Traité de réassurance

Le traité de réassurance () a été une tentative de Bismarck pour continuer à s'allier avec la Russie à la suite de l'ancienne entente des trois empereurs, tout en maintenant parallèlement la Triplice.

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Histoire

Bismarck considérait comme essentiel de continuer à isoler diplomatiquement la France pour assurer la sécurité allemande. La Russie, elle se cherche des alliés. Alexandre III, au pouvoir, réfléchit à une alliance avec la République Française mais il hait celle-ci encore plus que son prédécesseur Alexandre II. Alexandre III se dirigera alors vers Bismarck pour mettre en place cette alliance secrète.

Le traité, secret, comporte six articles et un protocole additionnel rigoureusement secret qui ont pour conséquence :

  1. la Russie promet de rester neutre dans le cas d’une attaque française contre l’Allemagne et l’Allemagne promet de rester neutre dans le cas d’une attaque autrichienne contre la Russie ;
  2. l’Allemagne se déclare elle-même neutre dans le cas d’une intervention russe dans le Bosphore et les Dardanelles.

Le traité additionnel dispose dans son article premier que l'Allemagne prêtera, comme par le passé, son concours à la Russie pour assurer un gouvernement régulier et stable en Bulgarie. Elle promet de ne donner en aucun cas son consentement à une restauration du prince de Battenberg. L'article suivant stipule qu'au cas où l'empereur de Russie se trouverait dans la nécessité d'assumer lui-même l'obligation de défendre l'entrée de la mer Noire, l'Allemagne s'emploierait à accorder sa neutralité bienveillante et son appui moral et diplomatique aux mesures que Sa Majesté [l'empereur de Russie] jugerait nécessaires de prendre pour conserver les clefs de son empire. Enfin le troisième et dernier article stipule que le présent protocole fait partie intégrante du traité secret signé en ce jour à Berlin et a la même force et la même valeur.

Le traité est signé le , du côté allemand par le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, le prince Herbert von Bismarck (fils aîné du chancelier), et du côté russe par l'ambassadeur à Berlin, le comte Chouvalov.

Faisant partie du principe de Bismarck de « diversion latérale », le traité a été très dépendant de la réputation personnelle du chancelier. Après le départ de Bismarck, le ministère des Affaires étrangères allemand se révèle incapable de poursuivre cette politique avec succès.

En 1890, la Russie demande à renouveler le traité, ce que refuse l'Allemagne : l'empereur Guillaume II considère que sa relation personnelle avec le tsar Alexandre III suffit à maintenir des liens diplomatiques satisfaisants avec la Russie, alors qu'un maintien du traité se ferait au détriment de ses tentatives d'attirer le Royaume-Uni dans la sphère allemande. Cependant, alarmée par son isolement croissant, la Russie se rapproche de la France (convention militaire franco-russe de 1892 conduisant à l'alliance franco-russe), dont elle rompt ainsi l'isolement.

En 1896, le traité est rendu public par un journal allemand, les Hamburger Nachrichten, ce qui fait grand bruit en Allemagne et en Autriche-Hongrie.

Voir aussi

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