Traité de Várkiza

Le traité de Várkiza, en grec moderne : Συμφωνία της Βάρκιζας / Simfonía tis Várkiza, également connu sous le nom de pacte de Várkiza ou accord de paix de Várkiza, est signé à Várkiza (en), près d'Athènes, en Grèce, le , entre le ministre grec des Affaires étrangères et le secrétaire du Parti communiste de Grèce (KKE) pour le Front de libération nationale-Front de libération nationale (EAM-ELAS), à la suite de la défaite de ce dernier, lors des affrontements du Dekemvrianá. L'un des aspects de l'accord, dans son article IX, prévoit la tenue d'un référendum dans l'année afin de résoudre tout problème lié à la Constitution grecque. Ce référendum permettrait d'organiser des élections et donc de créer une assemblée constituante qui rédigerait une nouvelle loi organique. Dans un autre volet du traité, les deux signataires conviennent que les Alliés enverraient des superviseurs, afin de vérifier la validité des élections[1]. L'accord promet également que les membres de l'EAM-ELAS seront autorisés à participer à des activités politiques s'ils rendent leurs armes. De plus, toutes les libertés civiles et politiques sont garanties, ainsi que l'engagement du gouvernement grec à créer une armée nationale apolitique.

Traité de Várkiza
Couverture du traité de Várkiza (février 1945).
Συμφωνία της Βάρκιζας
Langue grec
Signé
Parties
Parties Ministère des affaires étrangères (Grèce) (en) Parti communiste de Grèce

Désarmement

Tas d'armes remises par l'EAM-ELAS.

Le traité précise que l'EAM-ELAS se désarme. Selon les archives, elle remet, dans les jours ou les semaines qui suivent, 100 pièces d'artillerie de divers types, 81 mortiers lourds, 138 mortiers légers, 419 mitrailleuses, 1 412 mitraillettes, 713 fusils automatiques, 48 973 fusils et pistolets, 57 fusils antichars et 17 radios[2].

Cependant, les chiffres réels sont plus élevés, car certains refusent d'accepter un reçu pour leurs armes. Panagiotis Koumoukelis raconte dans « All That Grief » qu'il a refusé un reçu pour son arme et qu'il a donc été torturé par des membres des bataillons de sécurité, car il ne pouvait pas présenter son reçu[3].

Conséquences

Au final, les promesses inscrites dans le traité de Várkiza ne sont pas tenues. Le principal problème est que le traité n'accorde l'amnistie que pour des raisons politiques, mais que de nombreuses actions des communistes, pendant les événements du Dekemvrianá, sont considérées comme apolitiques. Les événements qui suivent ont entraînent des assassinats généralisés de communistes[4].

Même si le traité de Várkiza n'est pas appliqué, il s'agit néanmoins d'une tentative diplomatique visant à mettre officiellement fin à la guerre civile. Le Parti communiste de Grèce reste légal pendant la guerre civile grecque, jusqu'au .

Négociateurs

Gouvernement grec
Nom Portefeuille
Ioánnis Sofianópoulos Ministre des Affaires étrangères
Periklis Rallis (el) Ministre de l'Intérieur
Pafsanías Katsótas Conseiller militaire du gouvernement grec
Forces de gauche
Nom Portefeuille
Georges Siantos Secrétaire général du Parti communiste grec
Ilias Tsirimokos Secrétaire général du Parti socialiste grec
Dimítris Partsalídis (el) Secrétaire du comité central de l'EAM
Stéfanos Saráfis (el) Conseiller militaire de l'EAM

Références

  1. Xydis 1961, p. 7-8. "Après une trêve le 11 janvier 1945, entre le commandant des forces britanniques et le leader communiste de l'ELAS (la branche militaire de l'EAM, le Front de libération nationale), un "traité de paix" a finalement été conclu à Varkiza, près d'Athènes, le 12 février 1945. Il a été signé d'une part par le ministre des affaires étrangères d'un nouveau gouvernement grec soutenu par les Britanniques et dirigé par un ancien général au passé indubitablement anti-dynastique et républicain, et d'autre part par le secrétaire du parti communiste grec (KKE) pour l'EAM-ELAS. L'article IX de cet accord prévoyait un référendum dans l'année pour trancher le problème constitutionnel, avec des élections à suivre pour une assemblée constituante qui rédigerait une nouvelle loi organique. Les deux parties ont par ailleurs convenu de demander aux puissances alliées d'envoyer des observateurs à ces élections pour vérifier l'authenticité de l'expression de la volonté populaire".
  2. Sarafis 1981, p. 525.
  3. Koumoukelis 1994, p. 165.
  4. Stavrianos et Panagopoulos 1948, p. 156. Les hostilités de décembre ont pris fin avec la signature de l'accord de paix de Varkiza le 12 février 1945. En échange de la remise de ses armes, l'E.A.M. s'est vu promettre la liberté d'exercer des activités politiques, et le gouvernement a garanti les libertés civiles et politiques et s'est engagé à organiser une armée nationale apolitique. Ces engagements n'ont pas été tenus, et le pacte de Varkiza a été suivi d'une réaction de droite et d'une persécution généralisée des éléments de gauche.

Voir aussi

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

  • (en) Panagiotis Koumoukelis, Our Last Song : All that Grief: Migrant Recollections of Greek Resistance to Fascism, 1941-1949, Sydney, Hale & Irmonger, , p. 165. .
  • (en) Heinz Richter, British Intervention in Greece : From Varkiza to Civil War February 1945 to August 1946, Londres, . .
  • (en) Stefanos Sarafis, ELAS : Greek Resistance Army, Atlantic Highlands, NJ: Humanities Press, . .
  • (en) C.M. Woodhouse, The Apple of Discord : A Survey of Recent Greek Politics in their International Setting, Londres, , p. 308-310. .

Articles

  • (en) Stephen G. Xydis, « Greece and the Yalta Declaration », American Slavic and East European Review, vol. 20, no 1, , p. 6-24. .
  • (en) L. S. Stavrianos et E. P. Panagopoulos, « Present-Day Greece », The Journal of Modern History, vol. 20, no 2, , p. 149-158. .

Articles connexes

Source de la traduction

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