Tombes de la culture Dilmun

Les tombes de la culture Dilmun sont un ensemble de tumuli construits au Bahreïn au cours de l'âge du bronze ancien. Cet ensemble funéraire est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 2019[1].

Tombes de la culture Dilmun *

Tumuli de la nécropole d'A'ali (en).
Coordonnées 26° 08′ 43″ nord, 50° 30′ 46″ est
Pays Bahreïn
Subdivision Gouvernorats septentrional et méridional
Type Culturel
Critères (iii)(iv)
Superficie 168.45
Zone tampon 383.46
Numéro
d’identification
1542
Zone géographique États arabes **
Année d’inscription 2019 (43e session)
Géolocalisation sur la carte : Bahreïn
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO
Emplacement des tumuli.

Les sépultures ont été érigées durant la période dite du Dilmun précoce, entre 2 050 et 1 750 av. J.-C.[2],[3] Elles sont réparties sur un total de 21 sites archéologiques localisés dans la partie ouest de Barhein. Six de ces sites se présentent comme des nécropoles[1]. Ces six anciens cimetières sont chacun composés de quelques dizaines à plusieurs milliers de tumuli et cumulent un total de 11 774 sépultures. Ces tumuli, lors de leur construction, affectaient l'aspect de tours cylindriques basses[1]. L'une des six nécropoles, celle d'A'ali, possède un statut de cimetière royal fondé par une dynastie amorrite[4]. La première campagne de fouilles de cette nécropole est réalisée vers la fin du XVIIIe siècle[5]. Des travaux d'excavations des tumuli d'A'ali sont opérés à la fin du XIXe siècle par l'officier britannique Edward Law Durand[5].

Les quinze autres sites archéologiques comportent un total de 17 tombes royales. Les tombes royales se présentent comme des tours sépulcrales à deux étages[1].

Ces sépultures sont un témoignage matériel du Dilmun ancien, aux environs du IIe millénaire av. J.-C., époque durant laquelle le statut du territoire de Bahreïn se transforme en « carrefour commercial ». Cette période prospère induit est liée associée à « une tradition d’inhumation complexe appliquée à l’ensemble de la population ». La densité, le nombre et les caractéristiques architecturales des tombes de la culture de Dilmun ont été les critères parmi les critères retenus pour leur inscription au titre de patrimoine mondial[1].

Historique

Situation et composantes

.
Les 21 composants du bien patrimonial[6],[7],[8]
InventaireNom du siteLocalisationCoordonnées du siteTypeNombre de sépulturesSurface du bien patrimonialSurface de zone tampon
Site archéologique no 1Nécropole de Madinat Hamad 1Gouvernorat septentrional
Buri (en)
26° 08′ 24,99″ N, 50° 30′ 11″ E Sépultures d'époque tardive75412,19 ha
Site archéologique no 2Nécropole Est d'A'aliGouvernorats septentrional et méridional
A'ali (en)
26° 08′ 58,98″ N, 50° 30′ 46″ E 4 66959,38 ha
Site archéologique no 3Nécropole ouest d'A'aliGouvernorat septentrional26° 08′ 45,98″ N, 50° 30′ 28″ E 72322,14 ha
Site archéologique no 4Tombe royale individuelle 1Gouvernorat septentrional26° 09′ 33,99″ N, 50° 30′ 50″ E 0,12 ha
Site archéologique no 5Tombe royale individuelle 2Gouvernorat septentrional26° 09′ 35,98″ N, 50° 30′ 54″ E 0,13 ha
Site archéologique no 6Tombe royale individuelle 3Gouvernorat septentrional26° 09′ 32″ N, 50° 30′ 54″ E 0,04 ha
Site archéologique no 7Tombe royale individuelle 4Gouvernorat septentrional26° 09′ 33″ N, 50° 30′ 52,98″ E 0,11 ha
Site archéologique no 8Tombe royale individuelle 5Gouvernorat septentrional26° 09′ 29,99″ N, 50° 30′ 51,99″ E 0,16 ha
Site archéologique no 9Tombe royale individuelle 6Gouvernorat septentrional26° 09′ 30,98″ N, 50° 30′ 55″ E 0,13 ha
Site archéologique no 10Tombe royale individuelle 7Gouvernorat septentrional26° 09′ 37″ N, 50° 30′ 57,98″ E 0,06 ha
Site archéologique no 11Tombe royale individuelle 8Gouvernorat septentrional26° 09′ 38″ N, 50° 31′ 01″ E 0,12 ha
Site archéologique no 12Tombe royale individuelle 9Gouvernorat septentrional26° 09′ 32″ N, 50° 31′ 00″ E 0,08 ha
Site archéologique no 13Tombe royale individuelle 10Gouvernorat septentrional26° 09′ 39,98″ N, 50° 31′ 05″ E 0,12 ha
Site archéologique no 14Paires de tombes royales individuelles 11 et 12Gouvernorat septentrional26° 09′ 27,1″ N, 50° 30′ 52,49″ E 20,10 ha
Site archéologique no 15Paires de tombes royales individuelles 13 et 14Gouvernorat septentrional26° 09′ 27,38″ N, 50° 30′ 53,88″ E 20,15 ha
Site archéologique no 16Tombe royale individuelle 15Gouvernorat septentrional26° 09′ 24″ N, 50° 30′ 52,98″ E 0,05 ha
Site archéologique no 17Tombe royale individuelle 16Gouvernorat septentrional26° 09′ 23″ N, 50° 30′ 52,98″ E 0,04 ha
Site archéologique no 18Tombe royale individuelle 17Gouvernorat septentrional26° 09′ 27,88″ N, 50° 31′ 07,6″ E 0,07 haTotal : 191,88 ha
Site archéologique no 19Nécropole de Madinat Hamad 2Gouvernorat septentrional
Karzakkan
26° 07′ 15,99″ N, 50° 29′ 56,99″ E 4 26251,7 ha95,75 ha
Site archéologique no 20Nécropole de Madinat Hamad 3Gouvernorat septentrional
Dar Kulayb
26° 04′ 30″ N, 50° 30′ 20″ E 1 33119,62 ha67,15 ha
Site archéologique no 21Nécropole de JanabiyahGouvernorat septentrional
Janabiyah
26° 10′ 49″ N, 50° 28′ 24″ E 181,94 ha29,08 ha

