Syndrome rotulien

Le syndrome rotulien (ou syndrome fémoro-patellaire) est une pathologie du genou correspondant à un rhumatisme. Plus précisément, le syndrome rotulien est l'ensemble des signes cliniques et des symptômes liés à la souffrance de la rotule dans son articulation avec le fémur.

Syndrome rotulien
Spécialité Rhumatologie
CIM-10 M76.5
CIM-9 726.64
DiseasesDB 9704
eMedicine 308471
eMedicine sports/56 
MeSH D046788
Traitement Orthèse et bandage adhésif thérapeutique (en)
Patient UK Anterior-knee-pain

Mise en garde médicale

Anatomie partielle du genou (vue de profil).

L'articulation fémoro-patellaire

Dans l'évolution morphologique de l'espèce humaine, la rotule et le genou sont relativement récents, fruits du passage à la station bipède de l'Homme. Ils sont vraisemblablement encore non stabilisés. L’articulation fémoro-patellaire est la principale responsable de l’adaptation de l’ensemble des membres inférieurs à la marche, à la course et aux sauts, et joue le rôle majeur dans le contrôle de la flexion-extension. Sa situation et ses fonctions la soumettent à des contraintes considérables qui la fragilisent et la rendent souvent douloureuse.

Pour que l'articulation de la rotule avec le fémur soit efficace, chaque élément participant à ce mécanisme doit fonctionner correctement. Par exemple, la rotule doit être bien positionnée par rapport au fémur pour qu'elle puisse adéquatement se déplacer. S'il existe un dysfonctionnement, des conflits ou des déséquilibres peuvent apparaître, et prédisposer un sujet à une souffrance du genou qui se traduit principalement par de la douleur.

Certains cas rares de syndrome rotulien présentent l'absence de ligaments internes du genou[réf. souhaitée].

Sémiologie du syndrome rotulien[1]

Circonstances d’apparition des symptômes

Le syndrome rotulien post-traumatique survient à la suite d'un choc direct sur la partie antérieure de la rotule.

Signes fonctionnels

  • douleurs essentiellement à la fatigue mais surtout pour la position assise prolongée, parfois pour la position debout prolongée et pour la montée et la descente des escaliers.
  • très souvent des pseudo-blocages
  • impotence souvent majeure (activités sportives)

Signes physiques

  • douleur à la percussion de la rotule,
  • signe de Zohlen,
  • ± signe du rabot
  • douleur palpation facettes rotuliennes
  • le plus souvent sans instabilité vraie, avec un centrage fémoropatellaire souvent correct (on parle parfois d’instabilité subjective)
  • Parfois instabilité vraie avec subluxation rotulienne (signe de Smilie positif :appréhension) voire luxation vraie (on parle alors d’instabilité objective)

Conséquences, place dans la société et pronostic

Dans le cas du syndrome rotulien, très souvent ce sont les deux genoux qui sont touchés, avec prédominance d'un côté. Mais un seul genou peut être touché, voire l'un et l'autre alternativement.

Les sportifs sont les principales victimes du syndrome rotulien. Au premier rang, les pratiquants de randonnée en montagne.

Plusieurs facteurs peuvent intervenir, avec des conséquences variées, des traitements divers aux effets variables et pas toujours concordants. Selon les cas, les symptômes varient par leur gravité et leur évolution. La douleur peut être modérée ou temporairement très vive.

Les conséquences occasionnées peuvent se révéler très handicapantes. Très souvent, les symptômes ont des retentissements sur certaines activités de la vie quotidienne, professionnelles, et surtout sur les activités sportives. Dans les cas extrêmes où la douleur est vive et chronique, le syndrome rotulien peut considérablement handicaper la vie quotidienne, aboutir à une perte d'autonomie, d'emploi, à une détérioration des relations sociales et familiales et à une dégradation de la santé psychologique.

Cette pathologie est très courante. Elle est le motif le plus fréquent des consultations de rhumatologie et de traumatologie[réf. nécessaire]. Il est estimé que près d'un quart de la population est touchée par des problèmes de genoux. Dans cet effectif on compte environ 80 % de victimes du syndrome rotulien. Ce sont principalement les sportifs (coureurs, marcheurs, cyclistes…), qui sont concernés par ce syndrome pour un quart d'entre eux au moins une fois dans leur vie. Mais plus généralement, toute personne peut être victime d'un syndrome rotulien.

Le pronostic du syndrome rotulien est de manière générale très positif, mais ne pourra toutefois se faire sans l'aide de praticiens expérimentés et le suivi d'un traitement personnalisé. Ce traitement demande beaucoup d'investissement de la part du sujet. C'est un travail long qui doit être progressif, quotidien et prolongé sur plusieurs mois. Généralement les symptômes diminuent jusqu'à disparaître complètement, mais la guérison est souvent très longue.

Prévention

Pour les pratiquants d'alpinisme, course ou randonnée en montagne, particulièrement ceux effectuant souvent de forts dénivelés (et encore plus ceux portant de lourdes charges ou étant obèses), l'utilisation de bâton de randonnée à la descente (de préférence 2) évite ou retarde considérablement l'apparition du syndrome rotulien. Effectivement, les contraintes sont reportées en grande partie sur les bâtons, ce qui soulage considérablement les genoux. Le piolet, trop court, s'il assure la sécurité contre les chutes dans les pentes très raides et glissantes (hors sentier, neige, glace...), n'est par contre d'aucun secours pour la protection des genoux.

