Triple saut aux championnats du monde d'athlétisme

Le triple saut masculin fait partie des épreuves inscrites au programme des premiers championnats du monde d'athlétisme, en 1983, à Helsinki. L'épreuve féminine fait son apparition dix ans plus tard en 1993 à l'occasion des mondiaux de Stuttgart.

Pour un article plus général, voir Championnats du monde d'athlétisme.

Triple saut aux championnats du monde d'athlétisme
Christian Taylor, quadruple champion du monde du triple saut.
Généralités
Sport Athlétisme
Triple saut
Organisateur(s) World Athletics
Éditions Hommes : 17e en 2019
Femmes : 14e en 2019
Catégorie Championnats du monde
Palmarès
Tenant du titre Christian Taylor (2019)
Yulimar Rojas (2019)
Plus titré(s) Christian Taylor (4)
Tatyana Lebedeva, Yargelis Savigne, Caterine Ibargüen et Yulimar Rojas (2)
Records Jonathan Edwards (18,29 m, 1995)
Inessa Kravets (15,50 m, 1995)

Avec quatre médailles d'or remportées, l'Américain Christian Taylor est l'athlète le plus titré dans cette épreuve. La Russe Tatyana Lebedeva, la Cubaine Yargelis Savigne, la Colombienne Caterine Ibargüen et la Vénézuélienne Yulimar Rojas détiennent le record de victoires féminines avec deux titres.

Les records des championnats du monde appartiennent au Britannique Jonathan Edwards chez les hommes, et à l'Ukrainienne Inessa Kravets chez les femmes, qui établissent un nouveau record du monde du triple saut lors des championnats du monde de 1995, à Göteborg, en respectivement 18,29 m et 15,50 m.

Éditions

Années838791939597990103050709111315171922Total
Hommes X X X X X X X X X X X X X X X X X X 18
Femmes X X X X X X X X X X X X X X X 15

Hommes

1983-1995

Jonathan Edwards, champion du monde du triple saut en 1995 et 2001 et détenteur du record des championnats du monde avec 18,29 m (actuel record du monde).

Le Polonais Zdzisław Hoffmann est le premier champion du monde du triple saut en s'imposant en finale des mondiaux de 1983, à Helsinki[1]. Il réalise 17,42 m à son sixième et dernier essai et devance l'Américain Willie Banks et le Nigérian Ajayi Agbebaku qui effectuent tous deux un meilleur saut à 17,18 m, Banks devançant Agbebaku au titre du meilleur deuxième saut (17,08 m contre 17,01 m).

Lors des championnats du monde de 1987 à Rome, le Bulgare Khristo Markov, champion d'Europe en titre, remporte la médaille d'or avec un saut à 17,92 m qu'il effectue à son quatrième essai. Il devance l'Américain Mike Conley, titré lors des championnats du monde en salle en début d'année, qui termine à la deuxième place avec 17,67 m, le Soviétique Oleg Sakirkin s'adjugeant la médaille de bronze avec 17,43 m[1]. Willie Banks, médaillé d'argent quatre ans plus tôt et détenteur du record du monde depuis 1985, est éliminé dès les qualifications.

En 1991 à Tokyo, l'Américain Kenny Harrison décroche le titre mondial avec un saut à 17,78 m effectué à son deuxième essai. Le Soviétique Leonid Voloshin, qui termine à trois centimètres seulement d'Harrison, est médaillé d'argent avec 17,75 m et Mike Conley médaillé de bronze avec 17,62 m[1]. Le tenant du titre Khristo Markov est éliminé dès les qualifications.

Lors des championnats du monde de 1993, à Stuttgart, Mike Conley figure parmi les grands favoris au titre après sa médaille d'or olympique obtenue l'année passée à Barcelone. Il remporte la finale avec un triple bond à 17,86 m  à un centimètre de son record personnel  établi à son cinquième essai. Il devance Leonid Voloshin, qui concourt désormais pour la Russie et qui décroche sa deuxième médaille d'argent consécutive avec la marque de 17,65 m. Le Britannique Jonathan Edwards complète le podium avec 17,44 m[1]. Kenny Harrison se classe dixième avec 17,06 m.

