Tour Paradis

La Tour Paradis, souvent appelée Tour des Finances de Liège, est un immeuble de grande hauteur construit dans le quartier des Guillemins de Liège en Belgique. Sa hauteur, de 118 mètres - 136 avec l'antenne -, en fait l'immeuble le plus haut de Wallonie.

Pour l’article homonyme, voir Tour des Finances.

Elle abrite les quelque 1 100 fonctionnaires des finances employés à Liège et remplace les deux anciens bâtiments du SPF Finances dont la démolition a commencé en .

Historique

Le projet

À la suite de l'édification de la nouvelle gare des Guillemins, la Ville de Liège souhaite construire une vaste esplanade entre la station ferroviaire et la Meuse, ce qui impose la démolition de l'immeuble occupé par l'administration des Finances[1]. En 2007, la Régie des Bâtiments lance donc un concours afin de reloger les fonctionnaires de l'administration des finances à Liège, les anciens locaux contenant par ailleurs de l'amiante. Cinq offres sont déposées : deux sur le site du Val-Benoît, une près de la gare d'Angleur, une rue du Plan Incliné et une rue Paradis[2]. Toutefois, la Régie a oublié de publier l'appel d'offres au niveau européen et doit donc annuler la procédure[3].

Un nouvel appel d'offres est introduit en 2008, il impose notamment aux candidats d'obtenir un certificat d'urbanisme remis par la Ville de Liège. Sur les six candidats, seuls deux obtiennent ledit certificat, Fedimmo qui veut construire une tour à l'extrémité de l'esplanade des Guillemins et la SNCB qui opte pour une barre d'immeuble le long de la rue du Plan Incliné. Le certificat de la société ferroviaire est assorti d'une longue série de conditions impossibles à satisfaire dans la mesure où le certificat n'est remis que la veille du dernier jour de remise de projet. La SNCB jette l'éponge et la Régie n'a qu'un dossier à examiner[4]. Fedimmo obtient le marché[5],[6].

L'enquête publique révèle que des riverains s'opposent à la construction de la tour[7]. Quatre-vingt-sept réclamations sont enregistrées, en particulier en raison du gabarit de la tour[8]. En conséquence, la région wallonne impose de réorienter la pointe de la tour afin de l'éloigner des autres bâtiments et de redessiner la façade visible depuis la gare en accentuant les courbes[9]. Ces changements entraînent une nouvelle procédure d'enquête publique et à l'octroi d'un nouveau permis par le ministre Philippe Henry en 2012. Les travaux commencent.

Des riverains et la SNCB introduisent des recours devant le Conseil d'Etat[10], entraînant un arrêt de quatre mois du chantier[11],[12]. Les riverains se désistent et la juridiction administrative rejette le recours de la SNCB[13].

Le chantier

Les travaux de construction se déroulent de à .

L'édification de la tour nécessite le montage d'une grue de 151 mètres et d'une autre de 131 mètres. Ces structures sont amarrées à l'immeuble au fur et à mesure de l'élévation. La configuration du quartier limite le mouvement des grues[14].

Le chantier est divisé en deux parties :

  • Gros-œuvre et fermeture : de à .
  • Techniques et parachèvements : de à .
Travaux de terrassement de la tour en .
  • Début parois moulées :
  • Début terrassement :
  • Début réalisation des sous-sols :
  • Début réalisation des étages supérieurs :
  • Début habillage façades :
  • Début des parachèvements :
  • Fin de chantier :
  • Déménagement vers le nouveau : à partir de
  • Démolition du bâtiment existant : dès , pour une durée d'environ 6 mois[15].

La tour est inaugurée en 2015 et devient l'un des plus grands points de repère de la Cité ardente.

Localisation de la tour

La tour Paradis est implantée en bord de Meuse dans le quartier des Guillemins, à la limite du quartier de Fragnée.

Elle s'insère dans l'axe créé par la gare de Liège-Guillemins, place Pierre Clerdent, l'esplanade des Guillemins, la passerelle La Belle Liégeoise, le parc de la Boverie, le pont des Vennes et la Médiacité.

