Titus Labienus

Titus Labienus, né vers 100 ou en 98 av. J.-C. et mort le à la bataille de Munda, est un général romain, l'un des principaux lieutenants de César durant la guerre des Gaules.

Il commença à servir en Cilicie vers 78- sous le commandement de Servilius.

En , à la demande de César, il poursuivit Gaius Rabirius pour trahison. La même année, en tant que tribun de la plèbe, il organisa un plébiscite qui assura à César la charge de pontifex maximus[1].

Il servit comme légat lors de la guerre des Gaules, et remplaçait César lorsqu'il s'en absentait. Ses principaux exploits dans ce conflit furent de défaire les Trévires commandés par Indutiomaros en 54 av. J.-C., son expédition contre Lutèce et sa victoire sur Camulogenus en 52, et des opérations contre les Éduens cette même année. Il fut un commandant de cavalerie talentueux.

Il est un des premiers à abandonner César lorsque celui-ci franchit le Rubicon[2], lui reprochant peut-être une certaine ingratitude, en plus d'entrer en guerre contre la République.

Accueilli avec allégresse par les partisans de Pompée, il combat à Dyrrachium et à Pharsale, puis suit Caton en Afrique, où il réussit à tenir César en échec à Ruspina, mais est défait à Thapsus.

Il rejoint ensuite Pompée le Jeune en Hispanie, et meurt en combattant à Munda.

Il eut un fils, Quintus Labienus.

Biographie

Famille et naissance

Il appartient à une famille de rang équestre originaire du Picenum[3], très certainement de la ville de Cingulum[4], qui fut restaurée, embellie et agrandie par lui avec ses propres deniers[5]. Il n'y a cependant pas de preuve qu'il y fut né, plutôt que, par exemple, à Rome, où son père était installé.

Une tradition qui remonte à la Renaissance rattachait cette famille à la gens Atia ; le premier à avoir proposé ce rattachement est sans doute Paul Manuce (dans Antiquitatum Romanarum Liber de legibus, Venise, 1569, p. 29-30). Cette conception, qui ne repose sur aucune source antique, est aujourd'hui abandonnée[6].

Sa date de naissance n'est donnée par aucune source antique et n'est pas connue avec précision. Münzer[7] situe cette naissance après l'an , puisque Cicéron, dans le Pro Rabirio perduellionis reo[8], indique qu'il n'était pas né au moment de l'assassinat de Lucius Appuleius Saturninus et de ses partisans, en décembre 100. En tenant compte de l'âge minimum requis pour se porter candidat aux magistratures, la plupart des historiens placent sa naissance en 99 ou 98[9].

Avant la guerre des Gaules

De 78 à 75, Titus Labienus accompagne Publius Servilius Vatia, proconsul de Cilicie, et participe à ses campagnes contre les pirates. C'est peut-être en 78 que Labienus rencontra César, qui était alors officier dans la suite de Servilius[10].

Il est tribun de la plèbe en 63 av. J.-C. C'est à cette occasion qu'il intente un procès à Rabirius, qui est défendu par Cicéron. Pendant son tribunat, il fait voter deux lois : la première concerne l'élection des pontifes par le peuple[11] et va profiter à César ; la seconde accorde le triomphe à Pompée, ainsi que d'autres récompenses[10].

Il est probablement préteur en 60 ou 59.

Guerre des Gaules

Labienus est l'un des plus brillants généraux de l'époque. Sa célébrité est toutefois éclipsée par celle de César malgré de très nombreuses victoires durant la guerre des Gaules.

Victoire sur les Helvètes

Légionnaire romain de l'époque de Titus Labienus.

En 58 av. J.-C., il prend en tant que légat de Jules César le commandement de la ligne fortifiée établie pour bloquer le passage aux Helvètes vers la Province, pendant que Jules César est allé chercher, en Italie, le renfort de cinq légions.

Les Helvètes se sont mis en route et ravagent le pays des Éduens. Ils s'arrêtent au pied d'une montagne[12]. Titus Labienus, sur les ordres de Jules César, en occupe avec deux légions le sommet. Ils doivent attaquer de concert les Helvètes. Alors que César avance, dans la plaine, vers les Helvètes, une méprise lui fait prendre les troupes de Labienus pour celles des ennemis, il rebrousse chemin vers une colline voisine. Labienus, qui a bien pris possession du sommet mais a ordre d'attendre César pour lancer son attaque, ne bouge pas. Les Helvètes en profitent pour s'échapper. La faute de la méprise est rejetée sur Considius. Les troupes romaines se regroupent et presque à court de ravitaillement se dirigent vers la ville de Bibracte capitale des Éduens, alliés de Rome. La bataille s'engage finalement avec les Helvètes qui, battus, font leur soumission. (Labienus n'est pas cité)

À la demande des Éduens, les Romains s'attaquent au Germain Arioviste qui, battu, s'enfuit en traversant le Rhin. Labienus n'est pas cité lors de la bataille, mais lorsque les légions romaines prennent leurs quartiers d'hiver chez les Séquanes, c'est lui qui en prend le commandement alors que César repart en Gaule citérieure.