Jonathan Edwards, qui a porté le record du monde à 17,98 m trois semaines plus tôt à Salamanque, et qui a franchi à plusieurs reprises les 18 mètres, mais à chaque fois avec un vent supérieur à la limite autorisé, remporte le titre des championnats du monde 1995, à Göteborg en Suède[2]. Dès son premier essai, il atteint la marque de 18,16 m et améliore de 18 cm son propre record du monde. Puis, à son deuxième essai, il améliore cette marque en réalisant un saut à 18,29 m (+ 1,3 m/s), performance constituant l'actuel record du monde du triple saut[3]. Le Bermudien Brian Wellman, champion du monde en salle en début de saison, s'adjuge la médaille d'argent avec 17,62 m, devançant le Dominiquais Jérôme Romain, médaillé de bronze avec 17,59 m.

1997-2005

Christian Olsson, champion du monde en 2003.

Aux championnats du monde 1997 à Athènes, le titre revient au Cubain Yoelbi Quesada qui établit un nouveau record national ainsi que la meilleure performance mondiale de l'année avec un saut à 17,85 m effectué à son deuxième essai. Il devance le tenant du titre Jonathan Edwards, médaillé d'argent avec 17,69 m et l'autre Cubain Aliecer Urrutia, médaillé de bronze avec 17,64 m, sa meilleure performance de l'année[1]. Kenny Harrison, champion olympique l'année passée à Atlanta, ne se classe que 9e de la finale.

En 1999 lors des championnats du monde de Séville, l'Allemand Charles Friedek confirme son titre mondial en salle remporté en début de saison en décrochant la médaille d'or en plein air. Il établit à cette occasion la meilleure performance mondiale de l'année avec 17,59 m, saut qu'il effectue à son 4e essai. Le Bulgare Rostislav Dimitrov bat son record personnel et se classe deuxième avec 17,49 m, juste devant Jonathan Edwards, médaillé de bronze avec 17,48 m[1]. L'Italien Paolo Camossi, 5e de la finale, établit un nouveau record national avec 17,29 m.

Champion olympique à Sydney en 2000, Jonathan Edwards remporte en 2001 les mondiaux d'Edmonton, devenant le premier triple-sauteur à décrocher un deuxième titre mondial en plein air. Auteur de la meilleure performance mondiale de l'année à son troisième essai avec 17,92 m, il devance largement le Suédois Christian Olsson, deuxième du concours avec 17,47 m, et le Russe Igor Spasovkhodskiy, troisième avec 17,44 m, record personnel[1].

Lors des championnats du monde de 2003, Christian Olsson arrive en tant que favori de l'épreuve après avoir notamment décroché le titre européen en 2002, et quelques mois plus tôt le titre mondial en salle. Il s'impose avec un bond à 17,72 m (à cinq centimètres de la meilleure performance mondiale de l'année qu'il détient) réalisé à son entrée dans le concours, devançant de 44 cm le Cubain Yoandris Betanzos et de 46 cm le Bahaméen Leevan Sands[1]. Jonathan Edwards abandonne après son deuxième essai et termine 12e et dernier de la finale.

Blessé après son titre olympique obtenu à Athènes en 2004, Christian Olsson ne peut défendre son titre lors des mondiaux de 2005 à Helsinki, laissant la victoire à l'Américain Walter Davis qui établit son record de la saison à son troisième essai avec 17,57 m. Celui-ci devance Yoandris Betanzos qui décroche sa deuxième médaille d'argent consécutive avec 17,42 m, et le Roumain Marian Oprea, détenteur de la meilleure performance mondiale de l'année avec 17,81 m, qui se classe troisième avec 17,40 m[1].

2007-2015

Teddy Tamgho, champion du monde en 2013.

Lors des championnats du monde 2007 à Osaka, le Portugais Nelson Évora crée la surprise en remportant la finale du triple saut avec 17,74 m, à son troisième essai, établissant un nouveau record national. Le Brésilien Jadel Gregório, qui a franchit 17,90 m cette saison, est deuxième avec 17,59 m, devant le tenant du titre Walter Davis, médaillé de bronze avec 17,33 m, sa meilleure marque de la saison[1].