Architecture et description

Tombes de type précoce

Pour Peter Bruce Cornwall, les tombes de type précoce sont des « tumuli de pierres petits et compacts »[9],[3]. La base des tumuli de type précoce mesure environ 2,50 m de diamètre[3]. Leur hauteur ne dépasse généralement pas 1,50 m[3].

Tombes de type tardif

Pour Cornwall, les tombes de type tardif sont des tumuli « plus grands que ceux de type précoce et recouverts de gravats »[9],[3].

Mobilier

La majeure partie des sépultures ont fait l'objet de pillage au cours de l'Antiquité. Le mobilier funéraire restant ayant été mis au jour consiste en des céramiques, certaines de conception locale et d'autres importées ; des artefacts fabriqués en cuivre et en bronze ; des sceaux ; des pièces de vaissellerie faites en stéatite et en chlorite ; des objets conçus en ivoire ; des paniers badigeonnés de bitume ; ainsi que des perles et des artefacts fait de coquillages. Associés à ce corpus, des restes d'animaux et des restes humains ont été mis en évidence[7].

Galerie

Notes et références

  1. « Tombes de la culture Dilmun - description », sur Comité du patrimoine mondial, Unesco, (consulté le ).
  2. Laursen 2017, p. 9.
  3. (en) « Typology of Burial Dilmun mounds », sur le site du Musée national de Bahreïn, Ministère de la Culture du Bahreïn (consulté le ).
  4. Laursen 2017, p. 10.
  5. Laursen 2017, p. 11-12.
  6. (en) « Tombes de la culture Dilmun - Situations géographiques multiples (21) », sur le site du Comité du patrimoine mondial, UNESCO, (consulté le ).
  7. ICOMOS, « Tombes de la culture Dilmun (Bahreïn) No 1542 » [PDF], Unesco, (consulté le ).
  8. (en) « Dilmun Burial Mounds : Executive Summary » [PDF], sur Comité du Patrimoine mondial, Unesco, (consulté le ).
  9. (en) Peter Bruce Cornwall, « On the Location of Dilmun », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, no 103, , p. 3-11 (lire en ligne, consulté le ).

Pour approfondir

Bibliographie

  • (en) Steffen Terp Laursen (dir.), Gianni Marchesi, Jesper Olsen et al., Royal Mounds of A'ali in Bahrain : The Emergence of Kingship in Early Dilmun, Jutland Archeological Society - Mosegaard Museum, (lire en ligne).
  • (en) Harriet E. W. Crawford (dir.) et Michael Rice (dir.), Traces of Paradise : The Archaeology of Bahrain, 2500bc-300ad, I.B.Tauris, , 224 p. (lire en ligne).
  • (en) Flemming Højlund, The Burial Mounds Of Bahrain : Social Complexity In Early Dilmun, Jutland Archaeoogical Society, , 92 p. (lire en ligne).
  • (en) Harriet E. W. Crawford, Dilmun and Its Gulf Neighbours, Cambridge University Press, , 170 p. (lire en ligne).
  • (en) Elisabeth C. L. During Caspers, « Dilmun: International Burial Ground », Journal of the Economic and Social History of the Orient, vol. 27, no 1, , p. 1-32 (DOI 10.2307/3631935, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Harriet E. W. Crawford, Dilmun Temple At Saar, Routledge, (1re éd. 1997), 256 p. (lire en ligne).
  • Pierre Lombard, « L'archéologie du Royaume de Bahreïn aujourd'hui, entre avancées et inquiétudes », Revue de l'archéologie de l'Orient ancien, no Hors-série 3, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Steffen Terp Laursen, « Early Dilmun and its rulers: new evidence of the burial mounds of the elite and the development of social complexity, c. 2200–1750 BC », Arabian Archaeology and Epigraphy, vol. 19, no 2, (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Benjamin W. Porter et Alexis T. Boutin, « The Dilmun Bioarchaeology Project : a first look at thePeter B. Cornwall Collection at the Phoebe A. Hearst Museum of Anthropology », Arabian Archaeology and Epigraphy, vol. 23, , p. 35-49 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

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