Thibaut de Marly

Thibaut de Marly, mort en 1247, est un moine cistercien français de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, dont il est abbé de 1235 à sa mort. Canonisé en 1270, il est liturgiquement commémoré le .

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Saint Thibaut

Joseph-Marie Vien, Saint Thibaut offrant à Saint Louis et Marguerite de Provence un lys à onze branches (1776),
château de Versailles.
Saint
Décès le 27 juillet 1247 
Autres noms Thibault
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît
Vénéré à dans l'église de Cernay-la-Ville où se trouve une partie de ses reliques, Beuvron-en-Auge (canton de Cambremer)
Canonisation 1270
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 8 juillet ou 27 juillet

Jeunesse

Fils du croisé Bouchard de Marly, et de Mathilde de Châteaufort (petite fille du roi Louis VI), né au château de Marly, il reçoit comme tout noble une éducation militaire mais dans un milieu très chrétien.

Dès son plus jeune âge, il manifeste une grande dévotion à la Sainte Vierge dont il dit qu'elle est « sa bonne Mère et sa chère Maîtresse ». Il s'intéresse aussi beaucoup aux monastères dont son père est un grand bienfaiteur : les Vaux de Cernay et Port-Royal.

Proche de la famille royale, il pratique le métier des armes et devient chevalier à la cour de Philippe Auguste.

Vie religieuse

C'est à l'abbé des Vaux de Cernay, Thomas (1210-1229), qu'il parle en premier de son désir de vie religieuse. Toutefois, ce dernier le met en garde, lui faisant valoir la sévérité d'une vie cistercienne par rapport à celle que mène le jeune homme auparavant. En 1226, Thibaut entre tout de même toutefois à l'abbaye des Vaux-de-Cernay qui représente son idéal de vie.

Dès 1230, il est nommé prieur par l'abbé Richard, et il est élu abbé à son tour, à la mort de celui-ci 1235. Dès lors, il accomplit de multiples tâches, depuis l'agrandissement de l'abbaye, travaux obligés par le nombre croissant des moines, jusqu'à l'entretien des bâtiments existants. Toujours vêtu d'habits rustiques et élimés, il dit que ce manque de luxe convient exactement à ce qu'avait demandé Saint Bernard.

Sa dévotion à la Sainte Vierge est intense. Il exige que sur les livres de chœur, son nom soit écrit en lettres rouges : « Nom suave de la bienheureuse Vierge, Nom béni, Nom vénérable, Nom ineffable, Nom aimable dans toute l'éternité ». À ceux qui lui reprochent cette dévotion qu'ils trouvent envahissante, il répond : « Sachez que je n'aime la Sainte Vierge autant que je fais, que parce qu'elle est la Mère de mon Seigneur Jésus-Christ ; que si elle ne l'était point, je ne l'aimerais pas plus que les autres saintes vierges. Ainsi, c'est Jésus-Christ même que j'aime, que j'honore et que je révère en elle ».

Charges

Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris, lui confie la direction spirituelle des moniales de Port-Royal, en 1236, il est chargé de l'inspection de l'abbaye de la Joie-lès-Nemours, tandis que le chapitre général de 1237 lui confie la direction de celle de Notre-Dame du Trésor dans le Vexin. Il a aussi à diriger l'abbaye d'hommes du Breuil-Benoît près d'Évreux.

Ayant entendu parler de la sainteté de l'abbé des Vaux de Cernay, le roi Louis IX (qui sera lui aussi canonisé), le réclame à la cour et lui demande de prier afin que lui et la reine Marguerite de Provence aient une descendance. Le , la reine met au monde sa première fille, Blanche, qui meurt en bas âge, mais qui a de nombreux frères et sœurs. Le roi et la reine, reconnaissants, dotent richement l'abbaye des Vaux de Cernay.

Dalle funéraire de Thibaut de Marly apposée dans la nef latérale sud de l'église de l'abbaye des Vaux-de-Cernay.

Thibaut est accaparé par d'autres charges qui l'obligent à s'absenter de son abbaye, il le déplore en disant : « O mon âme, ton Bien-Aimé, celui que tu cherches et que tu désires n'est pas ici ; retournons, je te prie, à Vaux-de-Cernay, c'est là que tu le trouveras, que tu converseras avec lui et que tu auras le bonheur de le voir par la foi dans l'oraison, en attendant que tu le voies face à face et tel qu'il est en lui-même. Retourne, Sunamite, à ton monastère, retournes-y promptement, et là tu adoreras ton Dieu avec plus de dévotion et de sûreté ! ».

Malade depuis quelque temps, il meurt le et est enterré dans la salle du chapitre avec ses prédécesseurs. Sur sa tombe les moines posent un simple dalle ornée d'une crosse et de cette courte inscription disposée en équerre sur le côté droit : « Hic jacet Theobaldus abbas » (« Ci-gît l'abbé Thibauld »).

Après sa mort, les pèlerins accourent en foule ; la reine et son fils, le roi Philippe III le Hardi, viennent plusieurs fois visiter le tombeau. Comme ils ne peuvent pas entrer dans la salle du chapitre voir la tombe du saint, on transfère ses restes en 1261 dans la chapelle de l'infirmerie.

Canonisation

Thibaut est canonisé en 1270. Le de cette année-là, ses reliques sont portées dans l'église et placées dans un sarcophage de pierre posé sur quatre colonnes. À la Révolution, l'abbaye est détruite et les reliques de saint Thibaut brûlées, à l'exception d'une petite partie du chef qui est actuellement conservée dans l'église de Cernay-la-Ville.

Il est particulièrement vénéré à Beuvron-en-Auge (canton de Cambremer) où il est réputé pour « guérir » les ulcères et les tremblements.

Il est liturgiquement commémoré le .

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