En 2009, le Britannique Phillips Idowu remporte la finale des championnats du monde de Berlin avec la marque de 17,73 m réalisée à son troisième essai, signant la meilleure performance mondiale de l'année ainsi qu'un nouveau record personnel. Il devance Nelson Évora, tenant du titre et champion olympique l'année précédente à Pékin, qui prend la deuxième place avec 17,55 m, et le Cubain Alexis Copello, troisième avec 17,36 m[1].

L'Américain Christian Taylor, qui participe alors à sa première compétition internationale majeure, remporte le titre des championnats du monde 2011, à Daegu[1]. Auteur de deux premiers sauts au-delà des 17 mètres, l'Américain atteint la marque de 17,96 m (+ 0,1 m/s) à son quatrième essai et améliore de 28 cm son record personnel et de cm la meilleure performance mondiale de l'année du Français Teddy Tamgho[4]. Il devance le tenant du titre Phillips Idowu (17,77 m) et l'autre Américain Will Claye qui bat son record personnel avec 17,50 m[1]. Alexis Copello se classe 4e, devant Nelson Évora et Christian Olsson.

En 2013, lors des championnats du monde de Moscou, Teddy Tamgho réalise un triple bond à 18,04 m à son sixième et dernier essai (meilleure performance mondiale de l'année et nouveau record de France)[1] et devance le Cubain Pedro Pichardo (17,68 m) et l'Américain Will Claye (17,52 m)[5], devenant à cette occasion le troisième athlète à dépasser la limite des dix-huit mètres au triple saut après Jonathan Edwards (18,29 m en 1995) et Kenny Harrison (18,09 m en 1996)[6]. Christian Taylor, champion du monde et champion olympique en titre, échoue au pied du podium avec 17,20 m.

Lors des championnats du monde de Pékin en 2015, Christian Taylor décroche son deuxième titre mondial en plein air après Daegu 2011 en établissant à son sixième et dernier essai la marque de 18,21 m, signant la meilleure performance mondiale de l'année ainsi qu'un nouveau record d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes[1], devenant à cette occasion le deuxième meilleur performeur mondial de tous les temps, derrière Jonathan Edwards. Il devance Pedro Pichardo, de nouveau sur la deuxième marche du podium avec 17,73 m, et Nelson Évora, médaillé de bronze avec 17,52 m.

Depuis 2017

Christian Taylor, champion du monde en 2011, 2015, 2017 et 2019.

En 2017, au terme d'un duel acharné avec son compatriote Will Claye, Christian Taylor remporte les championnats du monde de Londres où il réalise un saut à 17,68 m à son troisième essai, cinq centimètres de mieux que Claye[7]. Il devient le premier athlète masculin à remporter trois titres mondiaux en plein air après 2011 et 2015[8]. Nelson Évora complète le podium avec 17,19 m et décroche sa quatrième médaille mondiale en plein air en l'espace de 10 ans, sa deuxième en bronze[1].

En 2019 à Doha, Christian Taylor est sacré pour la quatrième fois de sa carrière champion du monde du triple saut avec un saut à 17,92 m réalisé à son cinquième essai. Il devance une nouvelle fois Will Claye, deuxième en 17,74 m (sa quatrième médaille au total), ainsi que le Burkinabé Hugues Fabrice Zango, qui remporte la première médaille de l'histoire de son pays aux championnats du monde d'athlétisme et qui signe un nouveau record d'Afrique avec un dernier bond mesuré à 17,66 m, soit 4 centimètres de mieux que Pedro Pichardo, désormais Portugais, qui échoue au pied du podium avec 17,62 m[9].

