Thomas Heath

Thomas Little Heath (né le à Bartnetby le Wold, dans le Lincolnshire, mort le à Ashtead[1] dans le Surrey) est un haut fonctionnaire britannique, surtout connu pour ses travaux sur l'histoire des mathématiques de la Grèce antique, effectués en marge de sa carrière officielle. À la fois mathématicien et helléniste, Heath traduisit du grec ancien en anglais les œuvres d’Euclide d’Alexandrie, d’Apollonius de Perga, d’Aristarque de Samos, et d’Archimède de Syracuse. C'était également un grand alpiniste, qui fréquenta longuement le massif des Dolomites.

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Biographie

Le haut fonctionnaire

Thomas Heath était l'un des six enfants d'un agriculteur passionné par les Lettres classiques. Il fréquenta Clifton College, un lycée réputé de Bristol, et en 1879 put bénéficier d'une bourse pour étudier au Trinity College[2] de l’Université de Cambridge ; là, il s'imposa avec les meilleures notes, aussi bien en philologie classique qu'en mathématiques (il se classa 12e au Tripos de mathématiques de 1882). Il était encore étudiant lorsqu'il rédigea un article pour l'Encyclopedia Britannica sur les mathématiques de la Grèce antique.

À sa sortie de l'université, il passa le concours du Ministère des Finances et se classa premier. Il effectua l'essentiel de sa carrière dans la chancellerie de l'Échiquier, secrétaire particulier de plusieurs secrétaires d'États. Il fut décoré de l'Ordre du Bain (ordre de troisième classe en 1903, de deuxième classe en 1909). En 1907, il était Secrétaire du Trésor adjoint et en 1913 « secrétaire permanent », la plus haute fonction à l’Échiquier. En récompense de ses services pour la Couronne, il fut fait Commandeur de l'Ordre royal de Victoria[3] (1916), devenant de ce fait « Sir Thomas Heath ». En 1919, il rejoignit l'administration du National Debt Office (créée pour résorber l'abyssal déficit dans lequel la Première Guerre mondiale avait plongé le Royaume-Uni), et il prit sa retraite en 1926.

L'érudit

À la fois mathématicien et helléniste, Heath employait ses loisirs à traduire du grec ancien en anglais les œuvres d’Euclide d’Alexandrie, d’Apollonius de Perga, d’Aristarque de Samos, et d’Archimède de Syracuse. C'est principalement grâce aux traductions de Thomas Heath que le public anglais put prendre connaissance de l’œuvre d'Archimède[4]. Il devint fellow de la Royal Society en 1912, puis en 1922-23 président de la Mathematical Association.

Cela dit, sa traduction du célèbre palimpseste d'Archimède est fondée sur une transcription qui à l'époque ne pouvait être que lacunaire[5], et que les chercheurs ne désespèrent pas d'améliorer grâce aux méthodes physico-chimiques actuelles. Lorsqu'en 1897 Heath fit paraître son édition des Œuvres d’Archimède, le palimpseste d'Archimède commençait seulement à être déchiffré, et il fallut encore attendre 1906, pour qu'avec les travaux du professeur danois Johan Ludvig Heiberg on comprenne la portée de ce manuscrit : le palimpseste contenait une version détaillée du Stomachion, et un Traité de la Méthode qu'on croyait perdu. Ces traités retrouvés ont depuis fait l'objet d'une intense recherche chez les hellénistes et historiens des mathématiques[5].

Traductions et autres écrits

Note: on n'a reporté ici que les éditions originales ; mais il faut savoir que la plupart de ces traductions ont connu plusieurs rééditions et tirages.

  • Diophantus of Alexandria: a Study in the History of Greek Algebra (Cambridge: Cambridge University Press, 1885)
  • Apollonius de Perga: Treatise on Conic Sections (Cambridge: Cambridge University Press, 1896)
  • Archimède: Works (Cambridge: Cambridge University Press, 1897)
  • Euclide The thirteen books of Euclid's Elements (Cambridge: Cambridge University Press, 1908)
  • Aristarchus of Samos, the Ancient Copernicus Oxford: Clarendon Press, 1913)
  • (en) A History of Greek Mathematics : vol. 1, Oxford, The Clarendon press, (lire en ligne)
  • (en) A History of Greek Mathematics : vol. 2, Oxford, The Clarendon press, (lire en ligne)
  • A Manual of Greek Mathematics (Oxford: Clarendon Press, 1931)
  • Greek Astronomy (Londres: J.M. Dent & Sons, 1932)
  • Mathematics in Aristotle (Oxford: Clarendon Press, 1949)

Note

  1. D'après D'Arcy Wentworth Thompson, « D. Sir Thomas Heath, K,C.B., F.R.S., F.B.A. », Nature, no 145, , p. 578–579 (DOI 10.1038/145578a0)
  2. Dana Densmore, Euclid's Elements. All thirteen books complete in one volume. The Thomas L. Heath Translation, Santa Fe (Nouveau-Mexique), Green Lion Press, (réimpr. 5e) (ISBN 978-1-888009-19-4), xix
  3. Cf. « Thomas Little Heath », sur université de St. Andrews, Biographies of mathematicians (consulté le )
  4. Cf. Joseph W. Dauben et Christoph J. Scriba, Writing the History of Mathematics, Birkhäuser, coll. « History of Mathematical Sciences », , 690 p. (ISBN 978-3-7643-6167-9, lire en ligne), p. 441
  5. Cf. Shirley B. Gray, « A Centennial Celebration of Two Great Scholars », Notices of the AMS, vol. 55, no 7, , p. 776-783 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Euclid's Elements : all thirteen books complete in one volume, Green Lion Press, , 499 p. (ISBN 978-1-888009-19-4), « About the translator: Thomas L. Heath »

Liens externes

éditions en ligne des ouvrages de Heath
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