Télècle

Télècle (en grec ancien Τήλεκλος[1]) est un roi de Sparte du VIIIe siècle av. J.-C., 8e roi de la famille des Agiades qui prétendaient descendre d'Héraclès[2].

Il régna conjointement à Charilaos puis Nicandre de la famille des Eurypontides[3]. Il succède à son père Archélas. Sous son règne les Lacédémoniens s'emparent de nombreuses villes[4].

Il meurt, tué par les Messéniens dans le temple de Artémis Limnatis[5] dans des circonstances controversées : les Lacédémoniens soutenaient que Télècle tentait de calmer les Messéniens qui avaient violé des Lacédémoniennes, tandis que les Messéniens accusaient Télècle de leur avoir tendu un piège grâce à des guerriers déguisés en femmes[6]. Cet évènement aurait déclenché la première guerre de Messénie[7].

Plutarque cite de lui un exemple de stoïcisme spartiate : « Télècle dit à son frère, qui se plaignait de ce que les Spartiates lui témoignaient moins de bonté qu'à lui : Cela vient de ce que vous ne savez pas supporter une injure. »[8]

Notes

  1. parfois orthographié Téléclus, Téléclos ou encore Téléklos
  2. « Léonidas de Lacédémone était le plus considéré, et commandait en chef toute l'armée. Il comptait parmi ses ancêtres Anaxandridas, Léon, Eurycratidès, Anaxandre, Eurycrates, Polydore, Alcamènes, Télécle, Archélaos, Agésilas, Doryssos, Léobotès, Echéstratos, Agis, Eurysthènes, Aristodémos, Aristomachos, Cléodéos, Hyllos, Héraclès. » : Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (VIII, 104)
  3. « Charillos étant mort, Nicandre son fils prit la couronne, et ce fut sous son règne que Téléclos roi de l'autre branche fut tué par les Messéniens dans le temple de Artémis Limnas. » Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] III, 7
  4. « Sous le règne de Téléclès, fils d'Archélas, les Lacédémoniens s'emparèrent de plusieurs villes de leurs environs, savoir, Amyclées, Pharis et Géranthres, qui appartenaient encore aux Achéens. Les Pharéites et les Géranthrates, frappés d'épouvante à l'approche des Doriens, capitulèrent et obtinrent la permission de quitter le Péloponnèse. Mais les Amycléens ne se laissèrent pas chasser aussi facilement, car ils soutinrent une guerre très longue, se signalèrent par plusieurs exploits éclatants, et le trophée que les Doriens érigèrent après les avoir vaincus est une preuve de l'importance qu'ils attachèrent alors à cette conquête. Télécle fut tué peu de temps après par les Messéniens, dans un temple d'Artémis situé à Limnes, sur les limites de la Laconie et de la Messénie. » Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] III, 2, 6
  5. « Le bourg de Calâmes est dans le milieu des terres, ainsi que Limnéa (les marais), endroit où se trouve le temple de Artémis Limnatis ; c'est là, dit-on, que fut tué Téléclos, roi de Lacédémone. » Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] IV, 30, 3
  6. « Les Lacédémoniens disent que leurs filles, s'étant rendues à cette fête, furent violées par des Messéniens ; que l'un des rois de Sparte (Télécle, fils d'Archélas, fils de Doryssos, fils de Labotas, fils d'Echestrate, fils d'Agis), s'efforçant de réprimer ce désordre, les Messéniens le tuèrent, et que les Lacédémoniens se tuèrent pour ne pas survivre à leur déshonneur. De leur côté, les Messéniens prétendent que les personnages les plus distingués de leur pays arrivés à ce temple, Télécle, sans autre motif que le désir de s'emparer de la fertile Messénie, leur dressa des embûches ; qu'il choisit quelques Spartiates, qui n'avaient pas encore de barbe, leur fit prendre des robes et d'autres ajustements de filles, les arma de poignards, et les introduisit dans l'endroit où reposaient les Messéniens qui, en se défendant, tuèrent ces jeunes gens et Télécle lui-même. Les Lacédémoniens, ajoutent-ils, sachant bien que les premiers torts étaient de leur côté (car leur roi n'aurait pas fait une tentative pareille, s'il n'y avait pas été autorisé par le peuple), ne demandèrent point raison du meurtre de Télécle. Voilà ce qu'on dit de part et d'autre ; il est permis à chacun d'en croire ce qu'il veut, suivant l'intérêt qu'il prend aux Messéniens ou aux Lacédémoniens. » Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] IV, 4, 3
  7. « Ephore, lui, raconte autrement la fondation de Tarente. Les Lacédémoniens, dit-il, ayant déclaré la guerre aux Messéniens pour venger la mort de leur roi Télécle, tué à Messène pendant la célébration d'un sacrifice, jurèrent de ne point rentrer dans leurs foyers avant d'avoir détruit Messène, et de périr plutôt jusqu'au dernier. » Strabon, Géographie, III, 6, 3, 3
  8. Plutarque, Apophtegmes des rois et des capitaines célèbres
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