Test de la baïonnette

Le test de la baïonnette[1] ou test d'évitement d'obstacle (suédois : Undanmanöverprov (familier : Älgtest), allemand : Elchtest, anglais : moose test, français : test de l'élan) est effectué pour déterminer dans quelle mesure un véhicule peut éviter un obstacle apparaissant soudainement. Cet essai a été normalisé dans l'ISO 3888-2 — Voitures particulières — Piste d'essai de déboîtement latéral brusque - Partie 2 : évitement d'obstacle[2],[3].

Schéma du test de la baïonnette (moose test ou test de l’élan en anglais).

Ce type de test est effectué en Suède depuis les années 1970[4].

Le « moose test » (« test de l'élan » en traduction littérale) est internationalement connu depuis que le magazine automobile suédois Teknikens Värld et l'émission de télévision Trafikmagasinet ont montré une Mercedes-Benz Classe A (Type 168) sur le toit à l'issue de sa réalisation.

Historique et enjeux

Le test a été normalisé en 1999[5].

Un enjeu consiste à l'intégrer dans d'autres normes en vue de standardiser l’aide à la conduite automobile (ADAS-Advanced driver assistance systems)[5].

Note: le système automatisé de maintien de trajectoire (ALKS-Automated Lane Keeping System) est  selon la norme  susceptible de devoir faire des manœuvres d’évitement.[réf. nécessaire]

Objectif de l'essai

Le test est construit pour simuler, par exemple, une voiture débouchant en marche arrière ou un enfant se précipitant sur la route[6],[7]. En effet, il est plus probable que l'élan continue de traverser la route que de rester sur place ou de faire demi-tour, il est donc conseillé de freiner et d'essayer de passer derrière l'animal plutôt que devant lui[8].

Modalités d'exécution du test

Le test est effectué sur une chaussée sèche. Les cônes de signalisation sont placés en forme de chicane pour simuler et délimiter un obstacle, la route et les bords de route.

La voiture est testée à pleine charge, c'est-à-dire emportant le conducteur, tous les passagers ainsi que des poids dans le coffre afin d'atteindre la charge maximale admissible.

Le véhicule lancé, le conducteur fait un écart sur la voie de gauche pour éviter l'obstacle puis revient immédiatement sur sa voie afin d'éviter un éventuel véhicule en sens inverse. Le test est répété à une vitesse accrue jusqu'à ce que la voiture dérape, renverse des cônes ou se retourne. Cela se produit généralement à des vitesses d'environ 70-80 km/h.

Essai de la Mercedes Classe A Type 168 (1997)

Le , le journaliste Robert Collin du magazine automobile Teknikens Värld a provoqué le retournement de la nouvelle Mercedes-Benz Classe A lors du test de la baïonnette à 60 km/h, tandis qu'une Trabant - une voiture beaucoup plus ancienne et largement moquée de l'ancienne Allemagne de l'Est - l'a parfaitement réussi[9].

Lors d'un entretien à Süddeutsche Zeitung, le journaliste a expliqué ce test comme étant la manœuvre d'évitement d'un élan sur la route. Le test a donc été appelé Elchtest test de l'élan »)[10].

Mercedes-Benz a d'abord nié le problème puis a pris la décision de rappeler toutes les Classe A Type 168 vendues (2 600 véhicules), d'en reconstruire 17 000 et de suspendre les ventes pendant trois mois jusqu'à ce que le problème soit résolu par l'adjonction d’un correcteur électronique de trajectoire et la modification de la suspension[11],[12],. L'entreprise a dépensé 2,5 milliards de DM pour développer la voiture, et 300 millions de DM supplémentaires pour la réparer[13].

Tests réalisés en Suède

Le magazine automobile suédois Teknikens Värld réalise ce test de la baïonnette avec « des centaines de voitures chaque année »[4]. Il en publie les résultats depuis 1983 sur son site Web[14].

