Timoléon

Timoléon est un homme politique grec du IVe siècle av. J.-C.

La mort de Timophane par Léon Comerre (1874)

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Biographie

Né vers dans une famille aristocratique de Corinthe, il s'est opposé de toutes ses forces aux entreprises de son frère Timophane voulant usurper le pouvoir à Corinthe. Après avoir vainement tenté de le détourner de ses projets, il l'a fait lui-même mettre à mort en sa présence, mais en se voilant la face. Après ce sacrifice, il s'exile, et reste vingt ans éloigné des affaires.

En , il est envoyé avec dix navires et 1000 hommes à Syracuse afin de rétablir la situation[1]. En effet, Syracuse est en proie à de graves difficultés avec le retour de la menace carthaginoise et des luttes de factions entre Hicétas (en), qui compte sur l'aide des Puniques, et Denys le Jeune revenu au pouvoir en , qui contrôle la citadelle d'Ortygie.

Timoléon est vainqueur d'Hicétas et des Carthaginois à la bataille du fleuve Crimisos, puis il chasse Denys le Jeune, démantèle la forteresse du père de celui-ci sur Ortygie et réforme le système politique de Syracuse en créant une oligarchie modérée.

Il contraint aussi la plupart des tyrans des autres cités grecques de la Sicile occidentale à céder le pouvoir au profit de régimes oligarchiques : Mamercus de Catane est crucifié, Hippôn de Messine torturé à mort[2]. En revanche, le tyran de Taormine, Andromaque, père de Timée, soutient Timoléon[1].

Enfin son œuvre la plus durable est la recolonisation de la Sicile, par des citoyens venant non seulement de Corinthe, mais aussi de toute la Grèce[2]. L'ampleur de cette nouvelle colonisation, qui frappe déjà les auteurs de l'Antiquité, tels Diodore de Sicile ou Plutarque, est confirmée par les fouilles archéologiques.

Devenu aveugle, il se retire volontairement du pouvoir et meurt en . Il reçoit des funérailles publiques, et un monument en son honneur est élevé sur l'agora[2]. Son œuvre politique ne lui survit guère et la tyrannie, ainsi que le rôle croissant des mercenaires, redevient rapidement le régime dominant, y compris à Syracuse.

Postérité

Timoléon est regardé comme un modèle de grandeur d'âme, de sagesse et de modération. Cornélius Népos a écrit sa Vie, Plutarque lui consacre une de ses Vies parallèles, où il est comparé à Paul-Émile[3]. Alfieri, La Harpe et Chénier ont mis sur la scène le meurtre de Timophane par Timoléon.

Notes et références

  1. Jean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile, Pluriel / Fayard, 2018, p. 65-66
  2. John Julius Norwich (trad. de l'anglais), Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Paris, Tallandier, , 477 p. (ISBN 979-10-210-2876-0, OCLC 1038053850)
  3. Plutarque 2001, p. 465-495.

Bibliographie

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