Takeda Sōkaku

Takeda Sōkaku (武田 惣角, Takeda Sōkaku) ou de son nom complet Takeda Sōkaku Minamoto-no-Masayoshi en référence à son appartenance au lignage noble Seiwa genji (descendants de l'empereur Seiwa).

Pour les articles homonymes, voir Takeda.

Dernier membre d'une famille traditionnelle de samouraïs, il a consacré sa vie à la diffusion des arts martiaux de leur clan, en particulier le Daito-ryu jujutsu qui a été rebaptisé le Daitōryū aikijūjutsu[1].

Sōkaku Takeda fut à la fois un des premiers maîtres d'arts martiaux au sens moderne du terme et un des derniers guerriers du Japon traditionnel[2].

Biographie

Sōkaku Takeda naquit le dans la ville d'Aizu Sakashita dans la province de Mutsu au Japon et reçut dans sa jeunesse l'enseignement de son père, Sokichi Takeda[3]. Il fut par la suite formé en oshiki uchi (protocole à l'intérieur des cours) de 1875 à 1898 par Saigō Tanomo (Chikamasa)[4].

À la demande de ce dernier[5], il ouvrit l'enseignement des techniques du clan Aizu à d'autres personnes. Sōkaku Takeda se mit alors à voyager à travers tout le Japon[6]. Pour nommer son art, il utilisa le nom Daito[7], qui était celui du château du fondateur du clan Aizu[8], puis le terme Aiki en référence à l'ancien art de combat l'Aiki in ho yo et enfin jujitsu (techniques souples de combat à mains nues)[9]. Sōkaku Takeda devint un des grands maîtres du Daitōryū aikijūjutsu, l'un des derniers samouraïs du Japon et un grand combattant ; une anecdote raconte qu'il a à lui seul mis au pas un clan entier de yakuzas.

On sait aussi qu'il était l'une des plus fines lames de son époque, et qu'il aurait participé à de nombreux duels avec shinai, mais aussi avec des shinken (vrais sabres aiguisés). Il voulait bien sûr participer à la rébellion de Saigo Takamori contre le gouvernement Meiji, mais bien qu'il parvint jusqu'à Kyushu, la guerre était déjà finie, et il dût retourner à Honshu, où il vécut à Osaka au dōjō du Kyōshin Meichi-ryū, en tant qu'invité du maître des lieux pendant dix ans.

Selon une liste d'élèves établie par Sokaku Takeda, il eut environ 30 000 élèves[10]. Parmi ses élèves les plus célèbres sont Morihei Ueshiba (fondateur de l'aikido)[11], Tokimune Takeda (son fils et successeur au titre de sōke), Takuma Hisa (successivement élève de Morihei Ueshiba, puis de Sokaku Takeda, et l'un des deux seuls à avoir reçu des mains de Takeda le menkyo kaiden, diplôme de transmission totale)[12],[13], Yukiyoshi Sagawa[14] et Ryuho okuyama (fondateur du Hakkō-ryū). En 1915, lors d'un périple dans l'île de Hokkaido, Sokaku Takeda rencontra Morihei Ueshiba[15], qui devint plus tard son élève et son assistant. En 1922, Morihei Ueshiba reçut de Sokaku Takeda son diplôme officiel d'enseignement (Kyōju dairi) en Daito ryu aiki jujutsu[16]. Choi Yong-sul, controversé fondateur du coréen hapkido, prétendait aussi avoir reçu l'enseignement direct de Takeda, en dépit d'un manque de preuves et deux versions contradictoires de la façon dont il fut amené à l'étudier. Il est à noter aussi que Takeda n'a conféré que deux menkyō kaiden dans toute sa vie, et qu'aucun des deux ne fut au nom du fondateur de l'hapkido.

Takeda Sōkaku mourut le , à l'âge de 83 ans, c'est à son troisième fils Takeda Tokimune (nom complet : Takeda Sōzaburō Minamoto-no-Tokimune) (1916-1993), que Sōkaku a confié la charge du Daitō-ryū aiki-jūjutsu, perpétuant ainsi la lignée des Takeda[17].

Notes et références

  1. Paul Kirchner, Deadliest Men : The World's Deadliest Combatants Throughout the Ages, Paladin Press, , 432 p. (ISBN 1-58160-271-5 et 978-1-58160-271-5), chap. 35.
  2. Laszlo Abel, « The Meiji Man », The JMAS Newsletter, vol. 3, no 3, .
  3. H. E. Davey, Unlocking the Secrets of Aiki-Jujutsu, NTC Publishing Group, , 156 p. (ISBN 1-57028-121-1).
  4. Serge Mol, Classical Fighting Arts of Japan : A Complete Guide to Koryū Jūjutsu, Kodan, , 242 p. (ISBN 978-4-7700-2619-4), p. 50.
  5. Wataru Ogawa, Aizu-han kyōiku kō, Nihon Shiseki Kyōkai hen, Tōkyō, Daigaku Shuppankai, shōwa 53 1978.
  6. Oscar Ratti et Adele Westbrook, Secrets of the Samurai : A Survey of the Martial Arts of Feudal Japan, Booksales, , 483 p. (ISBN 0-7858-1073-0 et 978-0-7858-1073-5), p. 355.
  7. Donn F. Draeger, Martial Arts And Ways Of Japan, vol. III, Weatherhill, , 190 p. (ISBN 0-8348-0351-8 et 978-0-8348-0351-0).
  8. 合気ニュース編集部 武田惣角と, Tokyo, Japon, 2003.
  9. Toshishiro Obata, Samurai Aikijutsu, Dragon Books, , p. 17-23.
  10. Masayoshi Nakajima, Bugei Ju-happan : the spirit of samurai, Tokyo, Japon, Sugiyama Publishing, .
  11. (en) Richard Strozzi-Heckler, « Aikido and the New Warrior: Essays » (Io Series, No 35), North Atlantic Books, 1993 (ISBN 0938190512 et 978-0938190516).
  12. Kobayashi Kiyohiro, « History of Daito-ryu and Takumakai », sur www.asahi-net.or.jp (consulté le ).
  13. Guillaume Erard, « Hisa Takuma, l'héritier à la croisée des chemins entre l'aïkido et le daïto-ryu », sur GuillaumeErard.fr, (consulté le ).
  14. (en) Tatsuo Kimura, Transparent Power, MAAT Press, , 1re éd., 254 p. (ISBN 978-1893447103).
  15. Kisshomaru Ueshiba et Moriteru Ueshiba, A Life in Aikido : The Biography of Founder Morihei Ueshiba, Kodansha International, (ISBN 978-4-7700-2617-0 et 4-7700-2617-X), p. 38, 53, 93-96.
  16. 池月 映 会津の武田惣角, Tokyo, Japon, 2008, (ISBN 4-938965-56-9).
  17. Tommaso Leonetti, Un essai sur le Daito-ryu Aikijujutsu succession et l'héritage légitime.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Japon
  • Portail arts martiaux et sports de combat
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.