Thérèse Bertrand-Fontaine

Thérèse Bertrand-Fontaine, née le à Paris 6e et morte le à Paris 14e, est un médecin français.

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Première femme médecin des hôpitaux de Paris, elle étudie notamment les pneumonies, les maladies hépatiques et rénales, l'amylose. Chef de service hospitalier pendant vingt ans, elle préside la Société médicale des hôpitaux. Elle est la première femme membre de l'Académie nationale de médecine en tant que médecin.

Biographie

Thérèse Marcelle Bertrand, née en 1895, est la fille du géologue Marcel Bertrand (1847-1907), le fondateur de la tectonique moderne, et de Mathilde Mascart[1]. Son père et ses deux grands-pères sont membres de l'Académie des sciences[2].

Elle fait ses études au collège Sévigné, puis à la faculté de médecine de Paris. En 1919, elle épouse Philippe Fontaine, industriel[1],[3], fils de l'ingénieur et mécène Arthur Fontaine, président de l'OIT[3]. Elle ajoute alors au sien le patronyme de son mari. Elle réussit en 1921 le concours de l'internat[4].

Première femme médecin des hôpitaux de Paris

Interne des hôpitaux de Paris de 1922 à 1926, elle est reçue en 1928 au concours du clinicat ; elle est en 1930 la première femme à devenir médecin des hôpitaux de Paris[1],[5]. Elle exerce alors à l'hôpital de la Charité, puis à l'hôpital Broussais[6].

Thérèse Bertrand-Fontaine axe principalement ses travaux de recherche clinique sur les pneumonies, les maladies hépatiques, les maladies rénales, l'amylose[1].

Chef de service, résistante

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle a la responsabilité de la défense passive de l'hôpital Lariboisière et du quartier. Elle est ensuite choisie pour remplacer un professeur mobilisé[7].

Elle participe à la Résistance, et fait partie avec Gabriel Richet du « Comité directeur de la Résistance médicale »[8]. Elle est à cette époque chef de service à l'hôpital Fernand-Widal, alors appelé la Maison Dubois[6].

Après la guerre elle passe à l'hôpital Beaujon, où elle est également chef de service, pendant quinze ans, jusqu'en [9].

Académie nationale de médecine

Elle est présidente de la Société médicale des hôpitaux jusqu'en 1961[2].

Thérèse Bertrand-Fontaine est élue en 1969 membre titulaire de l'Académie nationale de médecine. Elle est la troisième femme, après Marie Curie et Gabrielle Renaudin, à devenir membre de cette institution[5], et la première femme à l'être en tant que médecin[10].

Décès, postérité

Elle est morte le , à 92 ans[2]. Elle était grand officier de la Légion d'honneur[11].

  • De son mariage avec l'industriel Philippe Fontaine, elle a deux enfants[3] :
    • Martine Fontaine (1920-1996), médecin ophtalmologiste, professeur des universités[12],[13] ;
    • Rémi Fontaine (1923-1945), déporté politique pendant l'Occupation, mort en sanatorium peu après sa libération[3].

Principales publications

  • Étude clinique et anatomique des pneumopathies à pneumo-bacilles de Friedländer, thèse de médecine, Paris, Amédée Legrand, 1926.
  • Signe d'Argyll-Roberston, Poitiers, 1930 (avec René Moreau et Raymond Garcin).
  • Tumeur de la moelle cervicale évoluant sous les traits d'une sclérose latérale amyotrophique, ablation, guérison, Poitiers, 1933 (avec Raymond Garcin, D. Petit-Dutaillis et J. Laplane).
  • Sur trois cas de sarcomes à cellules géantes du sein, Paris, Masson, 1933 (avec H. Hartmann et P. Guérin).
  • Hémophilie et hémogénie, s.l., 1934 ; tirage à part d'un extrait de la Revue odontologique, .
  • Ptérygium colli, Bobigny, 1943 (avec Marcel Fèvre).
  • Tumeurs du sein, Paris, Masson, 1951 (avec Henri Hartmann et Paul Guérin).
  • Les Néphrites ascendantes, Paris, Masson, 1955.

Hommages et distinctions

Sources bibliographiques

  • « Bertrand-Fontaine, Thérèse : Médecin française », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et al., Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, (ISBN 2721006517 et 9782721006516).
  • Raymond Bastin, Éloge de Thérèse Bertrand-Fontaine (1895-1987), Paris, Académie nationale de médecine, 1987 – paru ensuite dans le Bull. de l'Académie de médecine : Raymond Bastin, « Éloge de Thérèse Bertrand-Fontaine (1895-1987) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, G. Masson éditeur, Libraire de l'Académie de médecine, vol. 173, no 4, , p. 485-494 lire en ligne sur Gallica.
  • Roselyne Febvre, Le cœur des femmes, Boulogne, Timée Éditions, 2004 (Chapitre 4 – Femmes de savoirs).
  • « Bertrand-Fontaine (Thérèse) », dans Who's Who in France - 1973-1974, Paris, 1973, p. 242.
  • Who's Who in France, XXe siècle, Levallois-Perret, Lafitte, 2001.

Notes et références

  1. Who's Who in France - 1973-1974, Paris, 1973, p. 242.
  2. Bastin 1989, p. 485.
  3. Michel Cointepas, Arthur Fontaine, 1860-1931: un réformateur, pacifiste et mécène au sommet de la troisième république, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 332.
  4. Bastin 1989, p. 486.
  5. Josette Dall'ava-Santucci, Des sorcières aux mandarines - Histoire des femmes médecins, Calmann-Lévy, 2004 [lire en ligne (page consultée le 2 juin 2013)].
  6. Bastin 1989, p. 488.
  7. Jean-Paul Martineaud, Une histoire de l'hôpital Lariboisière ou Le Versailles de la misère, L'Harmattan, 1998, p. 245 [lire en ligne].
  8. Antoine Prost (dir.), La Résistance, une histoire sociale, Paris, Éditions de l'Atelier et Éditions ouvrières, 1997 (ISBN 2708233246 et 9782708233249), p. 168, 171 [lire en ligne].
  9. Bastin 1989, p. 485, 488.
  10. Anaïs Dupuy-Olivier, « Portraits de femmes - V : Thérèse Fontaine née Bertrand (1895-1987) », Bibliothèque de l'Académie nationale de médecine, .
  11. Who's Who in France, XXe siècle, Levallois-Perret, Lafitte, 2001.
  12. « Fontaine, Martine Anne Claude », dans Who's who in Europe, 1980-1981, International Publications Service, 1980, p. 876.
  13. Bulletins et mémoires de la Société française d'ophtalmologie, volume 96, Masson, 1984, p. clxxxi.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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