Pour les utilisateurs de vélo ou de pédalo réguliers, on choisira un véhicule ou pratiquera un réglage en correspondance avec la taille de l'utilisateur. Lors d'un cycle de rotation du pédalier, la jambe doit pouvoir être juste entièrement tendue à chaque tour. C'est malheureusement rarement possible pour les pédalos qui sont en général de taille unique et de plus non réglables.

Où en est la médecine ?

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Le syndrome rotulien est un problème très complexe, controversé et difficile à prendre en charge. Les praticiens sont souvent perplexes face à cette pathologie, les relations entre symptômes et anomalies ne sont pas toujours cohérentes.

Contrairement à d'autres pathologies du genou, le syndrome rotulien est un mal insuffisamment connu et expliqué. Le manque de parutions à ce sujet en est une traduction. Une multitude d'informations clairsemées abordent de près ou de loin ce mal qui mérite largement qu'on lui attribue un ouvrage spécifique. La littérature qui traite du syndrome rotulien est souvent contradictoire, ce qui reflète le manque d'études scientifiques rigoureuses de cette pathologie. Les termes utilisés sont souvent flous et mal définis, ce qui n'améliore pas la compréhension.

La médecine accuse d'un grave et profond manque de méthodologie et d'approche adéquate à l'analyse du problème pris dans son ensemble, et de son traitement. De plus, il reste également le gros point noir de l'efficacité de la chirurgie du genou.

Toutefois, la compréhension de cette pathologie progresse. Les techniques de rééducation sont sans cesse améliorées et renouvelées pour s'adapter aux modifications des conceptions thérapeutiques. Cette pathologie reste un vaste champ de recherches plein de promesses.

Traitement

Cercle vicieux d'aggravation du syndrome rotulien

Le traitement du syndrome rotulien est le fruit d'une nécessaire coopération multidisciplinaire entre le sujet et les professionnels de médecines conventionnelles et non conventionnelles pour l'élaboration d'un traitement personnalisé à chaque situation.

Au centre de cette coopération, le patient doit être acteur et réalisateur de sa guérison. Le syndrome rotulien ne peut en aucun cas être guéri sans l'entière participation de la personne souffrante qui doit prendre en main son traitement. L'important est que le sujet soit maître de son traitement avec l'aide des professionnels de la santé car c'est à lui d'appliquer le contenu de son traitement afin d'obtenir un résultat optimal et entretenir le travail effectué. Par exemple, il lui est indispensable qu'il effectue à la maison les exercices pour que les résultats bénéfiques se maintiennent dans la durée.

Dans tous les cas, le traitement du syndrome rotulien ne doit absolument pas passer par de l'immobilisation ou du repos complet car une sous-utilisation des genoux entraînerait un déconditionnement physique avec par voie de conséquence une aggravation des symptômes et donc une augmentation de la douleur selon un cercle vicieux.

Il est ainsi impératif de se discipliner. La meilleure attitude consiste à élaborer un programme de traitement, s'y adapter et s'organiser pour appliquer ce programme le plus consciencieusement possible. Il doit être simple, facilement réalisable et sera vraisemblablement à ajuster au fil du temps. Ce programme entraînera très certainement une modification et une adaptation de l'hygiène de vie dans son ensemble. Pour ce faire, l'information du sujet est primordiale, ce qui nécessitera beaucoup de pédagogie de la part des praticiens. Il est absolument nécessaire de bien comprendre sa pathologie ainsi que les intérêts et les objectifs du traitement élaboré.

La qualité du dialogue entre le patient et les praticiens est très importante. Il doit être le plus constructif et instructif possible. Les praticiens devront être pédagogues afin de bien expliquer la problématique et de conseiller. Par exemple, en plus d'informations orales, le médecin peut remettre au patient un document avec les explications pédagogiques et pratiques les plus importantes relatives au syndrome rotulien. Un suivi régulier de l’évolution des symptômes doit être effectué, notamment afin d’adapter le traitement. Une fois le traitement réussi et achevé, le sujet doit ensuite voler de ses propres ailes et surtout ne pas croire en avoir fini à jamais avec le syndrome rotulien. La prévention de toute rechute passe par la conservation des bonnes habitudes de l'hygiène de vie.

La physiothérapie propose le taping[2],[3].

Notes et références

  1. « Facultés de médecine », sur Facultés de médecine (consulté le ).
  2. (en) Lan TY, Lin WP, Jiang CC, Chiang H., « Immediate effect and predictors of effectiveness of taping for patellofemoral pain syndrome: a prospective cohort study », Am J Sports Med., vol. 38, no 8, , p. 1626-30. (PMID 20505056, DOI 10.1177/0363546510364840)
  3. (en) Campolo M, Babu J, Dmochowska K, Scariah S, Varughese J., « A comparison of two taping techniques (kinesio and mcconnell) and their effect on anterior knee pain during functional activities », Int J Sports Phys Ther., vol. 8, no 2, , p. 105-10. (PMID 23593548, PMCID PMC3625789, lire en ligne)
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