La Citroën Xantia Activa V6 détient le record depuis 1999, battant des voitures telles que la McLaren 675 LT 2017, l'Audi R8 V10 Plus 2017[14],[15] ou la Porsche 911 type 991[16]. La Citroën a passé le test à 85 km/h, la Nissan Qashqai DIG-T 160 Acenta ayant réalisé la seconde performance à 84 km/h[14],[15]. La Xantia Activa est testée à nouveau en 2021 avec le test ISO 3888-2 et malgré des pneus Michelin Pilot Sport 4, il est impossible de dépasser 73 km/h. C'est bien moins que le test de Teknikens Värld, et pour causse les deux Xantia activa utilisé accuse l'usure d'organe mécanique tel que la suspension hydractive II avec SC CAR la prise de roulis étant visiblement nettement supérieur a la norme constructeur des 0.5 degrés de roulis maximum autorisé par ce système. Sans compter que la géométrie du train arrière n'est plus celle que lorsqu'elle était neuve. Pare conséquence mais si tout de même les résultats sont très bon pour une voiture familiale sortie en 1995, et sans ESP ce second test ne peut être valide [17].


Tests de l'élan dans d'autres pays

L'élan est commun en Suède, en Norvège, en Finlande, dans le nord de la Russie, au Canada et en Alaska mais n'apparaît pas dans les pays situés plus au sud.

En raison de son poids élevé et de ses longues pattes, les collisions avec l'élan sont particulièrement dangereuses pour les personnes en voiture. Volvo et Saab ont pour tradition de tenir compte des collisions d'élan lors de la construction de leurs voitures[18].

L'Institut national suédois de recherche sur les routes et les transports a mis au point un mannequin d'essai de choc pour les élans baptisé « Mooses ». Le mannequin (fabriqué avec une masse, un centre de gravité et des dimensions similaires à ceux d'un animal vivant) est utilisé pour recréer des collisions réalistes.

Les constructeurs automobiles australiens utilisent des mannequins kangourous de crash test pour des raisons similaires[19].

Le test a été spécifié en Allemagne par la VDA avant d'être publié en tant que norme ISO 3888-2[20].

Notes et références

  1. L'auto sous la dictature de la baïonnette, Libération, 22 décembre 1997.
  2. « VEHICO - ISO Lane Change Test », sur www.vehico.com (consulté le ).
  3. Dénomination Afnor du standard
  4. (en) Mattias Rabe, « How Jeep Grand Cherokee failed the evasive manoeuvre test » (sur l'Internet Archive), sur teknikensvarld.se, .
  5. « Standardization project for validating vehcle dynamics simulation models », sur vda.de.
  6. (en) What Is the Moose Test?, The News Wheel, 31 décembre 2018.
  7. (en) Autos must pass many moose tests, Automotive News Europe, 24 novembre 1997.
  8. (sv) « Trafikolyckor & olycksstatistik », Körkortonline.se (consulté le ) :
    När en älg väl har börjat gå över vägen är sannolikheten störst att den fortsätter över vägen. Därför är det bäst att styra in bakom älgen, om du måste välja vilket håll du ska väja åt.
    « When a moose have begun to cross the road, it is likely that it will continue across. Therefore it is best to stear behind the moose, if you have to choose what way to swerve. »
  9. (en) The Sydney Morning Herald, « Petite feat » (version du 19 juillet 2005 sur l'Internet Archive), sur drive.com.au, .
  10. (de) « Der Elchtester » (version du 23 juillet 2013 sur l'Internet Archive), sur Die Zeit,
  11. Andrews, « Mercedes-Benz Tries to Put a Persistent Moose Problem to Rest », New York Times, (consulté le ).
  12. Michael Specht, « Mercedes A class moose-test crisis recalled », Crain Communications, Inc., (consulté le ).
  13. « Mercedes bends », The Economist, (consulté le )
  14. (sv) « Resultat i Teknikens Världs älgtest », Teknikens Värld (consulté le Date invalide (mars 2021, dernière mise à jour le 21 janvier 2021)).
  15. (en) « All about the moose test », sur International Driving Authority, (consulté le ).
  16. Le Porsche Macan ne brille pas au "test de l'élan", autoplus, 20 octobre 2014
  17. (es) « Citroën Xantia Activa (1995-2001) - Maniobra de esquiva (Moose test) y eslalon | km77.com » (consulté le )
  18. « What Happens When You Actually Hit a Moose? Volvo Has a Moose-Strike Test for That », Car & Driver (consulté le ).
  19. « The Ford Discovery Centre », Intown Geelong (consulté le ).
  20. The moose test (or VDA test), sur car-engineer.com (consulté le 11 octobre 2020).

Voir aussi

Liens externes

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