Bataille contre les Belges

En 57 av. J.-C. Titus Labienus, depuis ses quartiers d'hiver, prévient Jules César, dans une lettre, que tous les peuples de la Belgique conspirent contre Rome. Les troupes romaines marchent rapidement vers la Belgique et surprennent les Belges. Les Rèmes font leur soumission. Les autres peuples les attaquent, la bataille de l'Aisne a lieu entre les Romains et les Belges. Ces derniers, battus, décident de se replier. Jules César envoie toute sa cavalerie et Titus Labienus avec trois légions à leur poursuite. Ils font un grand massacre des fuyards et rentrent au camp.

À la suite de cette victoire, les Suessions, les Bellovaques et les Ambiens se soumettent aux Romains. Les Nerviens, de rudes guerriers, refusent quant à eux de se soumettre, César décide donc de marcher sur eux. À la bataille de la Sambre (Sabis), les Nerviens ont persuadé leurs alliés les Atrebates, les Viromanduens et les Atuatuques de se joindre à eux pour affronter les Romains. Les Belges se sont regroupés derrière la Sambre et attendent, cachés dans les bois proches, les légions romaines. Les Atuatuques sont, quant à eux, en route. Les Romains sont surpris par l'attaque des Belges et une grande confusion règne dans leurs rangs. César harangue les troupes. Labienus n'est pas clairement cité mais il semble qu'il soit à la tête des IXe et Xe légions sur l'aile gauche romaine. La Xe légion est l'unité d'élite de l'armée de César. À la tête de ces deux légions il refoule les Atrebates vers la rivière et s'empare du camp ennemi de l'autre côté de la Sambre. Au centre, les VIIIe et XIe légions repoussent elles aussi les Viromanduens vers la rivière, seuls les Nerviens maintiennent la pression sur l'aile droite de l'armée romaine composée des VIIe et XIIe légions. La situation est confuse et critique, et oblige César à venir au premier rang pour haranguer ses hommes. Labienus, qui se rend compte de la difficulté où se trouve César, envoie, à son aide, la Xe légion, qui retraverse la Sambre. Les deux dernières légions, qui formaient la garde des convois, arrivent aussi au pas de course. Les Nerviens continuent malgré tout le combat et sont massacrés sur place dans une résistance héroïque. Les survivants font leur soumission. Les Atuatuques sont écrasés un peu plus tard. Vainqueurs, les Romains prennent leurs quartiers d'hiver. César rentre en Italie, Labienus n'est pas cité.

Les peuples de l'Océan, menés par les Vénètes, se soulèvent. César fait construire une flotte sur la Loire. Afin d'éviter que la coalition ne s'étende aux autres peuples, il divise son armée. Titus Labienus est envoyé avec de la cavalerie chez les Trévires, il doit rentrer en contact avec les Rèmes, maintenir les Belges dans le calme et barrer la route aux Germains qui pourraient être appelés en renfort par les Gaulois. Les Vénètes sont finalement battus comme les Aquitains. Labienus ne semble pas avoir eu à mener des combats.

Première incursion en Bretagne

En 55 av. J.-C. César bat les Germains et fait une incursion en Germanie après avoir construit un pont sur le Rhin. Il se retourne ensuite vers la Bretagne (Britannia) où il débarque avec ses troupes et soumet les Bretons qui promettent l'envoi d'otages. César retraverse la Manche. Deux navires, qui ont dérivé, abordent le continent plus loin que le gros de l'armée et sont pris à partie par une troupe de Morins. Les Gaulois belges sont battus et César envoie Labienus, avec les légions ramenées de Bretagne, pour châtier leur nation. Labienus réussit à les soumettre. Les Ménapes, eux, échappent aux Romains de Quintus Titurius et Lucius Cotta. L'armée romaine prend ses quartiers d'hiver chez les Belges.

