Thomas Foster Chuck

Thomas Foster Chuck[N 1] (1826-1898) est un photographe britannique ayant fait sa carrière en Australie.

Biographie

Thomas Foster Chuck est né le à Londres[1]. Il étudie à la première bluecoat school du pays[2].

Il arrive à Melbourne en Australie le . Il s'y marie le avec Adeline Holt, une Anglaise qui vient d'arriver en Australie. Ils ont un fils en 1856, qui est le seul fils survivant des six enfants qu'ils ont eu, mais dont cinq sont morts à un jeune âge, dont au moins deux fausses-couches. Adeline Holt meurt d'ailleurs le d'une fausse-couche[1].

Carte de visite de Thomas Foster Chuck pour son studio The London Portrait Gallery.

Il s'établit d'abord comme fabricant de meubles, mais devient insolvable en 1860. Il s'implique dans la production et la promotion d'un diorama, Grand Moving Diorama[3] représentant des événements de l'expédition de Burke et Wills, avec notamment des tours à Sydney et Hobart. C'est ainsi qu'il s'intéresse à l'art du spectacle et à la photographie : il ouvre alors un studio photographique dans le centre commercial de Royal Arcade, Melbourne (en)[4]. Une ou deux années plus tard, il déménage à Daylesford, où il a comme commande de photographier les scènes de crime liées à un célèbre procès local[1]. Il y établit un studio appelé The London Portrait Gallery — le même nom que celui qu'il avait à Melbourne —, dans lequel il fait surtout des portraits et des vues[5] ; il expose son travail lors de la Melbourne Intercolonial Exhibition[3]. Il voyage dans le Western District (Victoria) (en) pour prendre des photos dans les régions de Hampden et Mortlake qui seront exposées lors de l'Intercolonial Exhibition, ainsi qu'une série de nuages après la tempête[5]. Il revient à Melbourne en 1868[1], et ouvre un nouveau studio sur Octavia Street, St Kilda, dans la banlieue de la ville[6].

Il se marie l'année suivante avec Mary Ambrose (ils n'ont aucun enfant ensemble). Il s'installe à nouveau dans le centre commercial de Melbourne[1].

Portrait de Charles Robinson apparaissant dans The Explorers & Early Colonists of Victoria.

C'est alors qu'il commence à travailler sur son œuvre la plus célèbre[7] : Historical Picture of The Explorers and Early Colonists of Victoria, une mosaïque photographique sur les explorateurs et premiers colons de la région de Victoria, composée de plus 700 portraits[1],[5],[3]. Il la termine en 1872 et en tire de substantiels bénéfices, notamment en vendant des cartes de visite, des impressions élargies des portraits ou des impressions rétrécies de la mosaïque[3]. En , l'Argus (en) signale que la section photographique de la Victorian Intercolonial Exhibition fait une mention honorable des « portraits photographiques, finis à l'huile, des aquarelles et des gravures à la manière noire »[3]. Il fournit par ailleurs la presse en photographies et les invite ainsi à ses expositions. Il obtient pour son travail une médaille d'or à l'exposition internationale de Londres de 1874[1],[3]. Il expérimente la coloration de ses photographies avec des couleurs à l'huile ou à l'eau[1].

En 1872, il obtient un contrat pour photographier les collections de la National Gallery of Victoria : il réalise ainsi dix-huit photographies entre 1873 et 1874 qu'il publie dans Photographs of the Pictures in the National Gallery of Melbourne[8],[3].

En 1876, il vend son studio, déménage à Ballarat et ouvre Gallery of Art pour continuer à produire différents travaux photographiques, et notamment des « chromatypes » (un procédé qu'il prétend avoir inventé)[3],[9],[6] et en octobre de la même année il embarque avec sa femme pour l'Angleterre. Ils reviennent à Melbourne deux ans plus tard ; il semblerait que Chuck n'ait pas travaillé comme photographe lors de son séjour en Angleterre[1]. À son retour, il abandonne la photographie et devient agent de l'Evangelisation Society of Australasia[5].

Thomas Chuck meurt le à Albert Park, dans la banlieue de Melbourne[1], et est enterré à St Kilda[9]. Son fils Thomas Henry Chuck reprend son affaire à sa mort[9],[6].

Conservation

Œuvre

Publications

  • (en) The Story of the Camera in Australia, Melbourne, 1955
  • (en) Key to the historical picture of the explorers and early colonists of Victoria, Melbourne, Mason, Firth, & M'Cutcheon, (OCLC 222299194)
  • (en) One Story is Good Till Another is Told; or, a Reply to Mr. Anthony Trollope on That Part of His Work Entitled 'Australia and New Zealand’ Relating to Victoria, Liverpool, Royaume-Uni, 1877

La mosaïque photographique

La mosaïque photographique de Thomas Foster Chuck.

La mosaïque photographique de Thomas Chuck, The Explorers & Early Colonists of Victoria, est conservée à la Bibliothèque d'État du Victoria[1].

La liste complète des personnalités représentées sur la mosaïque est disponible en ligne[1] et le portrait de chacune d'entre elles peut être consultable sur le site de la Bibliothèque d'État du Victoria[11].

Notes et références

Notes
  1. Il est baptisé Thomas Chuck, mais le photographe choisit Foster comme deuxième prénom dans les années 1860[1]. Le nom de famille est donc Chuck.
Références
  1. (en) « Biographie de Thomas Foster Chuck », sur portphilippioneersgroup.org.au (consulté le ).
  2. (en) « Chuck, Thomas Foster, d 1898, photographer », sur RCS Photographers index (consulté le ).
  3. (en) « Biographie de Thomas Foster Chuck », sur National Portrait Gallery of Australia (consulté le ).
  4. Cato 1955, p. 60.
  5. (en) « Fiche d'une carte visite avec biographie de Chuck », sur artgallery.nsw.gov.au (consulté le ).
  6. Davies et Stanbury 1985, p. 144.
  7. Cato 1955, p. 60-61.
  8. (en) Photographs of the Pictures in the National Gallery of Melbourne Photographed by T.F. Chuck. Under the Direction of Eugene Von Guerard, Master of the School of Painting. Edited by Marcus Clarke, Secretary to the Trustees of the Public Library and Museums, Melbourne, Vic. : Bailliere of Melbourne.
  9. Cato 1955, p. 61.
  10. (en) « Thomas Foster Chuck : Collections », sur Design and Art Australia Online (consulté le ).
  11. (en) « Portail pour rechercher les personnalités photographiées dans la mosaïque de Chuck », sur Bibliothèque d'État du Victoria (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • (en) Jack Cato, The story of the camera in Australia, Melbourne, Institute of Australian Photographers,
  • (en) Alan Davies et Peter Stanbury, The mechanical eye in Australia : photography 1841-1900, Melbourne, Oxford University Press,
  • (en) The Dictionary of Australian Artists: painters, sketchers, photographers and engravers to 1870
  • (en) Newsreel in 1862: The Grand Moving Diorama of the Victorian Exploring Expedition, Sydney, NSW., 1966
  • (en) A. Glover, Victorian Treasures from the La Trobe Collection, Melbourne, Vic : State Library of Victoria., 1980
  • (en) R. Holden, Photography in Colonial Australia: The Mechanical Eye and the Illustrated Book, Potts Point, NSW., 1988

Liens externes

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