Thomas a Kempis

Thomas a Kempis (nom latinisé utilisé en français), Thomas von Kempen ou Thomas Hemerken (1380 ? –  ?)[1] est un moine néerlandais du Moyen Âge. On lui attribue l'un des livres de dévotion chrétienne les plus connus, L'Imitation de Jésus-Christ[2]. Il est commémoré le 25 août[3].

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Biographie

Né à Kempen, en Allemagne (près de Cologne) en 1380, il est mort près de Zwolle en 1471. Son nom de famille était Hemerken (Hamerken), ce qui signifie « petit marteau » en bas-allemand.

En 1395 il fut envoyé à Deventer, à l'école des Frères de la vie commune. Il devint un copiste talentueux, capable de subvenir à ses besoins. Plus tard, il fut admis au couvent des Augustiniens du Mont Sainte-Agnès près de Zwolle, où son frère Jean l'avait précédé et avait été élevé à la dignité de prieur. Thomas fut ordonné prêtre en 1413 et fut nommé sous-prieur en 1429.

La communauté fut perturbée momentanément par le rejet de l'évêque d'Utrecht, Rodolphe de Diepholt et, en conséquence, par le pape. À part cela, Thomas mena une vie paisible, partageant son temps entre des exercices de dévotion, l'écriture, et la copie. Il a copié quatre exemplaires de la Bible, et l'une de ces copies est conservée à Darmstadt, en cinq volumes. Ses enseignements étaient très lus, et ses travaux abondent en citations bibliques, particulièrement celles du Nouveau Testament.

Sa vie est sans aucun doute caractérisée par ces mots, écrits en légende d'un tableau ancien qui serait son portrait : « en toutes choses j'ai cherché la paix et ne l'ai point trouvée, sauf dans les livres et le retrait du monde ». Le , un monument fut érigé à sa mémoire en l'église Saint-Michel de Zwolle, aujourd'hui démolie.

Thomas a Kempis appartenait à l'école des mystiques qui s'étendait sur les rives du Rhin, de la Suisse à la Hollande, en passant par Strasbourg et Cologne. Il était disciple de Gérard Groote et de Florent Radewijns, fondateurs des Frères de la vie commune.

Tous ses écrits sont marqués par la dévotion et comprennent des billets, méditations, lettres et sermons, des vies de saints et diverses biographies. Des œuvres semblables à L'Imitation de Jésus-Christ, animées par le même esprit, prolongèrent sa méditation sur la vie et les bénédictions du Sauveur, ainsi qu'un livre sur l'Incarnation. Tous ses travaux expriment son adoration débordante pour le Christ.

Thomas a Kempis a été béatifié par l'Église catholique[4]. Il est fêté le [3]. Ses restes reposent depuis la Pentecôte 2006 dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Zwolle.

Écrit

Opera spirituale, 1568.

L'Imitation de Jésus-Christ tient une grande place dans la littérature chrétienne.

Il écrit, à propos de la simplicité et de la pureté :

« L'homme s'élève au-dessus de la terre sur deux ailes, la simplicité et la pureté. La simplicité doit être dans l'intention, et la pureté dans l'affection. La simplicité cherche Dieu, la pureté le trouve et le goûte. Nulle bonne œuvre ne vous sera difficile, si vous êtes libre au-dedans de toute affection déréglée. Si vous ne voulez que ce que Dieu veut et ce qui est utile au prochain, vous jouirez de la liberté intérieure. Si votre cœur était droit, alors toute créature vous serait un miroir de vie et un livre rempli de saintes instructions. Il n'est point de créature si petite et si vile qui ne présente quelque image de la bonté de Dieu. Si vous aviez en vous assez d'innocence et de pureté, vous verriez tout sans obstacle. Un cœur pur pénètre le ciel et l'enfer. Chacun juge des choses du dehors selon ce qu'il est au-dedans de lui-même. S'il est quelque joie dans le monde, le cœur pur la possède. Et s'il y a des angoisses et des tribulations, avant tout elles sont connues de la mauvaise conscience. Comme le fer mis au feu perd sa rouille et devient tout étincelant, ainsi celui qui se donne sans réserve à Dieu se dépouille de sa langueur et se change en un homme nouveau[5]. »

Thomas a Kempis est également l'auteur du livre Le soliloque de l'âme, daté de 1438 d'après le manuscrit dit de Cambrai. Ce fut le premier des traités de a Kempis qui fut livré à l'impression vers 1473[6].

Source

Traduction partielle de la notice de Thomas a Kempis dans The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge (domaine public).

Articles connexes

Reliquaire de Thomas a Kempis à la basilique Notre-Dame de Zwolle.

Liens externes

Notes et références

  1. Notice d'autorité de la BnF. Dans Édition et diffusion de l'Imitation de Jésus-Christ, dir. Yann Sordet et M. Delaveau, BnF, 2012, Thomas a Kempis est donné mort en 1470.
  2. Cette œuvre a parfois également été attribuée à Jean Gerson ; voir par exemple la notice d'autorité titre de la Bibliothèque nationale de France.
  3. « Bienheureux Thomas a Kempis », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  4. L'imitation de notre Seigneur Jésus Christ, trad. de F. de Lamennais, Éd. Arts et Métiers graphiques, Paris, 1946, p. 59-60, II, 4, 1-2 (partie II, chapitre 4, paragraphes 1 et 2).
  5. Thomas A. Kempis. Le Soliloque de l'âme (trad. Dom E. Assemaine), Éditions de la Source, 1937, p. 168.

Bibliographie

  • Thomas a Kempis, L'imitation de Jésus-Christ, Seuil, Collection : Livre de Vie, 1999, (ISBN 2020372436)
  • (en) Thomas a Kempis, Rev. William Benham, The Imitation of Christ, Éd. CreateSpace Independent Publishing Platform, 2013, (ISBN 1484935357)
  • Thomae a Kempis... opera omnia, 3 vol., Anvers, 1601. (édition critique par Henri de Sommal (Sommallius).
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