Deuxième incursion en Bretagne

En 54 av. J.-C. les Bretons n'ont pas tenu leurs engagements et César décide donc de faire une deuxième incursion dans l'île. Pour cela, il se rend à Portus Itius avec ses légions. Il laisse, sur le continent, Labienus avec trois légions et deux mille cavaliers avec pour ordre de garder le port, de garantir la logistique de l'armée en campagne (notamment l'acheminement du blé) et de surveiller la Gaule. Il doit, en outre, construire 60 navires. César engage ensuite une campagne dont il sort victorieux. Les Bretons ayant fait soumission, il rentre sur le continent. Il est obligé d'embarquer ses troupes au plus étroit car il a perdu de nombreux bateaux notamment ceux construits par Labienus. Il disperse alors ses légions et Titus Labienus reçoit l'ordre d'aller prendre ses quartiers d'hiver chez les Rèmes non loin de la frontière avec les Trévires. Une légion est envoyée avec Quintus Ciceron chez les Nerviens et une autre avec les légats Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculeius Cotta chez les Éburons. Sabinus et Cotta sont attaqués par les Éburons. Ces derniers trompent les Romains par une ruse qui les pousse à abandonner leur camp. Attaqués en rase campagne, la légion est anéantie. Quelques survivants arrivent à s'échapper et à rejoindre le camp de Labienus (bataille d'Aduatuca). Encouragés par leur victoire, les Éburons soulèvent alors les Atuatuques et les Nerviens et attaquent le camp de Ciceron. N'ayant pas réussi à le prendre ils en font le siège. Ciceron réussit à prévenir César de la situation. César réunit ses troupes et demande à Labienus de le rejoindre. Cependant, ce dernier est lui-même menacé par les Trévires. Il expose dans une lettre à César la situation réelle. César renonce à la légion de Labienus et fonce au secours de Ciceron avec deux légions seulement.César bat les Nerviens et libère Ciceron et sa légion. Labienus apprend la victoire de César par les Rèmes. Les Trévires et leur chef Indutiomaros apprennent eux aussi la défaite des Nerviens et se retirent dans leur territoire. César décide de rester en Gaule.

La révolte des Trévires

Les Trévires, cependant, essayent de gagner d'autres peuples à leur cause. Puis, ils décident d'attaquer le camp de Labienus. Avec leur cavalerie, ils harcèlent régulièrement les Romains avant de se retirer. Labienus simule la peur en interdisant à ses hommes de sortir du camp. Pendant ce temps, il a envoyé secrètement des appels à ses alliés gaulois qui lui envoient de la cavalerie. Labienus cache ces cavaliers dans son camp. Lorsque les Trévires reviennent, ils ordonne l'attaque générale, non sans avoir donné l'ordre de chercher et tuer avant tout Indutiomaros. Il promet de grandes récompenses à ceux qui le tueront. Le chef gaulois est finalement pris et sa tête est rapportée à Labienus. Les Éburons et les Nerviens, à la nouvelle de la défaite des Trévires, se retirent aussi. Le calme revient, pour un temps, en Gaule.

En 53 av. J.-C. César fait lever de nouvelles légions. Les Trévires, quant à eux, cherchent à se libérer de Rome et essayent de soulever un maximum de Gaulois. César soumet tour à tour les Nerviens et les Sénons. Il envoie tous les bagages de l'armée avec deux légions à Labienus et attaque les Ménapes qui se soumettent aussi. Pendant ce temps, les Trévires décident d'attaquer Labienus, qui hiverne dans leur pays. Ils apprennent entretemps que Labienus a reçu le renfort de deux légions, arrêtent leur marche et décident d'attendre le renfort des Germains qu'ils avaient convaincus de se joindre à eux. Labienus, informé de leur plan, décide de marcher à leur rencontre avec 25 cohortes (cohorte romaine) et de la cavalerie gauloise en grand nombre. Il fait stopper sa troupe sur la rive abrupte d'une rivière (La Semoy d'après Camille Jullian) et attend les Trévires qui se trouvent sur l'autre rive. Le lendemain, il fait simuler une fuite à ses légions laissant entendre qu'il a peur des Germains et préfère partir avant leur arrivée. Les Trévires, voyant les Romains fuir, et informés des raisons par quelque informateur gaulois de la cavalerie de Labienus, décident d'attaquer sans attendre les Germains. Ils traversent la rivière. Labienus met alors en sécurité ses bagages et après avoir harangué ses troupes les fait marcher vers les Trévires. Ces derniers sont surpris par l'attaque des Romains qu'ils croyaient en fuite et sont mis rapidement en déroute. Labienus en tue un grand nombre et fait de nombreux prisonniers, il reçoit peu de jours après la soumission de leur cité. Les Germains, quant à eux, font demi-tour en apprenant la défaite des Trévires. César rejoint Labienus et décide de faire une nouvelle incursion en Germanie. Les Germains refusent le combat et se retirent dans de profondes forêts. César retraverse alors le Rhin et rentre en Gaule. Il décide de châtier les Éburons pour leur trahison de l'année précédente et l'anéantissement de la légion de Sabinus et Cotta. César ne rencontre aucune armée des Éburons et leur chef Ambiorix lui échappe toujours. Il décide alors d'appeler au pillage des Éburons et à leur extermination. Labienus a été envoyé avec trois légions vers l'Océan. Le calme étant revenu en Gaule, César rentre en Italie.