Palmarès

Édition Or Argent Bronze
1983 Zdzisław Hoffmann
17,42 m
Willie Banks
17,18 m
Ajayi Agbebaku
17,18 m
1987 Khristo Markov
17,92 m
Mike Conley
17,67 m
Oleg Sakirkin
17,43 m
1991 Kenny Harrison
17,78 m
Leonid Voloshin
17,75 m
Mike Conley
17,62 m
1993 Mike Conley
17,86 m
Leonid Voloshin
17,65 m
Jonathan Edwards
17,44 m
1995 Jonathan Edwards
18,29 m
Brian Wellman
17,62 m
Jérôme Romain
17,59 m
1997 Yoelbi Quesada
17,85 m
Jonathan Edwards
17,69 m
Aliecer Urrutia
17,64 m
1999 Charles Friedek
17,59 m
Rostislav Dimitrov
17,49 m
Jonathan Edwards
17,48 m
2001 Jonathan Edwards
17,92 m
Christian Olsson
17,47 m
Igor Spasovkhodskiy
17,44 m
2003 Christian Olsson
17,72 m
Yoandris Betanzos
17,28 m
Leevan Sands
17,26 m
2005 Walter Davis
17,57 m
Yoandris Betanzos
17,42 m
Marian Oprea
17,40 m
2007 Nelson Évora
17,74 m
Jadel Gregório
17,59 m
Walter Davis
17,33 m
2009 Phillips Idowu
17,75 m
Nelson Évora
17,55 m
Alexis Copello
17,36 m
2011 Christian Taylor
17,96 m
Phillips Idowu
17,77 m
Will Claye
17,50 m
2013 Teddy Tamgho
18,04 m
Pedro Pichardo
17,68 m
Will Claye
17,52 m
2015 Christian Taylor
18,21 m
Pedro Pichardo
17,73 m
Nelson Évora
17,52 m
2017 Christian Taylor
17,68 m
Will Claye
17,63 m
Nelson Évora
17,19 m
2019 Christian Taylor
17,92 m
Will Claye
17,74 m
Hugues Fabrice Zango
17,66 m

Multiples médaillés

Rang Athlète Pays Période Or Argent Bronze Total
1Christian Taylor États-Unis2011-20194004
2Jonathan Edwards Royaume-Uni1993–20012125
3Nelson Évora Portugal2007–20171124
4Mike Conley États-Unis1987-19931113
5=Christian Olsson Suède2001–20031102
5=Phillips Idowu Royaume-Uni2009–20111102
7Walter Davis États-Unis2005-20071012
8Will Claye États-Unis2011-20190224
9=Leonid Voloshin Union soviétique / Russie1991–19930202
9=Yoandris Betanzos Cuba2003–20050202
9=Pedro Pichardo Cuba / Portugal2013-20150202

Records des championnats

Évolution du record des championnats[10]
Marque Athlète Lieu Date Record
16,80 m Ajayi AgbebakuHelsinki7 août 1983
16,90 m Mike ConleyHelsinki7 août 1983
17,01 m Ajayi AgbebakuHelsinki8 août 1983
17,08 m Willie BanksHelsinki8 août 1983
17,13 m Mike ConleyHelsinki8 août 1983
17,18 m Willie BanksHelsinki8 août 1983
17,18 m Zdzisław HoffmannHelsinki8 août 1983
17,35 m Zdzisław HoffmannHelsinki8 août 1983
17,42 m Zdzisław HoffmannHelsinki8 août 1983
17,73 m Khristo MarkovRome31 août 1987
17,92 m Khristo MarkovRome31 août 1987
18,16 m Jonathan EdwardsGöteborg 7 août 1995WR
18,29 m Jonathan EdwardsGöteborg7 août 1995WR

Femmes

1993-2005

Inessa Kravets lors des championnats du monde de 1995 qu'elle remporte en établissant un nouveau record du monde avec 15,50 m.

Le triple saut féminin fait sa première apparition lors des championnats du monde 1993 à Stuttgart. La Russe Anna Biryukova remporte la médaille d'or en établissant un nouveau record du monde avec 15,09 m, devenant la première athlète à dépasser la limite des 15 mètres. Elle devance sa compatriote Yolanda Chen, l'ancienne détentrice du record mondial, qui termine deuxième avec 14,70 m, et la Bulgare Iva Prandzheva, médaillée de bronze avec 14,23 m[11].