Elle est desservie par plusieurs lignes de bus, lesquelles seront remplacées en 2022 par une ligne de tram.

Elle fait face, de l'autre côté de la Meuse, à la tour cybernétique de Nicolas Schöffer, œuvre monumentale de 1961.

Description

Caractéristiques

Les fondations de la tour reposent directement sur un sol composé de schiste à douze mètres de profondeur.

La Tour Paradis mesure 136 mètres de haut. Elle a la forme d'un demi-ovale, d'un fer à repasser ou d'un bateau qui monte en s'évasant vers un sommet oblique. Elle compte trois niveaux souterrains et 26 étages, le tout surmonté d'une flèche.

La structure du bâtiment est composée de béton armé. Les planchers, poutres et colonnes sont réalisés en béton préfabriqué.

En raison de sa proximité avec la Meuse et d'une nappe phréatique, des pompes sont installées dans les sous-sols afin d'évacuer l'eau qui s'infiltre.

Façade solaire

La façade de la tour a été réalisée avec du vitrage photovoltaïque de l'entreprise belge, ISSOL sa. Une entreprise spécialisée dans la fabrication et la mise en oeuvre de façades solaires qui produisent de l'électricité[16].

Administration

  • Sous-sol (sur trois niveaux) : parking voitures (325 emplacements dont 26 réservés aux véhicules de service) et parking vélos (50 emplacements)[17]
  • Rez-de-chaussée : Hall d'entrée, Restaurant
  • 1er étage : Salles de cours
  • 2e - 17e étages : Bureaux
  • 18e - 19e étages : Non défini
  • 20e - 24e étages : Bureaux
  • 25e étage : Bureaux, Techniques
  • 26e étage : Étage technique

Un total de 1124 personnes y travailleront[17].

Tourisme

Le 25e étage est ouvert au public chaque année lors des Journées du patrimoine, il offre depuis la pointe de l'immeuble un panorama sur le centre de Liège[18].

Galerie

Notes et références

  1. Olivier Béart, « Les Finances devront céder la place », La Gazette de Liége, (lire en ligne)
  2. Charlotte Mikolajczak, « La future tour des Finances à Liège? », La Libre Belgique, (lire en ligne)
  3. Philippe Bodeux, « Nouvelle cité des finances : on recommence tout », Le Soir, (lire en ligne)
  4. Jean-Michel Crespin, « Les Finances n'attirent pas », La Gazette de Liége, (lire en ligne)
  5. Joel Matriche, « La cité des Finances en 2013 », Le Soir, (lire en ligne)
  6. Jean Blavier, « Un marché de 90 millions pour Befimmo », L'Écho, (lire en ligne)
  7. Anne-Catherine De Bast, « "Votre projet va nous piéger" », Le Soir, (lire en ligne)
  8. Eric Renette, « Les reproches faits à la future tour », Le Soir, (lire en ligne)
  9. Philippe Bodeux, « Une tour des finances en 2014 », Le Soir, (lire en ligne)
  10. Luc Gochel, « Deux recours contre la tour », Le Soir, (lire en ligne)
  11. V. Boigelot, « A Liège, le chantier de la future Tour des Finances est à l'arrêt », RTBF.be, (lire en ligne)
  12. Jo Jacoby, « La Tour Paradis est enfin dans les starting-blocks à Liège-Guillemins », Le Soir, (lire en ligne)
  13. Luc Gochel, « Le Conseil d'État rejette le pourvoi de la SNCB: la construction de la tour des finances de Liège peut se poursuivre », La Meuse, (lire en ligne)
  14. Margaux Leroy, « Liège: une grue de 151 mètres pour construire la Tour des Finances », RTBF.be, (lire en ligne)
  15. « Le SPF Finances louera 5,9 millions par an la nouvelle tour à Liège », (consulté le )
  16. (en-GB) « ISSOL | Green Architecture - BIPV - Building Integrated Photovoltaics », sur ISSOL | Architecture - BIPV (consulté le )
  17. Interbuild nv, Tour Paradis, 26 novembre 2014 (fichier pdf)
  18. Philippe Bodeux, « Liège: le public pourra monter au sommet de la tour des finances », Le Soir, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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