Soulèvement des Gaulois

En 52 av. J.-C., les Gaulois se soulèvent et massacrent les citoyens romains installés à Cénabum (Orléans). Les Arvernes prennent aussi les armes, menés par un jeune chef : Vercingétorix. Les Bituriges suivent bientôt… César rentre en urgence en Gaule. Vercingétorix pratique la terre brûlée. Avaricum (Bourges), épargnée par les Gaulois, est assiégée et mise à sac par les Romains. César sépare alors son armée en deux : il confie quatre légions à Labienus afin de marcher contre les Sénons et les Parisii, et lui-même, avec six légions, marche sur Gergovie, capitale des Arvernes. César essuie un échec devant Gergovie. Les Éduens, alliés des Romains, se révoltent aussi. César décide alors de rejoindre l'armée de Labienus. Ce dernier affronte les Parisii et leurs alliés, menés par l'aulerque Camulogène. Les Gaulois se retranchent dans un marais (situé sur la rive droite de l'actuelle Seine) et bloquent le passage vers leur cité, Lutèce. Après avoir essayé de combler la marais pour lancer une attaque, Labienus change de tactique et se rend maître d'une ville des Sénons, certainement Melodunum (Melun), ce qui lui permet de traverser le fleuve à la faveur d'un gué, pour ensuite attaquer la cité des Parisii par la rive gauche. La bataille de Lutèce a lieu qui voit la victoire de Labienus et la mort de Camulogène. Ayant appris la défection des Éduens et l'ampleur de la rébellion, il décide de rejoindre César dont il a appris les revers devant Gergovie.

La rébellion devient générale et Vercingétorix est élu chef suprême. César, coupé de la Province, fait appel à des cavaliers Germains pour renforcer son armée. Après une bataille de cavalerie perdue, Vercingétorix se retranche dans l'oppidum d'Alésia.

Le siège d'Alésia

César assiège la ville. Une armée de secours gauloise arrive et de nombreux combats s'engagent. Les Gaulois ayant identifié le point faible des fortifications de César font porter leur effort maximal lors d'une nouvelle attaque générale. César envoie Labienus avec six cohortes pour soutenir les Romains en grand péril dans les fortifications de la montagne. César repousse les attaques et se dirige vers la zone de Labienus qui supportant une attaque majeure a dû faire appel à 39 cohortes supplémentaires venant des zones moins menacées. L'arrivée de César fait basculer le sort de la bataille en faveur des Romains. L'armée de secours se débande et Vercingétorix se rend le lendemain. Les Éduens et les Arvernes font leur soumission. Les Romains prennent leurs quartiers d'hiver et Labienus est envoyé avec deux légions (dont la XVe) et de la cavalerie chez les Séquanes.

Dernières opérations

En 51 av. J.-C., les Bellovaques se soulèvent et César pour faire face à leur rébellion demande, entre autres, une légion à Labienus. Les Bellovaques sont battus. César continue ses opérations de soumission. Il rappelle Labienus auprès de lui, envoie la XVe légion en Italie du Nord pour la protéger d'éventuelles incursions et le fait partir avec deux légions chez les Trévires. Labienus remporte chez eux un combat de cavalerie contre les Trévires et les Germains et capture l'Éduen Suros, le dernier des Éduens à ne pas avoir déposé les armes. César finit de soumettre toute la Gaule.

En 50 av. J.-C., il donne à Titus Labienus le commandement de la Gaule cisalpine (Italie du Nord) espérant qu'ainsi sa candidature (deuxième consulat pour ) soit bien soutenue dans cette région. Une fois en place Labienus est approché par les ennemis de César qui essayent de le faire passer dans leur camp. César garde cependant confiance en Labienus. De plus en plus actifs, les opposants à César se regroupent derrière Pompée qui a été nommé Consul unique en , au mépris des lois de la République.

