendu a par ailleurs été utilisé plus tard par John Carpenter en 1996 pour créer le sous-marin dans le film Los Angeles 2013, les trucages ayant été faits par Buena Vista Visual Effects, une branche de Disney.

Bande originale

La bande originale du film a été composée par Wendy Carlos, elle comprend deux compositions du groupe Journey : Only Solutions et 1990's Theme.

Post-production

Afin d'assurer la promotion du film, le studio produit une émission spéciale de 30 minutes, intitulée Computers are people, too!, diffusée le en syndication[5].

Autour du film

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2011). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Divers

  • Le nom du film (et du personnage interprété par Bruce Boxleitner) TRON vient de elecTRONique. Bien avant la création du film, ses créateurs avaient inventé un personnage rétro-éclairé dont l'apparence renvoyait à un univers électronique. Cette première esquisse a d'abord été utilisée pour promouvoir des chaînes de radio aux États-Unis avant de donner naissance à un projet de film basé sur ce concept.
  • La majeure partie du film se passe en un temps réel extrêmement court. En effet, tous les évènements dont l'action se situe dans le monde virtuel sont à l'échelle de l'informatique, c'est-à-dire que les temps sont mesurés en nanosecondes. On peut donc supposer que toute l'aventure de Flynn dans le monde virtuel ne dure que quelques secondes dans le monde réel.
  • MCP est le sigle de « Maître Contrôle Principal » en français et de « Master Control Program » en version originale. « Master Control Program » est aussi le nom d'un système d'exploitation réel, le Burroughs MCP (en) qui fonctionnait sur Burroughs large systems (en), un des plus grands mainframes de la compagnie Burroughs Corporation.
  • Sur les vieux systèmes informatiques, la fonction trace on, appelée par la chaîne de commande TRON permettait de suivre les processus de fonctionnement d'un programme. Certaines rumeurs veulent que le personnage principal porte ce nom à cause de la fonction qu'il opère initialement dans le système informatique où il évolue[réf. nécessaire].

Easter eggs

Voici quelques easter eggs (références cachées à d'autres œuvres) du film.

  • Sur une affiche dans le bureau d'Alan Bradley, on peut lire les mots « Gort klaatu barada nikto », en référence à la formule qu'utilise Klaatu, l'alien du film Le Jour où la Terre s'arrêta (1951) de Robert Wise pour diriger son robot, Gort (visible à 0:27:11 dans le film).
  • Sur un des murs lumineux de la salle de surveillance de Sark, où celui-ci donne ses ordres et s'isole pour dialoguer avec le MCP, un petit Pac-Man clignote sur la droite de l'écran (à 0:45:30 dans le film).
  • Lors de la scène du voilier solaire, on peut apercevoir une tête de Mickey Mouse au sol (à 1:12:29 dans le film).

Dans la culture populaire

Cinéma

  • Dans le film I, Robot (2004) d'Alex Proyas, on peut relever plusieurs similitudes avec le film Tron ; à la fin, l'officier de police Del Spooner (Will Smith) se jette dans un immense rayon lumineux qui est en fait l'ordinateur principal qui dirige tous les robots, afin de lui injecter un « virus » pour le détruire. À la fin de Tron, Kevin Flynn se jette dans un rayon lumineux qui est en fait le MCP, pour permettre à Tron d'y placer un programme qui le détruira.

Télévision

  • Dans la série Chuck (2007-2012), qui prend place à Burbank, le héros Chuck Bartowski, un geek devenu agent secret contre son gré, est un grand fan de Tron. On peut remarquer une affiche du film dans sa chambre.
  • Dans la série Le Laboratoire de Dexter, l'épisode « Fin de partie » du montre le personnage Dexter qui tombe dans un univers similaire à celui de Tron. Dans cet épisode, sont présents les Light Cycle et un maître du virtuel qui ressemble au MCP de Tron.
  • Dans la série Les Simpson, une référence au film est faite dans l'épisode « Simpson Horror Show VI » du .
  • La forme du MCP est reprise par la série South Park pour représenter Moïse ; la première fois dans l'épisode « Les Scouts juifs » du . Dans l'épisode 4 de la saison 14, « Vous avez 0 ami », Stan se fait happer par son profil Facebook, devenu trop puissant et se retrouve dans un monde virtuel où tous les profils sont représentés par leur propriétaire et où, à l'image de l'univers de Tron, ils sont vêtus de combinaisons et de casques luminescents.
  • La série télévisée Automan (1983-1984) reprend en partie l'univers de Tron. Le héros est un hologramme au costume lumineux dont la voiture prend des virages à 90°.
  • Le monde de Tron, futuriste lors de sa création, mais quelque peu « rétro » à peine trente ans plus tard, avec ses objets virtuels « fil de fer » et ses motos bizarres virant à angle droit, est parodié dans un épisode de la série Futurama de Matt Groening intitulé « Law and Oracle » (). On y voit l'antihéros de l'histoire, le peu doué Philip J. Fry, devenu pour l'occasion un motard de la police, se lancer sur son étrange moto électronique à gros pneus à la poursuite d'un délinquant routier qui a dépassé la limite de vitesse... de la lumière. Il s'avère que ce dangereux contrevenant n'est autre qu'Erwin Schrödinger qui transporte dans sa voiture, outre des hallucinogènes d'une puissance inconnue, une mystérieuse boîte contenant son célèbre (et très agressif) chat quantique.

