Thomas De Praetere

Thomas De Praetere, né le , est le créateur du logiciel d'apprentissage Claroline[1] et ensuite son fork Dokeos.

Docteur en philosophie de l'université catholique de Louvain, il a fondé le développement de Dokeos sur la conviction d'une double ignorance :

  • nous ne savons pas comment on apprend et
  • nous ne savons pas à quoi doit ressembler le logiciel qui faciliterait cet apprentissage.

Il puise cette conviction dans la philosophie de C.S. Peirce qui invite à transformer en projet d'action le constat de nos incapacités à connaître[2].

Méthode

Les mécanismes qui font qu'un individu apprend demeurent pour nous un mystère. Pourtant nous pouvons l'accompagner dans ce processus, mais à condition de nous adapter continuellement à l'imprévu que constitue la situation d'apprentissage. Les outils adaptés à cette aventure seront les plus transparents possibles, les plus axiologiquement neutres et aussi peu contraignants que possible sur le plan de la méthode[3].

Prenant le contre-pied du socio-constructivisme, ainsi que du comportementalisme à l'œuvre dans la norme SCORM qui conditionne bien des apprentissages en entreprise, Thomas De Praetere défend le développement et l'utilisation de logiciels d'apprentissage protéiformes qui permettent autant de scénarios qu'il y a de projets de formation.

En conséquence, Dokeos est une boîte à outils dont l'ambition première est de réussir à ne pas proposer de méthode, à ne pas guider la pensée du formateur ou de l'étudiant, mais à offrir des canaux de communication privilégiés au service de multiples méthodes[4].

Après avoir enseigné la philosophie aux universités d'Ottawa (1994) et catholique de Louvain (1999-2003), Thomas De Praetere créé, en 2004, la société Dokeos. À la tête de la division Conseil de cette société, il enseigne la théorie des systèmes et des organisations à SKEMA Business School et il accompagne les entreprises dans leurs projets de formation.

Sa méthode de gestion de projet, qu'il appelle le Zen de la méthode, se fonde sur quatre principes :

  • la discussion : personne, individuellement, ne sait
  • la métaphore : comme la chute d'eau explique le courant électrique, chaque domaine de connaissance doit trouver son champ de métaphores à explorer
  • la problématisation et la déstabilisation de l'étudiant. Apprendre n'est pas comprendre. Rien ne remplace le risque comme occasion d'apprendre
  • Comprendre c'est traduire. Le mindmapping, notamment, traduit les discours en diagrammes.

Controverse autour de Claroline

Thomas De Praetere est à l'origine d'une controverse autour du logiciel Claroline. Cocréateur de ce logiciel avec Hugues Peeters (Love Boat) en 1999[5], il propose en 2003 à son université de créer une entreprise de services de formation en ligne (e-learning) afin de transformer ce prototype en produit commercial et ainsi assurer la pérennité du projet.

Un accord n'ayant pu être trouvé quant aux modalités du partenariat (l'université proposait un modèle de licence sur la marque), Thomas De Praetere décide de déposer une autre marque afin d'être libéré de la tutelle de l'université.

Il envoie un courriel[6] à une série d'utilisateurs et de développeurs de Claroline pour les inviter à le rejoindre dans son nouveau projet appelé Dokeos. Le sens de l'e-mail est ambigu. Pour certains le message signale la création d'un nouveau projet. Pour les autres, il suggère que le projet Claroline est remplacé par le projet Dokeos. Quelques jours plus tard, Thomas De Praetere crée la société Dokeos et est contraint de démissionner de l'université.

Principales publications

Notes et références

  1. Le nom Claroline est la contraction de Classroom Online. Imaginé par Hugues Peeters lors de la libération du code pour sa première version.
  2. (en) Charles S. Pierce, Some Consequences of Four Incapacities, Journal of Speculative Philosophy (1868) 2, 140-157.
  3. (fr) Thomas De Praetere, Philosophie du logiciel Claroline
  4. (fr) Fonctionnalités de Dokeos
  5. (fr) Claroline : Crédits
  6. (fr) Polémique Dokeos Claroline
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