Guerre civile

En 49 av. J.-C., les dernières démarches politiques ayant échoué, César franchit le Rubicon le 10 janvier et marche sur Rome, à la tête de la XIIIe légion. En février, Pompée fuit en Grèce avec la majeure partie du Sénat.

Le 2 mars, Titus Labienus, passe dans le camp de Pompée, amenant avec lui 3 700 cavaliers gaulois et germains.

Les villes romaines se soumettent les unes après les autres à César, même Cingulum, la ville natale de Labienus, qu'il avait fait agrandir et embellir à ses frais.

Il atteint finalement Rome, où une dernière tentative politique échoue. Il part alors pour l'Espagne et met, au passage, le siège devant Marseille, la ville libre ayant refusé de se rallier à lui et préférant rester neutre. César bat les armées de Pompée en Espagne et Marseille finit par capituler.

César rentre à Rome où il est élu consul avec P. Servilius. À la fin de l'année 49 av. J.-C. il contrôle l'Italie, l'Espagne, les Gaules, la Sicile et la Sardaigne.

Opérations en Grèce

En 48 av. J.-C., la guerre civile continue en Grèce. César prend successivement les villes de Oricum et Apollonia. Il marche alors sur Dyrrachium.

Devant ces succès, l'armée de Pompée se met à douter. Labienus est alors le premier à faire le serment à Pompée de ne pas l'abandonner et de partager son sort, quel qu'il puisse être. Cette action de Labienus redonne espoir aux hommes qui jurent tous fidélité à Pompée. La route de Dyrrachium est coupée à César qui prend ses quartiers d'hiver sur la rivière Apsus. Pompée vient camper sur l'autre rive et y réunit toutes ses troupes et ses auxiliaires. César envoie un de ses lieutenants, Publius Vatinius, pour engager des pourparlers de paix. Titus Labienus commence à parlementer avec Vatinius mais soudain une grêle de traits s'abat sur Vatinius qui n'est pas touché car protégé par les boucliers de ses soldats. Labienus déclare alors que seule la mort de César pourra apporter la paix.

Pompée se fortifie dans le voisinage de Dyrrachium. César met le siège devant le camp de Pompée. Après de multiples affrontements, les troupes de César sont mises en fuite par Pompée à la tête de ses légions. Ce dernier n'exploite cependant pas totalement la situation. Cette action lui vaut le titre d'Imperator dans son camp. Labienus, quant à lui, se fait livrer les prisonniers césariens et les fait égorger après les avoir insultés pour leur couardise.

César après cet échec décide de lever le siège et continue ses opérations en Grèce. Le , commence la bataille de Pharsale. Pompée expose son plan et Labienus prend la parole, rappelant que les troupes de César sont maintenant de piètre valeur après les pertes qu'elles ont subies. Il fait serment de ne rentrer au camp que vainqueur. Pompée fait le même serment et tous les autres officiers aussi. La bataille se solde par la déroute des armées de Pompée, qui s'enfuit en Égypte. Il est trahi par les Égyptiens qui l'assassinent le 28 septembre de l'an

Labienus, quant à lui, fuit vers Corcyre (Corfou) puis, de là, vers l'Afrique.

En 47 av. J.-C., César réussit à conquérir l'Égypte.

Opérations en Afrique du Nord

En 46 av. J.-C., les républicains ont comme nouveau chef Scipion. Labienus l'a rejoint en Afrique où César décide de les attaquer. Le , s'engage la bataille de Ruspina. Labienus est à la tête d'une importante cavalerie, appuyée par de l'infanterie numide et des archers. L'armée de Labienus réussit à envelopper celle de César qui est contrainte à se former en rond et à combattre très à l'étroit. Labienus, à cheval et la tête nue, se tient au premier rang, et exhorte les siens, tout en s'adressant parfois aux légionnaires de César. Il apostrophe l'un d'eux, le traitant de novice et lui criant que César lui a tourné la tête et qu'il est maintenant dans une fâcheuse posture. Ce dernier, un vétéran de la dixième légion, répond alors à Labienus par un lancer de javelot qui atteint son cheval au poitrail. César finit par briser l'encerclement et se retire du champ de bataille. Bien que César s'en défende, la bataille de Ruspina est un succès pour Labienus. César se retranche dans Ruspina où il s'emploie à renforcer son armée à l'aide de ravitaillements venant par la mer. Scipion, pendant ce temps, fait sa jonction avec les troupes de Labienus.

