Syndrome de Parsonage-Turner
Le syndrome de Parsonage-Turner ou plexopathie brachiale aiguë, névralgie amyotrophiante de l'épaule, amyotrophie névralgique de l'épaule[1] est un syndrome neurologique résultant d'une inflammation de cause inconnue du plexus brachial, associant une douleur très intense de l'épaule, une amyotrophie et une faiblesse musculaire faisant suite à cette douleur[2]. L'affection est encore désignée, dans les pays anglo-saxons par les appellations de Parsonage-Aldren-Turner syndrome, brachial neuritis (névrite brachiale), ou brachial plexitis (plexite brachiale).
Description clinique
Le début est brutal avec une douleur aiguë, extrêmement intense et invalidante d'une épaule, irradiant souvent dans le bras, d'un seul côté, résistant à tous les antalgiques. Cette douleur s'estompe spontanément dans un délai très variable selon les cas (une semaine à plusieurs années) pour faire place à une amyotrophie d'un ou plusieurs groupes musculaires de la ceinture scapulaire et du membre supérieur avec une parésie plus ou moins prononcée de ces muscles[2]. La faiblesse du muscle grand dentelé se traduit par un décollement de l'omoplate (« scapula alata » ou aile d'ange), un signe caractéristique de l'affection.
Diagnostic
Clinique
Il s'agit d'une neuropathie du plexus brachial associant une douleur aiguë suivie d'une paralysie flasque. Elle peut toucher différents nerfs et racines du plexus brachial.
Examens complémentaires
Le diagnostic sera donc affirmé par l'électromyogramme qui pourra montrer une discordance entre une atteinte du contingent moteur et un contingent sensitif respecté, ceci au niveau d'un ou plusieurs nerfs du plexus brachial.
Une IRM peut aider au diagnostic[3]. On retrouve des signes musculaires de dénervation.
Étiologie
Elle est encore mal comprise. Ce syndrome fait partie des risques sanitaires induits par le tatouage (occurrence rare dans ce cas). Le tatouage est l'une des causes possibles, mais on ignore si ce sont les colorants ou une infection qui sont en jeu dans ce cas[4] (origine infectieuse et/ou toxicologique ?).
Traitement
Le traitement est purement symptomatique pour cette affection d'étiologie inconnue. Il s'agit avant tout de calmer la douleur par des antalgiques, et de pratiquer une rééducation par kinésithérapie et ergothérapie de manière à favoriser la récupération musculaire ainsi que son autonomie dans les actes de la vie quotidienne.
Pronostic
L'amyotrophie et la faiblesse peuvent persister sur une très longue durée, mais dans la plupart des cas l'évolution finit par être favorable, avec une récupération qui peut être complète.
Éponymie
Le syndrome doit son nom à deux neurologues britanniques, Maurice John Parsonage et John W. Aldren Turner[5].
Notes et références
- (en) Wheeless, Clifford R., « Parsonage-Turner Syndrome », Wheeless' Textbook of Orthopedics @ wheelessonline.com, (consulté le )
- (en) « NINDS Brachial Plexus Injuries: Information Page », National Institute of Neurological Disorders and Stroke, last updated september 29, 2008 - see bottom of webpage) (consulté le )
- (en) William E. Brant et Clyde A. Helms, Fundamentals of diagnostic radiology, Lippincott Williams & Wilkins, , 1559 p. (ISBN 978-0-7817-6135-2, lire en ligne), p. 1–
- Steiner I, Farcas P, Wirguin I. (2000), Tatoo-related brachial plexopathies with adjacent muscle atrophy ; Ann Intern Med. juillet 2000 18;133(2):158-9
- (en) Ole Daniel Enersen, « Notice biographique », sur Who Named It?
Bibliographie
- (en) Spillane, JD, « Localised neuritis of the shoulder girdle. », The Lancet, vol. 242, no 6270, , p. 532–535 (DOI 10.1016/S0140-6736(00)72665-1)
- (en) Parsonage, MJ & Turner, A, « Neuralgic amyotrophy. The shoulder-girdle syndrome. », The Lancet, vol. 251, no 6513, , p. 973–978 (DOI 10.1016/S0140-6736(48)90611-4)
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