En finale des mondiaux de Göteborg en 1995, l'Ukrainienne Inessa Kravets établit la marque de 15,50 m à son troisième essai et améliore le record du monde de Biryukova qui termine à la troisième place avec 15,08 m. Iva Prandzheva décroche une nouvelle médaille, en d'argent, avec un saut à 15,18 m[11]. Trois jours plus tôt, dans l'épreuve masculine, Jonathan Edwards avait également remporté le titre en établissant un record du monde.

En 1997 à Athènes, et en l'absence d'Inessa Kravets, championne du monde et championne olympique en titre, blessée aux ischio-jambiers, la Tchèque Šárka Kašpárková remporte le titre mondial en établissant à son 5e essai la meilleure performance mondiale de l'année avec 15,20 m. Proche de Kašpárková, Rodica Mateescu se classe deuxième de la compétition en améliorant le record de Roumanie avec 15,16 m, devançant l'Ukrainienne Olena Hovorova, médaillée de bronze avec 14,67 m[11]. La Grecque Ólga Vasdéki, qui bat le record national avec 14,62 m, termine au pied du podium.

Lors des championnats du monde de 1999, à Séville, la victoire revient à la Grecque Paraskeví Tsiamíta avec un saut victorieux à 14,88 m, établi dès son entrée dans le concours. Elle devance la Cubaine Yamilé Aldama, deuxième avec 14,61 m et Ólga Vasdéki, qui réussit cette même marque de 14,61 m mais est finalement devancée par la Cubaine au titre du deuxième meilleur saut[11]. Šárka Kašpárková, la tenante du titre, se classe 6e de la finale.

Championne olympique en 2000, et championne du monde en salle en début de saison 2001, la Bulgare Teresa Marinova fait figure de favorite pour le titre aux championnats du monde 2001. Mais à Edmonton, la Russe Tatyana Lebedeva s'impose en réalisant la meilleure performance mondiale de l'année avec 15,25 m, et ce à son sixième et dernier essai. Longtemps en tête du concours, Teresa Marinova, se classe finalement troisième avec 14,58 m, devancée pour la médaille d'argent par la Camerounaise Françoise Mbango Etone qui réalise un saut à 14,60 m à son dernier essai[11].

En 2003 à Paris, Tatyana Lebedeva conserve son titre et devient la première triple-sauteuse à remporter deux titres mondiaux en plein air. Elle établit en finale à son quatrième essai son meilleur saut de l'année avec 15,18 m et devance une nouvelle fois Françoise Mbango Etone, qui réalise pourtant un nouveau record d'Afrique avec 15,05 m. L'Italienne et ancienne Cubaine Magdelin Martinez complète le podium avec 14,90 m (record d'Italie)[11].

Lors des championnats du monde 2005 à Helsinki, la Jamaïcaine Trecia Smith décroche le plus grand titre de sa carrière en s'imposant avec la marque de 15,11 m, meilleure performance mondiale de l'année réalisée à son cinquième essai. Elle devance la Cubaine Yargelis Savigne, médaillée d'argent avec 14,82 m, son record personnel, et la Russe Anna Pyatykh, médaillée de bronze avec 14,78 m[11]. Françoise Mbango Etone, championne olympique en 2004 à Athènes, décide au tout dernier moment de ne participer à ces championnats alors que la tenante du titre Tatyana Lebedeva, qui n'avait réalisé que la 11e performance des qualifications, déclare forfait pour la finale.

2007-2015

Yargelis Savigne, championne du monde en 2007 et 2009.

Aux championnats du monde de 2007 à Osaka, la Cubaine Yargelis Savigne réalise dès son entrée dans le concours un triple bond à 15,28 m, améliorant son record personnel et établissant la meilleure performance mondiale de l'année[11]. Elle remporte la médaille d'or et devance Tatyana Lebedeva (15,07 m) et la Grecque Chrysopiyí Devetzí (15,04 m). Mais, convaincue de dopage en 2016, de même que la quatrième de l'épreuve Anna Pyatykh, Devetzí est déchue de sa médaille de bronze au profit de la Slovène Marija Šestak, initialement 5e de la finale.