Labienus, à la tête de ses cavaliers, essaye de prendre la ville de Leptis, mais c'est un échec. Les opérations se poursuivent de façon confuse. César et Labienus s'affrontent dans un combat de cavalerie où ce dernier perd de nombreux auxiliaires gaulois et germains qui périssent tous en se défendant vaillamment. César vante la grandeur et la beauté de leurs corps étendus sur le champ de bataille.

César se dirige ensuite vers la ville d'Uzitta pour y mettre le siège. Au passage, Labienus tente une embuscade, sur sa route, qui échoue et au cours de laquelle il manque être pris. César entame des travaux de siège, une attaque de cavalerie massive menée par Labienus échoue de nouveau. De nombreux soldats désertent alors le camp des républicains et rejoignent pour certains César. Une bataille rangée s'engage, les républicains étant appuyés par les éléphants du roi numide Juba. Le combat est incertain et Labienus à la tête de la cavalerie bridée tient en échec les troupes de César. Chaque camp se retire et entreprend de consolider ses fortifications.

Labienus tend de nouveau une embuscade aux troupes de César espérant les attaquer alors qu'elles vont collecter du blé. Informé par des transfuges, César déjoue l'embuscade, les Numides attaqués par les césariens fuient et Labienus est obligé d'intervenir avec sa cavalerie.

Labienus continue par la suite à harceler les troupes césariennes avec sa cavalerie essayant ainsi de leur couper le ravitaillement en blé et en eau. C'est un nouvel échec.

César décide alors d'entraîner ses troupes à la lutte contre les Numides et les éléphants. La bataille d'Aggar a lieu mais ne départage pas les ennemis. Labienus y participe à la tête de la cavalerie.

Le 6 avril 46 av. J.-C., a lieu la bataille de Thapsus. C'est la déroute des républicains. Le roi numide Juba se suicide un peu plus tard. Scipion est tué dans un combat naval alors qu'il tente de rejoindre l'Espagne.

Opérations en Espagne

En 45 av. J.-C., César part pour l'Espagne afin de terminer la guerre contre les derniers républicains qui y ont trouvé refuge, dont Cneius Pompée et Labienus. Le , a lieu la bataille de Munda, dans le Sud de l'Espagne. C'est une grave défaite pour les républicains qui perdent 33 000 hommes dont 3 000 cavaliers et où Labienus trouve aussi la mort.

Notes et références

  1. Dion Cassius, xxxvii, 37.
  2. Dictionnaire universel d'Histoire et de Géographie, éd. Hachette, année 1860, page 976.
  3. Cicéron, Pro C. Rabirio, 8, 22 ; Claude Nicolet, L'Ordre équestre à l'époque républicaine (312-43 av. J.-C.), II, Paris, 1974, p. 921, n. 192.
  4. L. Gasperini, G. Paci, « Ascesa al trono e rapporti con i territori d'origine. Italia: regio V (Picenum) », dans Epigrafia e ordine senatorio, Colloquio internazionale AIEGL, Rome, 14-20 mai 1981, Rome, 1982, p. 234-235.
  5. César, Commentaires sur la Guerre civile, I, 15.
  6. (it) Tito Labieno, note 2.
  7. « Labienus 6 », Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, XII, 1, 260-270 (en ligne).
  8. 14, 25.
  9. Biography of Titus Labienus, Caesar’s Lieutenant in Gaul par Wm. Blake Tyrrell.
  10. « Titus Labienus, legatus », The Classical Weekly, Vol. 31, no 14 (28 février 1938), p. 139.
  11. Cette loi abroge une réforme de Sylla qui avait institué la cooptation.
  12. Identifiée comme Sanvignes par le colonel Stoffel.

Annexes

Sources

Bibliographie

  • Münzer, « Labienus 6 », Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, XII, 1, 260-270 (en ligne).
  • (en) Frank Frost Abbott, « Titus Labienus », The Classical Journal, vol. 13, no 1, , p. 4-13.
  • (de) Meinhard-Wilhelm Schulz, Caesar und Labienus : Geschichte einer tödlichen Kameradschaft : Caesars Karriere als Feldherr im Spiegel der Kommentarien sowie bei Cassius Dio, Appianus und Lucanus, G. Olms, , X-476 p. (ISBN 978-3-487-14395-8).

Liens externes


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