Temple romain d'Izernore

Le temple romain d'Izernore est un ensemble religieux gallo-romain en ruines, situé dans la commune d'Izernore dans le département français de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].

Historique

Découverte

Dès le début du VIe siècle, des textes mentionnent la présence de ce monument[2]. Plus tard, en 1650, 1706 et 1720 sont décrits par plusieurs érudits locaux, nommés Guichenon, Echenod et de Veyle, les vestiges visibles du temple. Il s'agit de trois colonnes de marbre, et de la base d'une quatrième. Les premières fouilles datent de 1784[2] par M. Riboud. Tout de suite, on y reconnaît l'existence de deux temples successifs, le premier, de dimensions plus réduites, semble avoir été orné de fresques peintes et avoir eu la forme d'un édifice de plain-pied, entouré d'une colonnade périphérique[3]. Le deuxième édifice, celui aujourd'hui visible, fut reconstruit sur les fondations du premier et était de dimensions plus grandes, ainsi qu'il est de plan différent : il s'agit d'un temple périptère sur podium, d'ordre corinthien, comportant un large escalier frontal dans sa partie orientale. Les trois piliers restant aujourd'hui sont les vestiges de la colonnade périphérique, et sont réalisées en pierre grise. Le sol de la cella était probablement réalisé en opus tessellatum. Le site est classé en 1840. En 1863, à la demande du préfet de l'Ain, les fouilles reprennent et sont financées à hauteur de 3 000 francs par l'État et le Conseil général. En 1910 est aménagée la clôture de protection du site. La publication moderne de l'édifice est par la suite effectuée sous la direction de Raymond Chevallier, avec l'aide du Groupe Archéologique du Touring-Club de France, dans un volume intitulé Cinq années de recherches archéologiques à Izernore (1968).

Divinité vénérée

La tradition attribue ce temple à la divinité romaine Mercure, sur la base d'une inscription votive portant son nom découverte en position de réemploi dans le mur d'un presbytère voisin[4]. D'autres, en raison de la toponymie des lieux voisins, mentionnant un Champ de Mars[3],[5] et sur la base d'une inscription découverte dans un village proche[6], y voient un temple dédié au dieu de la guerre. Enfin, la découverte d'un fragment d'une statue en bronze identifié d'abord comme un doigt de femme, fut la source de débats quant à l'éventuelle identité de la divinité vénérée. Izernore fut brièvement, au XIXe siècle, une hypothétique localisation pour le site de la bataille d'Alésia.

Contexte cultuel adjacent

Aux abords du temple, les fouilles ont révélé un réseau serré d'aqueducs et d'égouts mais également une « chambre de captage de l'eau de la nappe phréatique », puis en 1863, deux hypocaustes ont été découverts.

Le temple est le seul vestige du passé gallo-romain d'Izernore. Des grillages de protection ont été placés autour du site afin d'éviter tout pillage et l'effondrement des trois colonnes restantes.

Reconstitution (dessin) du temple romain d'Izernore in Saint-Didier, 1837.

Notes et références

  1. Notice no PA00116413, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Temple romain d'Izernore », sur http://www.culture.fr/ (consulté le ).
  3. Jules Baux, Ruines d'Izernore. Rapport à M. Léon de Saint-Fulgent, préfet de l'Ain, sur une fouille opérée en 1863 par les soins d'une commission départementale, Impr. de F. Dufour, (lire en ligne).
  4. CIL XIII, 02572 MERCVRIO SACRVM (Luc)IVS TVTELLVS ET SVI V(otum) S(olvit) L(ibens) M(erito)
  5. Balthazar-Augustin Hubert de Saint-Didier, Bottier, Brunet, Coste, Essai sur le Temple Antique d'Izernore en Bugey, Imprimerie de P.-F. Bottier, (lire en ligne).
  6. CIL XIII, 02571 MARTI C(aius) VERAT(ivs) GRATVS EX VOTO

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie


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