En 2009 à Berlin, Yargelis Savigne devient la deuxième athlète après Tatyana Lebedeva à remporter un deuxième titre de champion du monde en plein air au triple saut. Elle s'impose avec un saut à 14,95 m établi à son cinquième essai et devance sur le podium sa compatriote Mabel Gay (14,61 m) et Anna Pyatykh, qui bat le record national de Russie avec 14,52 m[11]. Comme pour l'édition 2007, Pyatykh est déchue de sa médaille de bronze en 2016 pour cause de dopage. En conséquence, la Serbe Biljana Topić récupère la médaille de bronze vacante. Françoise Mbango Etone, championne olympique en 2008 à Pékin, ne participe pas à la compétition.

En 2011, lors des championnats du monde de Daegu, l'Ukrainienne Olha Saladukha décroche le titre mondial un an après avoir obtenu le sacre européen[11]. Elle établit la marque de 14,94 m dès son premier essai et devance de cm la Kazakhe Olga Rypakova, médaillée d'argent avec 14,89 m[11]. La Colombienne Caterine Ibargüen, détentrice de la meilleure performance mondiale de l'année avec 14,99 m, se classe troisième de la finale avec 14,84 m alors que la double tenante du titre Yargelis Savigne termine au sixième rang avec 14,43 m.

Caterine Ibargüen devient la première championne du monde colombienne, en portant la meilleure marque de l'année à 14,85 m en finale des championnats du monde 2013 à Moscou. La Russe Ekaterina Koneva remporte la médaille d'argent avec 14,81 m, Olha Saladukha se classant troisième du concours avec 14,65 m[11]. Championne olympique en 2012 à Londres, Olga Rypakova ne dispute aucune compétition en 2013 pour cause de maternité.

Aux championnats du monde 2015, à Pékin, Caterine Ibargüen remporte un deuxième titre de championne du monde, la troisième athlète à réaliser cet exploit après Tatyana Lebedeva et Yargelis Savigne. Elle s'impose en établissant la marque de 14,90 m à son quatrième essai, sa meilleure performance de la saison. L'Israélienne Hanna Knyazyeva-Minenko prend la médaille d'argent avec 14,78 m et améliore le record national), devançant Olga Rypakova, médaillée de bronze avec 14,77 m[11].

Depuis 2017

Yulimar Rojas, championne du monde en 2017 et 2019.

Lors des championnats du monde 2017 à Londres, Yulimar Rojas devient à 21 ans la première athlète vénézuélienne sacrée championne du monde d'athlétisme en remportant la finale du triple saut en 14,91 m, soit deux centimètres de mieux que Caterine Ibargüen, double championne du monde en titre et invaincue en grande compétition depuis les Jeux Olympiques 2012 de Londres[12]. La médaille de bronze revient à Olga Rypakova en 14,77 m.

En 2019 à Doha, Yulimar Rojas conserve son titre mondial acquis à Londres avec un meilleur saut à 15,37 m, à seulement 13 centimètres du record du monde de Inessa Kravets. Elle devance sur le podium la Jamaïcaine Shanieka Ricketts, deuxième en 14,92 m, et Caterine Ibarguen, troisième en 14,73 m. Cette dernière remporte à 35 ans sa cinquième mondiale planétaire dans cette épreuve, sa deuxième en bronze après celle obtenue à Daegu en 2011[13].

