Techniques d'optimisation du potentiel

Les techniques d'optimisation du potentiel (TOP) sont un groupe de postures et techniques mentales individuelles permettant à chacun, de manière autonome (après un temps d'apprentissage) de prendre conscience de son niveau de vigilance et de mobiliser au mieux ses capacités cognitives, physiologiques, émotionnelles et comportementales dans un contexte difficile (stress, fatigue). Elles participent « à l'équilibre de la personne dans tous les aspects de sa vie professionnelle et personnelle et sociale », dont pour récupérer (résilience) après une exposition à un stress aigu (stress post-traumatique) ou chronique[1].

Un apprentissage et un entraînement régulier sont nécessaires, avec un encadrement professionnel[1].

Méthode

Des exercices de relâchement, de repos puis de re-focalisation de l'attention permettent d'apprendre à optimiser ses compétences intellectuelles, physiques, émotionnelles et comportementale pour atteindre des objectifs potentiels nécessitant de mobiliser tout ou partie de ces compétences[1].

Si la personne doit entrer dans une phase active, elle pratique des exercices de dynamisation physiques et mentales.
Si elle doit récupérer d'un stress, elle applique des protocoles de relaxation et diminue provisoirement son niveau de vigilance (hypovigilance, mais sans démotivation, micro-sieste, sommeil complet).
Si elle doit maintenir ou retrouver sa concentration, ou faire des actions impliquant une attention maximale (hypervigilance), elle mobilise des techniques d'optimisation du niveau de vigilance.

Sources, inspirations

Une partie de cette méthode s'inspire de la psychologie de la motivation, du yoga, de l'autohypnose et de diverses approches psychothérapeutiques globale et systémique de la personne. Elle utilise aussi des techniques de récupération basée sur la relaxation récupératrice (musculaire et mentale), associée à des techniques d'imagerie mentale et de dialogue interne apaisant[1],[2].

La capacité de concentration peut être améliorée par un déstresseur (ex : un chirurgien opérant avec la musique de son choix peut se juger plus concentré que dans le silence, et on constate expérimentalement que sa performance est effectivement améliorée[3]).

Origines

On sait que la faculté de concentration est maximale entre 20 et 30 ans, et que maintenir sa concentration (sans donc être gêné par des facteurs externes ou internes distracteurs ou stresseurs), même à cet âge, dépasse rarement 10 à 20 minutes[réf. nécessaire].
Le temps moyen de concentration (pour une tâche intellectuelle) chez un adulte, en 2012, tel qu'évalué par un protocole de l'université de Californie n'était que de trois minutes. Dans certaines circonstances (pilote de chasse en action ou sur le point de s'éjecter de son cockpit, ou soldat en opération, chirurgien en train d'opérer, pompier au feu, sportif en arts martiaux ou escalade, etc.) la personne est en outre soumise à un stress intense lié à des questions non métaphoriques de vie ou de mort. Ce stress est une source de dégradation de « performance » dans un moment vital[4] pour la personne ou autrui (cas du chirurgien[5]).

Sous cette dénomination, la méthode du TOP a été inventée dans les années 1990 par une médecin du sport (docteur Pérreault-Pierre)[6]. La méthode a été intégrée dans la formation de pilotes de chasse et personnel navigant en France, puis généralisée à tous les militaires et au sein d'autres armées, pour mieux prévenir et gérer le stress opérationnel[1].

Utilisations

Outre dans les armées (par exemple, dans les sous-marins nucléaires[7]), la méthode est reprise ou adaptée dans la société civile où elle s'est diffusée et développée dans divers domaines[1] :

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Notes et références

  1. Perreaut-Pierre E (2015) La préparation mentale par les Techniques d’Optimisation du Potentiel au sein d’une démarche intégrative de gestion du stress. Soigner par les Pratiques Psycho-Corporelles: Pour une stratégie intégrative, 235.
  2. Nathalie Geetha, « Technique de Gestion du stress chez les pompiers ; Comment le Yoga peut intervenir…. », Mémoire, formation 2009-2011 (consulté le )
  3. (en) Shelby R. Lies et Andrew Y. Zhang, « Prospective Randomized Study of the Effect of Music on the Efficiency of Surgical Closures », Aesthetic Surgery Journal, vol. 35, no 7, , p. 858–863 (ISSN 1090-820X et 1527-330X, DOI 10.1093/asj/sju161, lire en ligne, consulté le )
  4. LeBlanc VR. The effects of acute stress on performance: implications for health professions education. Acad Med. 2009; 84(10): p. S25-S33.
  5. Arora S, et al. The impact of stress on surgical performance: A systematic review of the literature. Surgery, 2010; 147:318-330.
  6. « Nées dans l'armée, les Techniques d’Optimisation du Potentiel se diffusent dans la société », sur France Culture, (consulté le )
  7. Crosnier S (2013) Evaluation du sommeil des sous-mariniers en situation opérationnelle sur Sous-marins Nucléaires lanceurs d’Engins: intérêt des Techniques d’optimisation du Potentiel (TOP)(Evaluation of the submariners’ sleepduring a patrol: interests of the TOP program) (Doctoral dissertation, PhD thesis. University of Medicine of Brest, France)
  8. Eden Debellemaniere, Michel Genot, Andre Pisani et Laurent Rocco, « Optimisation d’une sieste en milieu professionnel : Apport des techniques d’optimisation du potentiel (TOP) pour l’approfondissement du sommeil », Médecine du Sommeil, vol. 14, no 1, , p. 38 (DOI 10.1016/j.msom.2017.01.062, lire en ligne, consulté le )
  9. Hulet, A. (2018). Bénéfices des techniques d'optimisation du potentiel sur le stress professionnel: étude exploratoire sur le personnel d'une plateforme hospitalière parisienne (Doctoral dissertation)
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