Trémelle

Trémelle est un nom vulgaire, issu du genre latin Tremella, qui désignait un regroupement taxinomique désormais caduc de champignons basidiomycètes. Plusieurs espèces conservent néanmoins un nom normalisé formé à partir de ce terme, bien qu'elles ne soient pas apparentées entre elles[1],[2].

Trémelle
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Trémelle » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Trémelle mésentérique (Tremella mesenterica).

Taxons concernés

Dans la classe des Agaricomycetes
  • famille des Exidiaceae :
    • genre Pseudohydnum ;
    • genre Sebacina ;
Dans la classe des Dacrymycetes
  • famille des Dacrymycetaceae :
    • genre Dacrymyces ;
    • genre Femsjonia ;
    • genre Guepiniopsis ;
Dans la classe des Tremellomycetes
  • famille des Phaeotremellaceae :
    • genre Phaeotremella ;
  • famille des Tremellaceae :

Définition et étymologie

Les trémelles sont des champignons basidiomycètes à réceptacle gélatineux et irrégulier poussant en hiver sur les branches mortes. Le terme vient du latin tremere, « trembler », et du suffixe -ella, « petit », en référence au comportement de ce carpophore lisse et gélatineuse, tremblotant, qui se déchire difficilement. Son introduction en taxinomie (genre Tremella) remonte à Linné en 1770[3].

Elles font partie des mycètes communément appelés « champignons gelées » (champignons plus ou moins gélatineux et cérébriformes), parmi lesquels on retrouve les auriculaires (notamment l'oreille de Judas, la Guépinie en helvelle et le beurre noir de sorcière), les dacromycètes (notamment les Dacrymyces (en) et les calocères)[4],[5]. La consistance gélatineuse de la chair provient de la forte teneur en polysaccharides des parois cellulaires (teneur de 60 à 90 % dans le corps fructifère des espèces du genre Tremella, contre 10 à 30 % chez les autres champignons). Ces macromolécules hydrophiles colloïdales ont en effet la propriété de gonfler au contact de l'eau, ce qui donne un mucilage, sorte de mucus visqueux[6].

Elles portent le nom vernaculaire de Beurre de sorcière. L'origine de cette expression est probablement liée à des légendes dans les cultures mycophobes qui associent les sorcières aux champignons à la réputation toute aussi sinistre. Selon ces légendes, le beurre de sorcière était une masse gélatineuse apportée aux sorcières par le diable. Si on fouettait ou brûlait le champignon, la sorcière était forcée d'apparaître[7].

Galerie

Liste alphabétique

Références

  1. Société mycologique de France, « Les noms français des champignons », sur Mycofrance.fr (consulté le ).
  2. « Index des noms français », sur Mycoquebec.org (consulté le ).
  3. Définitions lexicographiques et étymologiques de « Trémelle » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  4. (en) Dennis E. Desjardin, Michael G. Wood, Frederick A. Stevens, California Mushrooms: The Comprehensive Identification Guide, Timber Press, , p. 480-485.
  5. Didier Borgarino, Christian Hurtado, Champignons de Provence, Edisud, , p. 86
  6. (en) Sergey V. Reshetnikov, Solomon P. Wasser, Ina Duckman, Katherina Tsukor, « Medicinal Value of the Genus Tremella Pers. (Heterobasidiomycetes) (Review) », International Journal of Medicinal Mushrooms, vol. 2, no 3, , p. 169–193 (DOI 10.1615/IntJMedMushr.v2.i3.10).
  7. (en) Frank M. Dugan, « Fungi, folkways and fairytales: Mushrooms and mildews in stories, remedies, and rituals, from Oberon to the Internet », North American Fungi, vol. 3, no 7, , p. 23-72 (DOI 10.2509/naf2008.003.0074)

Voir aussi

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