Talal ben Abdelaziz Al Saoud

Talal ben Abdelaziz Al Saoud (en arabe : طلال بن عبد العزيز آل سعود), né le à Taëf (royaume du Nejd et du Hedjaz) et mort le à Riyad (Arabie saoudite), est un membre de la dynastie saoudienne, fils du roi Abdelaziz ibn Saoud.

Reconnu pour sa position libérale, luttant pour une constitution nationale, la pleine primauté du droit et l'égalité devant la loi, il a notamment fondé et dirigé le mouvement des princes rouges (en).

Biographie

Talal ben Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud naît le à Taëf (royaume du Nejd et du Hedjaz), Il est le vingt-troisième fils du roi Abdelaziz ibn Saoud.

Il est ministre des Communications sous le règne de son père Ibn Saoud[1].

Entre 1955 et 1957, il est ambassadeur d'Arabie saoudite en France et en Espagne, expérience qui lui inspire une conception plus démocratique de la société saoudienne. Avec d’autres princes du royaume, il crée le mouvement des princes rouges (en) (aussi appelés « Princes libres » ou « Princes libéraux »), qui défend des réformes sociétales pour l'Arabie saoudite[1].

En , il est nommé ministre des Finances (en) par le roi Saoud, qui tente alors de regagner le pouvoir dont leur frère Fayçal l'avait écarté deux ans plus tôt. Talal crée un Commissariat au Plan et des tribunaux administratifs, défend la nationalisation de larges pans de l’économie et l'idée que le socialisme est le principe fondamental de l’islam. Il s'emploie à la création d’institutions laïques en Arabie saoudite et à la réduction du chômage en créant de l’emploi dans le secteur public[1].

Il tente également de promouvoir une constitution qui reconnaitrait un Parlement élu par le peuple. Ses réformes qui lui valent le surnom de « prince rouge » sont cependant rejetées par une majorité de la famille royale et par le roi Saoud, qui qualifie Talal de « crypto-communiste ». , il est démis de ses fonctions, puis contraint en 1962 de s’exiler vers l'Égypte du président Nasser[1], où il crée officiellement le « mouvement des princes libres », référence au mouvement des officiers libres égyptien.

Talal milite pour l’abolition de l’esclavage et libére les trente-huit esclaves qui étaient à son service, ce qui lui vaut de voir son passeport saoudien révoqué. Il se range aux côtés de l'Égypte dans son soutien au Sud Yémen républicain et dans la guerre civile contre la monarchie yéménite soutenue par l'Arabie saoudite, mais déclare s'être trompé après un appel à l'assassinat de la famille Saoud sur la radio yéménite[1].

De retour en Arabie saoudite en 1963 après avoir été gracié par Fayçal, revenu au pouvoir et ayant repris à son compte certaines des idées réformatrices de Talal, le rôle de celui-ci au sein des institutions du pays est ensuite marginal.

Nommé en 2006 membre du Conseil d'allégeance créé par le roi Abdallah, il proteste contre les nominations de Nayef puis de Salmane comme prince héritier, et réitère son vœu d'une monarchie constitutionnelle[2].

En 2013, il appelle à donner aux femmes du pays davantage de droits dont celui de conduire et à instaurer des élections parlementaires[1]. Il dirige le Programme de Développement du Golfe Arabe (Arab Gulf Programme for Development, AGFUND), qui promeut l’accès à l’éducation et à la santé dans les pays en développement[3].

En , il fait la grève de la faim pour protester contre la purge menée par le prince héritier Mohammed ben Salmane et au cours de laquelle trois de ses fils dont le milliardaire Al-Walid ben Talal sont emprisonnés[4].

Il meurt à Riyad le , à l'âge de 87 ans[5].

Décorations

Décorations saoudiennes

Décorations étrangères

  • Grand-cordon de l'Ordre de l'Indépendance (Tunisie)

Références

  1. « Le mouvement des « Princes rouges » en Arabie saoudite (1958-1964) », sur www.lesclesdumoyenorient.com,
  2. (en) « Saudi Allegiance council ineffective: Saudi prince Talal », sur Islam Times, (consulté le )
  3. « Prince Talal heads the meetings of the trustees of CAWTAR and the "Five Sisters" committee in Tunisia » (version du 23 juillet 2011 sur l'Internet Archive), sur www.agfund.org,
  4. (en) « Saudi Prince Talal on hunger strike over detention of sons », sur Islam Times, (consulté le )
  5. (en) « Saudi Prince Talal bin Abdulaziz passes away aged 87 », sur english.alarabiya.net/, 22 décembre 2018.

Liens externes

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