Palmarès

Édition Or Argent Bronze
1993 Anna Biryukova
15,09 m
Yolanda Chen
14,70 m
Iva Prandzheva
14,23 m
1995 Inessa Kravets
15,50 m
Iva Prandzheva
15,18 m
Anna Biryukova
15,08 m
1997 Šárka Kašpárková
15,20 m
Rodica Mateescu
15,16 m
Olena Hovorova
14,67 m
1999 Paraskeví Tsiamíta
14,88 m
Yamilé Aldama
14,61 m
Ólga Vasdéki
14,61 m
2001 Tatyana Lebedeva
15,25 m
Françoise Mbango Etone
14,60 m
Teresa Marinova
14,58 m
2003 Tatyana Lebedeva
15,18 m
Françoise Mbango Etone
15,05 m
Magdelin Martinez
14,90 m
2005 Trecia Smith
15,11 m
Yargelis Savigne
14,82 m
Anna Pyatykh
14,78 m
2007[note 1] Yargelis Savigne
15,28 m
Tatyana Lebedeva
15,07 m
Marija Šestak
14,72 m
2009[note 2] Yargelis Savigne
14,95 m
Mabel Gay
14,61 m
Biljana Topić
14,52 m
2011 Olha Saladukha
14,94 m
Olga Rypakova
14,89 m
Caterine Ibargüen
14,84 m
2013 Caterine Ibargüen
14,85 m
Ekaterina Koneva
14,81 m
Olha Saladukha
14,65 m
2015 Caterine Ibargüen
14,90 m
Hanna Knyazyeva-Minenko
14,78 m
Olga Rypakova
14,77 m
2017 Yulimar Rojas
14,91 m
Caterine Ibargüen
14,89 m
Olga Rypakova
14,77 m
2019 Yulimar Rojas
15,37 m
Shanieka Ricketts
14,92 m
Caterine Ibargüen
14,73 m

Multiples médaillées

Rang Athlète Pays Période Or Argent Bronze Total
1Caterine Ibargüen Colombie2011-20172125
2Tatyana Lebedeva Russie2001-20072103
2=Yargelis Savigne Cuba2005–20092103
4Yulimar Rojas Venezuela2017–20192002
5Anna Biryukova Russie1993-19951012
5=Olha Saladukha Ukraine2011–20131012
7Françoise Mbango Etone Cameroun2001–20030202
8Olga Rypakova Kazakhstan2011-20170123
9Iva Prandzheva Bulgarie1993–19950112
10Anna Pyatykh Russie2005–20090022

Records des championnats

Évolution du record des championnats[14]
Marque Athlète Lieu Date Record
14,14 m Helga RadtkeStuttgart 20 août 1993
14,62 m Anna BiryukovaStuttgart21 août 1993
14,77 m Anna BiryukovaStuttgart21 août 1993
15,09 m Anna BiryukovaStuttgart21 août 1993WR
15,50 m Inessa KravetsGöteborg10 août 1995WR

Notes et références

Notes

  1. Chrysopiyí Devetzí, initialement troisième de la compétition derrière Yargelis Savigne et Tatyana Lebedeva, est convaincue de dopage en 2016, de même que la Russe Anna Pyatykh arrivée quatrième, disqualifiée en 2017. En conséquence, la Slovène Marija Šestak récupère la médaille de bronze
  2. Anna Pyatykh, initialement troisième de la compétition derrière Yargelis Savigne et Mabel Gay, est convaincue de dopage en 2017. En conséquence, la Serbe Biljana Topić récupère la médaille de bronze

Références

  1. (en) IAAF, « IAAF Statistic Handbook (édition 2019) », sur worldathletics.org (consulté le ), p. 177 à 183
  2. (en) Edwards jumping to no conclusions
  3. (en) « Résultats des championnats du monde 1995 », sur worldathletics.org (consulté le )
  4. (en) « Taylor stuns Idowu to win triple jump », sur reuters.com (consulté le )
  5. (en) Len Johnson, « Report: Men’s Triple Jump final – Moscow 2013 », sur iaaf.org,
  6. (en) « Triple jump - All Time Best », sur iaaf.org (consulté le )
  7. Rédaction, « Championnats du monde : Christian Taylor champion du monde du triple saut, Jean-Marc Pontvianne huitième », L'Équipe, (lire en ligne, consulté le )
  8. « VIDÉO. Mondiaux d’athlétisme : Christian Taylor sacré en triple saut mais sans record du monde ! » (consulté le )
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  11. (en) IAAF, « IAAF Statistic Handbook (édition 2019) », sur worldathletics.org (consulté le ), p. 326 à 331
  12. Anthony Hernandez, « Athlétisme : le Venezuela entre dans le panthéon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  13. « Mondiaux : Yulimar Rojas remporte le triple saut - Athlé - Mondiaux (F) », sur L'Équipe (consulté le )
  14. (en)« Progression du record des championnats du monde - Femmes », sur trackfield.brinkster.net (consulté le )

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