Musique

  • Le clip de la chanson 12:51 du groupe The Strokes, réalisé par Roman Coppola en 2003, s'inspire du film.
  • Le clip de la chanson From Paris to Berlin d’Infernal, sorti en 2005, s'inspire de l'univers épuré du film, notamment de ses courses de moto.
  • Le clip de la chanson Qu'en est-il de la chance de Pierre Lapointe, sorti en 2006, s'inspire également de la course de moto de Tron mais, au lieu de laisser un mur derrière elle, la moto efface les lignes.
  • Le clip de la chanson The Tron girl de la websérie The key of Awesome (en) s’inspire de l'univers de Tron.
  • Le groupe français Daft Punk rend hommage au film lors de sa tournée mondiale Alive 2007 ; pendant leurs concerts, lors du rappel (titres Human After All/Together/One More Time (Reprise)/Music Sounds Better With You), les deux membres du groupe apparaissent vêtus de costumes de scène noirs à bandes orange rappelant les combinaisons cybernétiques des personnages du film. Ils participeront également à la bande originale du film Tron : L'Héritage.
  • L'univers du clip du morceau Abiura di me (2008), interprété par l'Italien Caparezza, reprend le design visuel de Tron ainsi que le Light Cycle.

Jeux vidéo

  • L'univers de Tron apparaît dans le jeu vidéo Kingdom Hearts 2 où il fait partie du système de l'ordinateur d'Ansem. La Grille devient un monde jouable dans Kingdom Hearts 3D: Dream Drop Distance.
  • Dans Darwinia, les ingénieurs qui servent à prendre bâtiments, technologies et « âmes » des vies numériques de Darwinia, ainsi que les nuages ou encore le relais de communication du dernier niveau du jeu, sont directement inspirés de l'univers de Tron.
  • Dans Grand Theft Auto V, le mode de jeu « Retour à la ligne » qui ressemble au jeu des motos dans Tron est disponible sur GTA: Online.

Distinctions

Récompense

Nominations

Sorties vidéos

[réf. nécessaire]

Produits dérivés

Série télévisée d'animation

Jeu vidéo

Jeu de société

  • Tron: Assault on MCP Game (1981)[11]. Édité par Ideal. De 2 à 4 joueurs pour une durée de jeu de 30 minutes.

Bandes originales

Notes et références

  1. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 572
  2. (en) Tron sur l’Internet Movie Database
  3. (en) David McClain, « The Making of TRON: Special effects leap into the future », Video Games Player, no 1, , p. 50-55
  4. (en) « TRON Legacy: Oh how far we've come in computer rendering », Scott Sheppard, labs.blogs.com, 21 décembre 2010.
  5. (en) Bill Cotter, The Wonderful World of Disney Television - A Complete History, pp. 15-16
  6. (en) Distinctions - Internet Movie Database
  7. (en) « TRON : Three new video games based on the Disney movie », Intellivision News, no 4,
  8. (en) « Science Fiction Games Go Portable », Electronic Games, no 13, , p. 57
  9. « Tank Universal sur Steam », sur store.steampowered.com (consulté le ).
  10. « TRON RUN/r sur Steam », sur store.steampowered.com (consulté le ).
  11. Fiche du jeu sur le site boardgamegeek.com (consulté le 16 janvier 2016).

Annexes

Article connexe

Liens externes

  • Portail sur Disney
  • Portail de la science-fiction
  • Portail de la sécurité informatique
  • Portail des années 1980
  • Portail du cinéma américain
  • Portail du jeu vidéo
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.