Tandis que j'agonise

Tandis que j'agonise (titre original en anglais : As I Lay Dying) est le cinquième roman écrit par William Faulkner publié originellement aux États-Unis le et en français en 1934 aux éditions Gallimard.

Pour l’article homonyme, voir As I Lay Dying.

Tandis que j'agonise

Couverture du livre original

Auteur William Faulkner
Pays États-Unis
Préface Valery Larbaud
Genre roman
Version originale
Langue anglais américain
Titre As I Lay Dying
Date de parution
Version française
Traducteur Maurice-Edgar Coindreau
Éditeur Gallimard
Collection Du monde entier
Lieu de parution Paris
Date de parution
Chronologie

Écriture du roman

L'auteur prétendait avoir écrit Tandis que j'agonise en six semaines, sans changer un seul mot. Il en aura mis en fait dix : du , date de la première page manuscrite, au [1],[2]. Le roman est rédigé entre les deux versions de Sanctuaire[3] — la première version ayant été refusée par son éditeur[3]. Le dactylogramme est fini le et le livre paraît le [1].

Le titre provient du Chant XI de L'Odyssée d'Homère quand Agamemnon déclare à Ulysse : « Je cherchai à lever les mains et les laissai retomber à terre, mourant  As I Lay Dying »), percé du glaive ; et la chienne s'éloigna, sans avoir le cœur, quand je m'en allais chez Hadès de me fermer les yeux de ses mains et de me clore les lèvres. »

Le roman utilise la technique littéraire du courant de conscience. Les narrateurs sont multiples, les chapitres de longueur variable ; le chapitre le plus court concerne Vardaman, le benjamin, et est composé de seulement cinq mots : « Ma mère est un poisson ». Le roman, qui compte 59 chapitres et 15 narrateurs, se déroule dans le comté fictif de Yoknapatawpha dans le Mississippi.

Version française

Version initiale

Dès , l'accord de principe de publication en français est trouvé entre l'éditeur américain et Gaston Gallimard grâce à l'action de Maurice-Edgar Coindreau, traducteur français et professeur de littérature à l'université de Princeton. Les pourparlers quant aux détails de traduction (arrivée en ), signature de contrat, ordre de publication — William Faulkner n'a alors jamais été publié en France et les éditions Gallimard hésitent à publier en premier Sanctuaire ou Tandis que j'agonise —, rédaction de la préface (Julien Green et André Maurois sont pressentis, ce sera finalement Valery Larbaud qui la rédigera), se déroulent au printemps 1932 avant un achevé d'imprimer du et une publication dans les jours qui suivirent[1].

Les ventes se chiffrent à 4 000 exemplaires la première année, à près de 8 000 dix ans plus tard, et à moins de 12 000 trente ans plus tard, en 1964[3].

Version poche

La traduction française du roman paraît en version poche chez Gallimard, dans la collection « Folio », en 1973, avec la préface originale de Valery Larbaud. Est ajoutée une postface, écrite par Michel Gresset (1936-2005), qui recontextualise l'ouvrage et la préface : « Quarante ans après, […] personne ne songerait plus à le présenter comme un « roman de mœurs rurales » […] : car le Sud de Faulkner, de Caldwell et de bien d'autres venus depuis, même s'il est ici presque dépourvu de Noirs, n'est plus pour nous, comme il l'était pour Larbaud, l'exotisme même[3]. »

Version illustrée

Les mêmes éditions Gallimard publient chez Futuropolis le texte intégral en version illustrée par André Juillard, avec les mêmes préface et postface, en 1991[4].

Résumé

Addie est en train de mourir et fait promettre à son mari, Anse Bundren, de l'enterrer parmi les siens dans le cimetière de Jefferson situé à plus de 40 miles de la ferme Bundren.

Personnages principaux

  • Anse : chef, apparent, de famille, il s'est depuis longtemps construit un personnage de malade ou d'invalide. En dehors de la parole donnée à sa femme, il ne semble préoccupé que par l'achat d'un dentier.
  • Addie : épouse d'Anse, qui « agonise » au début du roman. Morte, elle apparaît ensuite comme narratrice dans un chapitre où elle parle de sa jeunesse et sa famille.
  • Cash : fils aîné du couple et membre le plus rationnel et réaliste de la famille. Bon charpentier, il fabrique au début du roman le cercueil de sa mère à la demande et sous les yeux de celle-ci.
  • Darl : deuxième fils d'Anse et Addie ; il apparaît au lecteur comme étant le personnage le plus intelligent ou, en tout cas, le plus sensible et objectif, alors que la population du village semble le considérer comme le plus étrange. Il est le narrateur le plus fréquent du roman, avec 30 chapitres. Il en est aussi le héros tragique, puisqu'il finit interné.
  • Jewel : troisième fils d'Addie, son père est le pasteur Whitfield. Sa relation avec Anse, son père légitime mais non biologique, est conflictuelle.
  • Dewey Dell : quatrième enfant d'Addie, est sa seule fille. Elle se retrouve enceinte sans être mariée et cherche à se faire avorter.
  • Vardaman : dernier enfant d'Addie. Le regard qu'il apporte au roman est celui d'un enfant. Peu après le décès de sa mère, il pêche un poisson qui dès lors se confond dans son esprit avec sa mère défunte.

Adaptations

Au théâtre

Dès sa parution, Jean-Louis Barrault s'est déclaré bouleversé par ce roman et décide d'en faire une adaptation théâtrale. Le mimodrame intitulé Autour d'une mère est créé en au théâtre de l'Atelier et se joue durant une semaine ; Barrault tentera sans succès de remonter la pièce qui avait été très bien accueillie par la critique et contribua dans un deuxième temps au succès du roman en France[1].

Au cinéma

L'acteur et réalisateur américain James Franco adapte le roman au cinéma dans le film As I Lay Dying, présenté en compétition dans la section « Un certain regard » lors du Festival de Cannes 2013. Quelques années auparavant, ce roman fut aussi à la base des thématiques et forces motrices du film Trois enterrements (2005) de Tommy Lee Jones qui reprend les éléments essentiels de l'œuvre de Faulkner.

Notes et références

  1. Notice de Tandis que j'agonise, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1977, (ISBN 2070363074), (OCLC 715359135), p. 1519-1534.
  2. « Tandis que j'agonise », entrée de l'Encyclopédie Universalis.
  3. Maurice Gresset, Postface de l'édition poche, Folio, Gallimard, 1973 ; rééd. 1978.
  4. Fiche de l'album, sur le site de l'éditeur Gallimard.

Liens externes

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